Virée en Porsche

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Kei avait fini par se lasser des deux cousins et les avait laissé en plan. Qu’ils démêlent leur histoire de famille entre eux! Il ne voulait absolument pas y participer ! Il tourna les talons et s’en alla entraînant dans son sillage Miyuki. Au bout de quelques mètres, il s’arrêta et demanda à la jeune fille.

Dis, tu sais comment rejoindre le grand boulevard ? J’y ai laissé ma voiture car il y avait trop de circulation et je ne retrouve plus mon chemin.

D’autres que lui aurait été gêné d’avouer une telle chose mais Kei avait sorti cela comme si c’était une chose naturelle chez lui. A présent, il scrutait le visage gracieux de Miyuki dans l’espoir qu’elle connaisse le chemin. Il se faisait plein de projets pour la soirée et les jours à venir. S’il manoeuvrait correctement, la semaine allait être chargée ! Du genre comme il les aime !

Miyuki, à la fois perdue et heureuse, se laissa entraîner docilement par son cher et tendre. Elle voulait ne plus se comporter comme une enfant devant lui, il fallait qu'elle lui montre toute la maturité dont elle était capable. Après tout, cela devait bien être cela son type de femme, non ? Il fîrent quelques mètres qui semblèrent bien courts aux yeux de Miyuki et s'arrêtèrent. Kei demenda si elle connaissait le moyen de rejoindre le grand boulevard, il y avait laissé sa voiture. Prise au dépourvue, la lycéenne paniqua. Non seulement elle ne savait pas où se trouvait le boulevard mais en plus elle n'en connaissait même pas l'existance. Chaque jour pour se rendre au lycée elle passait seulement par la rue qu'ils venaient de quitter. Autre que celle-ci Miyuki ne connaissait rien d'autre, ou très peu de choses, de la ville. Comment lui répondre ? Il risquait d'être très déçu par sa réponse. Miyuki, à cette idée, se sentie bien malheureuse. Elle releva la tête vers celle de Kei et pris un regard d'extrême excuse. Honteuse, elle lui répondit:

Je suis sincérement désolée...Je ne sais pas comment s'y rendre...Mais ne vous en faites pas ce doit surement être indiqué, il y a tellement de paneaux ici...

Après avoir désigné une multitudes d'écriteaux indiquant des tas de directions differentes, Miyuki toujours mal à l'aise ajouta, presque dans un murmure:

Désolée...vraiment.

[ HJ : en dehors des grands axes, il y a très peu d’indications dans les rues. Pas de noms de rues, pas de directions. Seulement le nom du quartier !]


Kei regarda dans la direction qu’indiquée la jeune fille. En effet, il y avait une multitude de panneaux ... publicitaires. Il soupira et se demanda si elle ne se foutait pas de lui. Toujours est-il qu’il n’était pas plus avancé. Il contemplait pensivement les pancartes quand son attention fut attirée par un nom. C’était celui d’un restaurant qu’il avait croisé avant de se perdre. Du moins, c’est ce qu’il lui semblait. Il esquissa un sourire, saisit brusquement Miyuki par le poignet et la tira à sa suite tandis qu’il se dirigeait dans la direction indiquée.

Par ici ! Je suis sur que c’est par là !

Il avançait d’un bon pas sans se soucier si son invitée pouvait suivre. Ce n’est que lorsqu’ils furent en vue du fameux resto qu’il daigna ralentir. Une fois devant le bâtiment, il stoppa net. Là, il releva ses lunettes de soleil et dit d’un air charmeur.

Et voilà, ma très chère beauté ! Nous sommes sauvés !

Il tendit le doigt devant lui. A quelques dizaines de mètres, était stationnée une superbe Porsche noire. Elle rutilait sous les rayons du soleil. Tout en elle invitait à la ballade. Kei s’en approcha et la caressa presque amoureusement.

Ça te dit de l’essayer ?

