Pardon

La pré-rentrée etait enfin lancée et Gaeyu, avec l'accord de son medecin et sous reserve de ne pas trop se fatiguer, pouvait enfin reprendre les cours. Ses eleves lui avait manqués et il avait préparé tout un tas de cours pour eux. Ils allaient rattraper leur retard sans plus attendre mais avant. Avant il avait quelqu'un à aller voir, quelqu'un qu'il avait blessé sans le vouloir, à qui il avait du faire tres peur...et ce n'était pas Mayuko. Il n'avait pas pensé à s'excuser aupres de Kana lorsqu'il l'avait vue à l'hopital, et apres ne l'avait pas vraiment croisée.

Il entra dans le lycée, habillé de noir, le visage neutre bien que toujours un peu pale, les yeux brillant de détermination. Les rires et les cris des adolescentlui parvinrent à ses oreilles. Toujours à crier. Cela lui avait manqué mais hors de question de laisser un tel capharnaüm s'installer, il tenait au silence, au respect des règles et des professeur, et surtout à la discipline dans ce lycée.

Il monta tranquillement les escaliers menant à l'infirmerie. Allait il avoir la force de demander sa mutation dans un nouveau lycée comme il l'avait décidé ou allait il se laisser retenir ? Beaucoup de questions se mirent a tourner dans sa tête. C'etait mauvais. Il s'arrêta un moment pour faire le vide comme son medecin le lui avait apprit et poussa la porte.

[HJ topic ou vert a Kana ou autre, je n'ai pas de préférences]

Kana était arrivée très tôt à l’infirmerie, pour cette nouvelle rentrée scolaire. Bien sûr elle s’y rendait toujours de très bonne heure, mais aujourd’hui elle devait faire un peu de rangement parmi ses affaires, comme après chaque vacances.
Elle était d’une excellente humeur et chantonnait joyeusement tout en sortant quelques vieux dossiers de son armoire.
Ses vacances, elle les avait passé avec son mari. Ils avaient loués une charmante maison en bordure de mer et le séjour s’état passé au mieux, laissant de très bons souvenirs à la jeune médecin.

Ce fut donc avec son grand sourire habituel que la femme accueillie le professeur de japonais. Laissant sur un coin de la table un dossier traitant des problèmes de santé d’un élève de troisième année, Kana alla à la rencontre de l’enseignant.

« Oh bonjour Toyimi-sensei, mes collègues m’avaient prévenus de votre sortie de l’hôpital, mais je ne m’attendais pas à vous voir aussi tôt ! Cela me fait très plaisir de vous voir sur pieds en tout cas…entrez ! »

Elle ferma la porte derrière l’enseignant, et prit deux verres en plastique qu’elle remplit de café. Puis elle s’empressa de débarrasser la table.

« Je n’ai malheureusement que du café à vous proposer, j’espère que cela vous conviendra. Nous n’avons pas grand chose à l’infirmerie. »

Elle s’installa et observa l’homme soudain soucieuse. Elle n’avait pas remarqué la pâleur de sin visage. Il paraissait faible et fatigué, mais cependant déterminé.
L’infirmière demanda :

« Vous sentiriez vous mal pour venir me rendre visite ? »

Kana semblait de bonne humeur comme toujours. Sa joie de vivre etait presqu'aussi rafraichissante que celle de Mayuko et le jeune homme se sentit soudain un peu plus détendu. Il entra, fit un geste pour fermer la porte (mais elle le devanca), prit avec un hochement de tête la tasse de café qu'elle lui tendait et s'assit devant le bureau.

"Je suis sortit déjà depuis quelques temps. J'ai reussi à convaincre mes médecins que j'irais mieux en travaillant qu'en etant seul chez moi avec mes livres."

Il laissa passer un silence.

"Je suis facilement perdu sans mes eleves."

Il porta le café à ses lèvres. Le liquide etait chaud, brulant, mais il aimait en sentir la chaleur descendre dans son corps. Il en sirota une gorgée etreposa le gobelet sur la table.

"Vous avez l'air en forme"

remarqua-t-il d'un ton neutre, incapable d'exprimer ouvertement son plaisir de la revoir elle aussi. C'est alors qu'il remarqua son air soucieux.

"Ne vous inquietez pas, je vais bien, en fait j'etais juste venu euh..."

Il s'interrompi et hésita, puis, froncant les sourcils il se décida à se lancer.

