Nouvelle

Le grand jour etait arrivé ! A la rentrée prochaine, Hiakai allait se retrouver dans cet etablissement, classe de seconde. Malheureusement, lui avait on expliqué, son professeur principal etait en congé maladie pour le moment. Mais elle pouvait se présenter à Shiraki-san, le professeur principal des premiere qui lui expliquerait tout.

Puis, on l'avait plantée la, devant la porte de la salle des professeurs et elle n'osait pas l'ouvrir.

Elle portait son tout nouvel uniforme, trop grand pour elle. Ses cheveux blonds se detachaient sur le tissu et ses grands yeux semblaient perdus. Elle leva la main sur la poignée, soupira bruyemment et ouvrit la porte, les yeux fermés, n'osant pas mêmeregarder a l'interieur.
Plusieurs fois elle ouvrit la bouche pour parler mais aucun son ne sortit, des larmes se mirent a couler et, sans un mot, sans un regard, elle referma la porte et s'assit contre elle, les genous dans ses bras, la tête basse, tremblant de peur.

Tout en se promenant dans les couloirs du lycée, Hikaru cherchait vaguement sa salle de classe. En effet, il était l’heure d’aller en cours et bien que cela faisait deja quelques semaines que le jeune garçon fréquentait l’établissement Kaibara, il n'arrivait toujours pas à se repérer.
D’habitude, c’était Soren qui lui montrait le chemin, un garçon rêveur dont il s’était fait ami. En dernier recours il suivait Kajila une autre élève de sa classe, mais cette fois ci, aucun de ses camarades n’étaient dans les parages.
C’est pourtant la mine réjoui et l’esprit tranquille que Hika continuait de chercher sa classe. Il interpella quelques élèves qui étaient dans le coin, au cas ou, mais personne ne semblait savoir ou se trouvait sa classe.

Il allait monter à l’étage supérieur lorsqu’il aperçu une fille qui était en train pleurer. Cette dernière abordait une chevelure toute blonde, détail étrange pour un japonais comme Hikaru. Il s’approcha et alla s’asseoir à côté de la lycéenne qui devait être un peu plus jeune que lui.

« Tu sais pas ou est ta salle toi aussi ? Ca fait un moment que je cherche la mienne mais j’ai toujours pas trouvé. Ils indiquent rien dans ce lycée ! » dit il avec assurance.

Il attendit patiemment que la fille se calme un peu, absorbé à mettre sa cravate, qu’il n’arrivait pas malgré tous ses efforts à attacher.

Perdue dans ses pleurs la jeune fille ne voyait pas le temps passer. Les professeurs semblaient ne pas l'avoir vu, et elle etait bien trop effrayée et affolée pour reflechir. Ne parlons même pas de demander de l'aide.
Puis Hikaru apparu et lui adressa la parole. Il fallu bien deux trois minutes à Hiakai pour se calmer assez pour lever la tête vers l'adolescent qui la regardait avec douceur.

Elle se leva, secha ses larmes d'un revers de la main et secoua la tête. Non, elle n'avait pas perdu sa classe, en fait elle n'avait pas encore de classe et devait se présenter devant les professeurs...seulement elle avait bien trop peur pour y arriver.

Elle remarqua alors qu'il avait du mal a remettre sa cravate. Elle s'approcha timidement de lui, posa une main sur la sienne pour l'eloigner et remit rapidement la cravate du terminal en place. Puis elle se recula avec un sourire timide. Elle esperait qu'il ne le prenne pas mal...

"Je....je suis....Hiakai....je dois...parler...professeurs ?"

Apparemment la jeune fille n’avait pas remarqué sa présence, car elle continuait de pleurer sans faire attention à lui. Hikaru ne s’en inquiéta pas, et préservait un sourire enjoué bien grand sur sa figure. Son attente fut cependant de courte durée et la lycéenne secoua la tête pour indiquer qu’elle ne cherchait pas sa classe.
Puis elle se redressa, tandis que le jeune garçon lui chantonnait joyeusement. Il l’imita, quittant des yeux sa cravate pour lui adresser la parole.