[HJ: Désolée.... ]

Kei regarda dans la direction qu'elle avait indiquée. Miyuki avait tellement honte d'être si peu "citadaine". Elle ne sortait presque jamais, alors lui demander son chemin...elle ne pouvait que s'excuser d'être ainsi, d'être perdue dans sa propre ville qu'elle n'avait pourtant jamais quittée. Ce côté "perdue" et "ignard" ne devait pas beaucoup plaire à Kei qui, lorsqu'il souppira, fit de Miyuki une jeune fille brisée et coupable. Celui-ci devait être tellement déçu, d'elle et de son inutilité affligeante. Miyuki se demandait si elle n'avait pas eut tord d'accepter de le suivre. Cette envie de passer du temps avec lui était peu être trop pompeuse. Pourquoi une fille comme elle avait le droit d'être avec lui ? Il lui fallait absolument une réponse. Soudain, au moment où elle ouvrit la bouche, Kei la saisit brusquement par le poignet et la tira dans une direction que Miyuki ne connaissait pas. Ils avançaient très vite et Miyuki eut beaucoup de mal à le suivre. Ce geste ne fit que la rendre un peu plus triste, il se souciait tellement peu des ses sentiments. Mais quand ils s'arrêtèrent Miyuki fronça les sourcils à la vue du restaurant. Il lui était parfaitement inconnu. La jeune fille se demendait à quoi rimait tout cela. Prenait-il du plaisir à être en sa présence ?
Miyuki d'une voix calme demanda presque à vois basse:

Où sommes....nous.............?

Miyuki se tut. Kei venait de pointer du doigt vers sa si convoitée voiture. A quelques dixaines de mêtres se trouvait la plus belle chose qu'il lui avait été donné de voir. Une Porsche, noire, brillante qui devait coûter une petite fortune à elle seule. Miyuki resta bouche bée un instant avant de réaliser ce qui était en train de se passer.
Miyuki sourit enfin devant la charmante proposition de Kei. Elle s'approcha d'un pas léger, car en effet Miyuki était parfaitement dans cet état de soudaine libération. Peu importait ses doutes et ses craintes, l'important se trouvait là, devant elle. Elle allait être avec Kei, dans une magnifique voiture. Que demander de plus ?
Miyuki posa également sa main sur ce bijou et s'exlama, souriante:

Oh, oui !! Avec le plus grand plaisir Mishima-san !

Kei regarda la jeune fille s’approcher d’un pas dansant. A cet instant, elle était tout simplement irrésistible pour notre Don Juan. Ce mélange de naïveté, de fraîcheur et de féminité naissante, c’était à croquer ! Alors, lorsqu’elle posa à son tour sa main sur la carrosserie de la voiture, le jeune homme s’écarta légèrement et ouvrit la portière pour y faire monter sa bien aimée. Il attendit patiemment qu’elle s’installe à la place du passager et gagna celle du chauffeur. Il fit vrombir le moteur. Quelques passants curieux se retournèrent au son de la mécanique. La circulation était à nouveau à peu près fluide et Kei en profita pour démarrer sur les chapeaux de roues. Les pneus crissèrent tandis qu’un monstre de métal noir bondissait en avant.

Ils roulèrent ainsi quelques kilomètres e finirent par sortir de la ville. Alors, le mannequin demanda à Miyuki.

Tu aimes la vitesse, ma déesse ?

Et sans attendre, il appuya sur l’accélérateur et simula une course poursuite. De temps en temps, il jetait un coup d’œil à sa passagère, histoire de voir comment elle réagissait. Il ne fallait pas qu’elle prenne peur. Juste qu’elle soit impressionnée !

Alors ? Tes impressions sur la bête ?

C'était une question à double tranchant puis qu'elle incluait la voiture et lui-même. C'était là le meilleur moyen de juger de l'humour et de l'intelligence de la demoiselle.

