confrontation

Akito était assis sur le lit de kyo et paraissait songeur. Il réfléchissait aux derniers évènements. Al'arrivée de Tohru dans la famille Sôma, au départ de Yuki du manoir, à l'amitié qui liait les douzes à cette fille...........Il s'était rendu chez Shiguré pour mettre un terme à cette mascarade et enfin enfermer le chat. Il était grand temps qu'ils se rappellent tous qui était le maitre ici bas!

Il balaya la pièce du regard et remarqua un petit cadre posé à côté d'une pile de livres d'école. Il se leva et s'en approcha. Il sortit un mouchoir de sa poche et saisit l'objet du bout des doigts. Il vit alors une photo de cette fille, Honda-san. Une lueur mauvaise passa alors dans son regard. Il balança le cadre à travers la pièce au moment même où la porte s'ouvrit laissant le passage à Kyo.

Kyô n'était pas au mieux de sa forme. Yuki l'insupportait de plus en plus, il avait de plus en plus de mal à refuser quoi que ce soit à Tohru, le chien lui sortait par le nez avec ses petites manigances et ses grandes envolées lyriques à n'en plus finir et pire encore, Kazuma qui ne revenait pas... Le garçon s'était levé du pied gauche et avait enchaîné direct avec une longue course à pied pour se défouler et tenter d'évacuer ce malaise qu'il traînait ces derniers temps. Une fois chose faite, il s'était douché avant de passer par la cuisine récupérer une brique de lait dans le frigo. Il monta les escaliers tranquillement, se frottant la tempe avec un coin de la serviette qu'il portait autour du cou. Arrivé sur le palier, il porta la brique à ses lèvres et but quelqes gorgées de lait. Il chercha à tâtons la fente qui lui permettait d'ouvrir la porte coulissante de sa porte et l'ouvrit tranquillement. Un objet tomba au sol juste devant lui et un morceau de verre du cadre vint déchirer son pantalon et lui égratigner le mollet. Kyô baissa les yeux, intrigué, avant de les relever et d'apercevoir avec horreur Akito se tenant devant lui, dans sa chambre. L'adolescent ne put retenir un hoquet de surprise et la brique de lait tomba au sol où elle déversa son contenu petit à petit.

' Akito?..... ' murmura le chat au regard effaré, légèrement tremblant.

Akito se figea en voyant entrer Kyo. Bien qu'il s'était préparé à cette entrevue, la simple vision de cette "chose" le répugnait au plus haut point. Il ne pouvait s'empêcher de penser à l'horreur qu'il avait vu étant enfant et à l'odeur insoutenable qui lui avait pris les narines. Rien qu'à cette évocation, il sentit la nausée lui monter à la gorge. Il porta le mouchoir à sa bouche comme pour se protéger d'un fléau invisible.

"Ah, te voilà enfin! Cela fait des heures que je t'attends! Une telle conduite est inacceptable surtout venant de toi!"

Il lui lança un reagrd rempli e haine et de mépris puis alla s'asseoir à nouveau sur le lit.

"Je suppose que tu devines la raison pour laquelle je t'honore de ma visite?"
Il remarqua alors le lait qui continuait à couler et qui avait fini par atteindre les baskets de l'adolescent. Il soupira en se disant que décidement ce chat n'était qu'un crétin.

" Je suis venu t'annoncer personellement qu'il ne te reste plus que deuxmois avant que je ne t'enferme pour de bon! "

Kyô vit Akito porter son mouchoir à la bouche, comme par pur dégoût, et il eut envie de le frapper rien que pour ça! Il avait envie de lui crier sa colère, de lui dire que lui aussi était humain et méritait un tant soit peu de respect, et que si vraiment il ne pouvait le supporter, qu'il arrête de venir le voir! Il ne demandait pas mieux!
Et pourtant il restait planté là sur le seuil de sa chambre, comme s'il n'était qu'un souris devant un terrible serpent... Hypnotisé, terrorisé, rongé par l'inquiétude et la colère... Il mourait d'envie de frapper Akito comme il mourait d'envie de se frapper lui-même pour sa passivité... Comment pouvait-il laisser ce monstre de froideur et de perfidie le traiter ainsi? Comme s'il ne valait moins que rien... Comme s'il était préférable pour le monde entier qu'il n'ait jamais existé... Il déglutit autant que sa gorge nouée le lui permit et se mordit la lèvre. Puis il inspira un bon coup et fit un pas décidé en avant, faisant exprès de piétiner la brique de lait pour prouver sa détermination, pour lui montrer qu'il n'était plus un pauvre petit chat échaudé.

