pique-nique improvisé

Mayu traversait le pont qui enjambait l’un des nombreux canaux de tokyo. Elle venait d’aller faire quelques courses au convini voisin et s’en retournait chez elle après une journée bien remplie. Elle tenait dans une main un sac plastique dans lequel elle avait entasser ses achats : quelques bières, des sandwichs, quelques fruits et diverses bricoles.

Alors qu’elle s’apprêtait à changer de trottoir, elle aperçut sur la berge en contre bas une silhouette qui lui sembla familière. Le soleil étant bas dans le ciel à cette heure, elle dut plisser les yeux mais rien n’y fit. Pas moyen de savoir qui cela était. Elle finit de traverser le pont et bifurqua à droite. Il y avait un petit escalier qui menait aux berges. Elle l’emprunta et se dirigea calmement vers l’inconnu.

A présent, elle le voyait de dos. C’était un homme aux cheveux blonds. Il était assis à même le sol avec une cigarette à la main qui fit froncer les sourcils de la jeune femme. Voilà un vice qu’elle supportait difficilement ! Elle fit le tour et alla se dresser face à la personne. Alors, elle le reconnut et ses yeux s’agrandirent de stupeur. Elle se trouvait en présence de Shouta ! Elle bafouilla comme une gamine et sortit platement.

Euh….bonjour. Comment vas-tu ?

Shouta venait à peine d’être approvisionné en haschich qu’il trouva fort judicieux d’aller vérifier si les barrettes qu’on venait de lui vendre valaient leur prix. Très motivé, il chercha un endroit ou il ne serait pas « dérangé », et passant près du pont de la sortie de la ville, il descendît la pente escarpée du côté gauche, ne souhaitant pas passer par les escaliers.
Lorsqu’il fut arrivé, il s’assit à même le sol, puis avec une grande impatience, il ouvrit sa « boite magique » puis resta quelques instants à regarder les longues plaques compressées d’une couleur verdâtre.
Tout content, il se mit à râper, mélanger avec son propre tabac, et rouler son petit joint avec une grande minutie, presque comme un papa dorlotant son bébé.
Cela faisait quelques mois à peine que l’enseignant avait recommencé. Au début, c’était seulement par jeu, il s’ennuyait et cela lui rappelait quelques bons souvenirs. Puis il se régulait, seulement en dehors de ses heures de travail.
Quand il avait rencontré dans la cour ses deux collègues et sa jeune élève, c’était une des premières fois ou il avait vraiment été dans l’excès, et où d’ailleurs son corps n’avait pas suivit. Il n’était pas encore revenu au même niveau que dans sa toute jeunesse mais était déjà dépendent, surtout psychologiquement.

(Voila mon beau ! J’y crois pas comment ils ont pu me le céder à un prix aussi bas ! Faudrait que je revienne dans le marché un jour !)

Puis il tira quelques bouffées, complètement aux anges, comme si cela faisait des mois qu’il attendait. Déjà ses mains s’étaient mises à trembler, bientôt stoppés par la drogue apportée à son corps. Shouta fut vite détendu, et savourait cet instant de tranquillité lorsqu’il entendit une voix. Il ouvrit les yeux et découvrit Mayuko devant lui, des sacs plastiques à la main. Il lui fit un grand sourire avant de dire :

« Tiens mais c’est ma chère amie May-chan ! Quel bon vent t’amène ? Tu n’es pas avec le muet coincé aujourd’hui ? »

Puis il éclata de rire se fichant royalement de savoir ou en était la relation des deux enseignants.

(Mais on a pas besoin de eux hein ? Vraiment pas besoin !)

Mayu ouvrit encore plus grands ses yeux lorsqu’elle comprit enfin la scène qu’elle avait devant les yeux ! Ce n’était pas une simple cigarette mais un joint que Shouta était en train de s’enfiler et il était apparemment déjà bien entamé. La jeune femme serra les poings de colère. Elle posa ses sacs à terre, arracha l’objet du délit d’un geste vif et le jeta dans la rivière toute proche.

« On t’as jamais dit que c’était une vraie cochonnerie ce truc-là ? Si tu veux réellement t’évader, il y a bien d’autres façons ! »

Elle se tut et rougit sans trop savoir pourquoi. Elle venait d’avoir une pensée qui aurait fait hurler de rage le pauvre Gaeyu s’il avait été là. Elle allait faire demi tour et s’en allait avant que cela ne dégénère mais sa conscience lui joua un mauvais tour et elle revint auprès de son collègue. Elle le saisit par les aisselles et le tira tant bien que mal jusque sous le pont en priant qu’il accepte de se laisser faire. On ne pouvait pas dire qu’il lui était d’un grand secours et l’animal faisait son poids. Au bout de quelques pas, Mayuko trébucha et tous les deux roulèrent à terre. Elle se retrouva donc allongée sur Shouta, le visage à quelques centimètres à peine de ses lèvres.

