Aphone

Kajila etait arrivée en cours, a peine al'heure parce qu'elle etait repassée chez elle apres etre partie du dojo. Elle avait noué son foulard argent autour de son cou pour cacher les marques de strangulation et etait arrivée au lycée. Mayuko etait son premier cour mais il fallait bien l'avouer, Kajila n'avait pas ete tres concentrée. Aussi, pour la premiere fois de scolarité, lorsque le prof oreiller lui avait demandé ce qu'elle venait de dire elle n'avait pas pu repondre...heureusement pour elle cela etait passé inapercu parce que la jeune fille ne pouvait matériellement pas repondre a son professeur. Elle avait donc refusé de la tête et s'en etait suivit menaces et cris.
A la fin elle avait ete obligée "d'expliquer" qu'elle avait une extinction de voix et s'etait donc fait mener, manu militari a l'infirmerie.

autant dire que la jeune fille n'etait pas ravie de se retrouver la. Elle ne voulait pas que l'on voit sas marques puis elle savait parfaitement ce qu'elle avait, seulement elle ne voulait pas que cela parvienne aux oreilles d'Akito...ou d'Hatori ! !

Avisant un tableau blanc et un feutre, elle ecrivit simplement

J'ai une extinction de voix sa reviendra tout seul dans quelques jours, je peux partir maintenant ?

Et attendit que le medecin, quel qu'il soit, la remarque.

Kana s’était levée assez tard, son réveil étant en panne. Elle alla se laver rapidement et remarqua au passage le repas emballé que son mari lui avait préparé. Elle eut un petit sourire et prit le repas toute heureuse avant de se dépêcher d’aller jusqu’au lycée. Elle marcha rapidement, son sac sous le bras.

« J’espère que personne n’a été blessé pendant mon absence ! »

Se dit elle tout bas en accélérant le pas. Elle prenait très au sérieux son travail, et s’en voudrait beaucoup si elle avait laissé un élève dans une situation de malaise. Elle aperçut au loin une silhouette près de l’infirmerie et s’approcha avant de découvrir Kajila, une élève qu’elle rencontrait régulièrement ces derniers temps. Essoufflée, Kana dit :

« Je suis désolée, je suis en retard, j’espère que vous n’attendez pas depuis longtemps ! »

Puis, elle reprit son souffle, et sourit à la jeune fille :

« Comment allez vous depuis la dernière fois, vous vous êtes échapper assez brusquement au parc ! »

Mais peine avait-elle prononcé ses mots qu’elle découvrit le petit tableau blanc de la jeune fille. Elle lu rapidement les quelques mots écrits, et elle dit tout en ouvrant la porte de l’infirmerie :

« Entrez, je vais regarder ça ! »

Puis, sans demander son avis à la jeune fille, elle la poussa doucement à l’intérieur, et alla se laver les mains, sortant quelques produits. Elle dit tout en s’affairant :

« Que c’est-il passé ? Vous pouvez l’écrire Ryu-san ? »

Kajila se retourna. Pas de bol ! C'etait le jour de Kana en plus alors qu'elle n'etait pas du tout en etat de lui parler gentiment. Ses yeux flamberent et elle poussa un profond soupir d'ennui.
Par bonheur son etat lui permettait de ne pas répondre. Oui, elle etait partie rapidement la derniere fois, et alors ? Si elle n'avait pas envie de devenir amie avec l'ex de son Hatori-sama sa la regardait non ?

Elle se laissa pousser dans la piece, resignée et y trouva un autre tableau. La premiere chose qu'elle ecrivit, d'une ecriture moins appliquée qu'a son habitude et trahissant son enervement :

Pourquoi est ce que les medecins demandent toujours "comment sa va ?" generalement si on va les voir c'est que sa ne va pas !

Elle regarda la jeune femme puis se decida a lui repondre. Elle ecrivit, a coté de la premiere phrase.

Je me suis levée ce matin sans voix, Ojisan m'a dit de rester a la maison mais suis allée en cour quand même, Makura-sensei m' posé une question j'ai pas pu repondre elle s'est enervée et m'a envoyé ici. C'est tout.

