Tremblement de terre ( élèves et profs sans topic en cours!)

Dans un mois devait avoir lieu la journée « portes ouvertes » du lycée ! Cet évènement unique dans l’année donné lieux à d’intenses préparatifs de la part des élèves et les diverses sections se livraient une concurrence sévère pour savoir qui aurait la meilleure idée d’attraction !

Afin d’éviter des débordements même si ceux-ci ne manqueraient pas, le directeur avait convoqué la totalité des élèves dans le gymnase afin de leur exposer les mesures qui entreront en vigueur à l’occasion de cet évènement. Il s’en suivit un interminable discours qui ne manqua pas d’endormir une bonne partie de l’assemblée.

Le directeur allait aborder une partie primordiale de sa belle tirade lorsque, soudainement, le sol se mit à bouger de plus en plus fort ! Le pied de micro et les enceintes vacillèrent quelques instants avant de s’écraser dans un bruit assourdissant. Certains élèves perdirent l’équilibre et s’étalèrent par terre tandis que d’autres, paniqués, se mettaient à crier et à gesticuler dans tous les sens.

Ils étaient en présence d’un tremblement de terre d’une rare violence ! La secousse dura quelques minutes. Des secondes durant lesquelles, une partie du toit s’effondra dans un vacarme sinistre bloquant au passage les sorties de secours ! Un nuage de poussière envahit alors le gymnase manquant d’asphyxier les élèves et professeurs présents.

La journée « portes ouvertes » ! Cette journée, elle l’attendait depuis longtemps. Rien que dit penser Otaki en était toute existé, c’est le jour de l’année qu’elle préféré ! La lycéenne se souvenait de celle de l’année dernière comme si c’était hier.

Installé sur un chaise, pas très confortable, elle essayait de rester éveillé pour écouter le discours. Mais le sommeil pris le dessus et Otaki s’endormie. Après quelque minutes, un bruit assourdissant la réveilla sur le coup, le sol tremblait comme jamais ! Bien que se soit assez fréquent, elle ne put s’empêcher de pousser des cries d’angoisse. Une partie du toit s’effondra, près d’elle. Ses yeux s’écarquillèrent, paniquer comme jamais, et asphyxié par la poussière, Otaki se laissa tombait sur le sol de gymnase, en larmes et les lèvre tremblante. Elle était pétrifiée, Le tremblement était si violent ! Alors que normalement, elle s’accrocher au mur en attendant qu’il passe et s’était bon. Mais là, la pauvres jeune fille était tellement terrifiée, qu’elle n’arrivait plus à dire un mots, ni à bouger un pouce !

Raya était arrivée avec une heure de retard à la journée porte ouverte, comme il se doit pour une femme distinguée qui veut faire sentir qu’elle ne vient que parce qu’elle y est obligée.
A peine arrivée dans le gymnase, elle avait regretté d’être venue. Cet endroit répugnant sentait la sueur et le plastique, et la foule d’élève qui s’y pressaient comme des sardines au citron ne faisaient rien pour rendre le gymnase plus accueillant. Non mais vraiment, la faire venir dans un lieu pareil, quel culot !
Ayant déjà manqué une bonne moitié du discours du directeur, Raya ne prit pas la peine de suivre la suite. Elle resta dans un coin du gymnase, à côté de la porte de sortie en fait, et fumait distraitement en pensant à la réception à laquelle elle était conviée le soir même. Oui, oui, elle savait qu’elle était censée se faire oublier des soirées mondaines pendant un moment, mais là elle saturait, elle n’en pouvait plus ! Juste une soirée, ça ne pouvait pas lui faire de mal ! Elle en avait trop besoin, avec les rustres qu’elle côtoyait quotidiennement depuis qu’elle était prof dans ce lycée minable… A cette pensée, la belle femme jeta un œil noir au directeur qui continuait de parler pendant que ses chers imbéciles d’élèves dormaient paisiblement.
Un des enseignants lui fit à ce moment là une grimace de reproche significative. Haussant un sourcil, Raya jeta tout de même sa cigarette, puis rentra de mauvaise grâce à l’intérieur pour aller se poster à côté des profs, les bras croisés, l’esprit ailleurs (la robe dorée Chanel ou la rouge d’Ayamé Soma?...).
Soudain, une violente secousse lui fit reprendre brutalement ses esprits. Le sol tremblait ! Manquant de tomber, la jeune femme se raccrocha à ce qui lui tomba sous la main, à savoir le cou de l’un des enseignants. Un chaos indescriptible s’installait. Un séisme !!! Le micro et les enceintes tombèrent et se cassèrent dans un fracas épouvantable, tout près d’elle ; les élèves couraient dans tous les sens, les enseignants ne valaient guère mieux, le directeur tentait désespérément de se raccrocher à l’estrade tandis qu’un grondement venu des profondeurs résonnait sourdement au milieu des cris de la foule affolée.
Effrayée, la première pensée de Raya fut pour la fuite, comme toutes les personnes présentes dans le gymnase. Elle commença à courir, mais à peine quelques mètres plus loin, sa cheville se tordit violemment lorsqu’un de ses talons aiguilles se coinça dans une irrégularité du sol. Raya tomba à terre avec un court cri.

Maudit tremblement de terre, je voulais mettre ces chaussures ce soir ! souffla-t-elle rageusement, les larmes aux yeux.

La souffrance était insupportable, pour elle qui n’y était pas habituée. Rageuse, les dents serrées par la fierté, elle tenta de se relever, et poussa un feulement de colère quand elle n’y parvint pas. Mais pourquoi personne ne venait-il donc l’aider ?

HE !!! cria-t-elle dans le vacarme chaotique du gymnase. Qu’est-ce que vous attendez pour m’aider ?!? Je me suis tordu la cheville, et peut être ne pourrais-je plus jamais porter de talons !!! Je suis gravement blessée, vous m’entendez ? VOUS M’ENTENDEZ ???