Shouta était en train de tirer une bouffée lorsque Mayuko commença à lui arracher son joint des mains. Il eut tout d’abord un premier geste pour essayer de l’en empêcher mais déjà la drogue diminuait ses réflexes et la jeune femme envoya par-dessus bord son cher et tendre. Shouta se leva d’un bond en grommelant et s’écria sans grande conviction :

« Héééé…mais t’es folle ou quoi !! Il était même pas terminééé… »

Puis il essaya de se rendre au lieu où il pourrait retrouver son « trésor » mais fut déstabilisé et ne trouvant pas son équilibre, il tomba lourdement par terre. Là, il n’eut même pas le temps de faire quoi que ce soit que déjà, Mayuko l’empoignait tant bien que mal et le tira vers le haut.
Shouta essaya de se débattre, et sa collègue perdit l’équilibre avant de tomber sur lui.

« Héé fais attention tu vas te faire mal !! Hi hi hi ! »

Shouta se contentait de rire bêtement en fixant de ses yeux verts le visage de l’enseignante. A la manière d’un petit enfant, planant complètement, il enfouit son visage dans les longs cheveux de Mayuko puis il lui dit d’un air espiègle :

« Meuu tu me suis ou quoi May-chan ? Tu t’ennuies tant que ça avec ton petit pro-pro-fesseur ? »

Puis il ria aux éclats, tout heureux avant de se taire complètement. Il ferma les yeux, complètement exténué, cela faisait plusieurs jours à présent qu’il ne dormait plus. Puis, il pensa quelques instants à la venue de Mayuko. Etant déjà bien atteint par son premier joint, il commença à se faire des scénarios tout seul. Après tout pourquoi était-elle encore là elle ?

(En fait tout ce qu’elle veut c’est que je remplace son idiot de copain et par la même occasion elle veut tout mon stock…
*mais oui c’est sûrement ça, et cette petite idiote elle croyait que j’lavais pas remarqué !!*
Mais non elle ferait pas ça, elle a rien dans la tête ! *encore que la dernière fois elle a bien faillit nous avoir hein !
C’est ça en fait elle veut mon herbe, depuis le début elle projet ça cette traînée !)

Shouta eut un mouvement de révulsion et repoussa violemment la jeune femme, pensant que ses déductions sans logiques étaient fondées.

« Lâches moi ! J’ai pas besoin de tes conseils de merde ! Je fais ce que je veux »

Puis il la regarda quelques instants, respirant avec force, lui levé, elle à terre. Ensuite, avec une mine trahissant son dégoût, il s’éloigna et recommença son manège, sortant sa boite sans faire attention ç la présence de sa collègue. Il regarda avec des yeux fous toute sa « merveilleuse » marchandise en murmurant tout bas :

« Mais elle aura rien, rien du tout à ça non ! »

Mayuko s’apprêtait à remettre Shouta à sa place en lui signifiant que sa relation avec Gaeyu ne regardait qu’elle lorsqu’elle fut brutalement repoussée en arrière. Il semblait avoir complètement perdu le sens de la réalité. La jeune femme resta à terre un peu déboussolée puis la colère reprit le dessus. Elle se leva, attrapa son collègue par les épaules et le poussa de toutes ses forces dans la rivière.

« Voilà qui devrait t’aider à reprendre corps avec le présent ! »

Elle le regarda se débattre les poings sur les hanches. Elle attendit un bon moment, le temps nécessaire pour qu’il reprenne ses esprits et lui tendit une main secourable en se demandant s’il allait l’accepter ou lui faire payer chèrement son audace. Pour cela, elle se pencha vers les flots en contre bas. Malheureusement, le terrain avait été rendu glissant par une pluie récente et Mayu se retrouva bientôt les quatre dans l’eau aux côtés de Shouta. Elle le regarda un peu bêtement puis éclata de rire !

« Pfft ! C’est bien ma veine ! Mais bon, ça n’a jamais fait de mal à personne de prendre un bain. »

Elle avait ajouté cela avec un clin d’œil et un ton moqueur voulant par la même occasion dédramatiser la situation.

Shouta venait à peine de ressortir la boite de son sac que la jeune enseignante choisit de le pousser dans l’eau, apparemment énervée de la réaction qu’il venait d’avoir. Il venait de se lever et n’ayant pas vraiment retrouvé son équilibre, ce fut un jeu d’enfant pour le faire tomber !
Il coula comme une masse avant de rependre ses esprits. La petite rivière n’était pas profonde et Shouta sortit la tête de l’eau, ses cheveux habituellement dressés se retrouvant trempées, tombaient devant ses yeux, lui donnant un air enfantin.
Mayuko lui tendit la main, et il voulu la prendre pour la faire tomber à son tour, mais il n’en eut pas le temps, le jeune femme venait de perdre l’équilibre avant de tomber à ses côtés.
Lui-même l’eau l’avait réveillé, et il éclata de rire avec Mayuko.
Il se frotta les yeux pour reprendre ses esprits.

« Tu l’as bien mérité, t’es folle de me pousser comme ça ! »

Il ne fit aucune allusion sur le fait que lui-même venait de la pousser préférant dire du mal de quelqu’un d’autre plutôt que de lui. Il ajouta, un peu vexé d’avoir été si facilement maîtrisé :

« Tu sais qu’avec tes idioties moi j’ai presque failli tout perdre ce que je viens à peine d’acheter ! T’as de la chance que ce soit tombé par terre… »

Il fronça les sourcils. Il était de très mauvaise humeur et n’était pas d’humeur à sortir ses petites moqueries et jeux habituels. Puis il se leva et sortit de la rivière sans un regard pour sa collègue. Il vérifia que sa boite (et son contenu) allaient bien, et s’ébouriffa les cheveux pour pouvoir enlevé le surplus d’eau qui les gorgeaient.