C'etait la stricte verité mais qui cachait pas mal de choses. Elle ne voulait pas parler d'Akito, de son enlevement, du fait que "ojisan" n'etait pas son oncle ou qu'elle n'habitait pas dans une maison en temps normal....
Elle eut un brillement ironique de l'oeil.

Et vous alors, que vous est il arrivé ? Vous allez bien ?

Kana regarda, toujours calme et allègre, la jeune fille qui écrivait sous ses yeux quelques paroles. La jeune médecin laissa échapper un sourire vif avant de dire joyeusement :

« Je pouvais espérer que vous seriez seulement venue me rendre visite, et que vous n’attendriez pas forcement d’être malade ou aphone pour venir me voir ! »

Puis elle s’approcha et regarda la jeune fille. Cette dernière avait l’air assez énervée, à en juger la façon dont elle écrivait avec hargne sur son tableau. Kana ne faisait pas attention à la manière dont lui répondait la lycéenne, elle aimait bien la force qu’avait la jeune fille, cette force qu’elle-même manquait. Alors pour cacher sa faiblesse, elle se montrait joyeuse et dévouée pour tous ses proches, espérant les aider avec le peu qu’elle possédait. Elle déclara :

« Bon, reprenons notre sérieux, cette extinction de voix n’est pas venue toute seule, vous avez prit froid ? »

Elle s’approcha et lu les quelques phrases rajoutées. Elle sourit de plus belle, de son sourire doux et rêveur.

« Eh bien, cela pourrait passer pour du manque de sérieux, mais mon réveil n’a pas sonné, mais j’étais tout de même décidée à venir voir mes petits malades. J’ai bien fait à ce que je vois, j’aurais raté votre visite ! »

Puis elle porta un regard sur son repas emballé, et soupira toute heureuse. Elle se frotta les mains :

« Bon nous allons voir un peu ce qu’il ne va pas…Ryu-san je ne pourrais pas vous ausculter tant que vous porterez cette écharpe jusqu’aux oreilles ! »

Puis elle eut un rire amusé, en regardant la jeune emmitouflé dans son tissu argenté.

*pourquoi aurais-je fait une chose pareille ?* se demanda la jeune fille en entendant Kana parler. Le medecin pensait elle vraiment que la dragonne allait se laisser attacher de la sorte ? Par la fille qui avait tellement fait souffrir Hatori ? Par cette femme si faible qu'elle s'etait attribué tout le mérite de la blessure du jeune homme ? Hors de question de toute facon elle ne l'aimait pas et elle ne voulait pas la trouver sympatique ! Elle n'avait pas de coeur !

Elle soupira et ecrivit, plus calmement cette fois.

Non je n'ai pas prit froid. C'est juste irrité et sa ne vaut pas la peine qu'on y perde du temps. Je suis venue uniquement parce que Makura-sensei l'avait ordonné. Maintenant j'aimerais retourner en cours s'il vous plait."

Elle l'entendit dire qu'elle ne s'etait pas reveillée et un eclair de dérision passa dans ses yeux. Aurait elle eut sa voix qu'elle n'aurait pas laissé passer cette occasion de plaisanter sur la paresse des adultes ! Mais bon c'etait ennuyeux a ecrire puis elle semefiait des insolences par ecrit. Elle allait partir lorsque Kana lui dit d'enlever son foulard. Kajila palit. Elle ne voulait pas que l'on voit les marques rouges et l'egratiniure sur son cou. Elle ne voulait pas que l'on s'approche de son cou. La simple idée de mains a coté la faisait frissonner toute entiere.

Je n'ai pas besoin d'être auscultée ! Je vais tres bien.

Tenta t elle de protester, toujours par ecrit !

Kana soupira. Cette jeune Kajila était vraiment quelqu’un d’assez étrange, et même si elle ne comprenait pas toutes actions et ses paroles, elle voyait à présent que la conversation qu’elle avait eut avec l’enfant Soma était belle et bien véridique. Cette jeune fille affirmait n’avoir besoin de personne, mais elle était bien plus fragile qu’elle le laissait paraître.
Kana n’en était pas sure, mais plus elle rencontrait la jeune Ryu, plus elle observait sa façon de faire et plus elle partait dans cette direction.

