Visite de courtoisie?

Lors de l'accouchement de Satsuki, Akito était cloué au lit avec une violente fièvre. Il/elle n’avait donc pas pu encore se rendre au chevet de la nouvelle maman et des petites jumelles. Cela faisait quelques jours à présent que l’adolescent se sentait mieux et il avait contre toute attente décidé de sortir et d’aller rendre visite aux nouveaux nés. Il avait parcouru lentement la distance séparant les deux pavillons, s’arrêtant fréquemment pour reprendre son souffle qui lui faisait toujours défaut. Maintenant, il se tenait devant la porte d’entrée, plié en deux et haletant, une main sur la poitrine et le visage pâle. Intérieurement, il maudissait déjà Hatori qui l’avait une fois de plus abandonné et Kuréno qui était passé on ne sait où. Soudain, il /elle prit une relative profonde inspiration et cria (mais cela ressemblait plus à quelqu’un qui parle fort que quelqu’un qui crie !^^).

Héééééé ! Venez m’ouvrir tout de suite !

Après quoi, il/elle se laissa tomber sur le plancher devant la porte à bout de souffle.

Durant la courte absence de sa maman pour la matinée, Hiro restait seul à la maison avec ses nouvelles petites sœurs. Pour une fois le jeune garçon restait de très bonne humeur, et la perceptive de s’occuper de Hinata et Rina l’enchantait au plus haut point.
Le seul regret qu’il pouvait avoir, c’était qu’il ne pouvait pas les serrer fort dans ses bras comme il l’aurait souhaité. Sa malédiction l’embêtait une fois de plus !

Il repensa quelques instants à sa Kisa, a qui il avait rendu visite quelques jours plutôt.
Leur charmante séance DVD s’était terminé en pleur, et le mouton avait préféré s’éclipser rapidement pour permettre à la jeune fille de se reposer.

Tandis qu’une des servantes de la maison s’occupait de Rina, Hiro lui agitait une peluche devant de nez de Hinata, une peluche en forme d’agneau . la petite ravie, lançait des gloussements charmants.

La sonnerie de la porte d’entrée retentit alors, chose plutôt étrange. La mère d’Hiro devait rentré beaucoup plus tard, s’ennuyait elle tant que ça aux thermes ? Il se leva, laissant sa jeune sœur entre les mains de la plus âgée des servantes et alla ouvrir la porte.

Il manqua de s’étouffer en distinguant la silhouette si particulière de son chef de famille. Devant rouge comme une pivoine, il baissa immédiatement la tête avant de balbutier :

« Bonjour Akito-domo, c’est un honneur de vous recevoir…euh entrez, ma mère n’est pas encore rentrée par contre… »

Il remarqua alors qu’Akito se trouvait à terre apparemment épuisé. Le mouton demanda désemparé, ne sachant qu’elle habitude adopter :

« Est-ce que tout va bien ? Vous… voulez peut être que j’aille appeler Hatori-sensei ? »

Akito ne releva même pas la tête en entendant la voix d’Hiro. Il gisait à quatre pattes devant le garçon, les yeux rivés sur le plancher et le souffle court. Mais lorsque le nom d’Hatori parvint à ses oreilles, le chef de famille ne put réprimer un frisson de contrariété. Lentement, il commença à se redresser. Il s’adossa au pilier du porche et fixa d’un regard noir le malheureux mouton.

Tu peux toujours essayer mais ce « cher » Hatori a mieux à faire que de s’occuper de son dieu ! Il semblerait que lui aussi m’ait trahie !

Un rire malsain et annonciateur de tourmente s’échappa des lèvres blanches de l’adolescent. Les yeux un peu perdus dans le vague, il examinait presque pensivement Hiro.

A croire que ma vie n’a aucune importance pour personne dans cette famille !...Dis moi, gamin, à qui es-tu le plus fidèle ?

Une nouvelle fois, Akito plongea son regard noir dans celui de l’enfant. Il se demandait jusqu’où l’esprit de trahison avait envahi les douze et pourquoi ?

