petite pause......pipi!

Mayuko arpentait les couloirs afin de se rendre à la salle des profs. Elle était nerveuse car elle risquait d’y rencontrer Gaeyu. Il faut dire qu’elle ne l’avait pas encore revu depuis sa mise au point à Okinawa. Cette situation la stressait tant qu’elle attrapa un violent mal de ventre. Elle passa alors devant les toilettes et décida d’y faire un petit détour. Discrètement, elle passa la tête par l’entrebâillement de la porte, vérifia qu’il n’y avait personne et entra.

Elle s’avança jusqu’au lavabo, fit couler un peu d’eau et s’en aspergea le visage. Le contact avec le liquide lui fit beaucoup de bien. Cela lui remit les idées en place et la détendit quelque peu. A tâtons, elle chercha un semblant de serviette mais n’en trouva aucune. Elle soupira. A quoi s’attendait-elle donc dans un lycée. Elle marmonna pour elle-même.

Mais à quoi tu penses ma pauv’fille !

Shouta passait dans le coin revenant du toit. Il avait passé un très bon moment avec Gaeyu, même si il savait pertinemment que cette joie n’avait pas été partagée. Seul problème, la présence de Raya. Il avait eut un mal fou pour s’en débarrasser une fois seul avec elle. Mais bon, même la jeune femme n’arriverait pas cette fois ci à entamer sa joie.
Il avait en effet réussit à mettre son collègue dans un tel état qu’il en été très fier. Bien sur Gaeyu était déjà bien déprimé, mais c’était quand même agréable de voir à quel point il avait été touché par les paroles de Shouta.

Il se baladait dans les couloirs tout heureux, lorsqu’il vit la silhouette de Mayuko se faufiler dans les toilettes. Il regarda à droite et à gauche avec un regard amusé, et s’engouffra dans la salle quelques instants plus tard. Sans un bruit, il s’avança juste derrière elle, et lorsqu’elle prononça à voix basse :

Citation :

Mais à quoi tu penses ma pauv’fille !

Il répondit presque aussitôt, rompant le silence.

« Peut être que tu te rappelle que cela fait toute une journée ou ne nous ne sommes pas vus ! »

Puis Il l’attrapa par la taille sans grande douceur, sans préciser que c’était de sa faute s’ils ne s’étaient pas vus plus tôt. En effet, le matin même, il était parti de chez la jeune femme alors qu’elle dormait encore, et ne s’était pas embêter à la prévenir, sans donner de nouvelle dans la journée. Il quitta son grand sourire lorsqu’il vit la mine soucieuse de l’enseignante. Il lui dit en fronçant les sourcils :

« Qu’est-ce que tu as ? »

Akatsuki se faisaitpeu a peu a la vie au lycée. Les adolescents n'etaient pas SI difficile a comprendre apres tout même si ce charme invisible qu'elle avait et qui marchait si bien avec les enfants ne fonctionnait pas ici. Mais se savoir pret de sa soeur l'aidait beaucoup et ses collegues etaient tous tellement gentils avec elle. Elle se sentait dorlotée et cela lui faisait vraiment plaisir.

Elle se dirigeait vers la salle des profs avec un paquet de copie qu'un de ses collegue lui avait gentiment donné pour qu'elle s'entraine a corriger lorsque, passant devant les toilettes, elle se decida a y passer rapidement.

Elle poussa la porte por tomber nez à nez avec Shouta et Mayuko dans une position que quelqu'un d'aussi prude que la jeune femme ne pouvait trouver qu'equivoque.

Elle rougit violement, baissa les yeux et fit tomber toutes ses feuilles sur le sol carrelé.

Désolée...

balbutia t'elle avant de se baisser pour les ramasser.

Mayuko poussa un petit cri de surprise. Elle n’avait pas entendu entrer Shouta et pensait encore moins le trouver dans les toilettes des femmes. Elle se retourna vivement mais avant qu’elle n’ait eu le temps de faire un mouvement, il l’avait fermement enlacée et plaquée contre lui. Elle lui sourit d’un air coquin et essuya son visage contre la poitrine du professeur de mathématiques.

Salut à toi aussi ! C’est vrai que la journée a été longue sans toi !

