Seul.

Gae ne savait plus quoi faire entre les cours. Il n'allait plus dans la salle des profs de peur de l'y ennuyer, et ne se promenait plus dans les couloirs pour ne pas la croiser. En fait il etait d'une humeur masacrante. Il arrivait au lycée pile a l'heure, foudroyait du regard la classe et punissait severement le premier qui mouftait. Ses cours etaient devenus encore plus calmes qu'auparavant si cela etait possible. D'ailleurs le contenu etait passablement ennuyeux etant donné qu'il ne mettait plus aucune passion dans ce qu'il disait.
Il passait tous ses intercours ici, sur le toit, allongé au soleil sans dire un mot, parfois pleurant, le plus souvent plongé dans des pensées plus noires que le ciel etait blanc.
Et le soir il rentrait directement chez lui, se couchait et dormait comme un loir jusqu'au lendemain matin. Quand on dormait au moins, on ne pensait pas, on ne se souvenait pas...au pire on revait mais cela n'arrivait pas a chaque fois. De moins en moins d'ailleurs.

Donc, il etait sur le toit, seul, allongé sur le dos, les mains croisées derriere sa tête, pour atténuer la dureté du béton, ses yeux noirs fusillant l'air au dessus de lui, les sourcils froncés, totalement fermé à tout ce qui ce passait a l'exterieur de son chagrin.

Cela faisait une semaine que Shouta sortait avec Mayuko, et même si sa relation comportait une nouveauté à sa vie, Cette dernière restait pour le moins habituelle, et calme en règle général. La jeune femme avait d’ailleurs une bonne influence sur l’enseignant, qui ,passant le plupart de son temps chez elle, pensait (un peu) moins à se droguer. Il venait d’ailleurs souvent à l’improviste, ayant prit l’habitude de s’inviter.

Ce jour là, il se baladait dans les couloirs comme à son habitude, et se rendit compte qu’il n’avait pas de classe à surveiller avant une heure. Il se demanda d’ailleurs si il était nécessaire, qu’il aille assurer ses cours dans l’après midi, se trouvant affreusement fatigué. Il alla prévenir l’administration, donnant comme excuse qu’il devait rendre visite à sa mère à l’Hôpital (bien qu’elle n’y soit pas), et ne sachant que faire, il décida d’aller se dégourdir les jambes et prendre l’air sur le toit.

Lorsqu’il fut monté, il remarqua une silhouette au loin, et plissa les yeux pour mieux apercevoir qui était la personne qui lui avait piqué son coin. Ce n’était apparemment pas un élève, et Shouta remarqua alors que ce n’était que Gaeyu.
Avec un grand sourire, il s’approcha les mains dans les poches, adoptant une démarche nonchalante. Lorsqu’il fut à la hauteur de l’homme, il se mit à dire avec amusement :

« Oh, tiens tiens mais qui voilà ? notre cher collègue Gaeyu ! Toujours pas sorti de ton trou ? Ca fait un moment que je ne t’ai plus vu ! Tu n’es plus professeur ici ou quoi ? »

Puis il observa l’homme avec méchanceté.
Il remarqua au passage que l’enseignant n’avait pas l’air très bien, et fronçait les sourcils avec insistance. Ce détail ne laissa aucune pensée à Shouta, il n’allait quand même pas le plaindre ! Mais il était cependant curieux de connaître la raison de cette tristesse apparente.

Et comme il ne faisait pas attention a ce qui se passait a l'exterieur, le jeune homme ne vit pas le rapace arriver. Il ne savait rien de sa relation avec Mayuko, etant donné qu'il ne la voyait ni ne lui parlait plus du tout, ainsi qu'elle le lui avait demandé, mais, de toute facon, il ne l'aimait pas, et n'avait pas envie de lui parler.
Shouta lui parraissait abominablement heureux ce qui le mit encore plus en colere. Ses sourcils se froncerent plus encore, ses poings se serrèrent et il se releva pour s'asseoir sur le béton.