"Je voulais m'excuser pour l'autre fois, mon geste n'etait pas prémédité et je ne sais toujours pas vraiment ce qui c'est passé mais j'ai du vous faire peur sans parler de tout le desordre que cela à du causer alors..."

Il se leva avant de s'incliner bien bas.

"Toutes mes excuses pour le dérangement Kana-san"

Kana hocha la tête avant de boire quelques gorgées de café. Elle comprenait le choix de l’enseignant, elle-même aimait beaucoup les enfants dont elle devait s’occuper au lycée. Mais de là à négliger sa santé pour venir leur fournir un cours !

« Oui, mais attention à ne pas se surmener Toyimi-sensei, à moins de vouloir retourner à l’hôpital ! Je sais très bien que vous aimez ces enfants et que vous prenez très à cœur votre travail, mais si c’est au détriment de votre santé…. »

Elle eut un petit rire, légèrement confuse :

« Oh excusez moi, je ne voulais pas vous faire la leçon, je suppose que si vous êtes ici c’est que vous estimez être parfaitement remis pour rependre vos activités… »

Elle risqua un sourire avant de répondre à la remarque de l’enseignant :

« En effet, ces vacances d’été ont été bénéfiques pour moi, je suis vraiment prête pour un nouveau trimestre ! »

La jeune femme ne fit pas attention au ton dénué d’expression du professeur. Elle était d’excellente humeur, et cela pour au moins la journée !

Elle fut tout de même surprise de la suite de la conversation. Alors comme ça Gaeyu était venu la voir pour lui présenter ses excuses. Rougissant légèrement lorsque l’homme s’inclina elle s’écria gênée :

« Oh mais ne vous excusez pas, je ne vais tout de même pas vous en vouloir ! Vous alliez mal, je n’ai pas a vous juger sur le geste que vous avez commis ! Et puis ca ne me dérange pas, c’est mon travail après tout ! »

Elle reprit un sourire serein :

« Le plus important c’est que vous vous portiez bien ! »

Gaeyu se détendit imperceptiblement. La fraiche gaité de Kana semblait produire cet effet sur tout le monde. C'etait tellement agréable de se laisser porter par ce flot de paroles amicales et ouvertes ! Il se rendit alors compte de la tristesse de Mayuko. Avant, elle aussi etait aussi gaie et ouverte, et les deux amies ensoleillaient toute la ville lorsqu'elles partaient en courses. Maintenant Mayuko riait rarement et si elle souriait autant ily avait toujours quelque chose de triste derriere. Quand cela avait il changé ? L'enseignant n'aurait pas pu le dire mais une chose était sure, il fallait que Mayuko redevienne heureuse.

Perdu dans ses pensées, il n'entendit que d'une oreille le bavardage du jeune medecin sur le surmenage ou les vacances d'été. Mais lorsqu'il se releva de son salut, il fut soulagé de voir que Kana ne lui en voulait pas.

"Je vais bien, ne vous inquietez pas.."

Répéta-t-il sobrement. Depuis sa sortie de l'hopital, tout le monde s'inquietait pour lui. Peut-être parce qu'il avait décidé de montrer plus ses sentiments qu'avant. Pourtant il se sentait bien mieux, il avait décidé de ne plus s'accrocher desesperement à Mayu et de fonder une famille comme il en avait toujours eu envie.

"Dites, Kana-san, je peux vous demander un conseil ?"

Il hésita et se lanca.

"Je pense à changer d'établissement pour printemps prochain, qu'en pensez vous ?"

Citation :: "Je vais bien, ne vous inquiétez pas.."

Kana avait la nette impression que l’enseignant passait son temps à lui répéter ces mots ! A force il était impossible de démêler le vrai du faux ! Elle garda donc un air inquiet d’autant plus accentué lorsque l’homme lui demanda conseil. Elle demanda sérieusement :

« Est-ce que vous attendez de moi une réponse en temps de médecin ou collègue ? Parce que la réponse ne sera certainement pas la même… »

Elle eut un triste sourire et bu de nouveau une gorgée de café brulant.