Mais la jeune femme avait beau s’égosiller, personne ne l’entendait au milieu de ce désordre. Sa fureur exacerbée par la douleur qu’elle ressentait, elle reprenait son souffle pour hurler des invectives aux crétins qui courraient de partout sans même lui porter secours quand un autre événement lui coupa la respiration. Une partie du toit se détacha dans un craquement sonore et insupportable.
Horrifiée, Raya se rendit compte qu’une énorme poutre lui tombait dessus. Et elle ne pouvait pas bouger !...

Heureusement pour elle, Hika se trouvait être juste à côté, et avant qu’elle ne se fasse écrasée par un morceau de toit, il l’a tira en arrière manquant de lui arracher le bras.
Pas de chance pour ses chaussures, le jeune homme n’eut pas le reflexe de les ramasser.

Des fines perles de sueur constellant son visage, il demanda la mine grave :

« Vous allez bien Ayonuka-sensei ?! »

Lorsque le tremblement de terre s’était déclenché, le terminale avait eut pour reflexe de vérifier que personne ne se blesse.
Il cherchait à présent des yeux ses deux amis : Soren et Takeshi. Ou étaient ils passé ? Il s’en voudrait tout sa vie si il venait à les perdre ici !

Les ayant quitté quelques minutes pour aller voir un stand particulièrement intéressant, et voilà que dans le tumulte général, il lui était alors impossible de retrouver les deux garçons.

L’air inquiet, il s’adressa à une jeune fille (otaki) qui se trouvait près d’eux :

« Pourrais tu veiller sur Ayonuka-sensei le temps que je revienne ? »

Puis sans attendre la réponse de la seconde, il détala en quatrième vitesse hurlant sur sin passage :

« Soreeenn !! Takessshiii !! »

Soren, adossé à un mur, n’avait bien entendu rien suivi du tout du discours du directeur. De toute façon, s’il était venu à la journée « portes ouvertes », c’était pour voir Hikaru et Takeshi, pas pour écouter un vieux grigou !
Les mains dans les poches, le pied contre le mur et la tête dans les nuages, le jeune homme cherchait vaguement du regard ses deux acolytes, sans trop se rendre compte qu’il regardait la même partie du gymnase depuis bien 10 minutes maintenant.
Le jeune homme aurait tout aussi bien pu s’endormir debout, si un événement n’était pas venu bouleverser ses rêveries habituelles.
Le sol se mit tout d’un coup à trembler, trembler, trembler, avec un grondement sourd et terrifiant !Soren perdit l’équilibre et s’étala par terre comme une crêpe, sans réaliser ce qui venait de se passer.

Il est où, le troupeau d’éléphants ? se demanda-t-il à haute voix, perplexe (il fallait avouer qu’il n’était pas très loin de la vérité : cette image correspondait à peu près à la situation quand les personnes présentes commencèrent à courir de partout).

Constatant avec une surprise relative qu’aucun pachyderme n’avait réussi à pénétrer dans un lycée japonais, il en conclut qu’ils étaient seulement victimes d’un séisme ( ce que le commun des mortels aurait mis à peu près 2 secondes à comprendre).
En tentant maladroitement de se relever, il crut entendre Hikaru qui criait son nom. Cherchant son ami au milieu de la foule paniquée, il finit par l’apercevoir, entre sa prof de français et une petite fille.

Hikaaaaaaaaaa ! Je suis lààààààààààààààà !

Alors qu’il courait dans sa direction, en se disant que finalement le tremblement de terre aurait eu l’avantage de faire taire le dirlo et de lui faire retrouver son ami, Soren reçut une brique venant du toit (qui tombait en morceaux) sur la tête.
Assommé pour le compte, le pauvre garçon s’étala pour la deuxième fois sur le sol, une jolie bosse violette de la taille d’un œuf éclosant sur son front.

Taki s'était éloigné de son stand pour aller observer les préparatifs des autres élèves. Il était anxieux, et voulait surtout bien faire. C'était étrange, mais ils voulaient que ses amis , Hika et Soren, soient contents de lui. Il tenait beaucoup à eux, et il avait réussi à se confier à Hika, chose qu'il n'avait jamais faite jusqu'alors. Et il devait bien avouer que cette nouvelle intimité avec quelqu'un l'avait beaucoup perturbé. Parce qu'il ressentait un profond attachement pour Hikaru. Et Taki ne savait plus où il en était. Etait-ce de l'amour qu'il ressentait pour lui? Et s'il en parlait à Soren? Après tout, Soren était comme son meilleur ami. Il s'était tout de suite sent proche de lui. Comprendrait-il son orientation sexuelle? Serait-il à même de le conseiller? De le rassurer?

Le blond craignait vraiment être rejetté par Soren, s'il n'acceptait pas son homosexualité, et par Hika si jamais Soren allait cracher sur son dos. Et il se retrouverait encore seul. Encore plus qu'avant. Définitivement seul.... Et cette simple idée le pétrifia. Alors il prit la décision de ne rien dire et de garder ses sentiments pour lui. Comme ça personne ne saurait, et même s'il souffrait encore de ne pas être aimé, au moins il garderait ses amis auprès de lui.

Il en était là de ses considérations quand le tremblement de terre eut lieu. Surpris et effrayé, il fut violemment ejecté contre un stand, avant de se cogner contre un mur. Et il se blessa à l'arcade sourcilière qui saigna légèrement et il ressentait une douleur vive au bras qui le faisait grimaçer. Et il avait peur. Car ses premières pensées allaient vers Hikaru et Soren. Alors quand le tremblement cessa, il releva vivement la tête, apeuré, cherchant du regard ses amis. Et il entendait l'appel d'Hika. Ni une ni deux, il se releva, tremblant, tentant de ne pas regarder les gens blessés ou peut être pire autour de lui, et rejoignit son ami, les larmes aux yeux.

" Hika.... Hika... tu n'as rien hein? " lui demanda-t-il en le rejoignant, tentant de voir si son ami allait bien alors qu'il entendait la voix de Soren qui appelait leur ami. Taki se tourna vers lui et fut paniqué et apeuré par la scène qui se déroula sous ses yeux. Son ami venait de se faire assomer par une brique du mur.

