Le Film de l'Année

Aujourd'hui sortait sur le grand ecran un film tres attendu par les adolescents. Cela faisait des semaines que ce sujet etait sur toutes les bouches. Les pronostiques allaient bon train et contrairement à son habitude, Kaj s'etait deplacé jusqu'à la grande salle du centre ville.

La foule etait compacte, beaucoup d'adolescents, beaucoup de bruits, de cris et de gaspillage. C'etait fort desagreable pour la jeune fille qui ressentit tout d'un coup l'intense besoin d'aller voir ailleur... mais elle resta. Elle resta pour les voir tou s'engouffrer dans ces portes qu'elle n'avait jamais franchies. Elle resta toute la sceance a regarder les affiches, se demandant en quoi le cinéma differait de la télévision, comment cela pouvait autant fasciner les foules.

Kaj n'avait jamais mit les pieds dans un cinema. Au debut elle etait trop jeune pour y aller seule et il n'y avait personne pour l'accompagner. Puis vers 12/13 ans elle avait eu autre chose en tête et a présent c'etait bien trop cher pour son budget.

Hikaru tout comme la plupart des adolescents de son age, était tout excité à l’idée de voir le film tant attendu. Il était venu seul au cinéma de la ville, n’ayant pas encore eu l’occasion de se faire des amis. Cela faisait maintenant quelques semaines qu’il avait emménagé dans les environs et pour l’instant, il était resté cloîtré chez lui, forcé d’aider ses parents à installer les meubles. Il était heureux de pouvoir enfin sortir de la maison située en bordure de la ville, et une bonne séance de cinéma était la bienvenue !
Sa sœur avait évidemment refusé de l’accompagner, ce qui n’avait cependant pas entaché sa bonne humeur.
Il se trouvait à présent dans une longue file d’attente, derrière une foule de jeunes parlant bruyamment. Seulement, attendre n’avait jamais été le fort du jeune homme, qui soupira à de nombreuses reprises. Comme il s’ennuyait, il parla à sa voisine qui n’était autre que Kajila.

« Pffuuu, on va attendre encore combien de temps ?!! D’accord le film l’air bien mais bon… »

Il s’adossa contre le mur qui se trouvait sur le côté, observant (ou plutôt dénigrant) la jeune fille des yeux. Elle devait avoir son age, même si elle le dépassait de quelques centimètres, et abordait de grands yeux tous noirs. Il rajouta :

« T’es au lycée toi non ? Il me semble t’avoir déjà vu ! »

Akiko, passait devant le cinéma et fut très étonnée de voir une masse d'adolescents qui s'atroupaient devant le batiment. Elle n'aimait pas trop aller au cinéma, mais, de nature plutot influencable, elle décida d'aller voir le résumé du film. Elle le parcourut rapidement, haussa les épaules.

(Ca a l'air... pas mal...)

Elle hésitait a y aller. Elle avait sûrment d'autre chose a faire de plus important. La dernière fois qu'elle avait mis les pieds dans une de ces salles, s'était mal déroulée: a peine le film commencé, elle était sortie en pleurant qu'elle avait trop peur. Enfin... elle n'avait que 5 ans. Mais cette image était restée dans sa tête.

Prenant son courage a deux mains, elle alla se poster a la suite de le file d'attente. Devant elle, il y avait deux jeunes personnes, sûrement plus agés qu'elle, mais de peu. Elle n'entendait pas ce qu'ils se disaient mais vue comment le garcon lui parlait, cela ne faisait aucun doute pour elle qu'ils étaient ensemble. A cette pensée, elle se mit a sourire, pensant qu'ils formaient un couple magnifique, mais paradoxalement, elle se sentait très seule.

Kajila regardait le type qui venait de lui adresser la parole. Hiraku si elle se souvenait bien...encore un nouveau a croire qu'il n'y avait plus d'anciens dans ce bahut.
Elle le regarda tranquillement se plaindre de l'attente et eut un sourire sarcastique.

Tu avancerais ptet plus rapidement si tu faisais la queue le Noob.

Elle haussa les epaules.

Il faudrait savoir ce que vous voulez, quitte a perdre son temps a voir un film je ne vois pas ou est le probleme de perdre 10 minutes de plus, ou même 20.

C'est a ce moment qu'une autre fille arriva. Une autre nouvelle probablement mais plus jeune qu'elle en tout cas. Elle avait l'air triste ce qui l'intrigua une seconde mais pas davantage. Seulement elle y vit une opportunité pour y retrouver sa tranquillité.

'Jour fillette. Pourquoi tu pleures ?

Bon elle ne pleurait pas mais exagerer avait toujours fait reagir les gens.

Hikaru releva la tête lorsqu’il entendit la voix de son interlocutrice. Elle n’avait pas froid aux yeux, c’est la seule conclusion qu’il pouvait en tirer. Il ignora le « noob », ne bougeant cependant pas d’un pouce. Il eut également un sourire avant de rire joyeusement (se gardant bien de répondre à la tirade de la jeune fille).

« Et elle a un nom la gentille demoiselle ? »

Il avait délibérément accentué le « gentille », bien que le ton ne soit pas particulièrement méchant, se contentant d’observer avec une certaine curiosité la jeune fille. Se décidant enfin à bouger, il doubla quelques personnes pour se mettre au même niveau que Kajila, oubliant d’écouter les protestations des jeunes attendant derrière.

Il s’étira en fermant les yeux, répondant tranquillement à la remarque de la lycéenne :

« Comme tu dis c’est une perte de temps, si j’avais eus le choix je ne serais pas ici, seulement les gens ne savent apparemment pas ce que c’est une partie de basket ! C’est le seul moyen que j’ai trouvé de parler à quelqu’un !»