« Bon ben pourquoi tu pleures alors ? Je pourrais t’aider peut être. »

Il n’indiqua pas qu’il devait se rendre de toute urgence à son cours, de toute façon le français n’avait jamais été sa matière favorite. Ayunoka-sensei attendra !
Hikaru était en train de pester contre sa cravate lorsque la fille vola à son secours. Un sourire jusqu’aux oreilles, le terminal la remercia chaleureusement :

« Merci beaucoup, j’ai jamais été très doué pour les attacher, d’habitude d’ailleurs je ne le fais même pas … »

Puis la fille se présenta. Apparemment elle avait un problème avec ses professeurs ou quelque chose dans ce gout là, mais il était difficile de comprendre le sens de ses paroles. Hikaru fronça les sourcils quelques secondes, avant de lancer souriant une fois de plus :

« Hé bien Hiakai-chan, très heureux de te rencontrer ! Moi c’est Hikaru je suis en terminal depuis trois semaines… Tu dois aller voir des professeurs ? Bah je veux bien t’aider à les chercher. Pourquoi tu dois les voir, t’as fais quelque chose d’interdit ? Il faut dire qu’il y a beaucoup de règles ici..»

Il jeta un coup d’œil au couloir qui commençait à se vider. En effet les cours allaient bientôt commencer, et rares étaient ceux qui voulaient arriver en retard. Mais pourtant Hikaru ne semblait pas particulièrement alarmé, bien que ce ne soit pas dans ses habitudes de sécher.

Biiiiiiiipppppp !! T'as pas lu les news!!!

Le lycée est fermé pour cause de vacances scolaires! Réouverture début Septembre!

(Oui j'en ai parlé à Kaj, mais elle a insisté pour le faire ici ... on fait quoi, on en fait un autre part?)

Tremblante, Hiakai attendit un coup qui ne vint pas. Hikaru semblait avoir bien prit son geste. Il lui souriait et lui parlait avec douceur. La seconde s'en sentait presque rassérénée. Elle secoua une nouvelle fois la tête pour montrer qu'elle n'avait rien fait d'interdit. Autour du couple, les couloirs se vidaient, les cours allaient bientot commencer et Hikaru risquait d'être puni par sa faute si elle ne se depechait pas de lui parler ! Elle etait vraiment idiote, pourquoi n'arrivait elle pas a s'exprimer comme tout le monde ?
En même temps Hikaru etait en terminal, c'etait u grand et elle lui faisait perdre son temps. Il etait bien bon de ne pas l'engueuler et d'attendre patiemment qu'elle reprenne ses esprits !

Enchantée...Hikaru....-sempai....je....euh....si vous avez un probleme....avec.....cravate....encore....je....peux....aider.

Elle leva ses grands yeux bruns sur lui et essaya un timide sourire. La nonchalence de son interlocuteur la rassurait.

Je....rien....de mal.... juste....nouvelle....proviseur....dit....professeur....présenter....pour....dossier...

Les larmes emplirent à nouveau ses yeux.

Mais....peur....connait pas....sais pas....

Il se trouvait qu’Hiakai n’avait rien fait d’interdit, comme l’avait tout d’abord pensé le jeune homme. Il eut un air surpris mais pour une fois ne répondit rien. Il ne put par contre s’empêcher de rire aux éclats lorsque la jeune fille le nomma « Hikaru-sempai ».

« Je crois que tu es la première à m’avoir appelé comme ça ! Pas de sempai, je risque de prendre la grosse tête après ! En tout cas c’est gentil de proposer ton aide, mais je ne vais pas t’harceler chaque matin pour que tu fasses ma cravate ! »

Il lui fit un clin d’œil complice. Le sourire que lui rendit Hiakai lui fit vraiment plaisir, au moins il savait qu’il ne l’ennuyait pas (en tout cas pour l’instant !)

Il essaya ensuite de déchiffrer les bribes de paroles de la première année et s’écria :

« A Ok, tu dois aller voir un professeur ! Tu es donc bien nouvelle ! … Mais pourquoi tu ne frappes pas à la porte, parce que là, à tous les coups le prof que tu cherches il est en cours ! c’est qui d’ailleurs ? »

Il jeta un coup d’œil à l’intérieur de la salle des enseignants, tandis que son professeur d’anglais quittait la pièce, lui jetant au passage un drôle de regard. Hikaru lui lança joyeusement qu’il « arrivait tout de suite ». Puis sans se soucier de la réaction de l’homme, Hikaru expliqua à Hiakai :

« Y’a encore pleins de profs la dedans, t’as une chance de trouver le tien ! Tu veux que j’aille te le chercher ? »

Hiakai ne comprenais pas vraiment ce que disait Hikaru. Ne pas l'appeler "sempai" ? Mais elle avait donné ce titre à des tas de gens qui dans sa tête ne le méritait pas alors pourquoi ne pouvait elle pas le donner a la premiere personne qui se montrait bon avec elle ? Enfin...