Vas-t'en.

fit il simplement, ommetant même de le vouvoyer comme il le faisait d'habitude.

Quand a être professeur, je le serais toujours plus que toi.

Il n'etait deja pas tres causant d'habitude mais la c'etait encore pire. Surtout que voir Shouta sur le toit lui rappelait la scene qu'il avait surprise et qui avait ete le debut de la fin de sa relation avec Mayu. En effet s'il ne s'etait pas mis en colere, peut etre seraient ils toujours ensemble !

Lorsqu’il entendit l’enseignant le rejeter aussi brusquement, Shouta sourit de plus belle, et ignorant ouvertement la demande de Gaeyu, il s’assit à côté de son collègue en soupirant d’aise. Il observa d’un œil réjoui l’homme se redresser, ce demandant de quelle manière il allait pouvoir le mettre en rogne, bien que pour l’instant juste sa présence suffisait à agacer Gae. Si Gaeyu n’était pas au courant de la relation que Shouta entretenait avec Mayuko, ce dernier n’avait jamais abordé le sujet avec elle, premièrement parce qu’il avait mieux à faire, et ensuite car il ne portait aucune attention à l’égard de l’enseignant qu’il méprisait. Il dit avec toujours cette même joie complètement déplacée, se moquant du jeune homme :

« Oh, mais c’est qu’il est énervé le petit Gaeyu ! On peut savoir ce qui te met dans cet état ? C’est que ça me manquerait presque de plus voir ta sale tête de fouineur à chaque coin de couloir ! C’est qu’on s’ennui depuis que tu n’es plus là ! »

Puis il éclata de rire entendant la remarque plus que véridique du professeur. Il dit sans grand regret, presque fier de lui :

« J’étais sensé être déçu là ? Ou en colère ? Malheureux pour toi cela ne me dérange pas de ne pas être pas considéré comme tel, mon poste ici c’est juste pour gagner de quoi vivre…après ce que je fais pensent mes cours, ça ne te concerne pas il me semble ! »

Puis il lui fit un grand sourire hypocrite, et se mit à dire l’air de rien :

« J’ai bien essayé de demander à May-chan comment se faisait-il que tu négligeais autant ton travail, mais elle n’a rien voulu me dire ! »

Il lança un regard en biais à l’homme, sans pour autant avouer qu’il sortait avec la jeune femme. Il ne savait pas si Gaeyu était au courant mais voulait surtout voir comment ce dernier allait réagir en entendant le nom de Mayuko.
Lui même n’avait jamais demandé des comptes sur Gaeyu et son travail au lycée à Mayu, mais ne voyait pas comment il pouvait citer son amie en employant une autre phrase.

Rien a faire, loin de s'en aller, Shouta s'assit a ses cotés et se mit a se moquer de lui ouvertement. A nouveau, l'envie de lui eclater la figure envahi le calme jeune homme qui se maitrisa. C'etait la premiere fois depuis un temps infini qu'il ressentait autre chose que l'envie de pleurer.
Il soupira un bon coup pour se calmer. Hors de question de montrer trop de son chagrin a ce typequi etait tellement joyeux que cela en devenait indecent.

En quoi est ce que cela te concerne ? Est ce que je te demande moi ce qui te met de si bonne humeur ?

Ses yeux de coleriques devinrent inexpressifs et son visage se ferma, si possible, encore d'avantage.

Non je repondais simplement a ta question. Je n'ai pas envie de discuter avec toi. Ni de ta vie pendant les cours, ni de ta vie apres les cours.

Mais il se sentit tout de même attaqué et voulut se justifier.

Je ne néglige pas mon travail, je fais mes cours a l'heure dite, et suis a jour dans le programme. Pour autant que je sache c'est tout ce que l'on me demande. Même toi serait capable de le faire si tu le voulais !