Elle passa ses bras autour de son cou et s’apprêtait à l’embrasser quand elle entendit un drôle de bruit derrière eux. Elle tordit le cou pour voir de qui il s’agissait et aperçut alors Akatsuki qui venait d’entrer et avait fait tomber une pile de paperasses d’étonnement. Pas le moins du monde gênée par cette situation, Mayuko lui dit gentiment.

Pas de soucis Aka ! Mais tu devrais te dépêcher de ramasser ces papiers. Avec toute l’eau qu’il y a par terre, ils vont finir par être mouillés !

Puis elle se blottit tout contre Shouta et l’embrassa langoureusement après lui avoir dit.

Tu peux me rappeler où on en était Shou-kun ?

Shouta n’eut pas de réponse à sa question, mais l’oublia bien vite, comme à son habitude. Il eut un petit sourire pour la femme, cette dernière s’essuyant le visage contre son T-shirt. Cependant, lorsqu’elle s’apprêtait à l’embrasser, un bruit sourd retentit juste derrière le couple. Il tourna lentement la tête en même temps que Mayuko pour découvrir la jeune stagiaire dont il avait faire la connaissance quelques semaines auparavant.
Il eut un sourire également pour la femme, et dit d’un ton très naturel, comme si l’était tout à fait normal de se trouver dans les toilettes des femmes enlacé avec Mayuko :

« Oh, Aka-san, comment allez vous ? Belle journée n’est-ce pas ?! »

Puis il la regarda pendent quelques secondes, un air innocent se lisant sur son visage, puis lorsque Mayuko recommença à lui parler, il se désintéressa totalement de la nouvelle venue. Tout comme Mayuko, il n’eut aucune gène lorsqu’il embrassa cette dernière, ce n’était pas parce que Aka ce trouvait à côté d’eux qu’il allait changer son comportement habituel. Puis tout en serrant plus fort contre lui la jeune femme, il dit joyeusement :

« C’est que les toilettes sont fréquentés de nos jours, il ne manquerait plus que Gae tiens ! »

Il ne mesura pas la portée de sa phrase, tant pis si il jetait un froid. Il savait pertinemment que le sujet Gae évitait d’être abordé par Mayuko, et lui-même s’en portait très bien. Il n’avait presque pas eut de détails de la part de la jeune femme. Il ne savait même pas quand est-ce qu’elle avait décidé de ne plus le voir.
Il eut un grand sourire accompagné d’un petit regard en direction de l’enseignante blottie contre lui.

Aka ne savait plus du tout ce qu'elle faisait la. Elle souhaitait surtout ne plus y être le plus vite possible. A quatre pattes sur le sol des toilettes, elle faisait son possible pour ramasser les précieuses copies le plus vite possible mais sans les froisser.
Bien qu'extraordinairement naive, elle n'etait pas stupide et savait bien que les deux professeurs aspiraient a être seuls. Pour ne pas les gêner, elle ne relevait pas les yeux et ne les vit donc pas s'embrasser.

Elle se releva finalement, rouge pivoine, son paquet tremblotant dans ses mains et menacant dangereusement d'aller s'etaler a nouveau sur le carrelage.
Elle hésita. Le mieux aurait été de s'enfuir sans demander son reste, et surtout sans rien dire mais les deux professeurs lui avaient adressé la parole est il etait extremement impoli de ne pas répondre.
Jamais Aka n'avait tant désiré se retrouver a des miles d'ici, entourée de ses chers et innocents enfants !

Euh...oui, tres belle Fukuda-san.

Elle fit un pas en arriere et se retrouva contre la porte, fermée. Or si elle etait facile a ouvrir pour entrer (il suffisait de pousser), elle n'avait plus assez de mains libres pour la tirer.
N'osant demander de l'aide et deranger a nouveau le couple, elle resta la, indécise...

Mayuko tiqua en entendant le nom de son ami d’enfance. Elle se demanda pourquoi l’un ou l’autre devait systématiquement tout ramener à l’autre. Cette rivalité entre les deux hommes commençait à la fatiguer. Elle tenta de prendre ses distances mais Shouta la maintenait fermement contre lui. Alors elle se dit qu’il n’avait sûrement pas du le faire exprès au vu du sourire qu’il lui adressait. Elle le lui rendit, noua ses bras autour de son cou et plongea ses yeux dans ceux de son amour.

N’y compte pas mon cœur, je ne suis pas du genre partageuse !