Hiro haussa un sourcil à la fois effrayé et surpris. Il était au courant pour la santé fragile du chef de famille, mais ce n’était pas tous les jours qu’il se retrouvait nez à nez avec un Akito à quatre pattes.
L’homme avait l’air (pour changer) de très mauvaise humeur et son ton acerbe ne fit qu’accentuer le malaise du garçon. Pourquoi était il venu jusqu’à chez lui ? La famille n’avait pas été prévenue, et puis il n’y avait aucune raison particulière qui aurait pu amener Akito à leur rendre visite….A moins que…
Hiro se mordit la lèvre soudain anxieux.
Et si Akito avait eut vent de sa petit discussion avec Haru ? Et si il avait découvert que le mouton lui avait délibérément désobéi ?
Devenant soudain blanc comme un linge, Hiro mit quelques temps avant de comprendre ce que l’homme lui disait. A part se plaindre, il n’avait pas l’air particulièrement en colère.

(Il m’aurait déjà frappé si mes craintes s’avèrent exactes…)

Se détendant légèrement, il n’e été pas moins pétrifié comme à son habitude lorsqu’il se trouvait en la présence du dieu.
A la question de ce dernier, il ne répondit rien, et d’un ton neutre il répondit :

« Je suis fidele à mon Dieu »

Bien sur il avait penser à un tout autre type de réponse, mais qu’il jugea trop déplacé vu les circonstances…il ne voulait pas mourir sur la pas de la porte ! Ne souhaitant pas s’éterniser sur le sujet, il demanda un peu brusquement :

« Vous désirez entrer peut être ? »

Malheureusement pour lui, la subite pâleur d’Hiro n’avait pas échappée à Akito qui guettait le moindre signe indiquant qu’on lui mentait. Ses yeux se rétrécirent et ses lèvres se pincèrent davantage. D’une légère poussée, il s’arracha du pilier et s’approcha du jeune garçon. Lorsqu’il ne fut plus qu’à quelques centimètres à peine, il se pencha lentement vers son interlocuteur, posta son visage contre l’oreille du mouton et lui susurra d’une voix mielleuse.

A moi ? Vraiment ? On m’avait pourtant dit que tu n’avais d’yeux que pour cette mocheté de Kisa. M’aurait-on une nouvelle fois menti ?

Il s’écarta alors, saisit Hiro par le bras pour l’obliger à soutenir son regard. Il voulait sonder l’esprit de son esclave, voir jusqu’où il disait la vérité. Mais une nouvelle quinte de toux vint le prendre et l’adolescent fut obliger de chercher appui contre le mur tandis qu’il baisait les yeux vers le sol, plié en deux par la douleur et la gorge en feu. Il réussit quand même à articuler péniblement :

Qu’on m’apporte à boire et un coussin pour m’asseoir. Je vais finir par attraper encore plus mal, si je reste dans cet état ! Décidément, tous des bons à rien dans cette famille !

D’une pâleur extrême, Hiro restait planté comme un piquet n’osant bouger ne serait-ce que d’un pouce. La colère d’Akito venait à grands pas, et le mouton craignait les réactions qu’il pourrait avoir. Il ne savait que faire, et lorsque l’adolescent lui murmura quelques phrases à l’oreille, le jeune garçon ne put s’empêcher de trembler comme une feuille.
Ce n’était pourtant pas le moment de montrer sa peur, d’autant plus qu’il savait pertinemment qu' Akito avait raison.
Oui il n’avait d’yeux que pour Kisa. Seulement, ça il ne pouvait pas le comprendre. Dans une ultime tentative de rester crédible, il balbutia aussi blanc qu’un linge :

« Ce n’est pas vrai…Je..je ne la vois presque plus…de toute façon elle ne veut plus me voir…. »

Bien sur c’était totalement faux, mais Hiro ferait tout pour la protéger, même si pour cela Akito devrait le punir lui. Il baissa les yeux à terre, tétanisé. Il ne voulait pas croiser le regard acéré de son Dieu, il savait bien ce qu’il adviendrait si jamais il le regarderait:Il ne pourrait pas retenir plus longtemps ses larmes.
Le contact de son bras avec la main du jeune homme le fit frissonner d’avantage. Puis la toux d’Akito reprit, se faisain plus forte toute fois.
Hiro mit un temps avant de comprendre ce que lui demandait l’homme. Il l’observa quelques temps, avant de s’activer non sans trébucher sur une des nombreuses feuilles mortes se trouvant là.