Le terminale ne chercha pas vraiment à illustrer ses propos, tant pis si la fille ne comprenait pas ! Sa dernière tentative de partie de basket avait été un désastre, il était rentré sans avoir trouvé de coéquipiers/adversaires. Les gens avaient apparemment peur de sa familiarité ce qui le décevait, il n’avait toujours pas fait de nouvelles rencontres à part l’étrange garçon du parc.

Puis Kajila s’adressa à une jeune fille se trouvant juste derrière eux. Hikaru se retourna intrigué, et décréta gentiment :

« Tiens ? Je t’avais pas vu toi ! Y’a pas idée d’être triste par un si beau temps ! »

Il lui lança un regard franc et jovial, bailla en se frottant négligemment l’œil. Il mit ses mains dans les poches en regardant les autres adolescents présents, affichant un air impertinent. Il n’attendait qu’une chose, que les portes s’ouvrent pour qu’il puisse bouger un peu.

Elle était très intimidée par Kajila et Hikaru, concluant, que vue le ton de leur voix, ils ne devaient pas être ensemble... Quand Kajila lui demanda pourquoi elle pleurait, elle se sentit rapidement rougir. Le fait qu'un inconnu lui adresse la parole l'avait toujours fait réagir de cette manière. Elle répondit rapidement a la jeune fille en lui faisant un léger sourire:

"Je... je ne suis pas triste... C'est juste que..."

Elle se mit a rougir un peu plus, doutant que sa prochaine phrase les laissera de marbre. Ils seront sûrement en train de se moquer d'elle. Elle avait appris a ignorer ce genre de réaction mais sa timidité l'emportait sur tout ce qu'elle pouvait ressentir. Ses grands yeux bleus se mirent a miroiter avec la lumière du soleil.

"...Je... j'ai un peu peur..."

Elle lacha cette dernière pharse comme si elle lachait un énorme poids mais elle en recevait un autre encore plus lourd: celui du regard des autres.

La joie dans la voix de Hikaru et sa familiarité lui disaient de ne pas s'en faire faire mais la froideur avec laquelle Kajila parlait avec lui la mettait sur ses gardes.

Kajila eclata de rire a la reponse d'Hikaru, un rire frais, franc, clair. Elle adorait que les gens lui repondent. Elle se sentait plu vivante, plus reelle lorsqu'elle les faisait reagir. Lorsqu'elle etait enfant, elle avait une theorie qui disait que l'on existait que parce que notre entourage etait fermement persuadé de notre existence et que si tout le monde nous oublierais alors on cesserait d'exister.
D'une certaine facon, l'adolescente y croyait toujours et avait peur de ne pas exister aussi faisait elle son possible pour faire réagir les autres.

J'ai un nom mais je ne te le dirais pas...tu peux m'appeler Ryu si tu veux.

Elle haussa tranquillement les epaules.

Je croyais qu'au cinéma on etait sensé se taire. Si tu veux parler a quelqu'un tu ferais mieux de t'inscrire a un des stupides clubs du lycée, c'est fait pour.

Ils se tournerent alors vers Akiko, et la réaction de l'adolescent (ainsi que la reponse de la petite fille) lui firent lever les yeux au ciel

T'as peur de quoi, du grand mechant loup qui vient manger les petites filles en plein jour en plein milieu de la ville entourée de dizaines d'ados ?

Soren marchait dans la rue, les mains dans les poches, sans regarder devant lui bien sûr. Son regard était comme d’accoutumée perdu dans le lointain, dans d’autres mondes que seul le jeune homme pouvait voir.
Il passa alors devant le cinéma du quartier. Soren aimait bien aller au ciné. Les films le faisaient rêver encore plus -si c’était possible- que le reste du temps, l’emmenant dans d’autres réalités, d’autres vies qu’il aurait aimé avoir, parce qu’il se sentait tellement à l’étroit là où il était. Il s’arrêta donc devant les affiches, cherchant un film intéressant, lorsqu’il entendit une voix qu’il reconnut aussitôt, et qui lui arracha un petit sourire. Kajila ! Toujours aussi casse-pieds, d’après ce qu’il venait d’entendre, même vaguement…
Amusé, il s’approcha, constatant qu’elle était aux prises avec un autre lycéen qu’il ne connaissait pas et une jeune fille aux cheveux noirs qu’il n’avait jamais vue non plus.
S’incrustant dans la conversation, il entendit au vol la dernière phrase de celle-ci et s’en servit pour taquiner Ryu.

Il ne faut pas être effrayée, tu sais, Kajila aboie beaucoup, mais elle ne mord pas.

Il sourit, sachant d’avance qu’il allait se faire rabrouer, et pas le moins du monde embêté par cette perspective. Surtout que, bien qu’il ne puisse pas le savoir, il venait de révéler le nom de la lycéenne à Hikaru qui le lui avait demandé…
Avisant alors Ryu, dont on n’aurait su dire s’il avait oublié sa présence ou s’il faisait semblant, il s’exclama :

Tiens, Ryu ! Je ne pensais pas te voir ici, c’est marrant. Et encore moins accompagnée ! Je croyais que tu n’avais pas d’amis !

Se tournant alors vers le garçon et la fille qu’il ne connaissait pas, et dont il pensait qu’ils étaient venus tous ensemble alors qu’ils ne s’étaient probablement jamais vus, il les salua de deux doigts, avant de se présenter.

Salut, moi c’est Soren.