Miyuki, toujours partagée entre le ravissement et la timidité d'être en sa compagnie, fut très touchée lorsque Kei lui ouvrit la portière tel un prince ouvrant celle d'un magnifique carosse dernier modèle. Cette galanterie la flattait tellement. Un sentiment d'exicitation venait se mêler aux autres. Mais Miyuki sentait qu'elle se laissait trop aller, par fièrté elle contenut ses émotions lorsqu'elle s'assit délicatement dans la voiture. Un trop grand sourire de plus l'aurait peut être fait passer pour une enfant. Mieux vallait ne pas prendre ce risque.
Lorsque Kei fit tourner le moteur, le coeur de Miyuki se mit à battre un peu plus vite. Elle n'arrivait toujours pas à réaliser qu'elle se trouvait ici, avec Kei qu'elle aimait tant. Miyuki était tellement heureuse qu'elle aurait pu lui dire, à lui qui se trouvait juste à ses côtés. Miyuki lanca un regard à Kei du coin de l'oeil. Finalement, elle ne lui dirait pas tout de suite.
Ils accélérèrent soudain. Miyuki regardait défiler le décor alentour, ses longs cheveux flottant derrière elle. Pour ne pas qu'ils la gênent, la jeune fille passa une main dans ses cheveux et y la laissa.
Puis, Kei lui demanda si elle aimait la vitesse. Miyuki ne sut quoi répondre. Il y avait une éternité qu'elle n'était pas montée en voiture. Miyuki leva la tête et regarda le ciel. Oui, peut être qu'elle aimait bien cette sentation de liberté et du vent sur son visage. Kei, sans attendre sa réponse, accéléra et virait à gauche, à droite. Peut être se croyait-il dans un jeu vidéo ? Cette idée fit sourire Miyuki qui eut du mal à se cacher.
"Alors ? Tes impressions sur la bête ?"
Miyuki se tourna vers lui.

Euh....

De quoi parlait-il exactement ? La première idée qui avait traversée son esprit était celle où il parlait de lui. Mais, ils étaient en voiture à ce moment là, alors il était fort probable qu'il s'agissait de cela. Miyuki préférait ne pas prendre de risque. Si la question avait un double sens alors elle répondrait par une réponse à double sens aussi.

Et bien, elle est très à mon gôut. Elle a du caractère et cela me plaît.
Beaucoup de classe, vraiment...

Miyuki, tout en parlant, n'avait pas quitté la route des yeux et affichait un petit sourire satisfait. Elle éspérait que sa réponse avait mit Kei dans ce même état.

Un regard en coin permit à Kei de se rendre compte que sa passagère semblait beaucoup apprécier la balade. D’ailleurs, elle venait d’ouvrir la bouche pour lui signifier qu’elle aimait bien la bête. A son tour, le jeune homme esquissa un sourire. Un sourire de satisfaction certes mais qui aurait sûrement effrayé Miyuki si elle avait pu lire dans ses pensées. La route défilait inlassablement mais la jeune fille ne semblait pas s’en soucier. Elle arborait toujours ce joli sourire. Finalement, la voiture ralentit peu à peu et s’arrêta sur un petit parking au milieu de nulle part. Kei stoppa le moteur et se tourna vers sa passagère en murmurant.

Suis moi ! Je vais te montrer quelque chose.

Puis il ouvrit la portière et sortit. Il fit deux ou trois pas vers le fond de l’aire de stationnement, là où les bois commençaient. Il attendit que sa belle le rejoigne. Aurait-elle le cran de le suivre les yeux fermés ou prendrait-elle peur ? Le mannequin était en pleine expectative. La décision de la demoiselle serait décisive pour la suite des évènements. Alors, il lui lança son regard le plus langoureux et son sourire le plus charmeur. Autant mettre toutes les chances de son côté !

Allez ma beauté ! Viens ! Ce n’est pas très loin ! Tu verras, c’est un endroit…surprenant.

Et ses yeux se firent rêveurs tandis qu’il détaillait Miyuki.