" Soren!!!!! "

Après avoir laissé Raya bien à l’abri avec une jeune seconde, le garçon courrait à perdre haleine, bousculant violemment les gens courant dans le sens opposé. Il aperçu en premier lieu Soren qui lui indiquait par de grands gestes sa présence. Hikaru fut légèrement rassuré. Au moins, son ami n’était pas blessé ! A peine pensait il ces mots qu’une immense brique alla s’écraser sur le front de son camarade.
Hika laissa échappé un juron, et se dépêcha de rejoindre Soren. Il allait être écrasé par la foule d’élèves si il ne le mettait pas à l’abri !
Hurlant des bribes de phrases incompressibilités, il garçon essayait de se frayer un chemin. Il tomba alors sur Takeshi qui la mine décomposée lui demanda si il allait bien.
Le jeune garçon se tourna vers le blond, rassuré :

« Takeshi ! Je t’ai enfin trouvé !!! Ca me rassure, j’avais trop peur qu’il te soit arrivé quelque chose !! Vite, moi ça va, mais Soren lui…. »

Mais apparemment le garçon l’avait déjà remarqué car il hurlait le nom du garçon. Agrippant son ami par le bras pour éviter de se retrouver séparé par la foule, il finit par arriver au niveau du blessé.

« Soren !! »

Puis il fallut quelques secondes encore au terminal pour prendre une décision. Il s’adressa à Takeshi d’une voix précipitée :

« Vite ! Là bas, j’ai laissé Ayonuka sensei dans un endroit ou l’on ne risque pas de se faire assommer ! Aide moi a le transporter jusqu’à la bas !! …les secousses se sont arrêtées, mais elles risquent de reprendre ! »

Puis il s’empara des bras de Soren toujours inanimé et tenta de le tirer en arrière. Il n’avait jamais eut aussi peur de toute sa vie.

Le coeur de Takeshi battait vraiment fort. Il était rassuré qu'Hika ne soit pas blessé. Il aurait été encore plus inquiet et complètement démuni. Il ne pouvait pas le nier, son ami était bien plus fort que lui. Heureusement qu'il était auprès de lui pour l'aider à traverser les épreuves qu'il rencontrait. Et le blond se sentait d'ailleurs parfois égoïste. Hikaru avait lui aussi des soucis qui lui faisaient de la peine, notament sa soeur qui refusait de lui parler... Si elle pouvait comprendre à quel point son frère était formdable... Taki était sûr que son ami n'en serait que plus heureux. Et comme toujours, bien avant de penser à lui-même, il pensait d'abord aux autres. Si Hikaru était heureux, alors il l'était. Même si ses sentiments commençaient à changer, il s'en moquait. Il n'avait pas à le savoir en fin de compte, et il n'avait pas à l'aimer. Tant qu'il était heureux, alors Takeshi le serait aussi.

Tout comme Soren. Son ami. Son meilleur ami même. S'il était triste, Takeshi se sentait déprimé, mais dès que le garçon souriait et riait, le blond réussissait à sourire également, même si rire était encore trop peu naturel pour lui pour y arriver.

Voilà pourquoi il avait peur en cet instant. Hikaru n'avait rien. Et il s'était même inquiété de lui. Le soulagement qu'il avait ressenti en entendant son ami lui dire à quel point il était rassuré qu'il n'ait rien l'avait affolé. Il s'en était sentit tout troublé et avait même rougi. Mais fort heureusement, Hika ne put s'en rendre compte. Soren, qui n'était que passablement blessé, venait de se faire assommer. Et ses sentiments, ses doutes s'envolèrent en voyant son meilleur ami s'écrouler. D'abord pétrifié, ne sachant que faire , il se laissa entraîner et attrapa les jambes de Soren pour aider son ami à l'emmener plus loin, à l'abri. Et délicatement, ils déposèrent le corps inanimé de leur ami sur le sol. Paniqué, il avisa ce qu'il y avait autour d'eux, et attrapa un sac à dos duquel dépassait une bouteille d'eau. L'attrapant, il mouilla son mouchoir qu'il sortit de sa poche et le déposa sur le front du garçon, les mains tremblantes tellement ce tremblement de terre lui avait fait peur. Et il ne se préoccupa pas de lui-même alors que du sang coulait de son arcade sourcilière et que son épaule lui était douloureuse. Non. Il releva ses yeux paniqué vers Hikaru pour s'assurer une nouvelle fois qu'il n'avait rien.

" Je... t'es sûr... tu... t'es pas fait mal? " demanda-t-il, craignant de voir Hika s'écrouler alors qu'il espérait que Soren revienne à lui rapidement.

Hikaru avait tellement eut peur pour Soren, qu’il n’avait pas remarqué que Takeshi avait été lui aussi blessé ! Lorsque les deux adolescents avaient tirés à l’écart leur camarade, Hika se laissa choir sur le sol, reprenant des forces. Il jeta un coup d’œil à raya et Otaki pour vérifier qu’il ne leur été rien arrivé. Lorsqu’il reposa son regard sur son ami, ce dernier entreprenait de rafraichir Soren et de laver sa plaie.
Hika aperçu alors sa blessure à sa tempe.

« Mais…Tu es blessé Takeshi !! Et je suis le seul à ne rien avoir et je te laisse tout faire ! Non, repose toi je vais soigner vos blessures ! Enfin…je vais essayer ! »

Et sans attendre la réponse de son ami, il s’accroupit près de lui et s’empara du mouchoir qu’il tenait à la main. Puis il demanda la mine anxieuse :

« Ca ne te fais pas trop mal ? Ca n’a pas l’air très grave mais chuis pas non plus expert sur ce sujet. En tout cas ce que je suis sur c’est qu’il faut désinfecter ! Sinon ca risque de s’infecter…. »

Il hésita à demander à Ayonuka-sensei si elle n’avait pas de l’alcool sur elle, mais se ravisa. De plus, la jeune femme semblait effrayé et particulièrement embêtée d’avoir pu perdre une de ses chaussures.