Hikaru se réjouit du rire de la fille. Apparemment, il ne l’effrayait pas, ce qui était en soit un réel soulagement. Elle lui déclara se nommer Ryu. Hikaru la regarda de haut en bas avec des yeux ronds avant de décréter amusé :

« Ryu ? Tu n’as pas vraiment l’air d’une dragonne, mais si c’est comme ça que l’on t’appelle…. Moi c’est Hikaru, comme je n’ai pas de surnoms de ton genre, j’ai bien peur que tu devras t’en contenter ! »

Puis, Ryu lui exprima son point de vue sur ce qu’était le cinéma, soutirant un regard surprit à Hika. Ce que lui expliquait la lycéenne contredisait tout ce qu’il avait toujours pensé du cinéma. Dans son ancienne ville, il n’y en avait pas et les occasions s’étaient faites rares pour aller voir un film.

« Ahh c’était donc ça ! Je me demandais pourquoi la dernière fois tout le monde me jetait des regards noirs alors que je leur adressais la parole… mince alors ! »

Malgré la phrase de regret qu’il énonça, Hikaru était bien loin d’être désolé. Il se contentait de regarder les deux filles se trouvant là, un grand sourire aux lèvres. Il réfléchit à ce que son interlocutrice venait de lui dire. Son ancien lycée ne comptait pas beaucoup d’activités interscolaires à son actif, et entre le club échec et natation, le choix avait été rapide. Il se dit joyeusement qu’il irait se renseigner dès que possible pour pouvoir s’inscrire.

Voyant la jeune fille de derrière intimidé, il posa sa main sur la tête de cette dernière et lui dit gentiment :

« Aucune raison d’avoir peur, Ryu-kun ne te veut aucun mal ! Je pense qu’elle n’est pas prête encore à cracher du feu ! »

Il fit un clin d’œil à Akiko, se demandant vaguement comment la terminale prendrait sa façon aussi familière de la nommer. « kun » n’était en effet pas des mieux vus lorsqu’il était employé pour une fille ! Seulement c’était sorti tout seul, et Hikaru ne se n’en inquiéta pas outre mesure. Il ne savait absolument pas non plus si l’adolescente apprécierait d’être considérée comme la cause de la peur d’Akiko.
C’est pour cette raison que lorsqu’un autre garçon fit son apparition, il s’empressa de lui souhaiter le bonjour avec beaucoup d’entrain, lui rendant son signe de main :

« Salut ! Tu connais Ryu .. pardon Kajila ?! Tu es venu pour voir le film aussi ? On attend depuis quelques temps déjà mais tu peux venir, on dit que t’es avec nous ! Moi c’est Hikaru, et elle c’est .. »

Il montra d’un vague mouvement de bras la jeune fille aux cheveux longs qui étaient derrière eux avant de lui demander réellement intrigué :

« … euh c’est quoi ton nom déjà ? »

Au fond d'elle, Akiko en voulait un peu a Kajila, pour se moquer d'elle de cette manière. On pouvait dire qu'elle ne prenait pas de gants. Mais Akiko était bien habituée a ce genre de réflexion et pouvait les supporter plus que bien. A la question de la terminale, elle préféra garder le silence, plutot qu'elle ne trouve encore quelque chose pour l'enfoncer plus bas. Elle se sentait bien inférieur a elle, surtout en force de caractère.

"..."

Elle sursauta quand un inconnu fit irruption. Il ne l'avait sûrement pas fait exprès mais elle était un peu intimidée par tout ces gens, supérieurs a elle, ayant des réactions vives et spontanées. Elle hésita a le saluer mais vu sa manière si familière de parler a celle que l'on appelait Ryu. Soit, elle l'appellerai comme ca dorénavant. D'une vois hésitante et timide, elle salua Soren.

"Bo...bonjour..."

Elle les regardait parler avec entrain, et buvait chaque mots de leur dicussion. Derrière eux, elle avait la forte impression de n'être qu'une chose infimme, effacée, incapable de parler sans qu'on ne lui donne la parole ou lui pose une question. Cette impression se renforca encore plus quand Hikaru la désigna par "un vague mouvement de bras". Son regard changea d'expression et elle fronca très très légèrement les sourcils.

"Je m'appelle... Akiko."

Kajila jeta un regard agacé à Shet.

Ou tu vois que j'ai des amis toi ? C'est juste des gens qui m'parlent. Ya la gamine qui chiale, et l'autre noob qui se croit dans un film et veux la sauver du vilain mechant pas beau je ne sais pas trop quoi.

Elle mit les mains dans ses poches, haussant les epaules sans accorder un regard a ses deux interlocuteurs précédents et fit un sourire à Soren.

Et toi alors qu'est ce que tu fous la ?

Pas qu'elle s'en preoccupait d'ailleurs mais elle voulait surtout entendre les reactions des deux autres à ses provocations. On apprenait bien plus des gens lorsqu'ils etaient en colere, ils se devoilaient d'avantage. Et puis Kaj aimait bien provoquer son petit effet, elle etait sure ainsi de ne jamais être oubliée !

Sore rendit son salut à Hikaru, qui lui fut d’emblée sympathique. Peut être à cause de ses propos incohérents, ou de son look décontracté, de ses cheveux en batailles…
Ravi de se retrouver au bon endroit au bon moment, il observa avec intérêt chacune des personnes présentes : Akiko qui semblait un peu perdue et apeurée au milieu de tous ces gens, Kajila dont la présence était plutôt inattendue, et Hikaru, au milieu, un peu décalé...
Il se demandait pourquoi ces trois personnes qui au premier abord n’avaient absolument, strictement, rien en commun étaient réunies pour voir un film.
Dans tous les cas, l’idée de s’incruster dans leur « groupe » n’était pas pour lui déplaire. Il acquiesça donc quand Hikaru lui demanda s’il était venu pour voir le film, avant de préciser :

Ryu est dans la même classe que moi au lycée Kaïbara. En terminale.

