Monde parallele

Akito avait du mal à se remettre du traumatisme qu'il venait de subir. Entre la bonne soeur et le yankee, c'en était trop pour le fragile jeune homme qu'il était. Il s'assit sur le banc pour se reposer et récupérer un semblant de jugeote. Il reprit les pieds sur terrre lorsque Kajila lui demanda s'il fallait pas de l'eau pour Hatori qui était toujours transformé. L'adolescent tourna la tête et fixa l'hippocampe. Tant qu'il restait dans les mains de la jeune fille pas de soucis d'autant qu'il n'avait plus de vêtements. Quelle situation embarrassante. Il allait encore une fois devoir faire effacer la mémoire de quelqu'un simplement parce que les douzes étaient imcapables de se tenir en société. Cela ne fit que renforcer son envie de les garder près de lui. Mais pour l'heure, il fallait rentrer au manoir au plus vite.

"Garde le dans tes mains, il ne risque rien de toutes façons!"

Il se leva et prit la direction de la sortie du parc.

"Nous allons rentrer au manoir. C'est plus sage vu les évènements et puis la-bàs, il y a des habits de rechange!"

Alors qu'il attendait que kajila se décide à le suivre, il fut interpelé par une drole de femme. En y regardant de plus près, il se rendit compte qu'elle ressemblait à son cher Kureno. C'est alors que la créature lui demanda d'une voix rauque s'il était intéressé pour faire un "tour" avec elle. Horrifié, Akito ouvrit de grands yeux, il avait à faire à un travelo!

Le garder dans ses mains ? Elle ne demandait pas mieux ! Elle voulait le garder pret d'elle toute savie, et tant pis s'il se transformait en poisson, cela le rendait encore plus unique a ses yeux !

Elle suivit le chef de famille jusqu'a l'entrée du parc et y trouva son vélo. C'etait pratique pour aller au manoir rapidement... mais elle ne pouvait pas laisser le chef de famille en plan comme sa...

Elle glissa l'hippocampe précieusement dans la poche sur sa poitrine, tout contre son coeur et sa saisit du guidon, s'installant en danseuse et laissant la selle pour le chef de famille. Elle essaya de ne pas penser que c'etait Hatori-sama qui etait la, tout contre elle.

Venez, on va aller au manoir rapidement alors. Mais je ne vous tiens pas quitte de mes explications.

elle le regarda avec une once d'impatience, elle avait hate de comprendre et aussi de recuperer son Hatori !

Akito regarda la jeune fille en se demandant si elle était vraiment sérieuse quand elle lui proposa de rentrer au manoir à deux sur son vélo. Le grotesque de la situation le fit éclater de rire. Jamais au grand jamais, il ne s’abaisserait à ce genre de moyen de transport. Il fit un signe de la main et presque instantanément, une voiture vint s’arrêter devant les jeunes gens. Un chauffeur en descendit et alla leur ouvrir la portière. Akito monta et s’installa sur la banquette arrière. Puis il fit signe à Kajila d’en faire autant. Comme elle semblait indécise devant la marche à suivre, il crut bon de préciser.

« Montez ! Nous irons plus vite en voiture ! »

Il lui tendit galamment la main pour l’aider à monter à bord et attendit qu’elle se décide.

« Si nous traînons trop, Hatori risque de s’enrhumer ! »

Kajila se traita mentalement d'idiote en voyant la voiture. Elle avait pensé une seconde qu'Akito s'etait deplacé a pied...elle aurait du s'en douter !
Elle rattacha l'antivol de son vélo et prit l'hippocampe de sa poche dans ses mains. Car le chef de famille avait bien dit de le tenir dans ses mains !
Elle hésita a monter dans la voiture mais comme Akito insistait, elle transvasa son aimé dans sa main droite et saisit celle de l'adolescent de la gauche avant de s'installer confortablement, d'attacher sa ceinture et de regarder l'hippocampe sur ses doigts.

Alors ? Qu'est ce qui c'est passé réellement ?

Elle allongea les jambes et regarda tranquillement par la fenetre. Interieurement elle etait tres inquiete mais elle esperait que rien ne transparaisse sur son visage...

Akito regarda son invitée discrètement du coin de l’œil. Il était assez surpris qu’elle ait accepté son aide sans avoir au préalable proférer une seule menace ou parole désagréable à son encontre. Cette pensée lui arracha un petit sourire ravi. Il fut sorti de sa contemplation par la question de la jeune fille.