Les sourires de Kei embaumaient le coeur de la jeune fille d'une manière à la fois douce et ensorcellante. Kei n'ajouta rien tout le reste du trajet et Miyuki n'osait pas briser ce silence de peur de tout gâcher. Peut être avait-elle réussi à remonter dans son éstime depuis qu'ils étaient montés en voiture. Miyuki l'espérait vraiment mais une telle idée n'était-elle pas un peu orgueuilleuse ? Surement, mais pourquoi s'en empêcher ?
Le décor avait changé. La ville était déjà loin et elle ne s'en était même pas apperçue. La voiture ralentit peu à peu et s'arrêta sur ce qui semblait être un petit parking entouré d'arbres. Un nouveau lieu inconnu se profilait tout autour. Le moteur s'arrêta et Kei fit presque peur à la jeune fille lorsqu'il lui murmura quelque chose. Qu'avait-il donc à lui montrer qui nécéssite un trajet vers l'extérieur de la ville ?
Kei sortit et se dirigea vers la lisière du bois alentour. Elle était sur le point du le demender l'endroit où ils se trouvaient lorsqu'il dit: "Allez ma beauté ! Viens ! Ce n’est pas très loin ! Tu verras, c’est un endroit…surprenant."
Miyuki resta de marbre.
Il y avait de quoi se poser des questions, des milliards de questions. Qu'avait'il à lui montrer de si...surprenant ? Pourquoi la regardait-il de cette manière si délicieuse ? Pourquoi souriait-il, à elle ? Qu'avait-il derrière la tête ? Il y avait deux scénario bien distincts à envisager: celui de film d'amour ou celui de film d'horreur.
Bien que Miyuki n'était pas très au courant de la mode, des peoples, de l'actualité de la guerre, mais elle avait été marquée par toutes ces histoires au profil de film interdit au moins de 18 ans qui entraient dans la catégorie des faits divers. Mais malgrès ça, Miyuki ne pensait pas non plus que Kei, star internationnal qui avait tout pour lui, ne soit capable d'un fait aussi horible que Miyuki ne puisse l'imaginer. Cette confiance aveugle faisait aussi partie de sa pauvre personalité d'orpheline.
La chose qui pourrait la convaincre de suivre un parfait (dans tout les sens du terme) inconnu dans un bois serait sa situation sociale. Personne ne l'attendait chez elle, personne ne se souciait de l'heure à laquelle elle rentrerait, si bien sûr elle rentrait vivante. Cette pensée, bien qu'elle soit quotidiennement dans sa tête, lui valait à chaque fois un pincement à son coeur fragile d'adolecsente. Peut-être serait-ce une erreure de douter en la fiabilité de Kei.
Miyuki , le visage dénué d'expréssion, observait le visage du jeune homme dans l'espoir d'y lire une quelconque information sur l'origine de cette invitation douteuse.
Tant pis.
Miyuki ouvrit la portière et la claqua brusquemment. Elle s'avança vers Kei d'un pas prudent, bras croisés, et le fixa d'un oeil sévère.

Qu'elle est donc cette chose que vous avez l'intention de me montrer ?

Elle marqua une pause toujours soupçonneuse. Les magnifiques yeux de son accompagnateur ne faisaient que la troubler à son plus grand agaçement.
Tout en scrutant le bois sombre elle déclara:

Quelles que soient vos intentions je vous rappelle que je sais me défendre...
Enfin........oubliez ce que je viens de dire si vos intentions son bonnes et.....respectables.

Malgrè sa certaine angoisse, elle ne pouvait s'empêcher de rester polie et droite. Son côté typiquemment japonais sans doute...

Il était tellement absorbé par sa contemplation qu’il ne prit pas garde à la portière qui claqua, ni même au regard suspicieux de la jeune fille quand elle vint vers lui. De même, c’est à peine s’il entendit sa remarque. Tout ce qu’il retenait, c’était qu’elle était d’accord pour le suivre. Il lui tendit la main pour qu’elle y mette la sienne et l’entraîna doucement vers un petit sentier qui s’enfonçait dans les sous-bois. Tandis qu’ils avançaient, Kei lui demanda.