Elle s’amusa à lui taquiner le lobe de l’oreille, ne se souciant aucunement de la pauvre Aka qui assistait à la scène. C’est alors que Mayuko entendit un bruit sourd derrière le jeune homme. Elle regarda Shouta intriguée mais celui-ci ne semblait pas être à l’origine de cette manifestation. Elle jeta un coup d’œil rapide et vit la stagiaire rouge écarlate contre la porte de sortie.

* Mais qu’attends-t-elle pour sortir ?*

Puis elle se désintéressa de la jeune femme.

* après tout, si c’est son truc de jouer les voyeuses…*

Elle reporta son attention sur son compagnon et demanda malicieusement.

C'était pas mal cette nuit mon Shou-kun d'amour! Tu crois que tu seras capable de recommencer ce soir?

Shouta ne comprenait pas vraiment à quoi jouait Akatsuki. Elle sortait ? Elle restait ? Aucune des deux solutions ne le dérangeait mais qu’elle choisisse une bonne fois pour tout au lieu de faire un tel boucan. Ce n’était pas que ça lui posait problème, mais cela dérangeait Mayuko qui tournait à chaque fois la tête pour regarder ce qu’il se passait.
Lorsque pour plaisanter Mayuko lui déclara qu’elle n’était pas partageuse, Shouta éclata de rire. Il répondit presque aussitôt :

« De ce côté-là, tu n’as pas à t’en faire, Gae est surement le dernier que j’irais voir pour te tromper ! »

Puis il fit un clin d’œil malicieux à Aka qui pouvait être interprété de différentes façons, tandis que Mayuko lui titillait le lobe de l’oreille. Cette dernière fit une allusion digne de choquer à vie la stagiaire que Shouta se fit une joie de répondre faisant l’exaspéré :

« Je dois dire que tu m’as épuisé mais je ne tiens pas à perdre une nuit en ta compagnie May-chan ! C’est que j’ai de nouvelles choses à expérimenter ! »

Il allait gentiment lui mordre le cou lorsque, tout comme Mayuko il jeta un regard en direction d’Aka lorsqu’il entendit un grand bruit. Il soupira et se détacha de son amie. Puis, Il prit des mains la pile de paperasses d’Aka, et lui dit tout bas en lui lançant un regard charmeur :

« Faites attention Aka-chan, il ne faudrait pas que vous fassiez tomber à nouveau ces papiers ! Vous voulez peu être que je vous ouvre la porte ?! »

Pui il passa son bras derrière le dos de la jeune femme pour attraper la poignée de la porte, front au passage l’échine de la jeune femme. Il n’eut pas un seul regard pour Mayuko tendant la pile de papiers à la stagiaire, geste accompagné par un grand sourire.

Rarement Akatsuki n'avait eu tant envie de rentrer rentrer sous terre. Jamais elle ne s'etait sentie aussi genée. Non seulement elle derangeait le couple mais en plus assistait a leurs ebats, presque directement.
Rouge de confusion, les yeux baissés et coincée contre la porte, la jeune femme n'en pouvait plus. Elle nallait plus pouvoir leur adresser la parole pendant des mois !
Implorant on ne savait quel dieu, elle aurait donné n'importe quoi pour sortir de la. Aussi lorsque Shouta lacha Mayuko pour venir a son aide, la jeune femme etait tellement soulagée qu'elle l'en aurait remerciée a genoux s'il le lui avait demandé !

Un frisson de soulagement la parcouru lorsqu'il lui frola l'echine avant de lui ouvrir la porte et de lui tendre ses papiers. Elle le va des yeux reconnaissant vers lui, voulut le remercier mais n'arriva qu'a produire des bafouillement incomprehensible, alors elle se tut et quitta bien vite la scene.

Mayuko resta interdite devant l’abandon de Shouta. Elle le regarda se diriger vers Akatsuki et l’aider à ramasser sa pile de papier. Mais à quoi jouait-il à la fin ? Voulait-il la rendre jalouse ? Draguait-il la stagiaire également ? À moins que…elle voulut en avoir le cœur net. Les poings sur les hanches et les yeux lançant des éclairs, elle interpella le jeune homme.

Eh bien, dis moi ! Si je vous gêne, il faut le dire ! C’est quoi ce cirque à la fin ?