Hum…je pense que ce n’est ni le lieu, ni le moment pour discuter de ça. Attendons d’être au manoir et qu’Hatori ait repris forme humaine !

Il se cala au fond d’un fauteuil et porta son regard au dehors observant le paysage qui défilait devant ses yeux. Tout à coup, il sursauta et cligna plusieurs fois des paupières pour être sur de ce qu’il venait d’apercevoir. Sur le trottoir, ils venaient de croiser un groupe scolaire en déplacement et la maîtresse ressemblait curieusement à Rin. Akito réprima difficilement un frisson de malaise à cette idée.

Kajila se cala elle aussi dans le fauteuil mais elle ne regrdait pas dehors, pas plus qu'elle ne regardait Akito ou la voiture en général. En fait, elle regardait le précieux petit être entre ses mains. Comme c'etait amusant de penser que cet homme si grand, si beau, si noble et si imposant pouvait devenir tellement petit, faible, touchant et joli. Un sourire pensif vint jouer sur ses levres et elle leva les yeux sur Akito qui venait d'avoir une sorte de sursaut d'on ne savait quoi.
Elle porta les yeux a la fenetre mais ne vit rien de spécial aussi ne dit elle rien.

Ils arriverent enfin au manoir et le chauffeur se gara devant la maison d'Hatori. Kaj sortit tranquillement, trouva la salle de bain sans "trop" de problèmes et fit couler l'eau a 17 degres, se souvenant avoir entendu un jour qu'un hipocampe aimait les eaux entre 15 et20...
Elle fit attention a ce que la baignoire soit bien fermée et deposa presque tendrement l'hippocampe dans l'eau et sortit de la piece en fermant pudiquement la porte.
Elle regagna alors le salon et vit Akito qui s'installait.

Vous voulez du thé Akito-domo ? En attendant les explications promises...

Akito suivit la jeune fille et ne s'étonna même pas de la voir se diriger aisément à travers les dédales des allées du manoir. Ils entrèrent dans le pavillon du médecin et firent le nécessaire pour que Hatori retrouve au plus vite une apparence humaine. Pendant que ce dernier barbotait dans son bain, Akito avait fait demander des habits propres pour le maudit ainsi qu'un thé qui le réchaufferait surement après sa mésaventure.

Lorsque Kajila ressortit de la salle de bain, un plateau avait déjà été déposé sur la table du salon et le chef de famille s'était affalé comme à son habitude sur le sol.

J'attendais que vous reveniez pour nous faire servir. je connais les bonnes manières quoi que vous en pensiez, très chère!

Il saisit une tasse et la tendit à la jeune fille puis en prit une pour lui même. Il dégusta le liquide ambré à petites gorgées se doutant bien qu'il devait une explication à son invitée sur les derniers évènements. Il la regarda très sérieusementet lui demanda.

Je suppose que je vous doit une explication sur cette étonnante transformation?

Hatori avait terriblement honte.
Non seulement Kajila avait été témoin de son humiliante transformation, mais en plus Akito avait été présent, ce qui rendait à ses yeux la chose pire encore.

(C’est même pire que la fois où je me suis transformée devant Kana…)

Pour le moment, Hatori barbotait dans la baignoire de la salle de bain du manoir Soma.
Il repensait en rougissant (si c’était possible pour un hippocampe) à Kajila qui l’avait tenu entre ses mains avec tant de douceur. Il s’était sentit si faible, si ridicule… Il avait aussi eu une peur bleue quand la jeune fille l’avait glissé dans sa poche. Le temps qu’il mettait à se métamorphoser à nouveau étant très aléatoire, il n’osait même pas imaginer ce qui aurait pu se produire s’il avait repris forme humaine à ce moment là....
Sa deuxième grosse frayeur avait été le moment où Kajila l’avait mis dans l’eau du bain. Il aurait suffit que l’eau soit un peu trop chaude, et on aurait retrouvé un Hatori cuit et mort ! Heureusement, la jeune fille semblait plutôt bien renseignée sur le sujet et avait fait couler l’eau à la température idéale pour l’hippocampe.
A présent, l’hippocampe-Hatori nageait tranquillement dans l’eau. Il relâcha un filet de petites bulles, souhaitant pour une fois que son état de créature marine dure le plus longtemps possible ; en effet, il appréhendait le moment où il devrait affronter le regard de Kajila, en plus de celui d’Akito… Et puis de toute façon, il doutait de plaire encore à la jeune fille. Ne l’avait-il pas surprise avec le chef de la famille Soma ? Toutes les nouvelles certitudes d’Hatori fondaient, il était plongé dans la plus grande confusion.