Mayuko le regarda remonter et s’ébrouer comme un jeune chien. Bizarrement, elle trouva que cette image lui convenait plutôt bien. Que ce soit par la chevelure ou le comportement, ça lui allait à merveille. Elle regagna la rive tant bien que mal et s’approcha de son collègue. Là, elle se pencha en peu pour voir ce qu’il était en train de mijoter et se rendit compte que son « trésor » était en fait une boite contenant de la drogue.

Le visage de la jeune femme se rembrunit tandis qu’elle regardait Shouta se préparer un nouveau joint. Elle était déçue de son comportement même si elle ne voulait pas se l’avouer. Elle savait qu’il avait une multitude de défauts mais celui-là, était vraiment le pire de tous. Elle haussa les épaules et alla ramasser ses courses.

« Fait ce que tu veux ! Ça m’est égal ! L’espace d’un instant, j’avais pensé t’inviter à casser la croûte avec moi mais apparemment, ça ne fait pas partie de tes priorités! »

Elle s’éloigna de quelques mètres, s’assit dans l’herbe, ouvrit son sac et en sortit un sandwich et une bière. Elle décapsula la cannette et but quelques gorgées avant de croquer dans la baguette. Bof ! Elle n’avait pas très faim finalement. A croire que le jeune homme avait réussi à la dégoûter. Elle remit le pain dans le sac et réalisa alors qu’elle était trempée. Elle ôta sa veste et ses chaussures puis s’allongea par terre. Le soleil brillait et même s’il n’était pas très chaud à cette saison, il allait pouvoir l’aider à se sécher. Elle ferma les yeux, plia ses bras sous sa tête et s’offrit aux doux rayons.

Lorsque Mayuko commença à parler de nourriture, les oreilles de Shouta se mirent tout d’un coup à être plus disponibles. Il tourna les tête et voyant que de toute façon, la jeune femme n’allait pas le laisser tranquille si il se mettait à re-fumer, et comme il ne souhaitait pas perdre encore de sa barrette, il ferma amoureusement la boite avant d’aller vers la jeune femme. Venant de sortir de l’eau, le T-shirt de Mayuko déjà moulant laissait transparaître d’avantage de son corps. Si il n’avait pas été d’aussi mauvaise humeur il aurait sûrement profité de la situation mais déjà son ventre criait famine, et il alla fouiller dans le sac de Mayuko. Il en sortit deux cannettes de bière avant de s’asseoir près de la femme lui tendant une des deux. Puis il ouvrit la sienne avant de boire quelques gorgées. Un silence s’installa et shouta fut le premier à le rompre :

« Et..on peut savoir ce que tu fais là ? »

Il la regarda avec curiosité, même si son sourire habituel l’avait quitté depuis l’arrivée de la jeune enseignante. Il regarda devant lui sans attendre la réponse, paraissant préoccupé. Il sirota quelques instants la boisson, le vent séchant quelque peu ses cheveux qui barraient un peu son visage sérieux. Il s’allongea ensuite, ramenant ses bras sur son ventre, regardant le ciel. Il n’avait qu’une envie, c’était de rester là indéfiniment, sans rien faire.

(Ca va plus du tout, ou est donc passé mon entrain ? Normalement je lui aurait déjà sauter dessus, ça va pas du tout tu te ramollis Shouta !)

C’était un très mauvais signe pour lui, mais ne pensait pas que la drogue soit vraiment la réelle raison. Il s’était déjà drogué il y a quelques années, et cela n’entamait pas sa bonne humeur et son envie d’embêter le monde pour autant !

Mayuko ouvrit les yeux en sentant quelque chose de froid contre sa joue. Elle vit alors Shouta qui lui tendait une cannette de bière qu’il était allé chercher dans ses provisions. Elle se redressa, la décapsula et but à son tour quelques gorgées du précieux liquide. Le silence commençait à se faire sentir quand le jeune homme le rompit brusquement. Mayu le regarda machinalement toute perdue qu’elle était également dans ses pensées.

« Ce que je fais là ?.....eh bien….en fait, je n’en sais rien. »

Elle reporta son attention sur sa boisson.

« En fait, je rentrais de mes courses lorsque j’ai vu une silhouette familière sur la berge. Je ne t’ai reconnu que quand j’étais à quelques mètres de toi. »

Il y eut une courte pause durant laquelle Shouta s’allongea à son tour.

« Je ne sais même pas pourquoi je suis encore là ; vu que tu n’as pas l’air de désirer de compagnie ! Je me dis que je devrais partir mais quelque chose m’en empêche. »

Elle posa sa canette à côté d’elle et se laissa tomber de nouveau dans l’herbe. Elle adopta la même ligne de conduite que son ami mais continua de l’observer du coin de l’œil. Plus elle le regardait, plus elle se sentait troublée. Elle avait l’impression de revivre la situation du toit du lycée sauf que cette fois, Gaeyu n’était pas là puisqu’il avait pris une semaine de vacances.