« Bon…on en a pas ici, l’eau suffira…enfin je crois. »

Puis il tamponna légèrement l’arcade sourcilière de son camarade pour y enlever toute trace de sang. Une fois terminé, il se pencha vers Soren, toujours inanimé.
Il ne semblait pas en danger, peut être allait il se réveiller d’un instant à l’autre ! N’empêche qu’Hika se faisait du soucis pour lui.

« Tu crois que c’est juste le choc ? » demanda il a Takeshi.

Raya avait du mal à se remettre de son état de choc. Elle mit un moment à réaliser qu’Hikaru lui avait sauvé la vie. Catastrophée, elle resta un moment la bouche ouverte, les yeux fixés sur l’endroit où elle se tenait quelques secondes plus tôt, à présent couvert de gravats.

Mon Dieu, chuchota-t-elle.

Puis elle se tourna vers Hikaru, sa stupeur se muant soudain en colère.

Mes chaussures, s’étrangla-t-elle, elles sont fichues ! Espèce d’idiot, regardez ce que vous avez fait !...

La jeune femme se rendit alors compte qu’un énorme bleu s’étalait sur son bras, à l’endroit où le jeune homme l’avait saisie pour la tirer d’une mort certaine.

VOUS M’AVEZ DEFIGUREE !!! PETIT CRETIN, A CAUSE DE VOUS MA SOIREE EST FICHUE !!!

Folle de rage, elle suivit en boitillant son « élève préféré » qui courrait vers le centre du gymnase. Telle une furie assoiffée de vengeance, elle le talonnait du plus près qu’elle pouvait en déversant sur le pauvre garçon un flot d’insultes et de menaces.

Imbécile, demeuré, on voit bien que vous n’avez aucun sens des valeurs ! Je me demande bien qui a pu vous élevé ainsi, espèce de petit goujat, malotru, stupide garçon ! Par votre faute, non seulement mes chaussures préférées sont enterrées sous le toit de ce gymnase pourri, mais en plus vous m’avez blessée au bras ! Je ne pourrai même pas porter un décolleté avec toutes ces coupures ! Et que va-t-on penser de moi, hein, quand on me verra boitiller comme le dernier des truands vagabonds ? Je peux faire une croix sur ma réception, mais vous vous pouvez en faire une sur vos heures de temps libre ! Quoique non, des heures de colle seraient bien trop douces pour ce que vous venez de me faire endurer ! Je vous traînerai en justice, misérable ver de terre ! je vous promets que ça en se terminera pas là…

Elle continua ainsi (tout à fait inutilement, car il était peu probable que le jeune homme l’entende avec le vacarme ambiant, sans compter qu’il avait apparemment d’autres choses en tête) jusqu’à ce qu’Hikaru se penche sur un autre élève qu’elle avait sûrement déjà vu, mais dont elle n’avait jamais retenu le nom. Quand enfin elle le rejoignit, elle l’entendit demander à un autre garçon « tu crois qu’il est sous le choc ? ». Toujours aussi en colère, elle s’arrêta devant le petit groupe, les mains sur les hanches, puis dit, sarcastique :

He bien, Monsieur le Super Héros, vous cherchez encore quelqu’un à sauver ? Vous venez de détruire ma vie, ça ne vous suffit pas ?

Sur ce, elle l’écarta sans ménagement.

Laissez moi faire, espèce d’empoté. Vous croyez vraiment arriver à quelque chose avec ce mouchoir ?

La jeune femme sortit une petite bouteille de whisky de son sac à main (qu’elle n’avait pas lâché malgré toutes ses péripéties !), la déboucha, puis se pencha sur Soren et le gifla violemment. Sous le choc, celui-ci ouvrit la bouche ; Raya en profita pour y verser une bonne rasade d’alcool. Puis elle se redressa, but à son tour une longue gorgée du liquide revigorant, et conclut :

Si cela ne le réveille pas, c’est qu’il est mort !

Soren se redressa en crachotant et en toussant violemment, la gorge en feu.
Quand enfin il parvint à reprendre sa respiration, au bout de longues minutes, il regarda vaguement autour de lui. Sa vision était très brouillée ; il eut peur pendant un moment d’avoir endommagé sa vue, mais en fait il s’agissait seulement de larmes : l’alcool fort lui avait mis les larmes aux yeux. Il frotta son visage, puis parvint enfin à distinguer les personnes qui l’entouraient : Hikaru, qui le regardait d’un air inquiet, Takeshi, et –à sa grande surprise !- Ayunoka-sensei qui buvait tranquillement au goulot d’une bouteille de whisky.

Kessispasse ? marmonna-t-il d’une voix enrouée.

Il se rendit alors compte qu’il avait terriblement mal à la tête. Il tâta son front, les sourcils froncés, puis eut un hoquet de surprise en trouvant une énorme bosse.

Mais qu’est-ce qui s’est passé ???

Sa joue lui brûlait aussi, à cause, bien qu’il en puisse pas le savoir, de la gifle de l’enseignante. Soren se redressa en se tenant la tête à deux mains.

Aaaaïïïïïïïe, même les pires gueules de bois ne m’ont jamais fait cet effet là ! Le toit m’est tombé sur la tête, ou quoi ?...

Réfléchissant intensément, il tenta de rassembler ses esprits.

Je courais vers toi, et puis trou noir… Mais, hoqueta-t-il, t’es blessé, Takeshi ?

Il venait de voir le sang qui coulait le long de la tempe de ce dernier.

Faut désinfecter !...

Sans plus s’occuper de ses propres blessures, qu’il avait presque réussi à oublier, il chipa la bouteille de whisky des mains de la prof et en renversa quelques gouttes sur l’estafilade du blond.

Attention, ça risque de piquer...

Heureusement qu'Hika était là et qu'il savait quoi faire car lui était un peu perdu. Et heureusement qu'il n'avait pas entendu les insultes de l'autre alcoolique ou elle aurait eu de plus graves problèmes que sa perte de chaussures !! Si Taki paraissait froid aux yeux des autres, ce n'était pas pour rien. Il ne fallait surtout pas toucher à ses amis, et surtout pas à Soren et Hikaru. Mais voilà, là, ce n'était pas à l'ordre du jour, car son Hika s'était rendu compte de sa blessure et s'était mis en tête de le soigner. Et le blond resta figé. Son coeur s'était emballé, encore plus, alors qu'il battait déjà bien trop vite à cause de la peur qu'il avait ressenti, mais il laissa faire, se sentant vraiment heureux de voir que le garçon s'inquiétait vraiment de lui, et s'occupait de lui.