"Comme vous voudrez, Hikaru-semp...euh...Hikaru."

Elle était un peu décue, elle avait espéré qu'il accepte son aide. Comme cela elle aurait une raison de venir au lycée jour après jour. Puis elle voulait le revoir. Elle s'accrochait à lui comme le naufragé au rondin qui lui servait de mât.
Pendant une seconde, elle avait oublié pourquoi elle était là. Mais le terminale lui posait des questions et la peur revint au grand galop.

"Euh...je...j'ai...essayé...mais...mais...peur...beaucoup de monde...bruit...gens....pas pu."

Il fallait pourtant qu'elle se décide, surtout que visiblement ses hésitations allaient poser des problèmes à Hikaru.

"Je...euh...Ayunoka-senseï...mais...euh...je veux pas...vous déranger...poser...problèmes...professeur vous...attend."

Elle hésita puis décida d'ouvrir son coeur à cet inconnu.

"dites...pourquoi..aider moi ? Merci...avait...peur...mais grâce à vous...moins...merci."

Hikaru pencha la tête, essayant en vain de réfléchir. Pour lui, il était naturel d’aller parler aux professeurs si c’était nécessaire, mais la jeune fille paraissait terrifiée à l’idée de pénétrer dans la salle chose qu’il ne comprenait pas.
Mais pourtant il ressentait la peur de Hiakai, ce qui était largement suffisant pour le décider à l’aider. Il ajouta tandis qu’elle acquiesçait :

« Oh et puis pas la peine de me vouvoyer, c’est pas comme si j’étais un professeur. »

Il éclata de rire puis voyant que la nouvelle se sentait toujours anxieuse, il ajouta plus doucement :

« T’inquiète pas c’est toujours comme ça au début, mais tu vas vite t’y faire, les gens sont vraiment sympas en général ! Puis si t’as des problèmes que ce soit avec ta classe ou un truc que tu comprends pas, tu peux toujours venir me demander…à condition que ce ne soit pas des maths bien sûr ! Ca me fera plaisir de t’aider. »

Puis comme elle paraissait inquiète, et désireuse de ne pas l’empêcher d’aller en cours, le jeune garçon secoua la tête en signe de dénégation :

« J’t’assure que c’est pas grave, il dira rien ! »

Hikaru n’en été absolument pas convaincu , mais ne voulant pas que la blondinette se sente fautive de son retard il préféra ne pas l’avouer.
Seul problème : l’enseignant que devait voir la jeune fille n’était autre que Ayunoka Raya, la prof de français. Hors, la femme détestait Hikaru (comme la plupart sinon la quasi-totalité de ses élèves). Il fit une petite grimace.

« Arf, t’as pas de chance de l’avoir celle la par contre, enfin, le français n’est pas une des matières les plus importantes …heureusement ! »

Hiakai avait encore du mal accepter le fait qu’Hika veuille l’aider. Il lui assura :

« Si je t’aide c’est parce que t’en a besoin non ? J’allais pas te laisser toute seule alors que t’allais pas bien et si je peux me rendre utile ça me rend heureux, alors t’as pas de soucis à te faire ! »

Puis un dernier sourire adressé à la nouvelle et Hikaru s’engouffra dans la salle des profs cherchant des yeux la silhouette de son enseignante. Il la trouva dans un coin de la pièce et demanda presque instantanément :

« B’jour Ayunoka-sensei, y’a une nouvelle qui vous attend dehors et elle savait pas ou vous étiez. Faudrait peut être aller la voir non ? »

[Raya est a priori prévenue par mp ^^]