*mais pourquoi il me fait cet effet là ? Il est désagréable à souhaits. Il se drogue, fume. C’est un macho reconnu…mais malgré tout, il me touche et m’attire !*

Elle sentit le rose lui monter aux joues et pria le ciel pour que Shouta ne le remarque pas. Elle se leva soudainement et alla farfouiller dans le sac pour en sortir deux sandwichs et en tendit un à son invité surprise.

« Tiens. Mange ça comme cela, je n’entendrais plus ton ventre gargouillé ! »

Lorsque Mayuko lui répondit un peu perdue qu’elle savait à peine pourquoi elle était là, Shouta eut un grognement. Il lui répondit un peu brusquement, légèrement sarcastique :

« Je croyais qu’on devait s’éviter à présent !!?? Je ne voudrais pas tomber sur cet idiot de Gaeyu, il m’embête assez comme ça, à vouloir toujours te protéger…ça en deviendrait presque ridicule ! »

Puis, affichant une mine sombre, il bu à nouveau quelques gorgées, s’étant redressé. Puis il croisa le regard de l’enseignante, et lorsqu’elle fit la mention que quelque chose l’empêchait de s’en aller, il ne répondit rien, ne laissant passer aucune émotion sur son visage. Soit c’était une déclaration mal dissimulée, soit il avait bien trop fumé. Se doutant bien que cela ne pouvait être la deuxième solution, il fut plutôt prit à court.

Il lui répondit en abandonnant quelques instants son hypocrisie habituel :

« Je ne vois pas en quoi c’est agréable de rester avec quelqu’un comme moi, aux dernières nouvelles je ne suis pas la personne la plus stable et la plus honnête qu’il soit, je n’ai pas non plus rien à me reprocher et je ne suis pas un modèle d’amabilité, la question est : Pourquoi restes tu ? »

Il la regarda avec un sérieux qui semblait étrangement ne pas convenir à son visage, et prit le sandwich sans quitter des yeux la jeune femme, attendant pour une fois une réponse. L’observant en silence, il ne remarqua cependant pas la teinte rosée que prirent les joues de la femme pendent un instant. Il rajouta presque sans émotion :

« Et puis je ne t’ai jamais demandé de partir… »

Il ne savait pas ce qu’en conclurait Mayuko et à vrai dire, il ne voulait même pas s’amuser à y réfléchir, incapable de trier les pensées qui fourmillaient dans sa tête. Surtout que seul ce qu’il pensait comptait, et que ce n’était pas ses affaires si jamais Mayuko se faisait des idées sur ses intentions. Cétait tout du moins son avis…

Mayuko mordit dans son sandwich écoutant attentivement Shouta parler. Elle commença à mastiquer consciencieusement lorsqu’il posa LA question. De surprise, elle manqua de s’étrangler avec sa bouchée et se mit à tousser. Lorsqu’elle reprit une teinte normale, elle répliqua vivement.

Figure-toi que si j’avais la réponse, je ne serai sûrement pas là ! Quant à tes vices, je suis parfaitement au courant, ne t’inquiète pas !

D’énervement, elle remit son encas dans le sac et s’apprêta à lever le camp. Elle commençait à se sentir mal à l’aise et n’avait pas encore remarqué le regard insistant et perplexe du jeune homme quand il ajouta bizarrement qu’il ne souhaitait pas qu’elle parte. Du moins, c’est ainsi qu’elle le comprit.

Ah bon ! Première nouvelle ! Tu m’as pourtant fait clairement comprendre que ma présence ici était indésirable. Alors pourquoi tu changes encore d’avis ? Et quant à Gaeyu, il a pris une semaine de vacances alors tu ne risques pas de le croiser.

Elle se baissa et ramassa ses affaires qui traînaient par terre. Elle ne fit pas gaffe que cette position offrait à Shouta une vue imprenable sur son décolleté. Elle soupira et continua le plus innocemment du monde.

Gae est gentil mais on ne peut pas dire qu’il soit véritablement entreprenant. Avec lui, c’est un peu comme si j’étais une chose fragile et précieuse. Je n’aime pas que l’on me mette sur un piédestal ! …en fait, je crois que je crois que je suis attirée par toi parce que tu me traites comme un être humain et non pas comme un rêve inaccessible !

A présent, le rose de ses joues avait viré au rouge et ses prunelles brillaient intensément. L’effet de l’alcool commençait à se faire sentir et la pauvre enseignante n’avait plus les idées tout à fait claires !

Shouta regarda avec un amusement non dissimulé la jeune femme s’étouffer avec son sandwich, sans pour autant faire un geste. Il aimait bien savoir qu’il maîtrisait la situation, et que ses paroles touchent les gens comme il espère. Dans le cas présent, il n’avait pas vraiment pensé à un éventuel impact qu’il aurait aimé que Mayuko ai en particulier suite à son petit discours.

D’ailleurs, il ne comptait pas jouer à son petit jeu habituel, il était très fatigué de ses journées qu’il passait sans rien faire, et avait beaucoup de mal à se concentrer. Et de la concentration, c’était ce qu’il fallait pour manipuler les gens.