Elle lut les quelques mots écrits, et avec une grande patience elle lui répondit :

« Très bien, si vous désirez partir…je ne vous en empêcherais pas bien que de laisser filer ainsi un malade ne m’enthousiasme vraiment pas. Mais c’est vous qui êtes aphone, alors à vous de décider… »

Elle sortit un papier et écrivit quelques lignes, comme quoi elle autorisait la jeune fille à rentrer en cours. Elle tendit le papier à Kajila avant de dire souriante :

« Voila, Mayuko-san ne pourra rien vous reprochez à présent, mais je vous préviens qu’il est plus raisonnable de rester chez vous, et de ne pas sortir, prendre froid n’aggraverait que plus la situation ! »

Puis elle posa une main sur son épaule lui dit gentiment :

« Avez quelque chose d’autre à me dire ? Enfin je veux dire à écrire ! Bien que je suis qu’une simple infirmière, je peux tout entendre ! »

Kana n'esseya même pas de la retenir. Cela enerva Kajila encore plus. Comment quelqu'un qui se laissait ainsi porter par les evenements avait pu séduire Hatori-sama ?! Quoique d'un autre coté ce n'etait pas etonnant, elle-même ressentait un peu de sympathie pour le jeune medecin. Si Kana n'avait pas ete responsable de deux ans de desespoir pour elle et de la plongée dans les tenebres de celui qu'elle aimait, elle aurait meme pu envisager d'être amie avec elle.
Elle soupira et ecrivit.

Je suis désolée, je crois m'être encore emportée. J'ai horreur qu'on me force la main.

Elle enleva son foulard revelant ainsi les traces de son cou encore bien visibles.

Vous voyez, je n'ai pas prit froid, me suis simplement....disputée avec quelqu'un.

Elle renoua rapidement l'echarpe.

Et il ne faut pas que loupe trop de cours, sinon j'aurais du mal a rattraper, mes notes vont chuter et je risque de perdre ma bourse. A un an de l'université ce serait dommage non ?

Elle se recula enfin, pour enlever son epaule de sous la main de la jeune femme parce qu'il ne fallait pas pousser tout de même. Et puis, plus pour changer de sujet de conversation que par reel désir, elle ecrivit dans le dernier coin libre du tableau :

J'ai soif.

Apparemment, la jeune fille devenait plus raisonnable, et Kana se dit qu’elle avait fait le bon choix en laissant sa liberté à Ryu, et à ne pas la forcer. En lisant la première phrase, la jeune médecin secoua la tête :

« Ce n’est rien, n’hésitez pas à me prévenir, il m’arrive de ne pas remarquer lorsque j’embête les gens… »

Lorsqu’elle vit Kajila défaire lentement son foulard attaché autours de son cou, Kana ne dit tout d’abord aucun mot, se contentant de froncer les sourcils à la vue des marques profondes sur le cou de sa malade. Elle lut rapidement ce qui suivait, laissa sans grande résistance la jeune lycéenne lui enlever sa main, et scruta les marques avant d’annoncer, très posée :

« Bon, je suppose qu’il est inutile de vous demander qui vous a fait ça, cela ne me concerne en rien, mais tout de même ..vous devriez aller vous plaindre, ces marques relèvent plus d’une simple « dispute ». La personne tentait sûrement de vous tuer..ou n’était pas conscient de sa force… »

Elle regarda la jeune fille de ses grands yeux pleins de questions, sachant d’hors et déjà ne pas soutirer des réponses de la jeune fille pour aujourd’hui. Elle soupira légèrement, et continua de regarder le visage de sa patiente pendant quelques instants, avant de voir les deux mots inscrits dans le haut du tableau. Elle se tourna vers le petit robinet du fond de la pièce.

« Très bien je vais vous chercher ça…Bien sur je ne peux pas vous interdire de revenir en cours ou tout du moins je n’en ai pas envie, faites comme vous le sentez Ryu-san. »

Elle tendit le vers d’eau plein, et s’assit sur une chaise. Elle n’avait pas trop l’habitude de courir de si bon matin, et sa petite course l’avait épuisée !