Sans un mot il alla chercher un coussin, et demanda à une servante de préparer du thé au plus vite. Puis, il resta sans bouger dans le couloir, ne pouvant se résoudre à aller voir son maître.
Son regard se porta alors sur ses deux sœurs qui gazouillaient plus loin. Elles avaient l’air si innocentes, si pures !
Il se demandait comment elles seraient lorsqu’elles auraient atteint son age. Il était persuadé qu’elles seraient en tout cas plus courageuses qu’il ne l’avait jamais été.
Reprenant ses esprits, il se promit en silence qu’il serait courageux. Courageux pour Rina et Hinata ; puis aussi pour Kisa et ses parents.

Gardant un teint verdatre, son corps lui ne tremblait pas, tout comme sa voix lorsqu’il retourna aux cotés d’Akito.

« Votre coussin…le thé arrive, si nous avions été prévenu plus tôt de votre visite il serait déjà prêt, veuillez excusez le retard…. »

Puis il se risqua à demander :

« Akito-domo ? Pourquoi êtes venu nous rendre visite ? »

Akito se laissa tomber sur le coussin que lui tendait Hiro. Il soupira entre lassitude et énervement. Pourquoi donc lui posait-on toujours des questions stupides, le faisaient-ils donc tous exprès ? Le prenait-il pour un idiot ? ….A moins qu’il ne veuille le rendre fou ? Le jeune homme regarda distraitement le jardin en y cherchant un semblant de réponse mais il n’y trouva rien. Alors, il détourna son regard sur le garçon debout près de lui. Etait-ce une impression ou avait-il grandi ces derniers temps ? il était tellement absorbé par sa contemplation qu’il faillit ne pas entendre la question du mouton.

« Pourquoi je suis venu vous rendre visite ? » murmura-t-il pensivement.

Ses yeux noirs devinrent vagues l’espace d’une seconde avant de reprendre de leur éclat.

« Je remplis mon rôle de chef de famille. As-tu quelque chose contre cela ? »

C’était bien plus qu’une simple question et davantage une sorte de provocation. A cet instant, une servante arriva avec le thé et servit son maître. Puis elle regarda vite fait Hiro avant de reporter ses yeux sur son dieu en quête de la tenue à suivre. Ce dernier la balaya de la main et la femme disparut aussitôt sans demander son reste.

« Alors…dis-moi donc où sont tes petites sœurs, Hiro ? »

Hiro prit un air buté. Il avait l’impression que même lorsqu’il faisait des efforts en se montrant poli, Akito mettait toujours un point d’honneur à se montrer des plus méprisants.
Le jeune garçon renifla visiblement irrité. Pourtant, il ne dit mot, ne préférant pas accroître la mauvaise humeur de l’adolescent, déjà si grognon.
De plus, Akito demeurait son invité (en plus d’être son chef de famille !) alors autant faire profil bas !
Le gamin restait debout, l’air un peu perdu. Il ne s’était pas préparé à une visite de sa part, et Hiro détestait être prit au dépourvu.
Si le Dieu l’observait, il en était de même de son côté. De temps à autre il jetait des coups d’œil tandis qu’Akito buvait son thé.
Le garçon en était comme fasciné. Il se demandait bien comment un être aussi faible et chétif pouvait leur inspirer autant de respect et de crainte à eux les douze !
Hiro s’empressa de détourner son regard lorsque le jeune homme lui adressa la parole.

« Non bien sur…c’est toujours une grande joie de vous accueillir ici….juste que en règle générale vous prévenez à l’avance…alors…alors je pensais que quelque chose de grave s’était produit. »

Puis Akito demanda à voir Rina et Hinata. Enfin, il demandait juste ou elles se trouvaient, mais Hiro supposait qu’il ne se contenterait pas d’une réponse.
Il ne répondit tout d’abord rien, se contenant de regarder son chef d’un regard soupçonneux.

« Elles sont à l’intérieur….et elles y resteront. »

Son regard était aussi menaçant que celui d’une louve souhaitant protéger son petit, mais l’on sentait une certaine peur, la peur de mettre en danger ses sœurs.
Il ne voulait pas que l’homme s’approche de ses cadettes, il n’avait nullement confiance en lui !