(Avec un peu de chance, Kajila sera partie avant que je ne reprenne forme humaine, et je ne verrai qu’Akito…)

Au moment où il avait cette pensée, il se transforma, et se retrouva nu comme un ver dans la baignoire, l’eau dans laquelle il était immergé il y a 2 secondes lui arrivant à présent aux chevilles.
Hatori sortit prestement de la douche, et se rhabilla avec les vêtements qu’on avait posé à son intention.
Il posa sa main sur la poignée de la porte de la salle de bain, cherchant le courage de l’ouvrir. Hatori avait toujours été véritablement complexé par la forme qu’il prenait lorsqu’il se transformait, et les événements qui venaient de se produire n’arrangeaient rien.
Il respira un bon coup, tentant de refouler le sentiment de honte cuisante qui s’emparait de lui, puis tourna enfin la poignée et entra dans le salon.

Kajila prit la tasse des mains d'Akito, et se mit a humer le parfum du the et savourant le contact de la tasse chaude sur ses paumes. C'etait un thé parfumé, surement assez cher, qu'elle ne connaissait pas. Curieuse elle en but une gorgée et savoura le parfum inconnu. Puis, elle s'assit dos a la porte, en face d'Akito, afin de ne pas etre tentée de la fixer des yeux en attendant qu'Hatori rentre.
Elle hocha simplement la tête a la question d'Akito. Oui elle voulait des explications. Elle les avait demandées a trois reprises au moins deeja. Mais il etait hors de question qu'elle s'humilie pour les avoir !

Soudain, la porte s'ouvrit. Le coeur battant a se rompre, l'adolescente posa sa tasse sur la table et se leva, lancant a celui qu'elle aimait un regard plein de questions avant de baisser les yeux sur ses pieds. Visiblement, il allait bien, c'etait le principal non ?

Elle soupira et se poussa pour s'asseoir a coté d'Akito, afin qu'Hatori puisse prendre la place qu'elle avait occupé. C'etait mieux pour lui au cas ou le chef de famille se facherait.

bon alors et cette explication ?

dit elle simplement, pensive. Lorsqu'Hatori etait la, rien n'avait d'importance...pas meme le fait que l'homme qu'elle aime puisse se transformer en poisson.

Akito but une gorgée de son thé et reposa lentement sa tasse. Il regarda alors Kajila et ouvrit la bouche pour lui répondre lorsque Hatori fit son apparition. Aussitôt, le visage du chef de famille se rembrunit. Il n’était pas stupide et avait bien remarqué que la jeune fille n’avait d’yeux que pour le médecin dès que celui-ci entrait dans la même pièce qu’eux ! Un sentiment de jalousie extrême étreignit l’adolescent. Sa main se mit à trembler un peu lorsqu’il reposa sa tasse et il en renversa quelques gouttes sur la table. Mais il ne vit rien accaparé comme il l’était par les deux personnes en face de lui.

Tiens, Hatori ! De retour parmi nous ?

Le ton était sec et un tantinet menaçant. Il en était à ne plus savoir qui il devait haïr. Kajila qui tentait de lui voler le médecin ou Hatori qui inconsciemment éloignait la jeune fille d’Akito ? Il poussa un soupir de contrariété.

Pour en revenir à nos moutons ou plutôt à nos hippocampes ! Ce que tu as vu était…comment dire…une sorte de maladie héréditaire ! n’est-ce pas Hatori ?!

Hatori fut très gêné par le long regard que lui adressa Kajila. Surtout qu’Akito, qui l’avait bien remarqué, faisait grise mine, le regard sombre. Et Hatori connaissait très bien ce regard : il annonçait le calme avant la tempête.
Il s’efforça de garder un visage neutre, bien qu’après ce qui venait de se passer il eut beaucoup de mal à conserver son air blasé. Il venait quand même de se transformer en hippocampe, alors pour la dignité, il repasserait !
Le Dragon restait sur ses gardes en entendant le ton sec d’Akito. Il jugea plus prudent de ne rien répondre et s’avança lentement jusqu’à la table où il s’assit, à côté de Ryu et en face du chef de famille. Il craignait par dessus tout qu’Akito se mette en colère, comme le jour où il était venu avec la jeune fille et Hiro prendre le thé chez lui…
Il prit le temps de se racler la gorge, évitant soigneusement le regard de son Dieu en fixant ses mains croisée sur la table, puis répondit indirectement à Kajila.