Soren eut un sourire distrait devant les paroles de Kajila. Tout cela lui rappelait vaguement quelque chose, mais il n’aurait su dire quoi…Une situation qu’il ait déjà vécue… Bah, c’était sûrement dans un livre… Revenant sur terre, à la remarque de Ryu, il éclata de rire ; d’un côté c’était logique, il n’aurait pas imaginé Kajila avec ces deux-là. Il lui répondit avec entrain.

Bah, comme toi, j’imagine, je viens voir un film. En même temps, en allant au cinéma, j’ai du mal à trouver plus original…

Puis il regarda à nouveau Akiko et Hikaru, amusé que des personnes si différentes se retrouvent toutes ensemble. Vraiment, il se demandait comment cela allait se terminer !
Prenant l’initiative, alors qu’ils arrivaient au guichet pour demander les places, il s’adressa à la vendeuse :

Bonjour, 4 places pour la séance de 11heures, s’il vous plaît.

Il se doutait vaguement que Kajila n’avait pas eu comme idée de départ d’aller voir ce film avec eux, mais au moins de cette façon, elle y était forcée. Pas très franc comme méthode, mais efficace…
Puis il se retourna vers les trois adolescents pendant que la femme du guichet lui donnait les places :

Je paye pour vous tous, vous me rembourserez après, ça ira plus vite.

Hika contrairement à Soren, ne trouva pas une seconde que le groupe qu’ils formaient était aussi étrange. Pour lui, ils se trouvaient à la place qu’ils devaient occuper, et c’était très bien ainsi. Lorsqu’Akiko lui apprit son nom, Hikaru prit le ton le plus joyeux possible pour déclarer :

« ..Et Akiko ! »

Il remarqua le haussement de sourcil de la jeune fille, cette dernière apparemment vexée pour une raison inconnue au jeune homme. Pensant en tout cas qu’il en était la cause, il poussa gentiment la jeune fille restait en retrait dans le cercle, pour qu’elle soit moins à l’écart de la conversation.
La dénommée Kajila profita de la venue de l’autre garçon pour se moquer des deux autres lycéens. Hikaru éclata de rire en entendant ses explications. Il rajouta :

« Tu as oublié de préciser que le monstre c’était toi ! »

Le garçon qui s’appelait Soren lui expliqua qu’il se trouvait dans la même classe que Kajila en terminal. Hika se gratta la tête, signe qu’il réfléchissait. Il s’empressa d’ajouter :

« Je suis également dans le lycée Kaibara en terminale. Comme je viens d’emménager, je rentrerais demain en cours. On est peut être dans la même classe qui sait ? Ca me ferait bien rire tiens ! »

Il regarda Akiko qui se trouvait juste à côté de lui avant de lui demander :

« Et toi ? T’es en quelle classe ? »

Tandis qu’il posait la question, Soren avait prit l’initiative d’avancer, ce qui était une bonne idée, sachant que le groupe bloquait la longue file d’attente. Bien sur, Hikaru avait été le dernier à s’en rendre compte, les protestations des autres ados n’atteignaient pas son cerveau. Un sourire toujours d’actualité sur sa figure, il avança sans se presser et alla juste à côté de Soren tandis que ce dernier les places. Il lui fit une tape amicale dans le dos avant de dire avec naturel :

« Tiens, c’est sympa merci ! Surtout que je n’avais pas pris d’argent moi ! »

Il n’indiqua pas aux autres comment comptait il aller voir un film sans monnaie, et prit les triquets tandis que l’autre garçon payait. Il en tendit un à chacune des deux filles tout en décrétant :

« Je te rembourserais au lycée ! »

Il regarda avec attention son propre ticket tout en se disant réjoui qu’il avait bien fait de venir au cinéma. Bien que Kajila n’avait pas l’air de l’apprécier (aimait-elle seulement quelqu’un ?), Soren avait l’air sympa, le genre de personne qu’il appréciait ; et la timidité de Akiko le touchait, il était un peu comme ça il y a très longtemps.

Les propos quelque peu blessants qu'avait tenu Kajila la blessèrent au fond mais elle jugea inutile de répondre a ce genre de choses. Seulement, elle se demandait pourquoi elle était si agressive. Et le ton joyeux et enthousiaste avec lequel Hikaru eut prononcé son nom la mirent encore plus mal a l'aise. Elle n'y pouvait rien, seulement qu'elle ne se faisait pas encore a l'idée qu'on avait dit son prénom de cette manière. En général, on la regardait méprisemment ou on l'ignorait complètement. Mais quand Hikaru la poussa dans le dos a rentrer dans le "cercle", elle se sentit rougir et prendre part a la discussion. Elle se sentait un peu mieux que tout a l'heure mais sa timidité restait la même.

(Ils... sont tous en terminale...)

"Seulement en seconde."

Elle avait dit "seulement" pour souligner qu'elle ne se sentait pas vraiment a sa place, au mileu de trois terminales, elle avait l'air aussi bien petite que stupide.

Quand Soren commencait a payer leurs places de cinéma, elle allait protester mais se dit qu'elle ne faisait pas le poids par rapport a leur force de caractère. Il aurait sûrement réussi a la convaincre d'aller voir le film. Elle s'avanca vers Soren et dit d'une voix tremblante.

"Merci... Je vous rembourserai très rapidement..."

Elle attendait le réaction de Kajila, qui n'était certainement pas venue pour voir le film. Elle non plus, mais elle s'était dit que ca pouvait être mieux que de continuer a marcher sous un soleil tapant.

Kajila eclata de rire. Hikaru etait rigolo aussi, avec ses réponses. Elle le regarda d'un air amusé, de haut en bas, puis de bas en haut avant de lacher, avec un sourire pour montrer qu'elle plaisantait :

Et tu pense être capable de sauver ta belle de moi ?