« Tant mieux que tu sois au courant parce que c’est pas près de changer… »

Puis il écouta ce qu’elle venait de lui répondre et haussa un sourcil. La façon qu’elle avait de déclarer que Gaeyu était en vacances était assez étrange. Presque comme si elle se félicitait elle-même du fait qu’elle n’aurait pas à le rencontrer. Quand à lui expliquer si il avait encore changé d’avis, il garda cette information pour lui.

Il la regarda ramasser ses affaires sans vraiment prendre la peine de masquer son regard dirigée en direction du décolleté de l’enseignante, se fichant éperdument d’une éventuelle remarque.

Puis elle se mit à parler de Gaeyu. Shouta n’écouta que d’une oreille, tout ce qui concernait l’homme ne l’intéressait pas. Il tourna cependant la tête lorsque Mayuko lui exposa directement ses sentiments pour lui. Il n’en fut pas étonné, généralement cela lui arrivait d’en recevoir, à la différence que les jeunes femmes concernées n’étaient apparemment pas au courant de qui était vraiment Shouta. Mayuko au contraire en été bien consciente, ce qui laissa une impression étrange au professeur.

(Et t’es vraiment sure que je te considère comme un être humain ?)

Il se garda pourtant bien de le dire, l’ivresse débutante de la femme lui offrait une grande opportunité. Et même si il n’était pas vraiment en forme, il l’était assez pour comprendre que Mayuko s’ennuyait de Gaeyu.
Il ne fit pas attention au rougissement de la jeune femme, et lui fit un sourire, le premier depuis le début de la journée.

« Et bien, comme ça c’est clair ! Encore que, je crois que la bière à légèrement altéré ton opinion…mais ça me décevrait si c’était le cas ! »

Ses yeux se mirent à briller plus fort, et avec un sourire énigmatique aux lèvres, rajouta, retirant des mains de la femme la canette :

« Mais je veux tout de même l’entendre…la vrai opinion, et puis, il ne faudrait tout de même pas que tu deviennes comme moi. »

Puis , sans quitter des yeux Mayuko, il jeta la canette encore à moitié pleine dans la rivière, et lança un regard amusé en direction de sa collègue, attendant sa réaction.

Mayu sentit sa canette lui échapper des mains. Elle regarda bêtement Shouta l'envoyer ballader dans la rivière sans réagir. Soudain l'image fit son cheminjusqu'à son cerveau et la réactionne tarda pas à se faire sentir. Elle sauta sur ses pieds, repoussa un peu brusquement son collègue et commença à se diriger tant bien que mal vers le point de chute de son trésor.

Nan, mais ça va pas la tête! Ma précieuse bière adorée! Quel gaspillage!

Elle se pencha vers les flots scrutant les alentours à la recherche de la canette. La jugeant irrécupérable, elle soupira de déception et retourna s'asseoir. Elle lança un regard noir à Shouta, le rendant responsable de ce gachis. L'ivresse continuait de lui monter à la tête.

Alors comme ça, tu veux mon opinion? Sur quoi? Toi?

Elle se tut, sembla réfléchir puis repartit de plus belle.

Je trouve que tu es quelqu'un d'abject au premier abord. Tu fumes, bois, te drogues. Tu es macho, odieux et totalement asocial. A se demander pourquoi t'es devenu prof?...Physiquement, t'es plutôt pas mal, tu manques pas de sex appeal et t'as un petit quelque chose qui te rend irrésitible.

Elle marqua une pause durant laquelle elle chipa la canette de son interlocuteur et la vida d'un seul coup. Sa tête se mit à tourner.

Quant à savoir pourquoi tu m'attires autant, je ne sais pas et ça m'énerve! C'est peut-être purement physique...ou pas.

Elle soupira.

Ce qui est sur, c'est que je perds mes moyens dès que tu es dans les parages. J'ai le coeur qui se met à battre la chamade comme une collégienne et je me met à agir n'importe comment...Vas-y, moque-toi de moi! Je le mérite bien.

Shouta fut presque étonné de la réaction de la jeune femme, suite à l’ascension vertigineuse de la cannette en direction de la rivière. Il se rappela à temps qu’elle était ivre [ben vi, parce qu’il avait oublié ^^], ce qui le fit éclater d’un rire jovial et puissant. Il répondit aux cris de son amie en prenant un air de gentil petit garçon, et lui dit tout sourire :

« Et bien fallait pas jeter mon shit par-dessus bord, chacun son tour ma chère Mayu. Et puis pour toi c’est interdit ce genre de petits plaisirs, tu tiens pas assez pour te permettre de boire. Surtout que tu as bientôt des cours à assurer, ce n’est vraiment pas convenable pour quelqu’un comme toi d’arriver ainsi en classe ! »

Puis il rajouta, sans émotion particulière :

« Moi, c’est différent… »

Puis le se gratta négligemment la nuque, ce sourire amusé reprenant place sur sa figure encore humide de sa précédente baignade. Puis, l’enseignante entreprit de lui énoncer tous ses traits de caractère les plus présents, et il eut un petit sourire amusé, comme si la liste de ses propres méfaits lui donnait une certaine fierté. Il se rallongea, et se mit sur le ventre, attrapant au passage son sac. Il en sortit une cigarette bien normale et ajouta sans sérieux :