Il s’agit en fait d’une sorte de…malédiction. Comme une maladie incurable, si vous voulez. Impossible de s’en débarrasser, il faut apprendre à vivre avec.

Il se tut, se demandant un peu tard si ses paroles n’allaient pas offenser son chef de famille. Il poursuivit très vite, pour apaiser une éventuelle colère d’Akito.

En fait, à chaque fois qu’une personne du sexe opposé me tombe dans les bras, je me transforme en…en hippocampe.

Il rougit sur ces derniers mots, il avait tellement honte de cet aspect de lui-même ! Il se sentait ridicule. Il croisa et décroisa nerveusement les mains, se demandant s’il pouvait parler des autres maudits, et guettant avec inquiétude la réaction d’Akito…

Dire que la jeune fille etait peu satisfaite de cette explication etait peu dire. Dans le fond elle n'apprenait pas grand chose ! Elle avait vu qu'Hatori c'etait transformé en hippocampe, ce qu'elle voulait savoir c'etait pourquoi . Or la seule chose qu'elle obtenait d'eux, c'etait qu'il n'y avait pas de remedes (mais elle n'y avait pas meme pensé elle) et que cela arrivait lorsqu'une jeune fille lui "tombait dans les bras".
Elle eut une moue décue.

Bah, je m'attendais a mieux.

Mais elle haussa les epaules.

Enfin les hippocampes, c'est sympa comme animal, c'est celui qui se rapproche le plus du dragon dans la vie réelle. Vous auriez pu tomber sur pire.

*Un rat par exemple et je me souviens bien qu'il n'y avait pas eu de jeunes fille ce jour la.*

elle fit un gentil sourire à Hatori. Si le medecin avait pu apprendre a vivre avec ce drole de truc, alors elle allaît pouvoir s'y faire aussi. Puis elle se tourna vers Akito, toujours curieuse.

Si c'est héréditaire ce la veux dire que d'autres Somas aussi se transforment en hippocampe ? *ou en rat ?*

Akito prit alors un visage grave. Il tenait enfin sa vengeance. On ne se moquait pas du chef de clan Soma sans conséquence. Il observa lentement ses deux invités et répondit le plus sérieusement du monde.

Non seulement, c’est héréditaire dans la famille de ce pauvre Hatori mais en plus c’est extrêmement contagieux. Enfin, si tu l’approches de trop …hum…près. Tu vois ce que je veux dire ?

Puis il posa son regard sur celui du médecin le mettant au défi de le contredire. C’était là un excellent moyen de voir où allait la fidélité de l’homme. En fonction de sa réaction, Akito saurait alors quel comportement adopter.

En attendant une réponse de l’un ou l’autre, l’adolescent fit appeler une servante et lui donna l’ordre de leur apporter quelques gâteaux. Il avait grand faim après cette escapade au parc. La femme s’exécuta sans un mot et partit chercher les friandises désirées. Lorsque la porte se referma, il planait un silence à couper au couteau. Akito détaillait la scène avec un rictus au bord des lèvres. En fin de compte, il était ravi de cette situation !

Le médecin avait volontairement donné des informations succinctes à Kajila , parce qu’il ne savait trop jusqu’où il pouvait aller dans ses révélations… La présence d’Akito n’arrangeait rien. A vrai dire, le Dragon ne savait plus sur quel pied danser.
Dans le doute, il opta pour la solution la plus fiable, et sans danger : le silence.
La désinvolture et l’absence totale d’étonnement de la part de Ryu le déroutait aussi complètement. Il s’était attendu à des cris, de l’angoisse, de la peur peut être, mais sûrement pas à cette acceptation tranquille et résignée ! Comme si voir un homme se transformer en hippocampe n’était pas plus étonnant que de le voir manger une salade, pour elle ! Comme si elle s’y attendait, comme si c’était normal… Décidément, l’adolescente n’avait pas fini de l’étonner !
Mais cela ne l’empêchait certes pas de sentir ses joues encore brûlantes de l’humiliation qu’il venait de subir…
Il toussota à sa remarque, et marmonna indistinctement:

Hum, je vois mal comment…

Tomber sur pire ? Il ne voyait pas comment ! L’hippocampe était l’animal le plus ridicule, le plus minuscule, le plus inutile qui soit….Quant à se rapprocher du dragon, c’était normal puisqu’il était (tout de même !) du signe de Dragon…
Son sourire le rassura un peu et lui fit chaud au cœur, et il allait répondre quand Akito s’en chargea. Le médecin pâlit devant son mensonge, avant de rougir devant son sous entendu (depuis le début de cet épisode, il avait dû passer par toutes les couleurs de l’arc en ciel ...). Il ouvrit la bouche pour protester…