Tu aimes les couchers de soleil ?

Ils marchèrent ainsi une bonne dizaine de minutes avant de déboucher sur une petite clairière. Celle-ci se terminait par un à-pic de plusieurs mètres et dominait la ville en contrebas. Le mannequin avisa un vieux tronc d’arbre qui gisait là et y fit asseoir sa « promise ». En son fort intérieur, il en avait que faire du paysage mais savait que les filles y étaient sensibles. Alors, il pouvait bien faire un effort si c’était pour la bonne cause.

Alors ? La vue te plait ?

Et il s’appuya en arrière sur ses bras offrant son visage à la caresse de l’astre qui déclinait à l’horizon !

Kei n'eut pas l'air de faire attention à sa remarque, Miyuki n'en fut que plus soulagée. S'il était advenu qu'il se vexe et qu'il se mette en colère, quelles qu'auraient étées les consequences, Miyuki en aurait été attristée au plus haut point. Mais apparemment tout allait bien, sauf le fait bien sûr qu'il l'emmennait dans un bois où personne d'autre ne se trouvait.
Soudain, sans que Miyuki ne puisse le voir se rapprocher, Kei lui tendit la main. Les joues de Miyuki s'embrasèrent. Pour ne pas paraître stupide elle la saisit presque immediatement, mais dans son coeur un véritable feu d'artifice multicolor éclatait. Son coeur battait à tout rompre tandis qu'ils avançaient dasn les bois sur un sentier inconnu. Plus rien n'avait désormais d'interêt, seul la haute silhouette de Kei était présente dans son esprit. La douceur et la force de sa main embrumait son esprit soudain ailleurs, près des étoiles. Jamais elle n'avait espéré un tel offrant. Cela aurait était trop rêver. Mais ce doux rêve s'était réaliser sans même se faire prier.
Puis, après quelques instants le doux sourire de la jeune fille s'affaissa. Miyuki s'était rendue enfin compte qu'elle seule semblait apprécier ce beau moment. Kei continuait à avancer, inlassablement. Puis il lui posa une question: "Tu aimes les couchers de soleil ?" Prise au dépourvue, Miyuki ne répondit pas. Oui, elle aimait ça, plus que tout au monde même. Mais la tristesse qu'ils lui inspiraient la rendait toujours dans un drôle d'état. Miyuki les yeux aux sol lâcha dans un souffle:

Oui...

Sa voix lui parut infiniemment loin. Peut êtait-ce plutôt elle qui l'était.

Ils marchèrent ainsi, sans un mot de plus, durant ce qui lui parut être une éternité. Et, enfin, ils débouchèrent sur une clairière. Kei la fit asseoir sur un vieux tronc d'arbre posé là. Le spectacle qui s'offrait à elle était d'une beauté incroyable, magnifique. Le coucher de soleil éblouissant illuminait d'une douce aura de lumière orangée la ville qui s'étallait à leurs pieds. La falaise devant eux leur donnait vue sur ce spectacle au première loge. Miyuki ne dit rien, ne bougea pas. La vue lui plaisait, oui. Beaucoup même. Mais un sentiment de mélancolie la gagnait peu à peu. Elle se rappelait l'enterrement de sa mère. Le même décor splendide et si triste. Elle n'avait pas pleuré à ce moment là. Cela aurait été inutile. Et puis quand bien même elle l'aurait voulu, ses larmes n'auraient pas coulé. Celles-ci s'étaient taries de puis bien longtemps. Mais ces derniers temps sa faiblesse la rattrapait et ce n'était pas bon. Miyuki voulait être forte, implacable, mais elle avait échoué. La voilà ici, en compagnie de celui qu'elle aimait tant. Le seul encore sur cette terre. Le seul à qui elle puisse encore témoigner son amour, même à sens unique cela n'était pas grave. Les yeux de Miyuki s'emplîrent de larmes mais elle les sécha vite d'un revers de manche.
Elle se tourna vers Kei, d'une beauté aussi éblouissante que le soleil, que le coucher rendait divin. Elle s'adressa à lui, tête baissée, d'une voix calme et faible.