Sa derniere phrase lui arracha egalement un mouvement d'humeur et il reprit, d'une voix atone.

Et ce n'est pas la peine de demander a Mayu des informations sur moi.

Que voulait il dire par la ? Que jamais Mayu ne le trahirait ou qu'elle n'etait plus au courant ? Lui-même ne le savait pas. Tout ce qu'il voyait c'est qu'elle ne voulait plus de lui et qu'il ne pouvait comprendre comment le monde pouvait continuer a tourner apres cela.
Il se tut. Il avait deja beaucoup parlé.

Shouta écouta sans grande attention Gaeyu parler de ses cours, et se contenta de dire en soupirant d’un ton ironique :

« Mais oui je sais que tu es un professeur très respectueux des règles et qu’il est impensable pour quelqu’un comme toi d’arriver en retard à un de tes cours Quelle horreur ce serait ! »

Puis, Gaeyu eut un sous entendu comme quoi Shouta se renseignait un peu trop sur son sujet. Le rapace fut étonné de tant de paroles, Gaeyu avait explosé son cota de mots utilisé ! Il rajouta en souriant :

« Inutile de t’inquiéter, j’ai vite fait le tour, il n’y a pas grand-chose à apprendre de quelqu’un comme toi ! »

Le jeune homme commençait à s’amuser, la tristesse de son collègue ressemblait à présent plutôt à de la colère et s’était exactement ce qu’il souhaitait !
Shouta toujours souriant, répondit à la question de Gaeyu, même si ce n’en était pas une :

« Pourquoi je suis si content ? Eh bien déjà il y a le fait que tu sois très triste, ce qui constitue en elle-même une bonne raison d’être heureux. Ensuite.. »

Shouta eut un sourire on ne peut plus sournois et rajouta en fixant des yeux l’homme assis à coté :

« Ensuite, parce que je viens de passer une nuit très agréable avec Mayuko. »

Puis il attendit une réaction de la part du professeur, espérant qu’il saisirait, après tout Shouta avait toujours considéré Gaeyu comme un idiot fini, peut être ne comprendrait-il pas son allusion pourtant évidente !

Il se tut. Il avait déjà beaucoup parlé. Et puis les provocations de Shouta lui passaient au dessus de la tête. Plus rien de comptait a présent a ses yeux. Mais ces insinuations avaient le don de le mettre en colere !

Je ne m'inquietais pas.

Il n'ajouta rien, il ne voulait pas entrer dans le jeu de son collegue, il fallait qu'il resiste a cette colere sourde qui montait en lui, a l'inquietude que lui procurait la joie, le bonheur même du professeur de mathématiques. Mais plus les mots parvenaient a son oreille (puis avec un temps de retard arrivaient au cerveau), plus il sentait la tristesse monter en lui.
La derniere phrase l'acheva. Il perdit toute couleur et le noir terne de ses yeux ressortit encore plus. Incapable d'articuler un mot, il se mordit la levre puis se frotta les sourcils.

Vas-t'en.

Fit il simplement, laissant une rage sourde percer dans sa voix.

Il ne comprenait pas qu'on puisse avoir le bonheur d'être aimé de Mayuko sans vouloir être avec elle. De toute facon il ne comprenait plus rien. Shouta n'etait pas digne de confiance, il allait la blesser des qu'il en aurait l'occasion et d'habitude, Mayuko etait assez fine pour débusquer ce genre d'homme et ne pas leslaisser entrer trop avant dans sa vie sentimentale. Il se demanda alors s'il avait jamais vraiment connu son amie. Quand avait elle changé a ce point ?

Il regarda un moment le semi-norvégien qui semblait tres heureux de le voir souffrir. Il ne comprenait pasnon plus quelle joie l'on pouvait avoir a regarder un de ses semblables se tordre de douleur devant ses yeux. En même temps il ne comprenait plus rien du monde qui l'entourait ! Et a present moins encore.

Pourquoi es-tu monté ici ?