Akito croisa malheureusement le regard menaçant d’Hiro. A cet instant, les choses allèrent très vite ! Extrêmement furieux qu’on lui tienne à nouveau tête, le chef de famille bondit sur ses pieds et saisit le garçon à la gorge. Lui qui l’instant d’avant paraissait si faible et mal en point, il était à présent en pleine possession de ses moyens et déployait une force quasi surhumaine pour quelqu’un d’aussi chétif ! Les yeux plissés par la contrariété et les lèvres pincées, Akito se pencha vers sa victime et lui demanda un peu agacé :

« Comment ça ? Elles y resteront ! Me donnerais-tu un ordre, microbe ? Mais pour qui te prends-tu ? Pour le chef de famille ? »

A l’idée d’imaginer l’avorton à sa place, l’adolescent sentit a colère grandir et ses doigts maigres et nerveux se resserrèrent autour du cou du garçonnet. Il jubilait de le savoir à sa merci et comptait lui faire passer l’envie de se rebeller.

« Je vais t’apprendre le respect ! Et après ça, j’irai saluer tes petites soeurs ! »

Et il éclata d’un rire malsain.

Hiro n'avait certes pas envisagé une telle réaction! Bon, peut être y était il allé un peu fort, mais il n'avait pas non plus manqué de respect envers Akito! Ou en tout cas il le pensait.

Mais si Akito était hors de lui, le jeune mouton lui n'en était pas loin. Il n'avait hélas pas la même force physique que son chef de famille, et ne put donc qu'agiter ses bras dans une vaine tentative de se defaire de l'emprise du garçon.
Devenant rouge comme une tomate, à la fois de colère et part manque d'oxigène. Il n'entendait qu'à peine les paroles de son Dieu, et dans un gemissement étouffé il enfonça ses ongles dans la peau d'Akito pour le forçer à le laisser partir.

Tandis que l'adolescent riait aux éclats, Hiro lui sentait sa vue se brouiller. Il avait besoin d'air et très vite avant de tomber dans les vappes!

Dans une dernière tentative de se sauver, il donna un coup de pied au hasard. Le hasard se trouvait être le tibia d'Akito.

Akito était au paroxysme de la jubilation et les malheureuses tentatives d’Hiro pour se dégager n’y changer rien. Il était enfin le maître, le dieu respecté et craint de tous ! Mais alors qu’il savourait cet instant de plénitude, Akito ressentit alors une violente douleur à la jambe. Il poussa un grognement mécontent, baissa furtivement les yeux pour voir ce qui se passait et releva finalement la tête vers le visage cramoisi du mouton. Sans un mot, il projeta le garçon de toutes se forces contre le pilier de la véranda. Il ne comprenait pas que même ainsi, le gamin continuait à le défier. Il s’avança lentement vers la forme affalée par terre et avant que Hiro n’est repris complètement ses esprits, il lui administra un violent coup de pied dans l’estomac.

Voilà tout ce que tu mérites ! Espèce de déchet !

Puis il esquissa un sourire satisfait et se dirigea vers la porte d’entrée du pavillon. Il s’arrêta un instant avant de franchir le seuil et ajouta.

Bien à présent, je vais aller saluer tes soeurs et si par malheur, tu essayes encore de m’en empêcher, tu seras personnellement responsable de ce qui pourrait leur arriver !

Et il entra en ricanant.

Après avoir reçus un coup de fil de Satsuki, Ritsu pris son manteau et parti chez elle. Le singe marchait à travers la demeure, tout heureux car pour UNE fois il ne lui était rien arriver. Arrivé à quelque mètre de chez Satsuki, le singe aperçu Hiro en train de s’élever dans les air, tel une âme qui rejoint Bouda. C’est alors que Ritsu couru vers « l’âme » de Hiro pour essayer de l’attraper, en criant :

« Ô Dieu Bouda, je vous implore de laisser Hiro vivre !!!!! Si vous voulais prendre quelqu’un, prenais moi à sa place !!!!!! »

Mais avec sa maladresse habituelle, Ritsu se prit les pieds dans son kimono et trébucha. Il se rattrapa en accrochant le kimono d’Akito et tomba sur ses pieds. Après cet affront, le jeune homme pris avec vigueur le col d’Akito et lui lâcha dans les oreilles :

« Je suiiiis dddddddddddddddéééééééééééésssssssssssssssoooooooooooooollllllllllllllléééééééééééééé »

Puis Ritsu commença à secouer Akito dans tous les sens en répétant cette même phrase. Après cette énorme bêtise il en avait oublié Hiro, qui agonisé ?