« …Compte tenu de ce qu’il s’est déjà passé, il est vrai qu’il serait préférable… tout du moins pour votre santé. Changer d’air vous ferrez surement du bien … mais…. »

Elle hésita quelques instants :

« …mais que comptez vous dire à Mayuko ? Je sais qu’elle ne va pas fort ces derniers temps. Elle est distante avec tout le monde, même avec moi. Je n’ai pas eu de réelle conversation depuis sa venue à l’hôpital…j’avoue qu’elle m’inquiète, et je n’ose pas imaginer sa réaction si vous décidiez de partir… »

Elle croisa le regard du professeur.

« Bien sur, je sais bien que c’est égoïste de ma part de vous dire ça… on pourrait croire que je me soucie d’avantage du bonheur de Mayuko que de le votre…Je ne pense donc pas être de bon conseil et j’en suis désolée… »

Qu'allait dire Mayuko ? Elle était contre, il le savait. Mais Mayu n'etait pas une femme raisonnable. Comment pouvait elle supporter de le voir chaque jour apres ce qu'il lui avait fait ? Il ne comprenait pas pourquoi elle ne le detestait pas.. Il lui avait fait du chantage, il l'avait fait culpabiliser alors que la faute venait delui. C'etait lui qui était trop faible pour supporter sa relation avec Shouta, May n'y était pour rien.

"May sera contre et elle ne va pas fort c'est vrai. Je suis allé voir Hatori pour le convaincre de passer du temps avec elle, de se comporter en véritable ami. Je crois qu'il le fera. C'est un type bien. Il va l'aider. Mais je ne vois pas ce que je peux faire d'autre. Elle m'a clairement dit qu'elle ne souhaitait plus ma compagnie...du tout."

Sa voix se brisa. Il avait l'impression que pour le bonheur d'un mois, il avait perdu l'amitié d'une vie et il s'en voulait...attrocement.

"Je pense que me voir tous les jours lui fait plus de mal que de bien. Vous êtes la pour l'aider. Soma-san le sera aussi j'espere mais il m'a l'air d'être un homme de parole. Et puis il y a..."

sa voix se brisa une nouvelle fois et son regard se fit flou tandis qu'il refoulait ses larmes.

"Il y a Fukuda-sensei. J'ose esperer qu'il prendra soin d'elle lui aussi et que je me suis trompé à son sujet."

Il battit des paupieres, fronca les sourcils pour retrouver son calme et son regard redevint clair, neutre.

"Ma santée importe peu, mais May...comment peut elle supporter de me voir jour apres jour apres ce que je lui ai fait ? Peut-être est-ce moi qui la rend ainsi, distante, triste et fatiguée..."

Il avala d'un trait son café brulant.

"Je vous demande conseil, pas parce que vous êtes médecin mais parce que vous êtes son amie. Parfois elle se conduit comme une enfant et il faut la traiter comme telle, pensez vous que ce serait mieux pour elle que l'on ne soit plus collègues mais simples amis ?"

Kana réfléchissait à toute vitesse. Fronçant les sourcils légèrement elle demanda d’une voix claire :

« Donc si j’ai bien compris, vous désirez partir uniquement pour le bien de Mayuko. Arrêtez moi tout de suite si je me trompe mais la conversation vire sur son sujet alors que c’est de vous qu’il s’agit ! Vous ne devez pas quitter cette ville simplement pour lui rendre service, je suis sure qu’elle se sentirait d’autant plus mal de ne plus vous voir… »

Elle fit une pause et se risqua à demander :

« Et n’est il pas envisageable pour vous deux de redevenir amis… tout ça c’est le passé il faut que vous alliez de l’avant. Pourquoi ne pas en parler avec Mayuko, je suis sure qu’elle ne désire pas ne plus vous voir du tout… je la connaît bien, il lui arrive parfois de dire certaines choses sous le coup de la colère qu’elle ne pense absolument pas. »

Il se trouvait que Gaeyu avait également prévenu Hatori. Kana était étonnée et en même temps admirative de tant de prévenance à l’égard de son amie lui donnant une opinion d’autant plus positif de l’homme.
Pour se qui était de Fukuda, Kana débita d’une voix nullement convaincue :

« Je l’espère également … Mais Mayuko avait l’air tellement plus heureuse avec vous…. »

Se rendant compte de ce qu’elle venait de dire, Kana prit une belle teinte rosacé, et s’empressa d’ajouter :

« Excusez moi, il est impoli de ma part de tenir de pareils propos. Tout cela n’est vraiment pas de mes affaires, d’autant plus que je dois vous peiner, vous rappelez ainsi de ces souvenirs avec Mayuko-chan… »

Mais la gène de la jeune femme fut vite remplacée par une pointe de colère. Comment pouvait il dire ça !