« C’est un peu près ça, bien que tu en ai oublié une grande partie..enfin je suppose que tu ne désire pas les apprendre, tu risquerais d’être encore plus déçue. »

il continuait de sourire en jouant avec son briquet. Il jeta enfin un regard à l’enseignante, et ajouta un regard vitreux et sans expression accompagnant sa phrase :

« Si j’allume cette cigarette, j’espère que tu me laissera la fumer sans jeter dans la rivière, j’en ai presque plus, ça m’embêterais d’avoir à voler de l’argent à mes collègues de travail… »

Il avait insisté sur le terme de « collègues de travail », désirant jouer sur la provocation. Il n’attendit d’ailleurs pas la réponse de la femme, pensant que son argument était assez convaincant. D’ailleurs Mayuko, dont l’alcool avait laissé des marques rouges sur ses joues continuait d’expliquer quelles étaient les qualités du jeune homme.
C’était d’ailleurs exclusivement des attraits physiques, ce qui ne dérangea pas pour autant le professeur qui se contenta de faire un petit hochement de tête qui pourrait se traduire de diverses façons.
Il eut cependant un geste de surprise lorsque la femme lui arracha la bière des mains. A cet instant on n’aurait su dire lequel des deux était le plus attiré par la boisson.
Shouta avait lui-même du mal à y voir clair. Il était partagé entre l’envie de boire un bon coup jusqu’à plus soif, de fumer tout ce qu’il venait d’acheter, et d’aller profiter de l’hospitalité que lui offrait avec de moins en moins de résistance sa collègue.
Cette dernière entreprit de lui expliquer en détail ce qu’elle ressentait, détails d’ont il se serait passé. Il eut un mouvement de réflexe lorsqu’il vit la femme vaciller dangereusement après un cul sec plutôt mal tombé.
Il la força à s’asseoir, lui le plus sobre des deux amusé de l’ivresse de Mayuko. Il se tu quelques instants et lui dit en souriant :

« Tu sais, pour un homme tel que moi les mots ça veut pas dire grand choses… »

Juste un sourire pleins de sous-entendus accompagna la phrase de Shouta, espérant qu’elle ai un impact sur Mayuko.

Assise les jambes écartées comme un enfant, Mayu regardait les brins d’herbe pousser. Après l’euphorie des petites bulles venait de commencer la déprime. Elle se sentait nulle et stupide. Une larme puis deux puis trois se mirent à couler le long de ses joues. Ensuite vinrent les sanglots et les remords.

Pourquoi ? Pourquoi je suis aussi lamentable ? Pourquoi je fais fuir tous les hommes ? Pourquoi je n’arrive pas à aimer Gaeyu alors que lui n’a d’yeux que pour moi ? Pourquoi mes élèves me détestent-ils ? Pourquoi je suis une mauvaise prof ?

Elle renifla et s’essuya le visage d’un revers de manche. Tout à coup, une odeur de tabac vint lui chatouiller les narines. Elle tourna son visage mouillée vers Shouta et le trouva une train d’en griller une. Elle haussa les épaules l’air de dire « fait ce que tu veux » en guise de réponse à sa question. Alors, elle se mit à quatre pattes et se mit à ramper vers son sac. Elle allait l’atteindre quand son collègue lâcha une phrase pour le moins ambiguë qui laissa Mayu dubitative.

Cependant, elle ne renonça pas pour autant et se servit une nouvelle bière. Elle se laissa tomber sur le cul, décapsula la nouvelle venue et fit glisser prudemment le liquide dans sa gorge. Elle en profita également pour réfléchir au sens des paroles de Shouta mais l’alcool faisait son effet et elle ne parvint pas à trouver une solution. En désespoir de cause, elle sortit ce qui lui passa par la tête.

Ça veut dire quoi ça ? Que je parle trop ?

Elle remarqua alors le sourire sous-entendu du jeune homme et un déclic se fit dans son cerveau embrumé.

Ah ?! Tu veux dire que tu préfères l’action, c’est ça ?

elle se pencha lentement vers lui et déposa furtivement un baiser sur le coin de ses lèvres.

Shouta fut prit de cours par la réaction de la jeune femme. Voilà qu’à présent elle pleurait ! Décidément, Mayu plus qu’une autre était une femme compliquée. Elle avait l’air de se rendre compte que d’être attiré par quelqu’un comme lui n’était pas une bonne idée, et essayait tant bien que mal de lutter. Lui même n’avait pas l’habitude de côtoyer des femmes comme elle. Ses compagnes ont toujours été (pour la plupart) des femmes sans grand esprit, et ne comprenaient qu’après coup quel genre d’homme il était. Evidement ce dernier ne s’en plaignait pas, cela lui épargnait des explications bien superflues. Et puis une femme qui parle c’est toujours source d’ennui, alors autant dire que ses jolies amies sans cervelle n’étaient pas pour lui déplaire !