Dans un grand fracas, Hiro atterrit sur le sol dans un gémissement bref et étouffé. Il avait prit de plein fouet le grand pilier de la véranda, et avait au passage briser un des pots de fleurs des plu appréciées de sa mère. Il essaya de se relever, mais trouvant pas la force, il se contenta de retomber lourdement sur le sol.
Akito en profita pour lui asséner un grand coup de pieds dans le ventre, ce qui lui arracha un cri déchirant.
Le souffle court, son visage était inondé de larmes brûlantes, qu’il tentait en vain de dissimuler. Il fallait vite qu’il se lève, qu’il vérifie que ce « monstre » ne touche pas à ses chères sœurs !
Il ne bougea plus pendant un instant, attendant que son chef de famille s’éloigne légèrement pour pouvoir se relever. … Si il le pouvait !
Avec précaution, il se redressa lentement s’essuyant un filet de sang qui s’échappait de sa bouche. A part ça, il avait l’air en un seul morceau, même si une légère entaille se dessinait sur sa joue : sûrement un morceau du pot de fleurs qui devait en être l’origine!
Il s’essuya rageusement les yeux s’apprêtant à emboîter le pas d’Akito lorsqu’une voix familière se fit entendre.

*Ritsu-san !* Pensa t il légèrement rassuré.

Akito ne recommencerait pas à le frapper en sa présence ! Enfin, Hiro l’espérait très fort ! Boitant un peu, puis tremblant de la tête aux pieds il s’avança d’un pas avant de déclarer, d’une voix bien trop faible à son goût :

« Tout va bien Ritsu..je…je vais bien. »

Pour une fois qu’il était content de voir cet espèce d’abruti ! D’ailleurs, la maladresse de Ritsu était toujours d’actualité, car dans un moment d’inattention le jeune homme trébucha sur son dieu. Aïe Aïe Aïe ! Si Akito s’en prenait également à lui, serait il seulement capable d’aller le défendre ?

Akito s’apprêtait à entrer lorsqu’un cri suivi d’une collision se fit entendre. Le jeune homme se raidit tandis qu’il baissait lentement les yeux vers ses pieds. Là, il prit la mesure du désastre. En tombant, Ritsu avait déchiré un pan du kimono du chef de famille. Mais ce n’était pas tant le vêtement abîme qui répugnait Akito que le singe lui-même !
D’un geste brusque, l’adolescent se dégagea de l’étreinte de Ritsu et recula vivement de quelques pas. Dans la foulée, il porta à sa bouche la manche de son kimono comme pour se protéger d’une contamination possible. Ses yeux flamboyaient toujours de colère mais aussi de dégout.

Comment…comment oses-tu me toucher !

Le ton était calme mais on sentait qu’au moindre faux pas du jeune homme, tout exploserait. Mais Akito restait là, les yeux braqués sur le singe, sans bouger d’un centimètre.

Comment oses-tu salir ton dieu ? Tu n’es vraiment qu’une vermine répugnante !

Puis il se rappela vaguement la présence d’Hiro et tourna vers le garçon un regard méprisant.

Vous faites une belle paire de détritus dégoûtants !

Reprit-il avec un sourire inquiétant. Et il éclata d’un petit rire sadique.

Ritsu recula de quelque pas, effrayé par le chef de famille. Encore des bêtises ! A croire que Bouddha lui en voulait personnellement ! Il s’en voulait déjà terriblement d’avoir offensé Akito, et en prime il se mettait le ciel à dos !
Ne sachant comment se faire pardonner, il recula davantage et trébucha sur quelque de dur, très dur. Déséquilibré le singe tomba en arrière et tomba sur les fesses. Un peut sonné, il secoua la tête. Puis regarda sur quoi il était tombé…Une jambe ! Mais a qui appartenait-elle ? Le jeune Soma remonta lentement jusqu’au visage de la personne. Hiro, il était tombé sur le pauvre mouton. Pris de panique il se releva douloureusement et s’excusa, quand quelque chose lui semblait changé chez Hiro… DU SANG ! Le gamin saignait ! L’émotion était trop forte. A cause de lui Hiro allait mourir ! Il ne put supporté cette idée et tomba sur le sol dans un « pfiouff » silencieux.

Hiro paraissait un peu sonné, ce qui expliquait son manque de vitalité pendant quelques minutes. Il ne dit donc rien lorsqu’Akito s’emporta contre le pauvre Ritsu, tout comme lorsque ce dernier poussa un cri d’horreur avant de s’évanouir à ses pieds.

Le jeune garçon se tourna alors vers son chef de famille avant de décréter d’une voix éteinte.