Raya soupira en rejetant ses longs cheveux en arrière. Elle en avait plus qu'assez de ces élèves stupides et grossiers! Décidément, ce travail n'était vraiment pas fait pour elle... Mais alors pas du tout, du tout, du tout!!!
Malheureusement, pour le moment elle ne pouvait pas envisager de changer de métier. Elle décida alors d'aller prendre l'air sur le toit pour se reposer.

En montant les escaliers, elle entendit des voix et fit une grimace: elle aurait voulu être seule.
Toutefois, elle était curieuse de savoir qui y était, il lui semblait bien que cet endroit était interdit aux élèves (ou si ce n'était pas le cas elle allait inventer cette règle....).

En arrivant en haut des marches, elle crut reconnaître la voix de Shouta, et allait aussitôt amorcer un demi tour quand elle entendit la voix plutôt énervée d'un autre adulte, sans aucun doute un enseignant dont elle n'avait pas encore fait la connaissance.
Par pur esprit de contradiction, elle décida d'intervenir dans leur conversation en défaveur de son cher demi frère.

Et en entendant la dernière phrase de Shouta, elle ne regretta pas sa décision et éclata de rire en s'approchant d'eux:

Avec Mayuko? Alors ça! On peut dire que tu n'as pas perdu de temps, petit frère! Je ne savais pas que Mayuko aimait les hérissons camés!

Elle continua en regardant ses ongles, ignorant la mine surprise des deux hommes:

Enfin, chacun ses goûts...

Avisant le deuxième professeur, qui venait de demander à Shouta de partir, elle le dévisagea avec sympathie (tout personne détestant Shouta était forcément à peu près fréquentable).

Je ne crois pas que nous ayions été présentés... Je suis Ayunoka Raya. Cette chose qui s'est sûrement coiffée avec un pétard est mon demi-frère...

Shouta distinguait que comme il l’avait espéré, Gaeyu n’appréciait pas ses remarques odieuses et cela faisait de lui en cet instant le plus heureux des hommes ! Rien n’était plus distrayant que de voir le pauvre enseignait se morfondre de plus en plus à mesure qu’il conversait avec lui et lorsqu’il entendit le « va t’en ! » vivement énoncée, son sourire s’élargit cherchant les mots qui feraient les plus mal pour répondre à ce refus, lorsqu’il entendit un bruit juste derrière lui. Enervé d’être ainsi dérangé, il se tourna d’un coup avant de découvrir la personne qu’il avait le moins envie de voir à cet instant.
Sa demi-sœur eut comme bonjour une remarque pour la moins déplacée et Shouta ne chercha pas à masquer son agacement. Il soupira et tourna son visage vers la jeune femme avant de dire en premier lieu :

« Bon tu t’es présenté, tu as sortit ta phrase amusante du jour maintenant au revoir, ce fut un plaisir, je t’appellerais ! »

Puis il revint à son passe temps favori : c’est à dire embêter Gae, ignorant totalement la présence de la jeune femme, ne lui adressant plus aucun regard, estimant que la conversation était terminée. Enfin il se doutait bien qu’elle n’allait pas se laisser aussi facilement faire, mais ne lui accorder aucune attention était encore la meilleure des solutions. Il eut un sourire du genre : « on en étions nous ? » pour Gaeyu avant de continuer :

« Bien, je m’excuse de cette intrusion de la part de ma demi-sœur, elle a beau être une jeune femme du monde, elle reste assez idiote pour ce qui est de la politesse… Donc je disais ? Tu me demandes de partir, mais nous venons à peine de commencer notre conversation ! Je te trouve un brin plus loquace que d’habitude, aurais tu des choses à me dire ? »

Puis il se rendit compte que Raya était toujours là et il se tourna juste assez pour lui dire avec amusement :

« T’es encore là toi ? »

Puis il lui fit signe de la main qui pourrait se traduire par : « cela ne te concerne pas », « nous n’avons pas besoin de ta présence », ou bien « dégages tu pollue l’air ! »

En temps normal, Gaeyu se serait levé pour saluer n'importe quelle représentante du sexe féminin, mais dans le cas présent plus rien ne l'interressait et la politesse moins encore que tout le reste. Il la salua donc simplement d'un signe de tête.