« Je refuse de vous laisser dire ce genre de chose. Certes Mayuko va mal, mais ce n’est pas une raison pour négliger votre santé ! Et il faudra vous faire à l’idée que ce n’est pas de votre faute !Ou en tout cas pas entièrement. »

Elle esquissa un sourire à la dernière tirade de l’homme.

« Je ne sais pas si cela pourrait l’aider mais …pourquoi pas ? »

Gaeyu eut un sourire triste. Très triste. Kana ne semblait pas comprendre. Bien sur que la conversation virait sur le sujet Mayuko. Elle etait à peu pret tout dans la vie de l'enseignant. Il secoua doucement la tête.

J'ai peur d'avoir rellement tout perdu ce jour la. Son amour mais aussi l'amitié qu'elle me donnait. Je ne suis pas aveugle. Elle peine à seulement poser les yeux sur moi. Elle doit m'en vouloir beaucoup, je doute que ce soir réparable.

Il haussa les epaules et reprit son visage lisse et sérieux. Le masque qu'il mettait sur ses sentiments depuis qu'il se savait amoureux de son amie.

Ce jour, à Okinawa...je lui ai demandé si je pouvais rester son ami même si nous n'étions plus ensemble. Elle n'etait pas en colere. Elle a juste répondu non. Je crois que cela refletait totalement sa pensée. Elle n'a plus besoin de moi. Il faut juste que j'apprenne à m'y faire.

Il posa tranquillement ses mains sur le bureau, prenant sans le savoir sa pose de professeur. Celle qui faisait que ses cours etaient parmi les plus calme du lycée, puis, soudainement, craqua. Les larmes coulèrent sur son visage pale et fermé et vinrent s'ecraser sur le bois.

Je...j'ai tellement de mal à la voir ainsi ! Je ferais n'importe quoi pour qu'elle soit heureuse, n'importe quoi.

Les paroles de Kana lui avaient vraiment fait mal. Oser esperer que Mayuko ai eut l'air heureuse avec lui, plus que maintenant...se souvenir de son bonheur à lui lorsqu'il avait la joie de l'avoir entre ses bras. Et il avait tout gaché, comme un idiot. Et maintenant elle etait malheureuse.
Il sortit un mouchoir propre et s'essuya les yeux.

Je suis un peu perdu, je ne sais vraiment plus quoi faire.

Sa voix était redevenue ferme. Il pouvait remercier son père de lui avoir apprit à mettre ses sentiments de coté !

La détresse du jeune homme faisait peine à voir. Il avait même du mal à garder son sang froid ce qui en disait long sur son état ! Kana ne fit aucune réflexion, et voyant bien que ses tentatives pour lui remonter le moral ne fonctionnait pas elle se contenta de paraître la plus compréhensible possible.

Elle écouta donc une à une les phrases de l’homme ave attention, hochant de temps en temps de la tête. Gaeyu avait apparemment surtout besoin de parler à quelqu’un qui ne puisse pas le juger, en d’autres termes elle.

Lorsqu’il eut terminé, elle laissa passer un silence, pensive. Elle lui demanda le plus sérieusement du monde :

« Pourquoi ne pas lui parler une dernière fois pour tirer tout cela au clair ? Après vous déciderez de la démarche à suivre. A tête reposée, elle n’adoptera sûrement pas le même comportement que lorsque vous étiez à Okinawa. Je vous assure, ça vaut le coup d’essayer. Ne serait-ce que pour mieux comprendre ce qu’il s’est passé, vous ne croyez pas ? »

Elle n’ajouta rien ne sachant que faire pour aider l’enseignant . Tout cela était trop pour elle, et elle avait la nette impression que la situation la dépassait totalement.
Ce n’éait pas ces affaires, comment faire pour aider son amie et Gaeyu sans pour autant s’introduire dans leur relation et leur histoire ?