Elle plaisantait également avec le sous entendu. Elle ne savait pas s'ils etaient ensemble. A dire vrai elle en doutait mais surtout elle n'en avait rien a faire. Cela ne la regardait pas, les gens etaient libre de faire ce qu'ils voulaient, et les chroniques du coeur n'etaient pas sa rubrique préférée.

Perdue dans ses pensées elle ne put s'empecher de laisser Shet acheter les places et ne se reveilla que lorsque le mal etait fait. Elle n'avait pa de quoi rembourser. Enfin si, mais a quel prix...car elle allait rembourser, quoiqu'il lui en coutat.
Elle fouilla ses poches et y trouva l'argent qu'elle avait reservé pour son diner. Sans laisser voir sa deception, elle le tendit a Soren n'ayant qucune idée du prix d'un billet.

Elle regarda les trois autres. Elle au moins n'avait pas de dettes. Elle se tourna alors vers Akiko et dit, plus doucement,

C'est pas grave petite, on t'aime bien quand même.

Soren regarda avec amusement Hikaru et Kajila se chamailler. Ou plutôt, Hikaru tenter d’engager la conversation, et Kajila le repousser sans prendre de pinces ! Quant à Akiko, elle semblait si timide qu’il paraissait impossible qu’elle puisse s’affirmer au milieu de cela.
Soren se considérait lui-même comme à part, ce qui était un peu vrai : il était un peu là, un peu ailleurs. Il sourit distraitement à la remarque du garçon : ils seraient forcément dans la même classe, vu leur nombre réduit en classe de terminales ! Et il sentait qu’en effet, ils allaient bien rire !
Quand il dit qu’il avais emménagé, Soren se sentit plus proche de lui : lui aussi, il venait d’arriver. Il n’eut pas une moquerie à l’égard de celui-ci lorsqu’il déclara n’avoir pas pris d’argent alors qu’il comptait se rendre au cinéma : celui lui arrivait lui-même tellement souvent qu’il trouvait cela tout à fait normal. Aussi, il hocha la tête, mais nota soigneusement dans sa tête ce qu’il lui devait pour ne pas l’oublier : il était loin d’être à l’aise dans sa situation financière.

Bien sûr, pas de problème. T’as eu de la chance ! D’habitude, je n’ai jamais rien sur moi. Et ça m’étonnerait que Kajila ait amené quelques yens dans l’intention d’aller au cinéma, je me trompe ?

Il eut un sourire narquois à l’intention de celle-ci, qui finalement n’avait pas l’air de prendre trop mal le fait d’être forcée de voir un film avec eux. Il éclata de rire quand elle lui donna de l’argent pour le rembourser. Il y avait au moins trois fois trop !

On voit que tu ne va pas souvent voir un film! Le prix d’une place n’est quand même pas aussi élevé ! Et de toute façon, je ne veux pas de ton argent. C’était un cadeau.

Le garçon était certain qu’elle avait réservé cet argent à un autre usage, sûrement plus important, et ne voulait pas lui imposer une dépense futile comme celle-ci. Une place de plus, une place de moins, il n’allait pas finir à la rue pour ça, quand même !
Il fit un geste affirmatif en direction d’Akiko, qui en clair voulait dire : « ok, pas de problèmes, rembourse-moi quand tu veux je te fais confiance là dessus ».
Le garçon se sentait bien, ici, au milieu de ces gens, avec eux. Vraiment bien…
Puis, ayant épuisé son attention pour un moment, il repartit dans ses rêveries, se détachant complètement de la conversation. Ses pensées se mirent à dériver loin, très loin de là où il était, au milieu de nuages blancs et de dragons verts…

Hika observa avec amusement Ryu le regarder de haut en bas, s’éclaffant à son tour de la plaisanterie de la jeune fille. Se plaçant devant elle, il constata qu’ils faisaient exactement la même taille. [En fait Kaj le dépasse de un centimètre :p] Il croisa les bras avant de rétorquer :

« Mmm, tu as peut être raison Ryu-san, tu as beau avoir la même taille que moi, tu restes néanmoins assez impressionnante … il faudrait quelqu’un d’autre pour nous défendre Akiko j’en ai bien peur… »

Ses yeux empilent d’une lueur malicieuse croisèrent ceux de l’autre terminale. Il calcula d’un mouvement de main la taille du garçon qui les dépassait tous, et adoptant un de plus grands sourires existants, il rajouta en riant:

« J’ai trouvé notre homme ! Sheet-kun, tu es le seul ici présent qui serait capable de rivaliser avec la dragonne ! Tu relève le défi ? »

Ayant reprit le surnom improvisé du jeune homme, il lui fit un clin d’œil complice. Hikaru, comme dans toute autre situation se sentait parfaitement bien. A vrai dire, il y avait bien longtemps qu’il n’avait ressenti de gène à se trouver en présence de personnes inconnues. Ce n’était apparemment pas le cas de la jeune Akiko, qui expliqua presque honteuse qu’elle était en seconde. Hika lui demanda :

« Ah ouais ? Donc c’est ta première année de Kooko [lycée] ? La première année c’est toujours sympa, mais tu verras après tu n’auras plus qu’une idée en tête, que tes trois années se terminent ! »

Il éclata à nouveau de rire, avant de regarder avec attention Kajila. Cette dernière donnait à présent plusieurs billets à Soren, dont le montant laissa Hika muet. Il regarda avec des yeux ronds les billets, puis Kajila, puis Soren. Puis il s’écria vivement :

« Eh bien ! Je sais que le cinéma c’est très cher [au japon, l’équivalent de 6 repas !] mais là ! C’est qu’elle est friquée la petite Ryu ! Ou alors t’as l’honneur d’être un de ses grands amis Soren ! »