Elle sentait la colère prendre le pas sur son interrogation. Si jamais il avait eu le culot de se moquer d’elle comme elle le soupçonnait, il allait déguster où elle s’appelait plus Mayuko Shiraki ! D’un geste brusque, elle saisit la jeune femme par le bras et, tandis que Shouta ouvrait la porte, elle la poussa sans ménagement dehors. Non mais, pour qui elle se prenait celle-là avec ses airs de sainte nitouche. Enfin, elle s’adossa au mur, les mains derrière le dos, et toisa froidement son compagnon. Elle essayait de voir tant bien que mal ce qu’il tramait derrière ce drôle de sourire.

Alors ? que fait-on ?

La difficulté qu’eut la stagiaire pour le remercier, fit sourire de plus belle Shouta. Il allait lui décréter avec le même ton chaleureux que ce n’était rien, mais déjà Mayuko expédiait la jeune femme en dehors des toilettes. L’enseignant eut un rire aigre devant une telle réaction avant de déclarer faisant le déçu :

« T’énerve pas comme ça, Aka-san ne t’a rien fait que je sache ! »

Défiant du regard la femme qui l’observait à présent avec dureté, il haussa les épaules avant de se planter devant elle. Entendant sa question, il ne dit rien pendent un instant, seul son haussement de sourcil montrait qu’il avait entendu.
Il voyait bien que Mayuko attendait des explications, ce qu’il se garderait bien de faire. Si la jeune femme prenait la scène qui venait de se produire avec sérieux, tout cela ne restait qu’un jeu aux yeux de Shouta. Il trouvait cela beaucoup plus amusant de laisser sa collègue dans l’ignorance, qu’elle se fasse des idées ! Il serait le dernier à l’en dissuader.

« Je ne vois pas en quoi je devrais te fournir des explications, je n’ai fait que l’aider à sortir d’ici. D’après ta réaction c’est ce que tu souhaitais également non ? J’apprécie beaucoup Aka-san, il est donc tout à fait normal que je lui apporte mon aide. »

Avec une crédibilité déconcertante, Shouta cherchait à déstabiliser Mayuko laissant supposer ce que la femme craignait. Il n’eut aucun sourire lorsqu’il répondit à la dernière question de l’enseignante :

« Ce qu’on fait ? A toi de me le dire ! »

Mayuko blêmit. Bien sur, elle aussi aimait la jeune stagiaire mais là, c’en était trop ! Elle avait l’étrange sentiment de se retrouver une nouvelle fois sur le toit du lycée. Elle se sentait mal à l’aise face au regard pénétrant de son compagnon. Elle avait la désagréable impression qu’il pouvait lire en elle comme dans un livre. Et question livre, elle en connaissait un rayon ! Le visage fermé de Shouta l’alarma quelque peu. Cette soudaine dureté n’annonçait rien de bon. En plus, elle se trouvait coincée dans les toilettes avec lui et personne pour l’aider si besoin est. Elle inspira à fond pour se calmer puis, sa sérénité retrouvée, se campa devant son collègue et décréta.

Eh bien, je vais te le dire ! Je n’apprécie que très moyennement le fait d’être abandonné en pleine étreinte amoureuse pour la première venue. Même si je n’ai rien à redire sur le fait d’aider son prochain, tu aurais tout de même être un peu plus prévenant, non ?

Elle était davantage blessée dans son amour propre que réellement en colère mais elle ne put s’empêcher de frapper là où ça faisait mal. Du moins, l’espérait-elle !

Tu n’as vraiment aucun savoir vivre ! Gaeyu n’aurait jamais agi de la sorte ! il connaît la galanterie, lui ! et puis, c’est quoi cette manie de te défiler à chaque fois que ça devient trop sérieux ?

Shouta ne bougea pas d’un pouce lors des remontrances de Mayuko. Il ne laissa aucune émotion transparaitre sur son visage, et n’eut pas d’autre action que de fixer la jeune femme de ce même regard ferme légèrement accusateur (même si dans l’histoire c’était plutôt lui le fautif !). Lorsqu’elle termina enfin sa phrase, il soupira, comme si le simple fait de se trouver ici l’ennuyait au plus haut point. Il répliqua sans grande conviction :

« Très bien. »