Toyimi Gaeyu

L'eclat de rire pourtant innocent de la jeune femme lui tordit le coeur. Comment Mayuko pouvait sortir avec Shouta...c'etait une vraie question. Surtout s'il etait, comme semblait le sous-entendre Raya, drogué. Il eut soudainement peur qu'il ai entrainé son amie la dedans. Il etait tellement plongé dans ses sonbres pensées qu'il ne remarqua même pas l'hostilité entre les deux frangins. Il hocha la tête comme un automate lorsque Shouta repris la parole, reflechissant a une maniere de savoir si Mayu se droguait ou pas...

Loquace ?

Il reflechit. Avait il quelque chose a lui dire ? Oui...et non, car cela n'avait pas grande importance.

Tu tiens vraiment a me mettre en colere. Pourquoi ? Cela t'amuse de me faire croire que Mayuko fait des bêtises ou est malheureuse ?

Il tourna enfin ses yeux noirs et froids vers Raya.

Vous ne pouvez pas le faire partir ?

Supplia-t-il, a la limite du desespoir.

Raya nota, sans faire de remarque, que l'enseignant n'avait pas bougé d'un pouce pour la saluer. D'ailleurs, à voir son air accablé, il devait avoir d'autres problèmes que celui de saluer une inconnue!
Raya décida aussitôt de s'en faire un "ami"; c'était à dire de faire semblant de l'aider alors qu'il semblait au plus mal, de le laisser se reposer sur elle, puis de le laisser tomber comme une vieille chaussette, dans un état encore pire que celui où elle l'avait trouvé.
Oui, cela lui semblait être un très bon programme.
Par contre, elle n'accorda pas un regard à son demi frère qui commençait déjà à lui débiter ses habituelles amabilités. Raya n'irait pas jusqu'à dire qu'elle y était habituée, mais cela ne lui faisait plus aucun effet.

Tu m'appelleras? Et comment? Je n'ai jamais été assez folle pour te donner mon numéro!

Raya observa Gaeyu avec surprise: pour répondre ainsi à Shouta, il devait avoir subi un affront considérable. Il avait l'air tellement désespéré... quand elle l'entendit parler de Mayuko avec tant de douleur dans la voix, elle comprit: il avait dû avoir une relation avec l'enseignante, ou tout du moins en espérer une, et Shouta lui avait raflé la place sous le nez!
Elle le regarda avec un mépris grandissant faire semblant de l'ignorer, et lui répondit avec ironie.

Pour la politesse, mon petit hérisson, tu repasseras...

Elle fut profondément agacé par son petit air de "je me fous de ta gueule " quand il feignit de se rendre compte de sa présence, et ne daigna pas lui répondre -il ne le méritait pas!-.
Raya sourit tristement devant l'air accablé et abattu de Gaeyu, en se forçant à prendre un air compatissant.

Je suis désolée, mais malheureusement je ne crois pas avoir déjà eu un semblant d'autorité sur Shouta! D'ailleurs nous ne faisons pas vraiment partie de la même famille ... J'évite en général de lui parler, après chaque conversation avec lui il me faut au moins deux douches pour faire partir son odeur... Elle est comme lui, elle est désagréable, voir insupportable, et elle s'accroche partout.

Et elle servit en prime son sourire le plus éclatant au demi-norvégien!