' Je n'ai pas de compte à vous rendre! C'est pas comme si vous aviez pris rendez-vous d'abord! J'étais juste parti courir, je n'ai rien fait de mal! ' protesta-t-il avant de s'arrêter d'un coup lorsqu'Akito lui lança ce regard haineux et méprisant.

Puis lorsque le chef des Sôma parla d'une véritable raison à sa visite, Kyô sentit son sang se glacer et il fit un pas en arrière. Il venait sans doute d'entendre ce qu'il craignait le plus. Il n'avait plus conscience de rien, ni de où il était, ni du fait que Tohru et les autres n'étaient pas bien loin, ni du fait qu'il lui suffisait de partir en courant pour échapper à ce psychopathe. Non... Pour lui, à cet instant précis où il entendit le verdict, il n'y avait plus que lui et Akito sur terre...

' Deux mois?! ' réussit-il enfin à articuler. ' Pourquoi?! Qu'est-ce que j'ai fait de mal?! On avait un marché! J'avais jusqu'à la fin du lycée! Pourquoi changer d'avis?! '

Akito éclata de rire devant le désarroi du chat.

"Mais que croyais-tu? Tu pensais peut-être pouvoir faire ce que bon te sembles? Tu oublies un peu vite que je suis le chef de cette famille et que c'est moi qui décide. D'ailleurs, ne suis-je pas votre dieu?"

Son ton était devenu menaçant, ses yeux lançaient à présent des éclairs et ses poings fermés ne laissaient présager rien de bon.

"J'ai eu une longue discussion avec ton père puis avec Kazuma et il a été décidé de t'enfermer sitôt la fin de l'année scolaire. Tu ne dois ton sursis actuel qu'à la contrariété que j'éprouve face à la présence de cette fille laide et sotte, Honda-san!"

Akito se leva lentement et s'approcha de Kyo. Cependant, il préféra rester à distance respectable. Il ne voulait pas être contaminé.

"D'ailleurs, je me demande comment vous faites pour la supporter? Elle est tellement insignifiante!"

Kyô resserra les dents sous le rire insupportable d'Akito. Il en avait assez d'être traité comme un pestiféré, assez de laisser ce psychopathe faire tous ses caprices, assez de le laisser pourir sa vie alors que celle-ci était déjà bien assez compliquée comme ça. Il encaissa sans broncher les remarques sarcastiques du chef de famille mais n'en pensait pas moins. Lui un dieu? La bonne blague! Les dieux ne mouraient pas si jeunes! Akito n'était qu'un fardeau qui profitait de sa situation pour nuire à tout son entourage. Mais il ne pouvait nier son autorité et resta coi. Le ton d'Akito se faisait menaçant, ce qui n'arrangeait rien à l'histoire ni au sentiment de peur et d'inconfort qu'éprouvait Kyô. Mais le reste de son discours parvint tout de même à le faire sortir de ses gonds.

' Vous mentez!! Je n'en ai rien à faire de mon... père! ' cracha-t-il avec mépris. ' Mais jamais Kazuma n'aurait dit une chose pareille! Il vaut mille fois mieux que vous deux réunis! Et Tohru est bien plus belle et intelligente que vous! '

Mais Kyô regretta vite de s'être emporté car Akito s'était levé et s'approchait de lui. Le chat ne put retenir un frisson et fit un autre pas en arrière, les yeux écarquillés et vissés sur le jeune homme. Il finit par retrouver tous ses sens et se rua subitement dans l'escalier. Il préférait vivre dehors et se cacher plutôt que de finir en cage!!