Raya était tranquillement assise dans la salle des professeurs. Ayant un trou dans son emploi du temps, elle avait décidé de l’occuper de la meilleurs façon possible, c’était à dire : examiner la nouvelle mode de la saison. Les sourcils froncés, un crayon qu’elle mordillait à la main, elle réfléchissait aux tenues qu’elle allait commander (en prenant les tenues d’un défilé de mode pour un magasine de vente par correspondance… enfin elle en avait les moyens).
Elle nota sur un papier le nom d’un créateur très célèbre et la description d’une veste en fourrure qui lui plaisait beaucoup, puis farfouilla dans son sac à main à la recherche de son agenda pour ne pas oublier de s’en occuper le lendemain ( son agenda était assez insolite dans le sens où il n’y avait aucune référence à son métier d’enseignante, les seules notes concernaient des soirées, des dîners, des RDV ou des penses-bête dans le même genre de celui qu’elle voulait écrire…).
A ce moment-là, un élève vint lui adresser la parole. Raya releva la tête, agacée d’être interrompue pendant qu’elle « travaillait », et écouta distraitement le terminale.

Une nouvelle ? Pourquoi est-ce qu’elle voudrait me voir ? Et d’ailleurs qu’est-ce que cela pourrait bien me faire ? Elle a des jambes, non ? Elle peut venir jusqu’ici !

Elle rebaissa la tête pour écrire, puis la releva.

Tout compte fait, non, dites lui de repasser plus tard, je suis occupée. Ca ne se voit pas ?

Elle s’absorba à nouveau dans la contemplation de son magazine, puis regarda à nouveau l’élève.
Il lui rappelait vaguement quelque chose… Ah, oui, c’était cet imbécile de rêveur idiot qui l’interrompait sans cesse pour lui dire des choses sans intérêt et totalement dénuées de sens ! Elle se souvenait de lui seulement parce qu’il lui avait paru encore plus arrièré que le reste de ses camarades…

La réaction de l’enseignante n’étonna certes pas Hika ! La mauvaise humeur de Raya restait pour lui une habitude, et un grand sourire aux lèvres il se contenta de répondre joyeusement :

« Eh bien je ne sais pas, mais comme elle est nouvelle, je suppose que vous devez être la professeur principale de sa classe…Après comme elle ne savait pas qui vous étiez je suis juste venu lui donner un coup de main pour venir me chercher, elle a l’air assez effrayée, c’est son premier jour ici ! »

La mauvaise volonté de la jeune femme n’eut aucun effet sur le terminale, qui reprit la parole, un peu plus insistant :

« Pourtant, elle attend devant la porte, et ce serait dommage qu’elle rate déjà des cours vous ne croyez pas ? Je suis sur que ça ne durera pas longtemps, je vais vous la chercher ! »

Et sans attendre d’éventuel objection, il sortit de la salle avant d’y introduire à nouveau, tirant derrière lui la jeune fille. Il avait prit garde de lui glisser quelques mots avant de se trouver face à Ayunoka-sensei qui se résumaient un peu près à :

« Elle est là, surtout fais pas attention à sa mauvaise humeur, tu t’y habitueras vite ! »

Adressant de nouveau un sourire éclatant à Raya, il lui annonça avec gaieté :

« La voilà ! »

Puis il attendit que l’enseignante lui de mande de déguerpir, voulant rester pour vois un peu comment l’entretien se passait. Il pourrait ainsi venir au secours d’Hiakai, si nécessaire.

Raya se replongea dans la lecture de son magasine, avant d’être de nouveau interrompue par Hikaru. Avec un soupir exaspéré, la jeune enseignante relava la tête et regarda l’enquiquineur droit dans les yeux. Elle fit un geste agacé pour arrêter le discours ininterrompu du jeune homme.

Bla bla bla ! Je ne veux rien savoir, j’ai autre chose à faire pour le moment, le reste attendra, c’est compris ? Tais-toi !

La femme poursuivit à nouveau sa lecture, mais cet imbécile d’élève semblait décidé à la déranger jusqu’au bout pour ses imbécillités. Les lèvres pincées, les yeux brillants d’un éclat de mauvais augure, Raya referma d’un coup brutal son magasine. Elle n’eut pas le temps d’émettre la moindre protestation que déjà le terminale revenait avec la petite.
Il y avait beaucoup de choses que Raya détestait en ce monde, en passant des fourrures synthétiques au caviar trop assaisonné, mais une des choses qui la mettaient le plus en colère était sans doute que quelqu’un la dérange dans une activité qui lui tenait à cœur. Oui, vraiment, c’était une des choses qui la mettaient hors d’elle…
La jeune femme commença par se lever, avant d’adresser un grand sourire crispé aux deux élèves. Puis elle prit une grande respiration, et commença à parler, s’adressant en premier lieu au garçon dont elle ne se souvenait plus le nom.