Shouta ignora la première question que lui adressa l’enseignant, la jugeant inutile, et focalisa toute son attention sur la suivante. Il éclata de rire devant la mine désemparée de Gaeyu, oubliant pendent un instant la présence de sa demi-sœur pourtant toujours présente. Il faut dire aussi qu’elle portait une place que très secondaire dans son esprit ! Et il n’allait pas s’amuser à surveiller ses propos devant la femme, il avait décidé d’embêter Gae, et ce n’allait pas être elle qui allait l’en empêcher. Il dit toujours avec ce même amusement :

« Pourquoi je tiens tant à te mettre en colère ? Je n’ai pas le temps de t’expliquer en détails en quoi c’est amusant, surtout que je doute que tu comprennes vraiment ce que j’aurais à t’expliquer ! Mais loin de moi l’idée de penser que tu es un imbécile Gae ! »

Cette dernière phrase fut énoncée avec une grande ironie, inutile de préciser qu’il pensait justement le contraire. Puis content de pouvoir parler de Mayuko, tout en faisant souffrir le jeune homme il ajouta avec enthousiasme :

« Oh, pour ce qui est de Mayuko ne t’inquiète pas, il faut dire qu’on a autre chose à faire que de se droguer tous les deux, surtout que chez elle c’est affreusement étroit ! »

Seul Shouta trouvait dans son esprit compliqué le lien entre ces deux éléments. Puis il tripota un reste de mégot retrouvé dans sa poche se demanda vaguement ce que le petit bout de cigarette pouvait bien faire la. Il rajouta avec innocence :

« Tiens ? Il faudrait par contre que je prévienne May-chan de ne plus laisser ses mégots dans mes poches ! Ce n’est pas sérieux tout ça ! »

Puis il eut un petit rire comme si il s’amusait de l’étourderie de sa jeune amie. Evidement le mégot n’appartenait pas à Mayuko, mais c’était tellement plus amusant de rajouter quelques petits mensonges dans son récit ! Il entendit un bruit derrière lui et dit tout en jetant un regard dégoûté en direction de Raya :

« Par contre désolé de t’apprendre qu’elle est très heureuse avec moi, il faut dire qu’elle ne me parle même plus de toi, c’est à peine si on dirait que vous vous connaissez, tu n’as pas du la voir depuis longtemps non ? C’est tellement triste, vous aviez l’air d'être de très bons amis ! »

Il prit un faux air attristé, il s’amusait tellement de la détresse de Gaeyu . Il pensait que de lui rappeler son passé avec Mayuko le ferait un peu plus réagir. Pour l’instant il restait bien trop passif au goût de Shouta.
Il se rappela alors que Raya existait et qu’elle se trouvait derrière lui. Apparemment elle lui parlait. Le jeune homme ne chercha pas à comprendre quels mots doux pouvait elle bien lui adresser, il en saisissait déjà le fond. Il comprit tout de même la dernière phrase et lui rendit son grand sourire avant de dire :

« Oui mais je suis tout de même assez proche de toi pour avoir hérité des même gènes … bien sur pour ta prétention naturelle, je suppose que c’est du côté du « père »

Il lâcha ce terme comme si il avait s’agit d’un mot grossier.

Le professeur en question etait totalement inconscient de la "bataille" frere/Soeur qui se deroulait sous ses yeux (enfin sous ses oreilles). Mais chaque mot que Shouta disait, le rendait plus pale encore, plus triste. Comme si on lui avait planté dans le coeur un epieu pointu et que l'on deversait de l'huile bouillante a l'interieur, goutte, apres goutte jusqu'a ce que la douleur le rende fou de rage.

Il finit par se lever brutalement. Un peu hagard, il regarda Raya, puis Shouta a qui il avait bien envie de jeter un coup de pied. Ses sourcils etaient froncés et des larmes commencerent a perler. Tout son corps tremblait de rage contenue.

Il lanca un appel a l'aide à Raya d'un coup d'oeil mais il ne la vit pas réagir aussi tourna-t-il les talons et se dirigea-t-il vers l'infirmerie, demander a Kana de soigner sa crise de nerfs.

(suite a l'infirmerie pour Gae)