Etonné, il le fut d’autant plus lorsque Soren affirma vouloir lui offrir sa place. Hika laissa échapper un sifflement admiratif. Tout en donnant un léger coup amical dans l’épaule de Sheet, il affirma :

« T’es plus que généreux toi ! »

Elle regardait Kajila dans ses yeux. Sa facon de l'appeler "petite" lui donnait une impression bizarre. Elle n'aurait pas pu départager entre l'affection naissante ou l'ironie. Après deux secondes de réflexion, elle opta pour une affection car elle avait sentit dans sa voix, une petite touche de douceur. Cette idée la fit sourire. Un sourire jamais vu...
Le jeu presque ridicule de Hikaru la fit pouffer d'un petit rire jamais entendu... Elle se sentait beaucoup qu'il y avait deux minutes. Elle savait qu'entre eux, elle n'arriverait jamais a s'imposer mais rire la soulageait et lui faisait beaucoup de bien. D'un naturel presque incroyable venant de sa part elle déclara:

"Moi aussi, je t'aime bien Ryû-san!"

Elle se plaqua la main sur sa bouche, se rendant compte de ce qu'elle venait de sortir. Elle devenait de plus en plus rouge de honte. En entendant la remarque d'Hikaru sur les années de lycée, elle dit d'une voix plus faible, plus effacée et plus timide que tout a l'heure.

"Alors, je vais bien profiter de cette année..."

Elle prit l'initiative d'avancer un peu plus dans la file d'attente pour entrer en salle, car les adolescents, assez agressifs, faisaient des réflexions quelque peu déplaisantes a leurs sujets, étant donné qu'ils n'avancaient guère.

Lorsque Soren lui offrit la place de Ciné, la premiere réaction de Kajila fut de refuser mais il avait l'air tellement persuadé qu'elle allait accepter...et puis elle n'avait pas assez pour s'offrir le lux d'aller au ciné, aussi sa deuxieme pensée fut qu'elle allait devoir trouver un moyen comme un autre de le remercier et de lui rendre la monnaie de sa piece.

D'accord Shet, a charge de revanche cependant.

Et elle rangea les billets sans tenir compte des provocations d'Hikaru...qu'il pense ce qu'il voulait cela lui etait égal ! Et la meilleur facon de faire taire les rumeurs etaient de les ignorer. Elle en savait quelque chose, elle etait tres douée pour s'aider des rumeurs !!!

T'es jaloux Hik ? Lanca-t-elle malicieusement pour detendre une atmosphère qui n'en avait pas besoin.

Cela dit, ce qui la surprit le plus fut la réaction de la fillette a sa remarque. Ce 'n'etait pourtant pas grand chose, Kaj ne savait même pas si elle l'avait dit serieusement..
D'un geste souple elle fit une petite tape (pas forte) sur l'arriere de la tête de la gamine.

Ne dit pas de bêtises toi.

Elle haussa les epaules, prit son billet et avanca dans le cinéma, ne voulant pas montrer son etonnement. C'est qu'elle n'y avait jamais mit les pieds !

Soren eut un immense sourire. Hikaru lui plaisait de plus en plus. Le suffixe familier qu’il avait employé ne le gênait pas le moins du monde. Lançant un œil à Kajila, comme pour évaluer la menace qu’elle représentait, il prit un air inquiet pour dire :

Euh, non, je crois que je ne vais pas prendre ce risque. Je la dépasse peut être en taille, mais tu ne sais pas encore de quoi elle est capable…

En fait le jeune homme lui même n’en avait qu’une vague idée, mais même vague elle lui suffisait pour ne pas se montrer trop audacieux ! Et puis il disait surtout ça pour qu’Hikaru et Akiko s’imaginent ce qu’elle avait pu lui faire subir pour qu’il dise une chose pareille (ça lui prenait, des fois, de jouer les victimes).
Soren rendit son clin d’œil au deuxième terminal, qu’il se promit de revoir dès que possible : il avait l’air assez décalé pour qu’ils puissent s’entendre. Il eut un petit sourire distrait en pensant au moment où ils allaient se retrouver, Kajila, Hikaru et lui, en classe au lycée. Perdu dans ses pensées, il écouta à peine Hikaru parler à Akiko du lycée ; mais assez cependant pour pouvoir donner son avis, qu’il était sans doute le seul à pouvoir comprendre.

Le lycée, c’est comme un grand trampoline.

Ne cherchant pas à expliquer ce qu’il entendait par là –il n’était même pas sûr de le savoir lui-même-, il repartit dans ses rêveries.
Il fut soulagé que Kaj accepte qu’il lui paye sa place, il avait eu peur qu’elle soit trop fière pour accepter. En tout cas, il lui faisait confiance pour ne rien oublier, même s’il n’avait pas voulu qu’elle considère ça comme une dette. Il haussa les épaules, avant d’éclater de rire à l’ allusion d’Hikaru.

Bien sûr que j’ai cet honneur, tu ne m’en crois pas digne ?

Il apprécia aussi la remarque de Ryu. Si elle plaisantait, c’était qu’elle ne s’ennuyait pas avec eux… Il se retint de rire quand Akiko répondit à Kaj qu’elle l’aimait aussi. Finalement la seconde était moins timide qu’elle n’en avait l’air ! Saisissant l’occasion, il lui dit à l’oreille, assez fort pour qu’elle l’entende quand même :

T’inquiètes, c’est comme ça qu’elle exprime son affection.

Puis il éclata encore de rire : Kajila, qui apparemment n’avait jamais mis les pieds dans un ciné, prenait la mauvaise direction !

Hé, Kaj ! Par là, c’est les toilettes !