Mais…

… croisa le regard provocateur de son chef de famille, referma la bouche, et baissa les yeux.
Il ne voulait pas que Kajila ne l’approche plus de peur qu’il soit contagieux, mais il ne pouvait pas s’opposer ouvertement à Akito…

Kajila reflechit rapidement. Si elle prenait les choses avec tant de calme c'est qu'elle voyait trop d'incoherences pour croire ce que disait Akito. Apres tout, elle avait vu Yuki deja, et cela ne cadrait pas avec leur explications a tout deux.
Elle savait quHatori avait peur d'Akito et rejetait donc tous les mensonges sur lui. En même temps dans tout mensonge il y a une part de vérité. Il fallait donc les laisser croire qu'elle avait tout gobé et continuer a poser des questions...histoire de demeler le vrai du faux le mieux possible.

Le trouble de son aimé passait a peu pret inapercu aux yeux de l'adolescente, tant elle etait concentrée sur le traitement des informations qu'elle recevait.

Hm...alors vous aussi vous vous transformez Akito-domo ? Vu le temps que vous passez avec Hatori-sama...

Elle aurait voulu trouver un moyen de dire a Hatori qu'elle ne le croyait pas mais ne voyait pas comment sans que le chef de famille ne s'en apercoive...a moi que...non...c'etait trop risqué, elle ne voulait pas le mettre en danger !
Elle haussa les epaules.

Vous savez que l'hippocampe est le seul animal au monde a avoir l'instinct de paternité ?

Fit elle pour le dragon en regardant le dieu avec un sourire amusé.

Akito éclata de rire face à la réponse de la jeune fille. Pour une fois, il la trouvait drôle, très drôle. Des larmes lui vinrent aux yeux tandis qu’il se tenait les côtes d’hilarité.

Mais tu sais, ma toute belle, pour avoir l’instinct de paternité, il faut déjà trouver une femelle consentante !

Puis il se tourna vers Hatori et lui demanda.

As-tu quelqu’un dans ta vie Hari-san ?

Il se leva, s’approcha l’air de rien de Kajila et plongea ses yeux dans ceux du médecin, le mettant au défi de répondre par l’affirmative. Il se rappelait bien les regards que l’homme avait lancé à l’adolescente et cela l’insupportait. La fille était à lui et personne, pas même son cher Hatori, ne la lui prendrait !

Hatori se mordit les lèvres devant le sous-entendu de Kajila, et regarda Akito d’un air inquiet. Il avait très peur que le chef de famille se mette autant en colère que le jour où ils étaient venus chez lui prendre le thé avec Hiro. C’avait été une catastrophe, ce jour-là… Il espérait que Ryu sentait plus ou moins la limite à ne pas dépasser, mais cela ne semblait pas être le cas…
Fort heureusement Akito ne parut pas s’en formaliser. Le médecin était plutôt mal à l’aise –plutôt !-.
Cette situation n’avait rien d’agréable, il devait jouer un double jeu et risquait à tout moment de se trahir d’un côté ou de l’autre.
Et Kajila continuait de tirer sur la ficelle ! Pour une raison qui lui échappait plus ou moins, le chef de famille éclata de rire. Le Dragon eut une grimace étonnée, qu’il s’empressa de dissimuler pou conserver son visage blasé au moment où Akito se moqua de lui et lui adressa la parole. Sa question le prit d’ailleurs totalement au dépourvu.

Euh…je…

Qu’est-ce qu’il était censé répondre ? Non, oui, un nom ? Il ne savait pas quoi dire pour ne blesser personne, et ne pouvait rester muet puisqu’on lui adressait directement la parole. Il jeta un coup d’œil à Kajila, détourna la tête, et choisit la réponse qu’Akito attendait :

Non… non, je n’ai personne.

Le Dragon avait baissé la tête. Il ne savait pas si ce qu’il venait de dire était vrai, mais il ne voulait même pas y réfléchir. Il avait fait ce qu’Akito voulait, voilà la seule et unique chose à retenir de tout cela. Et il se détestait plus que jamais pour sa lâcheté…

Kajila commencait a voir ou voulait en venir Akito. Apres tout elle etait celle ici qui connaissait le mieux les motivations des antagonistes.
Elle eut envie de s'ecarter lorsqu'Akito se rapprocha d'elle mais reussi a se contenir et ne pas bouger. Le rire du chef de famille la glaca. Mais ce qui lui fit le plus de mal ce fut la reponse d'Hatori. Elle ne savait pas pourquoi, elle aurait du être heureuse d'apprendre qu'il etait libre mais en même temps...