C’est pour cette raison qu’il hésitait. Mayuko signifiait peut être ennui, et des ennuis il en avait assez pour y rajouter ses histoires de cœur. Surtout qu’il y avait le détail Gaeyu… l’homme était bien loin d’effrayer Shouta, mais son amour plus qu’étouffant pour l’enseignante était assez contraignant. Shouta craignait qu’il ne soit constamment sur son dos, à lui faire la morale sur le bonheur de Mayuko avec ses yeux larmoyants de chien apeuré.
En même temps, Shouta trouvait plaisant l ‘idée de voir le pauvre professeur mourir de tristesse en apprenant que sa chère amie batifole avec lui. Rien qu’à la vue de sa réaction sur le toit, Shouta sentait qu’il serait aisé de le toucher.

Fallait-il encore que Mayuko veuille vraiment sortir avec lui. Pour l’instant il n’en doutait pas, bien que sa collègue soit particulièrement soule.
Cette dernière se mit d’ailleurs à parler une fois encore de Gaeyu, ce qui eut pour effet d’exaspérer au plus haut point le rapace. C’est vrai quoi, si elle l’aime tant qu’elle aille le voir au lieu d’en parler devant lui ! Ou alors qu’elle se taise !
Shouta se surprit lui même à penser cela. Serait-il jaloux ? Ce serait un comble sachant qu’il avait la même considération pour Gaeyu que d’une vieille chaussette . Il chassa donc bien vite cette pensée de son esprit.

Mayuko reprenait une nouvelle canette et Shouta pensa en souriant qu’il connaissait un des péchés mignons de la jeune femme. C’était toujours utile de connaître les faiblesses des autres. Il ne pensa même pas à l’en empêcher, Mayuko l’amusant de plus en plus par son ivresse grandissante…Peut être qu’elle allait lui en apprendre un peu plus, il était preneur de toute information croustillante à son sujet.
Repensant à ce que venait de dire la jeune femme, Shouta laissa échapper un filet de fumée avant de déclarer :

« Pour ce qui est de tes élèves et du niveau d’enseignement que tu as, tu peux toujours te dire qu’il y a pire que toi ! On m’appelle bien le rapace, j’en fais pas pour autant tout un plat ! »

(J’en suis même très fier, ces sales petits morveux d’élèves sont si faciles à persécuter…)

Il eut une pensée pour quelque uns de ces élèves, il y avait bien une classe qui échappait à la règle, et ou deux élèves particulièrement grotesques asseyaient tant bien que mal de lui tenir tête. Lui pensait tout simplement qu’ils étaient trop stupides pour vraiment comprendre qu’il se moquait d’eux. Après tout ce n’était pas sa faute à lui si ses élèves présentent des signes de faiblesse intellectuelle évidente ; et pas exclusivement scolaire !
Lui même faisait tout son possible pour leur assurer des cours les plus inintéressants possibles, pour être bien sur qu’ils n’en tireront aucun enseignement. Comme si il allait les aider à préparer leur examen de fin d’année !
Shouta revint dans le monde réel lorsque Mayuko lui posa une question. Toujours allongé, il fronça les sourcils. Il lui semblait pourtant avoir été assez clair ! De toute évidence Mayuko n’avait pas les idées clairs, et arrivait par la même occasion à brouiller celles de Shouta, qui ne sut que répondre.

Il n’en eut d’ailleurs pas le temps, l’enseignante lui posant un baiser aux coins des lèvres sans prévenir. Shouta tourna sa tête vers celle de Mayuko, cette dernière assise près de lui. Il ne dit rien pendent quelques instants, mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne réfléchissait pas . Il déclara avec un air volontairement faux :

« J’ai bien peur que nous n’ayons pas la même conception de ce qu’est vraiment l’action Mayuko … »

Puis, ce sourire énigmatique toujours accroché à ses lèvres, il se redressa légèrement, pour se trouver au même niveau que la jeune femme. Il écrasa négligemment son mégot avant de le jeter au loin, puis s’approcha d’avantage de Mayuko. Lorsqu’il fut à quelques centimètres du corps de sa collègue, la question de savoir si elle allait oui ou non lui causer des ennuis était à présent partie bien loin. Il passa délicatement son doigt sous les yeux de la femme, essuyant les quelques larmes encore présentes sur le visage de Mayuko. Il lui murmura amusé :

« ..mais ce n’est pas grave.. »

Puis il l’embrassa, la scène ressemblant étrangement à celle du toit à un détail près, un détail pour le moins important : Gaeyu n’était pas là.

Quand Shouta passa sa main sur son visage pour essuyer ses larmes, Mayuko ferma les yeux et s’offrit à la caresse prodiguée par le jeune homme. Par ce geste, c’était comme si elle donnait son accord pour la suite. L’alcool aidant, elle se souciait absolument plus de Gaeyu ni des conséquences possibles de sa décision et quand son collègue posa ses lèvres contre les siennes, la jeune femme se laissa complètement aller. Elle abandonna sa canette sans l’ombre d’une hésitation, passa ses bras autour du cou de son ami et lui rendit son baiser avec une fougue dont elle ne se croyait pas capable. Puis elle se détacha un tantinet et lui demanda innocemment.

Chez toi ou chez moi ?