La dragonne ignora les taquineries du garçon, mais ce dernier avait déjà oublié qu’il les lui avait adressés ! Son attention restait très superficielle, il n’avait jamais été très concentré lorsqu’il s’agissait de suivre plusieurs conversations, plusieurs idées en même temps ! Kajila elle, lui demandait pour plaisanter s’il était jaloux. Hikaru répondit en l’instant, lui cependant très sérieux :

« Oui je suis jaloux ! »

Ses yeux animés d’une malice valant celle de la jeune fille, se porta quelques instants sur l’entrée du grand cinéma. Soren quant à lui finissait de ranger son porte monnaie.

La soudaine décontraction d’Akiko fit grand plaisir au terminal. Il aimait savoir que toutes les personnes à qui il parlait se sentaient à l’aise à sa compagnie. Hika laissa naitre un grand sourire non dissimulé sur son visage, tandis qu’il observait la jeune fille.
Cette dernière, après un accès de sociabilité jusque lors inconnu, se plaquait à présent sa main sur la bouche. Le lycéen éclata à nouveau de rire, confirmant une fois de plus l’amusement qu’il éprouvait face à la scène. Il s’adressa à la jeune fille quand elle continua à parler de ces années d’études :

« Oh mais je ne voulais pas te faire peur, après je suppose que ça dépend des gens. En tout cas moi je n’aime pas vraiment l’école. »

Cette phrase, il l’avait prononcé sans intonation particulière, de telle sorte qu’on ne pouvait pas vraiment savoir si cela le décevait ou au contraire l’amusait. A vrai dire, Hikaru ne portait qu’une attention des plus faibles pour ses études, et d’en parler finalement, ce n’était pas si intéressent que ca.
Soren parla alors de trampoline. Hikaru ne savait pas si les autres avaient comprit cette curieuse comparaison, mais lui ne la trouva pas particulièrement étrange. Il répondit comme si c’était évident :

« Ouais en gros. Tu peux monter comme tu peux descendre ! »

Lorsque les quatre adolescents eurent en leur possession leur ticket pour le film, Kajila fila comme une fusée vers l’entrée du cinéma. Cependant elle n’avait pas prit le bon chemin, et Soren qui jusque là n’avait cessé de la taquiner lui fit tout de suite remarqué. Hikaru éclata de rire. Lui-même n’avait jamais mit les pieds dans ce cinéma (et pas dans de nombreux non plus) mais lui suivait.

« Te perds pas surtout ! »

Son regard s’attarda sur l’intérieur du hall, ou se trouvait au loin un petit coin popcorns/ boissons ou s’attroupaient quelques clients. Les lumières artificielles lui faisaient mal aux yeux, et Hikaru resta quelques minutes les bras sur la tête, pour les protéger des éclats éblouissants. Puis il s’adressa aux autres :

« Vous voulez acheter quelque chose ? »

Bien sur, inutile de compter sur lui pour payer !

Akiko resta perplexe a la petite tape de Kajila sur sa tête et au rire d' Hikaru. Elle se rendit compte, qu'au fond, elle devait être infiniemment gentille et cela la rassurait. Quant a la remarque que Soren lui avait glissé a l'oreille, elle ne put s'empêcher de sourire légèrement en l'entendant. Mais un peu avant, il avait dit qu'elle était capable de beaucoup de choses, elle n'y avait pas fait attention.

"Moi je pense que Ryû-san est très gentille..."

Akiko accordait beaucoup d'importance aux trois années qu'elle passera au lycée, bien qu'elle ne trouve pas ca très passionnant. C'est l'étape finale de l'adolescence, qui fixe l'avenir. En revanche, elle ne comprit pas tout de suite la comparaison du lycée avec un trampoline. Ainsi, quand Hikaru lui "expliqua" a quoi il pensait, elle hocha la tête pour dire qu'elle avait compris. Elle nota que les deux garcons, étaient tombés d'accord et qu'au point de vue "mental", ils se ressemblaient étrangement.

Quand Kajila avanca, Akiko était presque en train de la suivre. Rapidement, elle fit trois pas en arrière pour se remettre au niveau de Soren et Hikaru. Ce dernier resta les bras sur la tête pendant un moment et elle regarda en direction du stand de pop-corn. Elle ne sentait pas les lumières et celles-ci ne l'éblouirent même pas un peu. A la question d'Hikaru (elle savait qu'il n'avait pas apporter d'argent...) elle fit non de la tête.

Bon elle s'etait trompée de chemin. Ce n'etait pas une raison pour le crier comme cela. Comme si elle etait obligée de connaitre l'intérieur du ciné par coeur ! Alors que tout ce qu'elle voyait lui donner envie de s'arrêter et de poser des question. Le stand de pop corn par exemple...elle n'en avait jamais mangé. Et puis les tapis rouge au sol, les affiches de film un peu partout, les manequins en carton, les gens en uniforme qui te dirigeaient vers une salle ou l'autre...
Elle regarda Soren amusée.

Je sais c'etait la que j'allais, je vous rejoins. Occupes toi d'Hika plutot, faut pas que la jalousie le ronge de trop.

Elle ne répondit pas aux remarques obscure de ses condisciples sur le lycée. Pour elle le lycée c'etait un moyen d'avoir une bourse en attendant l'université. Raison pour laquelle elle n'avait pas demander a sauter de classe alors qu'elle avait le niveau bac depuis 2 ans. Sinon le lycée c'etait sa vie sociale et un moyen de la retrouver facilement...rien a voir avec un trampoline !
Quand a Akiko elle semblait determinée a lui avouer son amour. Un peu genée de cet attachement qu'elle jugeait bien pueril, l'adolescente lui répondit assez froidement.

Tu ignores a quel point tu as tort.