Et ce sentiment resta en lui longtemps, alors que la peur se transformait en colère. C'était quoi cette folle qui osait insulter son ami alors qu'elle gliflait violemment Soren. Le blond écarquilla les yeux et attrapa la professeur par les épaules après qu'elle ait fait boire de force du whisky à leur ami, manquant le faire s'étouffer. Et de colère, Takeshi la secoua vivement.

" Folle !! Vous vous prenez pour qui? Insultez ou frapper encore mes amis et je vous promets que votre vie sera effectivement détruite, c'est clair? " lui cracha-t-il alors que se yeux clairs restaient plantés dans les yeux de la jeune femme. Le Taki froid était bel et bien là, et il ne parlait pas dans le vent. Il mettrait ses menaces à exécution si elle osait s'en prendre à eux de nouveau. " Allez donc vous occupez de gens qui en ont besoin" finit-il avant de la repousser violemment, lui offrant un dernier regard noir alors que Soren se réveillait. Et le blond rejoignit rapidement ses deux amis, posant ses deux mains sur les épaules de son ami pour l'arrêter dans son élan.

" Arrêtes, c'est rien, j'ai pas mal. Reste tranquille. Tu t'es pris une brique, ça a été assez violent... "

Il se mordit la lèvre et jeta un regard à Hikaru, pour se rassurer.

" T'as la tête qui tourne? T'as envie de vomir ? " demanda-t-il, inquiet, préférant se concentrer sur ses amis pour ne pas craquer et ne pas se rendre compte de ce qui se passait autour de lui.

Lorsque sa prof de français vient lui proférer quelques menaces bien senties, Hikaru haussa un sourcil faisant semblant de ne pas comprendre. Il n’avait pas très envie de s’expliquer à cette femme, surtout que pour le moment il se faisait beaucoup de soucis pour Soren toujours inanimé. Il se contenta de lui lancer :

« Restez tranquille, vous risquez de vous faire mal. »

Puis reportant son attention sur Soren, il continuait en silence de nettoyer le gros de sa plaie. Mais lorsque Ray le repoussa brutalement pour donner une bonne paire de claque à Soren, il ne pu s’empêcher de crier. Mais qu’était elle donc en train de faire ! Mais loin de faire des reproches à la femme, il se pencha précipitamment au dessus de son camarade qui commençait à reprendre ses esprits.

« Soren !! Il est vivant ! » conclu il, bien que cette vérité réstait parfaitement visible.

Mais lorsque Takeshi commença à s’énerver, il s’interposa vivement. Avec une infinie douceur il répondit au blond :

« Non Takeshi ! Laisse là ! Ca ne sert à rien, Soren va bien, il vaudrait mieux pour toi aussi de rester tranquille. »

Puis il se tourna vers l’enseignante, tandis que le garçon reportait son attention sur le blessé.

« Excusez le madame, il ne pensait pas ce qu’il disait….maintenant je dois m’occuper de Soren, je vous conseille de vous mettre à l’abri. »

Il ne voulait pas que Raya s’acharne sur Takeshi comme elle le faisait déjà avec lui. Son ami était très fragile, et ne supporterait sûrement pas la méchanceté de la femme. Lui la supportait car il avait apprit à ne pas faire attention à ce qu’on pensait de lui, mais savait que ce n’était pas le cas de son camarade.
Il dit à voix basse à ce dernier :

« C’est gentil de nous défendre, mais on ne peut pas vraiment attendre quoi que ce soit de cette femme…je ne lui en veux pas, et je pense que pour Soren c’est pareil ! Pas vrai mon vieux ! Tu sais…des fois je la plains, ça doit être si dur de n’être aimé de personne ! ..a force, n'aimer que soit reste bien maigre doit être dur à vivre...»

Hika observa rêveur les deux adolescents se soigner l’un l’autre avant de s’écrier :

« Faut sortir de là ! Soren, tu crois que tu pourras marcher ? »

Raya n’avait même pas avalé une gorgée d’alcool qu’elle se sentit attrapée par les épaules. Aussitôt, elle se retrouva face à face avec un jeune homme blond –probablement un de ses élèves, sa tête lui disait vaguement quelque chose…m’enfin quel intérêt- qui se mit à la secouer ! Trop étonnée pour réagir, elle eut seulement le réflexe de le repousser du plat de la main, ce qui n’eut bien sûr aucun effet sur la poigne de fer du terminal. Elle ne put que crachoter –elle avait avalé le whisky de travers- jusqu’ ce qu’Hikary intervienne et qu’elle fut enfin libérée de l’étreinte du jeune homme. Elle perdit alors l’équilibre en voulant s’appuyer sur sa cheville blessée et tomba à terre, s’écrasant sur le sol –et écrasant au passage le bras de Soren.

Vous… haleta-t-elle, la respiration sifflante. Vous… VOUS AVEZ ESSAYE DE… DE ME TUER !!!

Ebahie, elle secoua la tête d’un air furieux, puis croisa le regard terrifiant de Takeshi, et se calma aussitôt. Elle devint un bloc de froideur meurtrière.

Votre ami serait encore inconscient si je ne m’étais pas occupée de lui, commença-t-elle, sans écouter Hikaru qui s’excusait à la place de son ami. Ma manière est peut être un peu radicale, mais elle fonctionne, et lui aura au moins évité de se recevoir une poutre sur la tête pendant qu’il était dans les pommes ! Alors s’il reste encore une once d’intelligence sous ces cheveux blonds, vous comprendrez que je viens de sauver la vie de votre ami. Si vous aviez réfléchi un tant soit peu, vous auriez également compris que je ne m’abaisse jamais à brutaliser moi-même qui que ce soit. Dans votre cas, en l’occurrence, ce sera la police qui s’en chargera lorsque j’aurai porté plainte !