La jeune fille sourit, et prenant un chiffon, efface le tableur couvert de feutre, puis, elle repris son roman.

Non sa va, je suis en colere contre Shiraki-sensei pas contre vous. Je suis tres mauvaise perdante en général et elle a marqué un point. Il va falloir que je me venge des que j'aurais une occasion.

Elle laissa au medecin le temps de lire la phrase avant de l'effacer prudement. Pas question que quelqu'un d'autre la lise !

L'adolescente defia la jeune femme du regard tandis que celle-ci scrutait les marques de son cou. Elle haussa les epaules et failli lui dire que c'etait pas avec Hatori qu'elle s'etait fait sa. Mais bon elle preferait ne pas prononcer le nom de son aimé devant la jeune femme. Fallait pas qu'elle retrouve la mémoire alors que le medecin commencait tout juste a la regarder elle !

Me plaindre ne servirait a rien. Je fais des etudes de psycho et un malade c'est enervé, c'est tout. Je ne sais pas ce qu'il voulait mais ce n'est pas grave. Franchement !

Elle saisit alors le verre d'eau et le vida d'u trait tout en regardant la jeune femme. Elle semblait fatiguée !
Posément, l'adolescente se dirigea vers le lavabo prit un autre verre, le remplis et le tendit a la jeune femme.

Comme sa on est quitte !

fit elle avec un sourire pôur montrer qu'elle plaisantait (encore que... ).

Bon et vous alors ? Pas trop dur de travailler avec le docteur Seryu ? Parce qu'il est pas drole a vivre tous les jours !

Elle ne dit pas que c'etait son pere et qu'elle l'avait vecu enfin si pn pouvait appeler cela "vivre" parce qu'elle le connaissait mieux depuis qu'elle l'espionait que lorsqu'ils vivaient sous le même toit.

Kana observa sa patiente écrire quelques mots sur sa jeune amie et sourit devant tant de franchise emprunt de fierté. Les yeux brillants, la jeune infirmière lui répondit :

« En plus d’être mon amie, Mayuko-san est une grande amie, il est mal avisé de votre part de me prévenir de vos éventuelles intentions … mais heureusement pour vous que je ne suis pas du genre à aller me mêler des affaires des autres, ne l’embêter pas trop tout de même ! »

Acheva-t-elle en souriant. D’ailleurs, la jeune lycéenne commençait déjà à effacer ses paroles, ayant sans doute peur que quelqu’un passe et voit ce qu’elle avait inscrit.
Quand aux phrases écrites en suite, Kana n’en pensa rien, elle ne voyait pas pourquoi la jeune fille lui aurait menti, et si c’était le cas elle devait avoir ses raisons.
La femme trouva juste étrange de tant de violence même venant d’un patient.

« Il est tout de même bizarre qu’on vous ai donné un patient aussi dangereux alors que vous débutez.. »

Mais elle ne s’éternisa pas sur le sujet, et reçut avec un petit sourire de remerciement le verre de Kajila. Elle but quelques gorgées, et au nom du docteur Seryu elle scruta le visage de la jeune fille.

« Bien qu’il soit un peu sévère et bourru, c’est un homme agréable, il est dommage que vous ne le remarquiez pas Kajila Seryu… »

Puis un sourire énigmatique aux lèvres, Kana sourit. Elle avait vu le nom de la jeune fille à plusieurs reprises, surtout dans ses dossiers du lycée, et en avait conclu que son employeur était un parent de la jeune fille, peut être proche.
Elle avait aussi remarqué à la manière qu’avait d’en parler la jeune fille, qu’il s’agissait d’une personne étant un peu brouillé avec elle.
Kana baissa la tête :

« Excusez moi, cela ne me concerne pas, je ne voulais pas me mêler de vos affaires… »

Ecrit en petit, dans un coin du tableau, on pu soudain lire.

Mais c'est tellement tentant...elle s'enerve si bien !

un petit dessin vint completer cette declaration en donnant un air ironique, puis elle continua.

De toute facon elle doit bien s'en douter sa fait trois ans qu'on fait match nul sans arret !

Elle prit un nouveau feutre, noir cette fois et continua a parler d'Akito.

C'est en se surpassant que l'on devient plus fort !