Il ne rajouta rien, détournant son regard resté étrangement fixe. Remarquant que l’enseignante n’avait pas terminé, il reporta son attention sur elle mais le regretta bien vite, le sujet de conversation n’étant pas un de ses favoris. Cette fois ci cependant, ses muscles se raidirent légèrement, ce qui indiquait son agacement, et il dut se retenir pour ne pas exprimer tout le dégout que l’homme lui inspirait.
Il essaya de se calmer le temps que Mayuko vente les mérites du crétin de Gae, puis il s’approcha d’elle avant de répliquer froidement :

« Dans ce cas, pourquoi es-tu encore là ? Pourquoi est-ce que tu restes avec moi si Gaeyu est aussi merveilleux que tu le prétends ? Qu’est-ce que tu attends de quelqu’un comme moi ? Je te trouverais bien bête si j’apprenais tu cherchais quelque chose de « sérieux » en te mettant avec moi. »

Il eut un rire moqueur.

« Mais je ne vais pas changer pour toi Mayuko ! Ni maintenant, ni à l’avenir. Donc si tu cherches une relation stable et pleine d’amour, à ta guise ; prends le premier crétin venu genre Gae, et tu auras ce que tu veux. Mais ne me demande pas de faire des choses qui n’ont pour moi aucune valeur. »

Il ne rajouta rien, se rendant compte au passage qu’il venait d’attraper le bras de la jeune femme sans s’en rendre compte. Relâchant la pression, il recula d’un pas, sans quitter pour autant des yeux Mayuko.

Les paroles du jeune homme blessèrent Mayuko bien plus qu’elle ne l’aurait cru. Elle savait pertinemment que Shouta n’était pas du genre à s’encombrer d’une relation amoureuse suivie mais se l’entendre dire aussi crûment, ça vous fait un choc ! Elle sentit ses yeux picoter. Les larmes n’étaient pas loin lais il était hors de question de faire ce plaisir à la personne en face d’elle. Elle ravala discrètement ses sanglots naissants tandis que la colère reprenait le dessus.

Chercher quelque chose de sérieux ? Laisse moi rire ! Tout le monde sait que tu es tout sauf fiable. Alors pour la leçon de morale, tu repasseras. Et puis d’ailleurs, c’est quoi tes valeurs ? T’envoyer en l’air avec la première pouf venue et te griller ce qu’il te reste de cerveau ?

Le ton de la jeune femme est amer. Elle souffrait du cynisme permanent de son ami. Cependant, elle n’arrivait pas à mettre un terme à cette drôle de relation. Il avait su toucher un point sensible de son être et gardait malgré tous ses travers une certaine emprise sur Mayuko. Elle grimaça lorsqu’il lui prit le bras. Et puis, il y avait cette violence latente. Que pouvait-elle bien cacher en réalité ? Cela intriguait beaucoup l’enseignante. C’était une des choses qui l’attirait chez son collègue. Elle reprit du poil de la bête et soutint sans ciller le regard de Shouta. Elle trouverait bien une faille. Il le fallait.

Et puis, je ne t’ai jamais demandé de changer, il me semble. Si tel était le cas, ça ne serait plus intéressant. Ton côté rebelle, c’est ce qui fait ton charme alors arrête de jouer les martyres !

Un fugace éclair de tendresse traversa ses prunelles.

La réaction de Mayuko bien que compréhensible, étonna légèrement l’enseignant. Il ne l’avait jamais vue dans un tel état d’énervement et en conclu qu’il l’avait bel et bien blessé. Il ne chercha pas à s’en excuser, ni même à montrer à la jeune femme qu’il comprenait. Cette conversation avait don de l’agacer au plus haut point, il ne voyait pas ce qu’il pouvait en tirer. Ce n’était pas distrayant, et il ne pouvait en tirer aucun profit. Lorsque la femme eut déballé ce qu’elle avait sur le cœur, il lui répondit d’un ton blessant :

« Très bien, tu as compris au moins l’essentiel, ça m’évitera des explications superflues. »

Il détacha son regard du visage de Mayuko toujours avec cette même froideur que l’on pouvait lire depuis le début. La tournure que prenait les choses ne lui convenait pas, il ne supportait pas qu’on lui fasse des reproches, sachant qu’il ne chercherait pas à changer quoi que ce soit. Pour ce qui était de changer, Mayuko lui apprit que ce n’était pas ce qu’elle lui demandait.
L’éclat d’affection qui passa dans les yeux de sa collègue ne lui échappa pas, bien qu’il ne lui montra pas. Sauf qu’il avait autre chose à faire que de d’essayer de comprendre les intentions de la femme.