Les bras et les jambes couverts de coupures et d’hématomes, la cheville tordue, personne n’aurait de mal à croire qu’elle avait subi une agression et des violences.
Raya hoqueta quand Soren lui chipa la bouteille des mains, avant de –comble de l’horreur !- verser une bonne rasade du liquide ambré sur la blessure de l’autre abruti avec les cheveux de paille.

Hé, protesta-t-elle Mon meilleur whisky sur ce délinquant!

Elle lui reprit aussitôt la gourde, et constata avec dépit qu’il n’en restait qu’une gorgée –qu’elle s’enfila aussitôt. Elle repensa alors à sa réception du soir même, sans plus se soucier du chaos qui régnait toujours autour d'eux, et se plaignit bruyamment :

Dire que le baron Arashino attendait ma venue avec tant d’impatience ! Cet homme admirable est fou amoureux de moi depuis des années, sans compter qu’il possède une richesse considérable. Quel dommage qu’il soit marié à cette vieille bique de Shizue, je ne peux pas la supporter, celle-là, elle me regarde toujours de travers –ce qui est normal, quelque part, étant donné son strabisme…

Hikaru la coupa alors (« faut sortir de là ! »). Raya cessa son monologue, reprit ses esprits, et dit d’un ton autoritaire :

Il me semble avoir vu un trou dans le mur, au fond, là-bas, à cause d’une poutre qui est tombée. A part ceux dont la tête a trop enflé*elle jeta un regard haineux à Takeshi*on devrait pouvoir passer au travers.

Elle se tourna vers Soren.

Vous n’allez pas avoir le choix, mon cher, vous allez devoir marcher, et même courir. Nous sommes quatre, et il faut que deux d’entre vous me portent, je ne peux pas marcher avec ma cheville blessée. Il va donc falloir que vous vous débrouilliez tout seul.

Soren était encore un peu dans les vappes, mais il commençait à y voir plus clair.
Aussi vit-il parfaitement Takeshi se jeter sur la prof de français pour la secouer comme un pommier et lui reprocher de l’avoir brutalisé.

Hé ! protesta-t-il, étonné de cette violence chez son ami qui était pourtant si calme d’ordinaire. Take, arrête, je vais très bien !

Le grand blond ne sembla pas l’entendre ; heureusement, Hikaru intervint et éloigna le terminal d’Ayunoka-sensei, qui tomba à la renverse –juste sur son bras.

Aïïïeuuu, attention madame, je m’en voudrai de ne pas pouvoir suivre vos cours à cause d’une fracture du poignet ! Non, non, t’inquiètes pas, Takeshi, s’empressa-t-il de répondre à son ami, je me sens super bien. Juste une question : depuis quand tes cheveux sont verts ?

Le terminal voyait encore un peu flou, il avait du mal à distinguer les contours des choses ; quant aux couleurs, elles se confondaient et se mélangeaient complètement dans son esprit. Maintenant qu’il était parfaitement conscient, une sorte de chaleur lui montait à la tête et embrouillait quelque peu ses pensées.
Il n’était pas en état de comprendre les menaces que Raya adressa au blond, par contre, il saisit son nom dans la messe basse d’Hika à Takeshi et affirma, plein d’aplomb :

Ouais, c’est vrai ! même si je sais pas de quoi tu parles !

A ce moment-là, son esprit égaré entendit un morceau du monologue de leur professeur.

Une vieille bique ? Où ça ? Je ne vois aucune chèvre, par contre y’a plein d’étoiles de partout, c’est marrant, ça.

Et le garçon éclata de rire. Des papillons noirs et des éclats lumineux passaient sous ses paupières.

No problem, je peux très bien marcher, Hika, ou euh, madame, je me souviens plus lequel m’a parlé. Allez, c’est partiiii ! s’exclama-t-il.

Soren se leva tout d’un coup (il n’était qu’assis depuis tout à l’heure), fit trois pas, puis, saisi par un violent étourdissement, retomba brutalement à terre.

Faux départ, marmotta-t-il en se redressant sur un coude.

La meilleure des solutions restait à ignorer cette folle. Il ne voulait pas inquiéter Soren, ni Hika. Et il ne voulait pas les décevoir en se laissant aller à cette subite violence qui l'avait envahie. Mais il ne supportait pas qu'on puisse s'attaquer aux gens qu'il aimait. Et il les aimait ses deux amis. Il les aimait vraiment énormément. Surtout en cet instant, pendant ce drame, il se rendait compte à quel point il pouvait les aimer, à quel point il en mourrait si jamais ils l'abandonnaient. Autant Soren qu'Hika, même si ses sentiments pour ce dernier étaient différents. Soren était son meilleur ami, son frère, et Hika... il était.... Refusant de penser à cela pour le moment, il détacha ses yeux du garçon qu'il aimait pour reporter toute son attention sur Soren qui tentait, tant bien que mal, de reprendre ses esprits. Mais le coup sur sa tête et l'alcool que l'autre folle lui avait fait boire ne l'aidaient en rien. Bien au contraire. Et Taki était bien trop inquiet pour lui qu'il ne l'était pour lui-même. Et cette inquiétude s'intensifia quand Soren tenta de se lever avant de s'écrouler sur le sol, ne se rendant même pas compte qu'il était totalement étourdi.

" Soren... attends.... " fit-il en soutenant son ami glissant une main sur sa nuque pour éviter à sa tête de toucher le sol. " Je vais t'aider. Tu vas pas y arriver tout seul, d'accord? "

De toute façon, il ne le laisserait pas refuser. Il releva les yeux vers Hika, ne cachant plus sa peur et son inquiétude. En cette seconde, il aurait aimé aller se cacher dans ses bras pour y pleurer, comme la fois où il l'avait consolé après qu'il ait appris que son père n'était pas vraiment son père. Mais il ne pouvait pas. Ce n'était pas possible. Parce qu'Hika ne comprendrait pas, parce qu'il serait stupide de faire cela.

" Je... je vais pas pouvoir t'aider à la porter cette.... "

Il se retint mais il aurait aimé la couvrir d'un flot d'insultes cette sale mégère de prof. Mais il ne le fit pas.