Bien bien… Pour commencer, vous, là, vous allez me retirer ce sourire idiot de votre visage d’arriéré. Tout de suite !

Elle se tourna alors d’un coup vers la petite inconsciente qui ne savait décidément pas ce qui l’attendait quand elle avait décidé d’aller voir sa prof principale.

Et toi… Je ne sais pas qui tu es, je ne sais pas ce que tu veux, mais je peux te dire qu’en sortant de cette salle tu auras d’ores et déjà une ou deux heures de colle. Ton grand copain pourra même te tenir compagnie.

Sa voix perdit alors tout ce qu’elle avait d’hypocrite pour devenir franchement coléreuse.

Maintenant dépêche toi de me dire ce que tu veux avant que je perde patience et que je te renvoie dès ton premier jour !

Hiakai pleuré. Elle s'etait mise a pleurer lorsque Hika etait partit, elle pleurait lorsqu'il revint pour la mener dans la salle des profs, devant Ayunoka sensei. Ses pleurs redoublèrent à la vue de cette femme si belle, si imposante et tellement en colere. Elle se cacha derrière le terminale, se maudissant a la fois pour ses larmes et sa lâcheté. Mais elle avait tellement peur ! Pas des heures de colle, non, elle s'en fichait mais de mettre Raya en colere et qe celle-ci monte l'école contre elle.
Seulement en l'entendant dire qu'Hika allait être puni elle sentit son sang ne faire qu'un tour.
Toujours les larmes aux yeux, les cheveux blonds collés a son visages, le souffle coupé par les sanglots, elle reussi a dire (enfin a articuler)

Ce..n'est....pas de sa...faute. Le...proviseur...il m'a dit...vous trouver...mais...peur, perdue...alors...Hikaru-sempai...aider...pas faire mal...juste aider...

Voila, elle etait repartie dans ses sanglots, tenant toujours la taille du terminale comme pour se proteger. Ses yeux bruns etaient voilés par les larmes et de grosses traces rouges apparaissaient sur les joues de la jeune fille irritées par le sel des larmes.

Le sourire d’Hikaru se fit moins insistant, bien qu’il ne le quitta pas et cela malgré la demande de l’enseignante. Il pencha un peu la tête intrigué. Il se demandait bien comment une femme telle que Raya arrivait elle a rester de mauvaise humeur tout le long de la journée. Peu être qu’elle aimait martyriser ses élèves, mais l’attitude qu’elle adoptait alors que Hiakai ne lui avait rien fait, il trouvait cela un peu injuste.
Même si la jeune femme était en colère, lui restait très calme. Ce n’était pas le cas de sa jeune amie qui littéralement effrayée l’agrippait tout en se cachant derrière lui.
Hikaru répliqua poliment :

« Je ne suis pas sur que de la rudoyer de la sorte l’aidera à répondre à votre question…il faut la comprendre elle vient d’arriver ! »

Le jeune homme avait légèrement l’impression de se répéter, mais il fallait bien l’avouer : Raya n’écoutait que la moitié de ce qu’il avait à lui dire !
Lorsque la femme parla de leur donner une heure de colle, il se raidit quelque peu. Qu’est-ce que Hiakai allait elle bien penser du lycée si on l’accueillait de la sorte !
Un peu refroidit, il s’empressa de demander :

« Ce n’est pas la peine d’aller jusque là, il me semble que Hiakai-san n’a fait que ce qu’on lui avait demandé. Si ça peut vous faire plaisir, et si votre seule but est de donner quelques heures de colles, je veux bien les prendre à sa place. »

Ce n’est pas qu’il avait envie de se la jouer chevalier servant, mais dans l’intérêt de Hiakai qui avait l’air déjà assez fragile, il ne pensait pas que deux heures de colles l’aiderait à se sentir mieux dans son nouveau lycée. Il se doutait bien de la réponse de Ayunoka-sensei mais ça valait le coup d’essayer.

Raya posa la main sur son front et soupira, comme au comble de l’agacement. Elle se massa un moment le front, laissant un silence s’installer.