Enfin, la conversation vira sur son pere. Kajila eclata d'un rire silencieux en entendant Kana dire que son pere etait agréable. Ce n'etait vraiment pas le qualificatif qu'on lui collait habituellement. Un nuage passa tout de meme sur son visage. Elle ne connaissait vraiment pas son pere.


Pour le remarquer, il faudrait que je lui parle, et pour lui parler, il faudrait qu'il arrête une seconde de travailler...

L'interet de l'ecrit etait de pouvoir garder un ton neutre, mais l'amertume se lisait sur le visage de l'adolescence.

Elle sourit enfin et siffla pour faire relever la tête de Kana.

Vous devriez poser vos questions directement si vous avez des choses a me demander, de toute facon le secret professionnel est quelque chose d'important, je sais bien que vous ne direz rien !

Kana laissa échapper un rire enfantin lorsqu’elle lu la phrase que venait d’inscrire l’élève. Bien sûr que Kajila avait raison, et elle-même connaissait assez Mayuko pour ne pas la contredire. Elle lui fit un petit sourire du genre : « je comprends tout à fait ce que tu veux dire », et n’ajouta rien, il ne fallait tout de même pas qu’elle prenne trop parti de Kajila, cela aurait été mesquin vis-à-vis de son amie.

Elle ne répondit rien quand à la phrase inscrite à la suite, voyant bien que l’adolescente n’avait pas l’intention de lui parler d’avantage de sa mésaventure. Kana était de ceux qui ne voulaient pas froisser les gens en leur demandant plus que ce qu’ils ne voulaient avouer.

La tête baisée à la suite de sa remarque mal placée, kana entendit le petit sifflement de kajila et releva la tête en lisant ce que la jeune élève venait d’écrire. Elle secoua la tête en signe de négation :

« Je ne veux pas me mêler de votre vie privée avec votre père, à part si cette dernière possède un impact sur un quelconque point de votre santé, dans ce cas le secret professionnel serait en effet valable. Mais arrêtez moi si je me trompe, il me semble que vos états de santé n’ont rien avoir avec votre père… »

Puis elle lui rendit son sourire, même si le sien paraissait désolé. Le père de kajila n’avait jamais fait la mention de l’existence de sa fille et elle se rappelait même d’une phrase qu’il avait dite un jour :

Citation :

« Non…je n’ai aucuns enfants.. »

Il devait s’être passé quelque chose de particulier pour que cet homme refuse d’admettre qu’il ait un enfant. Kana n’en connaissait pas la cause, et ne désirait pas la demander aussi ouvertement à la jeune fille. Elle dit donc simplement :

« Je n’ai donc aucune question en particulier mais si vous désirez me faire part de quelque chose qui vous tiens à cœur et que vous désirez me faire partager, je suis à votre écoute… »

L'adolescent sourit en entendant le rire de la jeune femme. Même si celle-ci ne disait rien, Kaj savait avoir marqué des points. Décidément elle aimait bien Kana...lorsqu'elle oubliait que c'etait celle qui avait brisé le coeur d'Hatori-sama en le quittant...et le sien lorsque les deux médecins s'etaient rencontrés...
En fait elle adorait et detestait Kana ce qui expliquait ses brusques revirement d'humeurs lorsqu'elle etait face à elle. Il y avait des choses qu'on ne pardonnait pas facilement, même a une jeune femme aussi gaie, sensible, gentille, naive et pure que celle-ci.

La dragonne laissa tout de même echapper un regard de surprise en entendant Kana parler de son "pere". Elle ne le lui avait jamais dit et le paternel n'etait pas du genre a reveler quoique ce soit sur sa vie privée. Au contraire, il n'avait jamais avoué a ses collegues qu'il etait pere. Aussi avait elle du trouver ses informations ailleurs.

Vous vous êtes renseignée sur Seryu-san et moi ?

Elle sourit.

Mais qu'est ce qui vous dit que ce n'est pas pour attirer son attention ? Ou au contraire que ce n'est pas lui ? (ce qui n'est pas le cas, je vous rassure tout de suite). A quel point peut on dire qu'il influe sur ma santé ?