« Très bien, alors qu’est-ce que tu veux ? Si c’est juste une crise de jalousie, autant en terminer maintenant. »

Il laissa le soin à Mayuko t’interpréter le sens du mot « terminer », et alla jusqu’au lavabo. Là, tout en ignorant la jeune femme, il but un gorgée d’eau glacée, et s’essuya la bouche d’un revers de manche. Il resta campé devant le lavabo, dos à Mayuko. Il pensa à partir, trouvant qu’il n’avait plu rien à faire en ces lieux, mais voulut donner l’opportunité à la jeune femme de répondre à sa question.

Mayuko le regarda s’avancer jusqu’au lavabo. Elle ne comprenait pas du tout le comportement de son amant. S’il ne voulait plus d’elle, pourquoi ne lui disait-il pas ? Cela valait bien mieux que ces paroles blessantes. Elle le regarda. Il n’avait pas bougé comme si il attendait quelque chose. Elle hésita sur l’attitude à adopter. Elle ne voulait pas le perdre mais en même temps, il était hors de question de lui céder. Elle soupira un peu découragée. Une larme finit par couler le long de sa joue. D’un pas tremblant, elle s’approcha de Shouta, posa ses mains sur ses épaules et appuya son front contre ses omoplates.

Et toi ? Qu’attends-tu donc de moi ? Que j’accepte tous tes caprices sans broncher comme une gentille fille ?

Elle ses tut cherchant ses mots avec soin. Ce n’était pas le moment de faire un quiproquo. Ce serait très mal venu étant donné l’état de tension dans lequel elle se trouvait sans compter celui du jeune homme. Les mains de Mayuko quittèrent les épaules pour glisser lentement dans le dos. Une seconde larme coula. Elle était à deux doigts de perdre le contrôle et cela l’affolait autant que de perdre Shouta.

Je n’ai rien d’une fille facile et je ne suis pas partageuse. Par contre, je comprendrais très bien que tu ne veuille plus de moi. Si tel est le cas, je te serais gré de me le dire en face pour qu’on en finisse. Je ne supporterais pas d’être trompée à mon insu. Quant à ton comportement avec Akatsuki, il était pour le moins équivoque. Si je me suis trompée, tu m’en vois désolée. Cependant, il serait judicieux de faire plus attention à l’avenir. Si tant soit peu qu’on ait un avenir tous les deux ! qu’en penses-tu ?

Shouta se contentait de regarder avec un intérêt tout particulier de fines gouttelettes d’eau qui échappait du robinet mal fermé. Mayuko s’était postée derrière lui, mais Shouta resta de marbre face aux gestes de sa collègue, ne bougeant pas d’un pouce.
Il réfléchissait à toute allure, observant toujours le lavabo d’un regard vide. Il ne comprenait pas ce qu’il lui arrivait.
Il aurait déjà du partir, il aurait déjà du laissé la jeune femme seule. Mais quelque chose le retenait ici, sans qu’il en connaisse la raison. Cela le troublait plus qu’il ne l’aurait souhaité ; cette faiblesse de sa part ne lui plaisait pas, pire le rendait plus furieux que jamais. De plus Mayuko faisait apparemment tout pour le contredire, ce qui lui donnait une folle envie de la taper. Elle se plaignait maintenant ? Pourtant c’était à lui de décider, à lui de faire ce qu’il voulait d’elle. Elle ne restait d’un objet dont il pouvait se servir, elle ne servait qu’à assouvir ses désirs rien de plus.
Un doute surgit dans l’esprit torturé du jeune homme. Et si Mayuko avait réussi à le manipuler ? Cette supposition dépassa les autres avant de devenir une évidence. Comme il ne trouvait pas de raison logique à cette attitude si particulière qu’il avait envers la femme, la seule solution possible était que Mayuko Shiraki l’utilisait lui. A quel fin il n’en avait aucune idée, mais penser qu’une femme aurait pu le doubler aussi facilement était inconcevable pour quelqu’un comme le rapace.
La phrase qu’eut ensuite la jeune femme le mit hors de lui. Fulminant de rage, il la repoussa avec violence avant de lui faire face, criant au passage :

« C’est exactement ce que je te demande ! De faire ce que je désire sans t’en plaindre ! Tu crois peut être que tu as une autre utilité à mes yeux ?!! »