« Il s’est évanoui. Je suppose que vous devez être content de vous… »

Et sans un regard pour ce qui lui servait de Dieu, il se pencha en direction du corps du singe avant d’essayer de le soulever. Il n’allait tout de même pas le laisser dans cet état, à savoir trainer sa tête dans la terre du pot de fleur par la faute d’Akito !

Seulement Ritsu était tout sauf léger, et ce fut avec une certaine difficulté que le mouton réussit à le tirer un peu plus loin. Sans croiser le regard de son maître, il demanda les yeux rivés au sol :

« Pourriez vous m’aider Soma-domo ? Je n’y arriverais pas tout seul. »

Narrateur:

A cet instant, une violente secousse fit trembler le manoir jusque dans ses plus profondes fondations. On entendit le bois des pavillons craquer sous la pression et un grand chêne se déracina et s’abattit au beau milieu du bassin japonais ! Des servantes paniquées sortirent et se mirent à crier d’effroi !

Mais Akito ne semblait pas vouloir bouger le petit doigt. D’ailleurs, il s’apprêtait à déverser sa colère sur le mouton lorsqu’une drôle de secousse le précipita à quatre pattes sur le plancher du pavillon. Il ne fallut pas très longtemps à l’adolescent pour comprendre de quoi il en retournait ! Il était comme pétrifié par le danger. Il restait là, les yeux exorbités par la peur et tremblant de tout son corps. Et lorsqu’enfin, il réussit à articuler quleque chose, on entendit ceci :

« Je veux pas mourir ! »

C’était comme un murmure. Mais ensuite, Akito fut saisi d’un accès de folie furieuse à moins qu’il ne cèda à la panique. Il se précipita sur Hiro, l’attrapa par les épaules et le secoua dans tous les sens en criant :

« JE VEUX PAS MOURIR ! TU ENTENDS! JE SUIS TROP JEUNE POUR FINIR COMME CA! CE N'EST PAS JUSTE!»

Lorsque le tremblement de terre secoua toute la ville, Hiro tomba en avant, s’étalant de tout son long sur le corps de Ritsu.
Le mouton ne savait pas quoi faire, et se contenta d’observer d’un air atterré la scène qui se déroulait devant lui : un arbre alla choir sur le sol, et des servantes terrifiées désertaient la maison en hurlant.
Akito vint alors le secouer apparemment aussi effrayé que la plupart des femmes qui courraient en tout sens.

Hiro essaya de se détacher du jeune homme qui hurlait avec force.

« Mais lâchez moi !!! »

Puis il pensa avec horreur à une chose : ses sœurs !! Elles étaient à l’intérieur, et surement seules !
Comme pour confirmer ses craintes, la servante avec qui il avait laissé les jumelles passait en trombe devant lui tant bien que mal.
Il se releva d’un bond et repoussa son maître avant de s’engouffrer dans la maison en se raccrochant aux murs.

« Oh non !!! »

Ses deux sœurs étaient dans leurs berceaux et hurlaient de tous leurs poumons. Comment faire pour les transporter, il ne peut pas les prendre dans ses bras ? Il resta quelques instants sans rien faire les larmes lui montant aux yeux. Puis rageur, il retourna auprès d’Akito qui était à côté de Ritsu.

« Akito !! Je vous en supplie venez m’aider à prendre mes sœurs !!! Je ne peux pas les laisser !!! Je vous en prie !! il faut les sauver !!! »

Mais Akito se contentait de le regarder sans vraiment le voir. Les yeux exorbités par la peur, le chef de famille faisait presque pitié à voir. Point d’arrogance, seulement une personne terrifiée à l’idée que sa vie puisse finir à cet instant. Sans savoir pourquoi, l’adolescent baissa les yeux vers le corps toujours inerte de Ritsu et se surprit à vouloir échanger leur position. Mais les hurlements de Hiro le tirèrent de sa contemplation. Il leva un regard vide sur le mouton.

« Sauver qui ? »

Demanda-t-il sans vraiment comprendre. Puis il suivit des yeux le bras du gamin qui tendait vers les deux petits berceaux. D’un pas mal assuré, Akito s’en approcha et resta un instant devant les petites filles qui vagissaient à pleins poumons. Alors, une réplique se fit sentir et une poutre s’écroula du plafond à quelques centimètres à peine des bébés.