" Soren pourra pas marcher tout seul.... je crois qu'il a besoin de voir un médecin..... je..... "

Il se pinça les lèvres alors que les larmes lui montaient aux yeux. La panique et la peur se faisaient douloureusement ressentir.

Ikaru lança un regard angoissé en direction de Soren qui semblait quelque peu sonné Le pauvre se retrouvait confronté à des troubles de perceptions assez étranges ! Enfin, sûrement le choc !
La femme elle, continuait de débiter avec froideur extrême ses réflexions toutes aussi inintéressantes les unes que les autres. Mais avec sa patience habituelle, le garçon lui répondit avec douceur :

« Oui, je comprends…mais maintenant il faut partir voyez vous. »

Puis tandis qu’il disait ces mots, Soren lui s’était levé et entreprenait de marcher, avant de s’écrouler à terre. Hika esquissa un mouvement en direction du jeune homme, devancé par Takeshi qui alla aider le terminale. Le blond paraissait également inquiet, mais semblait en bon état, assez pour aider Soren à marcher.
Puis lorsque ce dernier lui indiqua qu’il n’allait pas pouvoir l’aider à porter raya, il secoua la tête avant d’annoncer :

« Surtout ne t’inquiète pas pour ça, je m’en occupe. Aide Soren à sortir d’ici…euh, sans qu’il ne se mette à courir de partout comme il semble vouloir le faire ! »

Puis se tournant vers l’enseignante, il soupira avant de déclarer :

« Ca m’aiderait BEAUCOUP à vous sauver si vous ne protestiez pas. Alors appuyez vous sur moi et j’essaierais que votre cheville ne vous fasse pas trop mal. »

Puis passant à côté de Tackeshi et Soren, il posa sa main sur l’épaule du garçon blond avant de lui lancer un regard d’encouragement, puis il essaya de soulever autant qu’il le pouvait Raya, sans faire attention aux éventuelles protestations de cette dernière.

« Vous êtes prêts ? On y va vite alors ! Avant qu’il n’y ai encore une secousse… J'éspère qu'on trouvera un médecin à l'extérieur!»

Puis il commença à marcher, chancelant sous le poids de la dame. Puis il lança un regard inquiet au sol, s'attendant à tout moment de le voir secoué de tremblements comme ce qu'il venait de se passer plus tôt.

Raya faillit s’étrangler d’indignation quand Takeshi refusa de la porter.

Comment ??? Je suis votre professeur, je vous signale, vous me devez respect et dans ce cas précis assistance ! Et même en dehors de ce fait, les femmes passent toujours en premier ! L’oubli d’une règle aussi élémentaire de la galanterie me stupéfie, jeune homme ! Vous n’avez pas dû avoir beaucoup de « petites amies », n’est-ce pas ?

L’enseignante, qui regardait attentivement le jeune homme blond, fut surprise de voir des larmes briller dans ses yeux tandis qu’il parlait de Soren et de ses blessures.

Consolez-vous, mon cher, on en trouve malheureusement partout des imbéciles comme lui, dit-elle avec désinvolture. A moins que… non, ne me dites pas que vous l’aimez vraiment ! Mon Dieu, vous êtes homosexuel ???

S’il y avait une chose que Raya savait bien discerner, c’était l’attirance qu’éprouvaient les gens pour telles ou telles personnes. Là, en l’occurrence, elle n’avait qu’un point juste sur deux, mais elle était bien sûre persuadée d’avoir raison.
Horrifiée, elle voyait l’élève sous un autre jour qui la dégoûtait profondément : intolérante et méprisante, elle n’acceptait pas l’homosexualité. Enfin, si les hommes riches s’aimaient entre eux, où irions-nous ??? C’était tout simplement contre nature ! Et voilà pourquoi Takeshi n’avait jamais prêté attention à ses décolletés ou à ses jupes courtes ! (même s’il ne s’agissait que d’un élève idiot, cela l’avait contrariée ; il était toujours satisfaisait de se savoir attirante, même si c’est dans le regard de lycéens arriérés).
Complètement perdue dans ses déductions, elle avait quelque peu oublié le tremblement de terre et n’avait pas écouté un mot de ce que venait de lui dire Hikaru. Aussi fut-elle complètement prise au dépourvu quand le jeune homme la souleva comme un sac à patates.

Mais… mais que faites-vous ??? glapit-elle. Lâchez-moi, imbécile, ce n’est pas comme ça que vous deviez me porter ! Enfin, lâchez-moi, vous dis-je !!

Rageuse, elle frappait de ses poings fermés le dos du terminal, tout en secouant vigoureusement les jambes dans tous les sens.
Autour d’eux, les élèves continuaient de courir en tous sens. On distinguait des corps étendus sans connaissance sur le sol ça et là, au milieu des gravats et des débris des murs et du toit du gymnase. Le séisme était passé depuis plusieurs longues minutes maintenant, mais il régnait toujours un indescriptible chaos.

Mais écoutez moiiii, idiot !!! La sortie que j’ai vue n’est pas par ici ! Il y a un trou derrière l’endroit où se trouvait l’estrade… pile là où le vieux grigou qui vous sert de directeur vous servait son somnifère oratoire avant le tremblement de terre…

Soren était, comment dire… confus.
Il ne voyait pas très bien ce qui l’entourait, et eu beaucoup de mal à reconnaître Takeshi quand celui-ci vint l’aider à se relever. Il entendit aussi vaguement la voix d’Ayunoka-sensei, mais il était bien incapable de comprendre ce qu’elle disait.

C’est toi, Take ? Je me suis endormi en cours de français ?

Pour le coup, le jeune homme avait oublié où il se trouvait, ce qu’il y faisait, et aussi pourquoi il avait une énorme bosse violette sur le front (vestige de son « faux départ).
Il tenta de se remettre debout, y parvint seulement au bout de la troisième tentative tant il était peu sûr de son équilibre ; et encore, il n’y arriva qu’en prenant appui sur l’épaule de Takeshi. Ses genoux tremblaient un peu.