Puis elle fornca les sourcils et demanda, reellement curieuse.

Je croyais que le serment d'hypocrate engageait tout ce qui etait dit dans une consultation que cela ai, ou non, un rapport direct avec la maladie ...

Elle soupira et effaca ses remarques sur Mayuko pour faire a nouveau de la place.

J'ai une question oui, vous le connaissez bien ? Vous pourriez me le décrire ? J'aimerais savoir qui il est lorsqu'il travaille...

Kajila voulu alors savoir si Kana s’était renseignée à son sujet ainsi que de son père. L’infirmière se maudit intérieurement d’en avoir parler mais ne voulant pas mentir elle expliqua donc avec une patience et une grande douceur à la jeune fille comment s’y été elle prise.

« Loin de moi l’idée de vous espionner Ryu-san, c’est juste que lors de notre première rencontre à l’hôpital, lors de l’accident de Rosenberg-san, vous avez éveillé ma curiosité, par votre attitude et lorsque j’ai eut accès aux dossiers des élèves à mon arrivée au lycée, j’ai tout de suite désiré en savoir plus sur votre compte, ne m’en voulez pas, il est de même pour tous les élèves que je rencontre, on me dit souvent que j’attache bien trop d’importance aux personnes qui me sont inconnues… »

Puis elle lui fit un petit sourire naïf, en passant une de ses mèches derrière l’oreille.

« Et puis lorsque j’ai remarqué votre nom de famille, j’avoue qu’au départ je n’ai pas pensé qu’il s’agissait la de la fille de mon patron, étant donné qu’il n’avait jamais fait mention de votre existence…mais en même temps il était tout à fait normal, je ne suis qu’une simple employée, Seryu-san ne m’étale pas chaque jour sa vie privée en détail… »

Elle pencha la tête sur le côté, quelques instants pensives et rajouta :

« Cela dit, je n’avais pas la certitude qu’il s’agissait de votre père, mais j’avais vu juste n’est-ce pas ? »

Puis elle se pencha d’avantage pour pouvoir mieux lire les phrases inscrites par la lycéenne. Elle ne su que répondre, les connaissances de la jeune fille étaient assez importantes.

« On ne peut rien vous cacher, cela dit c’est à vous de décider de quoi allez vous me parler..et puis je ne suis qu’une simple infirmière, alors laissons de côté tout ça mademoiselle ! »

Kana fut étonnée de constater que Kajila désirait en savoir plus sur son père. Elle réfléchit quelques instants cherchant le meilleur moyen pour décrire l’homme avec tact mais sans mentir à la jeune fille

« Et bien, être proche de Seryu-san est assez difficile, c’est un homme assez distant avec les autres. A vrai dire je n’ai pas encore cerné sa personnalité, je suppose que ce qu’il est en façade est différent de ce qu’il peut être vraiment… Pour ce qui est de son travail, on voit bien que c’est un point important même vital pour lui, aussi loin que je me le rappelle, il n’a jamais manqué aucunes de ses journées, il faudrait sûrement qu’il ai une très mauvaise grippe pour pouvoir l’empêcher de se rendre au bureau.
Après je ne pourrais pas vraiment rajouter quoi que ce soit, je ne le croise que très peu, c’est un homme assez discret et plutôt froid, il a l’air d’aimer la solitude… »

Kajila leva les yeux au ciel en entendant Kana se justifier. Ce n'etait pas la peine...elle n'etait pas parano et se fichait pas mal que l'on sache qui etait son père, ou sa mère, tant qu'on ne l'obligeait pas a les retrouver...
Mais c'etait vrai, Kana attachait bien trop d'importance aux inconnus...
Oh et puis zut ! Elle n'avait pas de sympathie pour l'infirmiere, elle ne voulait pas en avoir. C'etait une adulte comme les autres qui la regardait de haut, qui fouinait dans sa vie et ses affaires, qui la jugeait sur un dossier !
Son sourire disparut et la colere remplaca la bonne humeur sur son visage. Son pere ne parlait jamais d'elle a personne. Et ce depuis toujours, combien de fois avait elle entendu les collegues de son pere etonnés de voir qu'elle etait sa fille...combien de fois avait elle recu le coup de poignard de s'entendre dire que son pere n'avait pas d'enfants ?
Elle se sentit soudain desemparée. Pourquoi n'avait elle pas eu envie de se refugier dans les bras de son pere la veille ? Pourquoi n'avait elle pensé qu'a Hatori et à Kazuma ? Pourquoi n'avait elle pas peur qu'Akito ne se venge sur ses parents ? Etait elle aussi mauvaise fille ?