Elle se rendit alors aux toilettes, se lava les mains (pour faire quelque chose) et rejoignit le groupe.

Je n'ai pas faim, merci.[...]alors ! On y va ?

Soren eut un sourire distrait, par delà ses rêveries, devant la « jalousie » d’Hikaru. Redescendant un instant sur terre, il donna une petite tape amicale dans le dos de celui-ci.

Honneur aux dames, mon pote. Je n’ai pas assez d’argent pour faire cadeau de quatre places de ciné !

Puis il se désintéressa à nouveau de la conversation, n’écoutant que très vaguement Hikaru parler à Akiko.
Il regardait autour de lui, s’imprégnant de l’atmosphère particulière du cinéma. Il aimait beaucoup cet endroit, il y venait souvent, à vrai dire dès qu’il avait un peu d’argent à dépenser (et apparemment il était bien le seul du petit groupe !) ; mais avec son changement de lycée cela faisait un moment qu’il n’avait pas eu l’occasion d’y aller. Il était content d’y être, ici et maintenant, et se disait que cette sortie n’aurait pu mieux tomber.
Quant à la réponse de Kajila, il savait que ce n’était pas vrai, mais ne lui fit rien remarquer. A vrai dire, il n’avait pas vraiment écouté, absorbé qu’il était dans la contemplation d’un bonhomme en carton représentant l’héroïne très dénudée d’un film romantique.
Il eut un grand sourire quand Hikaru traduisit sa pensée sur le lycée : c’était exactement ça. Apparemment, ils avaient tous deux la même façon de penser. Hikaru lui était de plus en plus sympathique !
Un sourire absent toujours collé aux lèvres, l’adolescent s’avança d’un pas sûr vers la salle. Quand ils passèrent devant la boutique de pop corn et autres friandises, il se retourna vers Hikaru, à la fois perplexe et amusé.

Etant donné que je suis le seul à avoir de quoi payer, que je viens d’acheter quatre places plein tarif, et que je ne suis pas Crésus… je crois qu’il va falloir se passer de pop corn.

Soren avait dit cette phrase d’un ton désolé et résigné, mes bras ballants le long du corps, comme s’il venait d’annoncer que Noël n’aurait pas lieu cette année-là. Puis il tourna lentement la tête, et son regard fut immédiatement attiré par les affiches de film ; il adorait les regarder, elles le faisaient tellement rêver… Il les détailla avec attention une à une, avant de se demander soudain quel film ils étaient censés voir. Il sortit son billet de sa poche, l’observa distraitement. Soleil bleu.
Il chercha l’affiche correspondante, la trouva enfin, et, sans se soucier de ses compagnons qui continuaient à avancer vers la salle de projection, il entreprit de lire le résumé du film, apparemment pas très connu.

Soleil bleu

Paris, 1670
Madeleine est une jeune fille de 16 ans héritière d’une riche famille. Comme toutes les femmes, sa vie ne présente qu’un seul choix : le mariage ou le couvent. Mais Madeleine refuse tous les partis qu’on lui propose, car elle aime un mendiant, et repousse la vie de nonne… Eprise de liberté, elle s’enfuit avec Jean, le fils de son ancienne nourrice, pour rejoindre un petit groupe, une bande d’orphelins, de fugueurs et de révoltés, le Soleil bleu…

Soren eut un large sourire avant de déclarer à voix haute et ironique, sans se soucier d’être entendu :

Une histoire d’amour…ça va plaire à Ryu !

Akiko soutenait que Ryu était gentille. Hikaru ne savait pas si cette dernière apprécierait l’éloge, elle donnait plutôt une image d’elle faisant penser à: « je suis la méchante solitaire, alros dégage ! » ce qu’il trouvait en passant très dommage. La réaction de la jeune fille ne se fit d’ailleurs pas attendre et le ton froid qu’elle employa fit lever les yeux d’Hika au ciel. Il soupira avant de déclarer :

« Ne fais pas attention Kiko-chan, peut être qu’un jour elle comprendra que c’est un compliment ! »

Puis, Kajila certifia qu’elle voulait se rendre aux toilettes, et que c’était pour cette raison qu’elle n’avait pas prit la bonne direction. Hikaru lança un regard complice à Soren, n’y croyant pas une seconde. Puis il rendit la tape du garçon (peut être un peu plus fort) avant de dire en riant, nullement sérieux :

« T’inquiète je te pardonne, je compte sur toi pour être très généreux la prochaine fois! »

Puis il suivit le jeune garçon qui se perdait dans la contemplation d’un mannequin de carton. Hika se plaça juste à côté de lui, et posa un bras sur l’épaule de son camarde. Il observa la femme figée dans sa peau de papier avant de dire plus pour se moquer de Soren qu’autre chose :

« Elle te plait ? Je crois qu’elle s’appelle Tashi …pas très bavarde hein ? »

Puis comme personne ne semblait vouloir de pop corn (enfin personne n’avait de quoi payer !), le terminale s’éloigna du stand, sans rien dire. Il remarqua que Soren lisait le synopsis du film, et se rendant compte que lui-même n’en avait pas prit connaissance, il observa rapidement l’affiche.
Il afficha une mine boudeuse.

« Je croyais que c’était un film d’action là ça risque d’être très ennuyeux ! »

Il croisa les bras ne cherchant pas à dissimuler sa déception. Mais la remarque de l’autre lycéen lui redonna sourire, et il éclata de rire. Au moins il ne serait pas le seul à ne pas aimer le film. Se tournant vers la première année qui persistait à ne rien dire, il lui demanda l’œil vif :

« Bon, déjà on est deux à pas aimer l’histoire, un qui s’en fout j’espère qu’au moins toi ça t’intéresse ! On serait pas venus pour rien !»