J’ai mal à la tête, marmonna-t-il, les yeux dans le vague.

Sentant un nouveau vertige, il s’appuya plus fort encore sur l’épaule de son ami, serra les poings et attendit que cette horrible sensation de vide disparaisse. Lorsque ce fut chose faite, il entendit juste Take parler d’un médecin.

Pas besoin de médecin, moi, bégaya-t-il maladroitement, furieux de ne pas parvenir à articuler une phrase correcte. Juste un peu fatigué. J’vais dormir le reste du cours et ça ira mieux.

Appuyant sa tête sur l’épaule du terminale, il ferma les yeux et sombra dans un état de demi-somnolence. Tenant tout juste debout, il entendait la voix d’Hikaru, une voix qui le rassurait et le berçait doucement.
Les cris de l’enseignante le tirèrent de sa léthargie. Sursautant, il se redressa et contempla le chaos qui régnait autour d’eux comme s’il venait tout juste de le voir.

On est… on est…. On est enfermés… dans le gymnase ?demanda-t-il d’une voix méconnaissable, agrippant le bras de Takeshi.

Terrifié, les yeux exorbités, Soren se mit à trembler de la tête aux pieds, tandis que des images et des sons très anciens déferlaient dans son esprit, comme un reflet du cauchemar qu’ils vivaient : l’obscurité, les coups contre le mur, le vide, personne qui répondait, le manque d’air… Le jeune homme se sentit suffoquer sous l’effet de sa vieille claustrophobie.

La main d'Hikaru sur son épaule le rassura. Il le regarda également et posa sa main sur la sienne pour se donner du courage. Il en avait besoin et il était reconnaissant à son ami de garder autant son sang froid, parce que ça ne devait pas être facile pour lui également. Le contact cessa et Taki reporta toute son attention sur Soren, se promettant de rester auprès de lui jusqu'à ce qu'ils soient tous sortis d'ici et en sécurité. Il était très inquiet pour lui et craignait qu'il ne s'effondre à tout moment. Alors oui, il avait peur, oui il était au bord des larmes tant ses nerfs étaient à fleur de peau. Et oui, cette sale prof le mettait hors de lui, surtout quand elle osa traiter Soren d'imbécile et d'autant plus quand elle se mit à rire en beuglant qu'il était homosexuel.

Un instant, Takeshi se figea. Est-ce que ça se voyait sur son visage? Comment cette alcoolique et folle furieuse avait pu s'en rendre compte? Tenant Soren contre lui, il lança un regard noir à Raya avant de s'adresser à Hika sans pour autant détacher ses yeux d'elle.

" Hika, fais la taire avant que je le fasse moi-même."

Et sa voix dure ne laissait pas du tout douter du moyen qu'il emploierait pour la faire taire !! Il l'assomerait s'il le fallait, mais elle allait la mettre en veilleuse et tout de suite !! La situation était déjà assez dure comme ça sans qu'elle n'en rajoute !!! Il la regarda encore une seconde avant de se concentrer sur Soren qui semblait au plus mal. Son corps tremblait, il avait du mal à tenir sur ses jambes. Bref, il l'inquiétait bien d'avantage. Surtout que ses paroles étaient incohérentes. Alors avec douceur, il passa ses deux bras autour de lui et le serra contre lui, lui caressant le dos avec tendresse pour le rassurer, pour le laisser se reposer.

" Ne t'en fais pas " lui murmura-t-il à l'oreille. " Je reste auprès de toi.... "

Il ferma les yeux une petite seconde avant de le sentir sursauter dans ses bras. Ses yeux se rouvrirent aussi sec et quand il vit le visage de son ami décomposé, il eut vraiment très peu. Soren faisait une crise de panique. Taki prit une profonde inspiration et avec fermeté, il attrapa le visage de son ami entre ses mains pour le fixer sur lui.

" Soren !! Calme-toi, on n'est pas enfermé.... Regarde-moi.... "

Il le rapprocha de lui pour que Soren ne puisse voir que son visage.

" Ne regarde que moi Soren, tout va bien, tout va s'arranger.... je m'occupe de toi... je te laisserai pas ici. D'accord? Je reste auprès de toi.... "

Et il le serra contre lui, pour tenter de le rassurer. Soren ne pourrait pas avancer s'il était paniqué. Alors il devait le rassurer au mieux.

" Calme-toi...."

Lorsque Raya s’exclama avec fureur au sujet de Takeshi, le jeune homme fronça les sourcils. Bien sur il ne croyait pas l’enseignante lorsqu’elle assurait avoir découvert les tendances homosexuelles du blond. Lui pensait que c’était encore un moyen de le ridiculiser devant eux ! Non parce que Takeshi ne pouvait tout simplement pas être homosexuel, il l’aurait remarquer non ?!
Puis comme elle continuait de gesticuler, il lui ordonna d’un ton sec :

« Taisez vous maintenant. Ce n’est pas en inventant n’importe quoi que vous aller vous venger sur ce qu’à pu vous dire Take-san ! »

Puis il décréta à ce dernier :

« T’inquiète, ne fais pas attention à ce qu’elle dit…elle finira bien par se taire. »

Il ne fit pas attention aux piaillements répétées de la jeune femme, allant jusqu’à ignorer ses petits coups de poings. Mais à sa dernière remarque, il ne pu faire impasse ! Il se stoppa net, et son regard se balada sur le sol dévasté du gymnase.
Puis répondant à la question de Soren, à savoir si ils étaient dans le gymnase, il continua sa route dans le sens opposé.

« Oui on est dans le gymnase Soren….. »

Puis il jeta un regard en arrière, remarquant que les deux autres élèves ne le suivait pas. Soren semblait d’ailleurs en proie à une crise de panique aigue, et takeshi essayait de le rassurer comme il le pouvait.

« Merde…Soren. »

Il ne l’avait jamais vu comme ça. Retournant sur ses pas, toujours Raya sur le dos, il demanda l’air inquiet au blond :

« Ca va aller ? …Il faut qu’on parte d’ici ! Est-ce que tu crois que tu pourrais le porter ? »