Akito regarda avec satisfaction le chat perdre confiance et s'affoler. Seulement, il ne comptait pas le laisser s'en sortir aussi facilement. Il fit un grand pas en avant et saisit son poignet avant qu'il disparaisse dans les escaliers. Malheureusement, Kyo fit preuve de plus de détermination que prévu et Akito sentit la main lui échapper. Il resta donc avec le bracelet du jeune homme entre les doigts.
Il y eut une odeur épouvantable qui vint le saisir à la gorge tandis que le corps de Kyo se métamorphosait lentement sous ses yeux. Il se tordit dans tous les sens pour finir par ressembler à un horrible monstre difforme. Akito porta ses mains à son visage pour se protéger de la puanteur.

"Beurk! Tu es vraiment un monstre! Comment peut-on vivre avec une chose comme toi? Tu me dégoutes!"

Il fit un pas de côté pour éviter de le toucher et repartit comme il était venu sans avoir ajouter au passage.

"Que tu le veuille ou non, tu seras enfermé dans deux mois. Ma décision est irrrévocable!"

Alors qu’il venait de s’engouffrer dans les escaliers, Kyô sentit la main d’Akito s’abattre sur son poignet gauche comme un étau. Il fut déséquilibré par ce geste et ses chaussettes glissèrent sur le parquet. Il rata une marche et tomba en arrière, se rattrapant à peine avec ses bras pour ne pas se blesser mais malheureusement, ce réflexe n’épargna pas son bracelet. Il leva les yeux vers le chef de famille et ses pupilles se rétractèrent en voyant l’objet dans ses mains et non autour de son poignet. Il eut à peine le temps de dire une fois « Non !!! » avant de ressentir les premiers effets de la transformation. Les os de ses bras et de ses jambes s’étiraient plus que de raisons, provoquant d’ignobles souffrances. Le chat-démon se recroquevilla sur lui-même et serra les dents qui devinrent crocs quelques secondes plus tard. Sa peau s’assombrit sous ses gémissements alors qu’une larme unique perlait sur sa joue en plus profond désespoir. Sa chemise se déchira et le bouton de son pantalon sauta, il poussa un cri de frustration et de colère en voyant l’air dégoûté d’Akito. Certes il n’avait rien de bien agréable à regarder, mais le chef de famille montrait un mépris sans faille. Kyô se cacha la tête entre ses larges pattes griffues, subissant les dernières mutations de son corps, se haïssant autant qu’Akito le haïssait. Il savait que ce corps était ignoble et terrifiant, c’était d’ailleurs là ce qu’il reprochait à sa mère : avoir nié cet état de fait comme si elle ne l’avait jamais vraiment regardé… Il serra le poing mais sa nouvelle force fit voler en éclat une marche entière, une écharde de bois allant se ficher dans son avant-bras droit. Mais il ne grogna même pas, sa douleur psychologique était mille fois pire…

Akito le contourna pour pouvoir passer son chemin sans avoir à le toucher et descendit tranquillement les marches jusqu’au rez-de-chaussée avant de lâcher une remarque assassine.

(Enfermé dans deux mois ? Non !! Jamais !! Je refuse !! Plutôt mourir ! Maître, aidez-moi, je vous en prie ! Que dois-je faire ?....)

Un bruit d’éleva du côté de la cuisine, faisant sursauter le chat-démon et le sortant de son auto-apitoiement.

(Non !! Tohru ne doit pas me voir comme ça ! Tout sera fini sinon…. Ce sale rat non plus ! Ni mon maître ! PERSONNE !!)

Kyô s’élança enfin droit devant lui, pressé de mettre le maximum de distance entre lui et cette maison, lui et Akito, lui et l’enfermement. Arrivé dans le jardin, il ne put s’empêcher de balancer un formidable coup de patte à Akito. Pourquoi fuir après tout ? il n’avait jamais rien fait de mal ! Il regarda le chef de famille qui s’était écrasé contre un arbre d’un regard mauvais et sanguinaire, plein de la rage que contenait son cœur, plein de désespoir et de résignation. Qu’avait-il encore à perdre après tout à l’affronter ?!

je poste la suite dans le jardin, oki?!