A nouveau, elle posa sa bouche contre celle de Shouta et passa une de ses mains dans la chevelure en pétard du jeune homme. De l’autre, elle descendit le long de son dos et chercha une ouverture pour entrer en contact direct avec sa peau. Dans son élan, les deux perdirent l’équilibre et Mayu se retrouva encore une fois sur son collègue. Le rose de ses joues vira au vermillon mais elle en avait cure car tout son esprit était tourné vers son compagnon.

Et cette action là, elle est davantage dans ton optique Shou-kun ?

Shouta entendit un bruit sourd, et fut ravi de constater que sa jeune amie préférait sa compagnie plutôt que celle de sa canette de bière. Il ne fit même pas un geste pour rattraper l’objet qu’il envoya voler plus loin en donnant un léger coup de pied dedans. L’homme sentit avec satisfaction les bras fins de Mayuko l’enlacer tendrement, cette dernière l’embrassant avec fougue. Il en fut d’ailleurs agréablement surprit, et passa ses mains autours de la taille de l’enseignante, l’observant avec attention. Une petite brise vint caresser le visage des jeunes gens, et Shouta écoutait Mayuko parler, sans la quitter des yeux. La question l’amusa, et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il laissa échapper un éclat de rire.
Les yeux brillants, il lui répondit :

« Si cela ne tenait qu’à moi, ce serait ici et maintenant … mais comme je suis un gentleman, je vous laisses décider Mayuko-san ! »

Il avait accompagné sa phrase par un salut de tête faussement respectueux, se moquant ouvertement de ces personnes que l’on appelait ainsi.
Mais déjà la jeune femme commençait à nouveau à l’embrasser avec la même passion que précédemment, laissant à une Shouta une très bonne impression. Il la pressa violement contre lui, et déposa des baisers furtifs dans son cou, avant de sentir une main fragile en contact avec sa peau. Lui-même commençait à remonter ses mains le long du dos de la femme, recommençant à fixer le visage de son amie.
C’est alors que Mayuko perdit l’équilibre, ce qui fit tomber le couple sur le sol. Shouta se tapa la tête contre sa boite de shit qui gisait par terre, et en profita pour également la balancer un peu plus loin, pour faire de la place ^^.

Citation :

Et cette action là, elle est davantage dans ton optique Shou-kun ?

Il lui fit un grand sourire avant d’ajouter :

« Oui…elle l’est. »

Cette fois-ci, Mayu ne réprima pas le frisson de plaisir qui la parcourut lorsque Shouta posa ses mains sur sa taille. Au contraire ! Alors lorsqu’elle sentit qu’il allait plus loin dans son exploration, elle chavira littéralement. Elle ne reprit vaguement conscience que pour lui répondre.

Dans ce cas, si on allait sous le pont ? Je ne crois pas qu’il y est des clochards. Et puis même…

Elle contempla Shouta qui souriait. Elle le trouva beau. C’était comme si il lui montrait son véritable moi, comme si elle pouvait enfin voir clair en lui. Elle lui rendit son sourire avec beaucoup de tendresse et nicha son visage dans le cou de son nouveau compagnon. Elle y déposa à son tour plein de petits baisers qui ressemblaient à des papillons se posant sur la peau frémissante du jeune homme.
Mayu se releva lentement et avec milles manières pour attirer Shouta, elle se dirigea vers le pont tout proche.

Alors, tu viens ? ou je dois venir te chercher ?

Shouta sentit avec satisfaction Mayuko s’abandonner à ses caresses, redoublant d’intensité dans ses baisers frissonnant de temps à autre. Cette dernière émit le souhait de se rendre sous le pont, et Shouta l’embrassa une nouvelle fois en guise de réponse, exprimant ainsi son accord. Il rajouta un brin moqueur, regardant avec une douceur inhabituelle dans les yeux sa collègue :

« Cela ne dérange donc pas la belle Mayuko de faire ça sous un pont ? Me voilà très surprit… »

Puis il rajouta collant tendrement son front contre celui de la jeune femme, murmurant d’une voix à peine audible :

« Et j’adore ça… »

Il la laissa le couvrir de baisers brûlants, fermant les yeux pour mieux ressentir ses douces étreintes, sentant tout contre lui la chaleur qu’elle dégageait. Les cheveux de Mayuko vinrent chatouiller son visage, la jeune femme s’arrachant à ses embrassades pour se rendre en direction du pont, d’une démarche qui en disait long sur ses attentions. Le jeune homme ne se fit pas prier plus longtemps, et se leva rapidement pour aller rejoindre Mayuko.
Il la rattrapa, et l’attrapa par la taille au passage, jouant un peu, les faisant presque tomber tous les deux.

Puis lui prenant le bras, il la guida vers l’endroit le plus abrité du pont, la tenant fermement, elle, n’ayant qu’à se laisser mener.
Il regarda à droite et à gauche, et satisfait de l’endroit qu’il avait choisit il reporta son attention sur sa compagne.

L’embrassant une fois encore, sa main gauche était posée sur le cou de la femme, l’autre s’aventurant vers le bas du dos.
Shouta en profita ensuite pour faire glisser les bretelles du débardeur de Mayuko, posant à plusieurs reprises ses lèvres sur la peau nue des épaules de l’enseignante, attendant le feu vert de la part de sa partenaire pour continuer son exploration.