(Ils m’énervent, ils m’énervent, il m’énervent !…)

Qu’est-ce qu’il avait, ce grand dadais de terminale, à se mêler de cette histoire, hein ??? Il le faisait seulement pour l’embêter, elle, il n’y avait certes pas d’autre explication ! Si la petite avait été toute seule, elle n’aurait pas osé entrer, et elle aurait été tranquille ! Dire qu’on osait la déranger pour de telles broutilles ! Et l’autre idiote qui pleurnichait comme une gamine de 6 ans !! Et ça venait au lycée ? Mon Dieu, mon Dieu, où avait-elle atterri en venant prendre ses « fonctions » dans cet établissement ? Si elle avait su…
Raya inspira plusieurs grandes goulées d’air, puis ses lèvres s’étirèrent en un sourire ô combien douloureux .

Bien , susurra-t-elle doucement, s’adressant à Hikaru. Je vois que toute cette histoire à l’air de beaucoup vous tenir à cœur. Une telle grandeur d’âme, une telle générosité, un tel altruisme m’émeuvent eu plus haut point, mon cher. C’est devenu si rare, aujourd’hui.

Elle posa une main sur son cœur, puis prit un autre carnet dans son sac.

Je devrais presque vous mettre une note pour l’excellente et magnifique initiative que vous avez eu là.

Ceci –dit, elle griffonna une note dans son carnet.

Citation :

Grand terminal binoclard et ahuri = 0 de moyenne générale

Quant à toi, continua-t-elle de sa voix anormalement douce, quant à toi ma petite, je suis désolée si je t’ai fait peur. C’est vrai que c’est ton premier jour, n’est-ce pas ? Il est tout à fait normal d’être angoissée. Allons, cesse de pleurer ma jolie.

Elle s’agenouilla, sortit son mouchoir de soir, et essuya les larmes de la seconde. Puis elle caressa les joues de Hiakai d’un air incroyablement gentil, et finit par lui ébouriffer amicalement les cheveux, avec son grand sourire de crocodile toujours collé aux lèvres.
Puis elle se redressa, et son sourire disparut aussitôt.

A présent que vous avez eu ce que vous vouliez, vous allez me faire le plaisir de débarrasser le plancher. Et en vitesse !

Elle se tourna une dernière fois vers Hikaru.

J’imagine que le proviseur m’a envoyé cette petite idiote toute mouillée pour lui faire visiter le lycée et lui montrer les classes. Je te charge de faire le guide à ma place, j’ai des occupations plus importantes. En contrepartie, tu n’auras pas d’heure de colle, et si tu fais profil bas pendant un moment, tu dépasseras peut être la barre des 3 points sur 20 dans ta moyenne générale. Toi, la morveuse, je te préviens : je ne te donne aucune punition aujourd’hui, mais si tu persistes à me contrarier en couinant comme un bébé, tu auras affaire à moi ! Et tu n'oublieras bien sûr pas de me rembourser le mouchoir!

Enfin, estiment l’affaire terminée, elle retourna dignement à ses occupations.

Hikaru ne bougea pas d’un pouce aux ‘gentillesses’ de sa professeur, se contentant de cligner des yeux attentif.
Il sentait les tremblements convulsifs de sa protégée qui s’accrochait désespérément à lui.
Quelle affreuse personne que cette Raya Ayonuka ! Hika espérait seulement que Hiakai serait assez forte pour ne pas prendre au sérieux les remarques de la femme.

Après lui avoir proposé de s’occuper de la jeune fille, et entre autre de lui montrer le lycée à sa place, elle le mit en garde en le menacent.
D’une voix toujours aussi enjouée, il répondit calmement :

« Très bien. Merci de nous avoir accordé un peu de votre temps si précieux ! Au revoir Ayonuka-sensei ! »

Pour ce qui était de sa note, il s’e fichait éperdument. Il n’avait jamais été très fort en cours et n’avait que très rarement la moyenne. Alors une de plus ou de moins ! De plus, il ne pensait pas que Raya lui mettrait une telle note puisqu’elle aurait à la justifier. Et au pire, qu’est-ce que qu’il lui arriverait ? Le plus important c’était qu’il avait réussit à obtenir ce qu’il voulait.

Il prit fermement la main de Hiakai et l’emmena au dehors de la salle. Il avait hâte de lui montrer tout le lycée !