Merci pour ce beau spectacle. Et pardon d'avoir douté de vous. Vous ne vouliez que me montrer ça et moi... je crois bien que je me suis fait des films....Désolée...

Elle se sentait encore misérable après ces excuses sincères, elle n'avait donc pas la force de relever la tête vers le visage de son prince. Elle éspérait seulement qu'il lui pardonnerait d'avoir été aussi irrespectueuse envers ses honnêtes intentions.



[J'ai bien peur d'en avoir encore trop fait... ]

Les paroles de Miyuki résonnèrent drôlement aux oreilles du jeune homme. « Se faire un film ». Pourtant, elle n’était pas très loin de la vérité pour une fois. Il lui jeta un regard en coin et devant l’air misérable qu’elle arborait, il ne put s’empêcher de faire son numéro de charme. Il se redressa doucement et s’approcha d’elle. Là, il lui saisit délicatement le menton et plongea ses yeux dans ceux de sa « victime ».

Mais qui te dis que je n’ai pas une idée derrière la tête, ma beauté ?

Et sans lui laisser le temps de répondre, il posa ses lèvres sur les siennes et ils échangèrent un long et langoureux baiser. Enfin, Kei s’écarta et admira un instant le visage de Miyuki rendu lumineux par le soleil couchant. Il esquissa un sourire, baissa ses lunettes noires sur son nez et tendit la main à la jeune fille.

Il commence à se faire tard. Si nous rentrions ? Je ne voudrais pas être accusé de kidnapping ! Tu veux que je te raccompagne jusque chez toi ou que je te dépose quelque part ?

Miyuki se sentait misérable. Son seul souhait était de plaire à Kei., rien d'autre. Alors pourquoi était-ce si difficile ?
Kei se redressa, elle le vit du coin de l'oeil n'osant pas recroisé son regard. Puis, Miyuki en sursauta presque, il s'approcha d'elle bien plus près qu'aucun autre que lui n'avait réussi à faire. Là, il lui saisit délicatement le menton et plongea ses yeux dans les siens. Miyuki sentit ses joues s'embraser. Un sentiment de panique la saisit. Que devait-elle faire maintenant ? Aucune idée ne lui vint, elle était comme paralisée.
"Mais qui te dis que je n’ai pas une idée derrière la tête ?"
Miyuki ne dit rien, toujours en état de choc.
La jeune fille se dit qu'après tout cela était bien possible. Non. C'était même certain. Il ne l'avait pas emmenée ici par hasard. A cette pensée qui aurait du la déçevoir, l'atrister même, aucun sentiment ne l'envahit, sauf peut être celui qui faisait battre son coeur à cent à l'heure.
Aussi brusquement qu'elle ne l'aurait imaginé, Kei posa ses lèvres sur les siennes. A ce moment elle se sentit fondre. Elle ferma les yeux et se laissa faire.
En fait, elle se rendit compte qu'à cet instant, malgrès depuis le peu de temps qu'elle le conaissait, elle ressentait déjà pour lui un amour débordant.
Après ce qui lui sembla être une petite seconde leur baiser prit fin et Miyuki crut que le monde venait de s'écrouler. Kei lui sourit et elle lui répondit par un sourire timide.
Il lui tendit la main, Miyuki la saisit doucement.
Il commençait à se faire tard, oui. Mais Miyuki s'en moquait bien. Tout ce qui comptait pour elle s'était le temps précieux qu'elle pouvait passer avec lui. Le reste n'était rien.
"Je ne voudrais pas être accusé de kidnapping ! " Miyuki sourit.

(Tu peut bien me kidnapper, tu sais ? Cela suffirai à mon bonheur...)

Si vous pouviez me déposer devant chez moi je vous en serai très reconnaissante.