Mais il fallait répondre a la question de Kana. Sa main tremblait un peu mais elle reussi a peu pret a la controler.

Oui, biologiquement et civilement. Apres cela depend de ce que vous entendez par ce mot.

La fierté plus que la tristesse l'envahissait. Elle ferma les yeux et recupera son sourire de tous les jours, acceptant d'un signe de tête de ne pas debattre plus longtemps sur le serment d'Hypocrate.
Elle ne fut pas etonnée par la description de Kana. Son pere lui avait toujours paru froid et distant. Elle savait qu'il l'aimait mais il était responsable de sa toute premiere solitude. Cette maniere qu'il avait d'ecarter tout ceux a qui elle semblait montrer un peu d'affection lui avait apprit a ne jamais manifester de la sympathie pour quelqu'un...sauf si elle ressentait de l'antipathie pour lui.
Drole d'enseignement pour une fillette de 6 ans non ?

N'essayez pas d'être proche de lui, si vous voulez le connaitre vraiment, la meilleure facon est de ne lui manifester que de l'indifférence.

Elle sourit.

Et surtout ne lui parlez jamais de moi, cela risque de le braquer a vie.

Elle regarda l'heure sur la pendule et ecrivit enfin.

Je dois y aller, le cour de Shiraki-senseï va se terminer et j'ai quelque chose a faire avant le cour d'apres. Ne vous inquietez pas, il me faudrait vraiment une tres mauvaise grippe pour m'arrêter.

Kana ne comprit pas tout de suite le brusque changement d’humeur de Kajila. Cette dernière qui affichait cinq minutes plus tôt un sourire enjoué montrait à présent un visage sombre et soucieux. Kana regarda avec inquiétude la jeune fille écrire en tremblant, pensive. Elle se demandait si elle avait bien fait de parler de son patron a Kajila, cette dernière avait l’air très touchée de ce qu’elle venait d’entendre !
Elle écrivit quelques mots ce qui confirma la pensée de la jeune femme : Les rapports entre les deux personnes ne devaient pas être faciles.
Kana dit doucement :

« Je ne prétends pas savoir ce que vous ressentez, mais je suppose que cela doit être dur. J’espère que ma franchise ne vous as pas blessé, il est vrai que Seryu-sama n’a jamais mentionné votre existence, mais après tout ce ne sont que des mots, peut être que lui même se reproche de ne pas être là pour vous, et qu’il n’ose pas se l’avouer…pour éviter les représailles que les gens pourraient formuler, il préfère se taire sur le sujet…. »

Elle regarda dans le vague puis sursauta en riant un peu :

« Je suis désolée, je parle beaucoup trop, veuillez m’en excuser… J’espère en tout cas que vous arriveriez à lui parler un de ces jours… »

Puis elle se leva, ses jambes étaient engourdies d’êtres restées longtemps sans bouger. Kana se pencha pour regarder les dernières paroles inscrites par une Kaj tout d’un coup plus souriante avant de dire rassurante :

« Ne vous inquiétez pas , je ne dirais rien à votre père, c’est à vous de régler cette affaire, et non pas à moi, je ne me permettrais pas de me mêler d’avantage à vos histoires, je trouve déjà en avoir trop fait ! »

Kajila regarda la pendule qui laissait entendre un cliquetis régulier, et annonça qu’elle devait partir, qu’elle avait des choses à faire. Kana lui rendit son sourire et lui dit :

« Très bien, je ne vous garde pas plus longtemps, je ne vous conseille rien en particulier pour ce qui est de votre blessure, vous retrouverez votre voix bien assez tôt ! Je vous souhaite une bonne journée, prenez bien soin de vous ! »

Puis elle laissa la jeune fille s’en aller, accompagnant son départ par un signe de la main .