Il ne rajouta rien, ses yeux exorbités étaient animés par une lueur démente. La colère avait considérablement accéléré son rythme cardiaque, et seul son souffle saccadé rompait le silence qu’avait valu son brusque accès de rage.
Il croisa alors le regard de Mayuko. Les yeux de l’enseignant s’écarquillèrent tandis qu’il découvrait ceux de la jeune femme en larme. Ce regard si triste, perdu il l’avait déjà vu quelque part.
Il chercha dans les fin-fonds de sa mémoire sa provenance, tout d’abord sans succès. Puis il comprit.
Ces yeux presque noirs, ces larmes, c’étaient les même qu’avait eut cette autre fille. Le visage qu’il aurait préféré oublier apparu alors nettement. Ce n’était plus ce souvenir aux contours flous qu’il avait vu jusqu’à présent, mais bel et bien une image nette et précise.
Shouta fut déstabilisé quelques secondes et observa la jeune femme comme si c’était la première fois qu’il la voyait. Une seule question lui occupait l’esprit :
Cet étrange comportement qu’il avait avec Mayuko, cette importance qui lui accordait malgré tout, cette barrière qui l’empêchait de la laisser, était-ce dus au souvenir de cette autre fille ? C’est elle qu’il voyait à présent à travers les yeux de l’enseignante ?
Shouta arracha tant bien que mal son regard du visage de la jeune femme pour regarder le mur. Si tout cela était vrai, il devait absolument se détacher d’elle, il devait la chasser de son esprit. Pour se faire, l’homme devait redevenir lui-même, agir comme il l’avait toujours fait. Cet air sérieux qu’il prenait pour parler de choses n’ayant normalement aucune valeur pour lui ne lui correspondait pas.
Lorsqu’il fut totalement calmé, il reporta son attention sur la femme.
Ses lèvres s’étirèrent en un large sourire sarcastique puis il s’approcha de Mayuko tranquillement. Il savait ce qu’il devait faire, il devait redevenir lui-même.
Lorsqu’il fut tout proche, il lui dit d’un ton faussement désolé :

« Oh, alors c’est vrai tu es jalouse d’Aka ? Mais ne t’inquiète pas tu n’auras plus à t’occuper de ça May-chan je te le promets ! »

Il continua, son sourire s’élargissant d’avantage. Mettant tout en œuvre pour ne pas se laisser submerger par les émotions de ses souvenirs douloureux, il se concentra totalement sur son petit jeu. Son ton ironique laissait entendre que pour lui cette conversation n’avait plus rien de sérieux.

« Tu veux parler d’avenir ? Ce ne sera pas nécessaire puisque nous n’en avons pas. C’était très sympa cette semaine passée avec toi, non vraiment j’ai apprécié Mayu, et tu me connais, j’aime dire ce que je pense ! Seulement … comment dire, au bout de tout ce temps on pourrait dire que .. je m’ennuie ! Oui « m’ennuyer » serait le mot juste. Je n’osais pas te le dire pour des tas de raisons, qui n’ont d’ailleurs plus aucune importance à présent. »

Il mit ses mains dans les poches, et fit mine d’être gêné de la situation.

« Ca m’embête de te le dire, mais pour moi tu n’as jamais été autre chose qu’une aventure. Oh, enfin je sais que tu es déjà au courant ce qui est étrange je trouve. Finalement tu n’es qu’une idiote comme tant d’autres ! C’est vrai quoi, si tu savais que tu ne serais rien à mes yeux, pourquoi acceptes tu de rester avec moi ? …. Tout compte fait, ça ne m’intéresse pas, ou en tous cas plus. »

Shouta regarda sa montre avant de déclarer sur le même ton :

« Oh, mais c’est qu’il est tard ! Désolé de t’abandonner dans un moment aussi tendu mais je ne tiens pas à être en retard à mon rendez-vous ! Tu me comprends hein ? Il ne faut pas faire attendre les dames ! »

Il s’éloigna l’air satisfait, et ouvrit la porte des toilettes. Il se tourna au denier moment pour ajouter quelque chose :

« Ah au fait, je m’excuserais pour toi auprès de Aka puisque je la vois … je vais devoir la consoler, la pauvre elle a été tellement choquée ! »

Puis sur cette phrase ambiguë, il quitta la pièce laissant Mayuko seule.