« J’avoue ne pas savoir comment vous répondre…j’ai bien l’impression que je ne vous suis d’aucune utilité et je m’en excuse…j’espère seulement que d’en avoir parler vous a aider d’une manière ou d’une autre…le seul conseil que j’ai a vous donner c’est d’aller la voir. Vous n’avez rien à perdre je peux vous l’assurer ! »

Pourtant, contrairement à ce qu'elle pensait, Kana aidait beaucoup Gae à faire le point dans ses idées. Justement parce qu'elle ne le jugeait pas, parce qu'elle l'ecoutait, parce qu'elle etait amicale et rassurante,...enfin parce qu'elle etait Kana, avec sa pureté, son grand coeur et son sens inné de la guérison.
Seulement il n'y avait pas de solutions, le jeune homme avait tourné et retourné toutes les données dans sa tête et n'etait arrivé à rien. Il ne pensait pas qu'en parler résolverait quoi que ce soit.

Non, je ne crois pas

Il laissa planer un silence avant de soupirer.

Mais cela ne peut pas être pire de toute facon alors pourquoi ne pas essayer après tout...

Il se frotta la nuque, un peu gêné et reprit

Il n'y a pas qu'elle en jeu, il y a aussi les eleves. Le lycée a beau être publique, les eleves n'ont pas à souffrir de nos différents. Ils ont leur vie devant eux et mérite le meilleur en terme d'éducation. Notre role est de les guider et pas de leur fournir des commérages.

Il se mordit legerement la levre

Je parle au médecin à présent, je sais que je suis encore fragile, d'un autre coté enseigner est tout ce qui me reste. Pensez vous que je puisse reprendre le travail ?

Gaeyu refusait sa proposition, avant de finalement l’accepter. D’un autre côté Kana ne voyait pas d’autres solutions, puisque l’enseignant avait la certitude que Mayuko ne voulait plus de lui en tant qu’ami. Elle hocha la tête en souriant, soulagée qu’il aient trouvé une solution, ou en tout cas pour l’instant …

« Oui, vaut mieux partir dans cette optique ! »

Histoire de bouger un peu, visiblement gênée par le silence oppressant, la jeune femme alla jeter son gobelet à la poubelle lorsque Gaeyu lui parla de ses élèves, montrant une fois de plus son attachement pour ces enfants.
Elle eut une fois de plus un sourire cette fois ci attendri avant de réfléchir à la question.

« C’est vrai, mais je pense qu’avec un minimum d’attention il sera aisé de faire taire tout commérage, on ne peut pas non plus vous interdire d‘avoir une vie privée… De plus on m’a dit que vous êtes un très bon enseignant, et ce n’est pas seulement vos collègues qui me l’ont appris, mais aussi certains de vos élèves, j’ai donc totalement confiance en vous sur ce point.»

Son sourire ne s’effaça pas lorsque l’homme lui posa une dernière question qui demandait en effet réflexion.

« Il est vrai que vous êtes sorti un peu trop tôt de l’hôpital, je ne pense pas que votre corps s’est totalement remit de votre…accident. Pourtant vous avez une réelle volonté de continuer d’exercer votre métier, et d’un certain côté ce ne serait pas une bonne idée d’essayer vous en empêcher…je pense qu’il ne devrait pas y avoir de problème, seulement veillez à ne pas vous surmener tout du moins les premiers mois ! J’insiste sur ce point car je sais pertinemment que vous prenez très au sérieux votre profession. Essayer peut être de réduire le nombre de classes en charge, arrangez vous avec un autre enseignant pour alléger votre temps de travail.
Si il vous faut un certificat médical je vous le procurerais auprès de votre médecin et après quelques mois vous pourrez commencer à reprendre votre travail à plein temps… quand dites vous ? »

Le visage de Gae s'eclaira lorsqu'il entendit Kana dire que ses eleves le prenaient pour un bon professeur. En tant qu'enseignant il se voyait plus souvent contrain de punir les eleves que les aider vraiment et savait qu'il avait une réputation de severité assez méritée. Alors savoir que malgré tout ses eleves l'appreciaient etait un grand soulagement pour lui. Il dédia au médecin l'un de ses rares sourire.

Merci. Je suis heureux de savoir que je leur suis utile.

L'heure sonna alors sur la pendule de l'infirmerie. Gae se leva tranquillement. Il n'etait pas en retard mais pas en avance non plus. Ses eleves devaient l'attendre.

Une nouvelle fois, le jeune homme s'inclina profondément.

Je vous remercie de votre aide et de votre temps Kana-sama, je téléphonerais à Mayuko pour lui demander un rendez-vous. Mes eleves m'attendent, je dois y aller. Aligato.