Instinctivement, Akito recula pour se protéger, se prit les pieds dans son kimono qui traînait par terre et tomba en arrière sur le sol. Puis, il se tourna vers Hiro.

« Sors moi de cet enfer ! »


[HJ: désolé pour le délai!]

[pas grave ^_^]

Lorsqu’une poutre alla s’écraser non loin des berceaux, Hiro hurla une nouvelle fois en direction d’Akito. Il s’accrochait d’ailleurs désespérément au Kimono de ce dernier, des larmes brûlantes roulant le long de ses joues.

« Je vous en supplie !! Akito-domo !!…Maitre !…ne laissez pas Hinata et Rina ici !….je…vous…supplie..je ! »

Le maudit n’arrivait plus à formuler une phrase sensée tant il était affolé, ce qui était d’ailleurs également le cas de son chef de famille, qui lui demandait à présent de le sortir de la maison. D’un mouvement rageur, le garçon repoussa l’homme vaguement dégoûté. Comment pouvait on être aussi lâche !

« Je ne vous aiderez pas ! Restez ici si vous voulez et CREVEZ !! Mais moi je ne resterais pas là !! »

Puis s’emparant d’un drap posé un peu plus loin, et évitant les débris qui tombaient à présent en rafale sur les deux personnes, il enroula s a première sœur, la transportant à bout de bras avant de la poser dans le berceau. Puis il répéta l’opération avec Hinata, et tout en sortant de la maison en courant, il eut une pensée pour Akito se trouvant toujours à l’intérieur. Et Ritsu. Comment allait il pouvoir sauver son ami !
Même Aktio , cela le rendait malade de le laisser se faire tuer !

Toujours sous le choc de la catastrophe, Akito regarda Hiro tenter de sauver ses petites sœurs d’un air absent. Il restait là, assis au milieu des décombres tandis que le ciel semblait vouloir s’écrouler sur sa tête. Les dernières paroles pourtant irrévérencieuses du mouton de l’atteignirent même pas ! Akito était dans son monde…loin, très loin de la réalité ! Il s’imaginait que les douze allaient venir le sauver. Après tout, n’était-il pas leur dieu !

Mais les faits étaient tout autres. A présent le pavillon menaçait de s’effondrer à chaque instant et d’autres répliques du séisme étaient encore possibles. Dans le manoir, certains serviteurs s’étaient repris et couraient affolés à la recherche de leur maître. D’ailleurs ce dernier semblait prendre enfin conscience de la gravité de la situation.

Lentement, il se releva et tenta de sortir des gravas qui encombraient sa route. Mais alors qu’il était sur le point d’être hors de danger, un pan de son kimono se coinça entre eux débris. Akito se mit à tirer comme il put sur le tissu mais celui-ci ne semblait pas vouloir céder. Il allait donner l’ordre à Hiro de l’aider lorsqu’un sinistre craquement retentit suivi presque aussitôt par une pluie des tuiles. Le toit venait de céder et le chef du clan Soma le reçut de plein fouet sur la tête.

Alertés par le vacarme, trois hommes et une femme accoururent. Il déblayèrent les détritus et sortirent un Akito ensanglanté des ruines. Ils essayèrent en vain de le ranimer mais le malheureux avait sombré dans un profond coma !

Hiro n’en revenait pas. Il ne comprenait toujours pas ce qui leur arrivait, le séisme, les cris, tout c’était succédé à une vitesse folle !
Enfin sorti de la maison, il avait déposée ses sœurs dans un endroit qu’il estimait sur avant de retourner en direction du pavillon, courant à toutes jambes.
Puis il tira le corps de Ritsu qui miraculeusement n’avait pas été recouvert de débris et l’attira dans la rue. Quelques passants virent qu’il était en difficulté puis vinrent prendre soin de l’autre maudit.

Puis le mouton chercha des yeux Akito. Il était resté à l’intérieur ? Mais pourquoi n’était pas sorti ?
Puis il le vit enfin, qui essayait tant bien que mal de sortir de la demeure.
Le garçon se mordit la lèvre inférieur, lorsque la toiture s’écroula dans la fracas le plus total, recouvrant le jeune homme d’un millier de gravas.

« Ahh ! »

Il ne bougea cependant pas, et observa d’un regard vagues quelques hommes et femme essayer de ranimer le Dieu. Etait-ce ainsi que le grand Akito devait disparaître ?