Incapable de controler toutes ces emotions, elle se leva brusquement, tournant le dos aux deux hommes pour regarder par la fenetre.

Je ne crois pas un mot de ce que vous dites.

Elle ne précisa pas si elle parlait du fait qu'Hatori soit libre, du coté contagieux de la "maladie" ou de toute la conversation.

Akito eut un sourire satisfait en entendant la réponse d’Hatori. Il lui appartenait toujours et rien ne changerait jamais. Enfin si. Une chose changeait. Akito comptait bien séduire Kajila. Maintenant qu’il tenait le médecin, il avait le champ libre pour passer à l’attaque et s’approprier la jeune fille. Cependant, il ne put s’empêcher d’avoir un mouvement de surprise devant la brusque réaction de son aimée. Alors comme ça, elle ne le croyait pas. Eh bien, il s’en moquait. Tant qu’elle était à lui ! Sans un mot, Akito se leva, lança un drôle de regard à Hatori et s’avança vers la jeune fille. Là, il posa une main sur son épaule, la fit se retourner doucement et…

Et il s’agenouilla à ses pieds, lui mit le bras et lui donna un baise main royal. Ensuite, il releva la tête et plongea ses yeux dans les siens.

Pourquoi donc mentirais-je sur un sujet aussi grave, ma toute belle ? Quel intérêt aurais-je à faire cela ? Tout ce que je veux, c’est votre bonheur.

Il se redressa et dans un mouvement souple, attrapa la taille de Kajila et la serra tendrement contre lui en murmurant.

Tu es l’étoile qui illumine ma sombre nuit.

Hatori eut un sursaut en voyant Kajila se lever brusquement. Toutefois sa déclaration ne l’étonna pas. L’explication du chef de famille était bien trop tirée par les cheveux, il fallait l’avouer. Il aurait voulu lui dire la vérité, mais…non, c’était absolument hors de question, même si on faisait abstraction d’Akito. Cela entraînerait beaucoup trop de changements irrévocables…
Il baissa la tête, peu désireux d’affronter le regard de la lycéenne, mais la releva, surpris, en entendant Akito se lever et parler à Ryu.
En entendant ses paroles, Hatori se leva d’un bond, les yeux écarquillés. Mais qu’est-ce que… qu’est-ce qui lui prenait ? Pourquoi…
Le Dragon n’aurait jamais imaginé que le chef de famille pût s’intéresser à la jeune fille ; il pensait même qu’elle voulait la tuer ! Akito avait déjà bien prouvé au médecin à quel point elle semblait la détester, que ce soit le jour où elle, Kajila et Hiro étaient venus prendre le thé chez lui, ou par son attitude lorsqu’elle parlait de la lycéenne en général. Vraiment, il ne comprenait pas… Mais quand Akito serra Ryu dans ses bras, il ne put se retenir.

Akito, vous ne… Kajila n’a peut être…

Puis le médecin se mordit les lèvres. Qu’avait-il donc à y redire, lui ? Il n’avait aucune raison valable, et de toute façon il ne pouvait pas prendre le risque de contrarier le chef de famille. Mais Kajila n’était peut être pas d’accord ! D’un autre côté, cela, il n’en savait rien… Ce qui était sûr, c'est que cette vision lui était insupportable...
Pas vraiment résigné à l’inaction, mais ne sachant que faire ou dire, il se contenta de regarder Akito faire ce que lui ne pourrait sans aucun doute jamais faire.

Etonnée, Kajila mit quelques secondes a réagir. Secondes qu'Akito utilisa pour lui prendre la main, la baiser puis l'attirer contre lui.
Ce n'etait pas la premiere fois que le chef de famille agissait de la sorte. Il avait même fait bien pire aussi Kajila n'en etait pas autant etonnée qu'Hatori. Mais elle commencait a ne plus savoir comment le repousser. Elle le laissa doucement la serrer contre lui et l'embrassa timidement.
Puis;, elle posa ses deux mains sur les epaules de l'adolescent et le repoussa avec douceur pour se degager de son etreinte. Elle fit alors un pas de coté, se mettant, sans se rendre compte, entre les deux maudits.
Son coeur battait a se rompre. Les paroles si douces du chef des somas qu'elle aurait tellement aimé entendre d'une autre bouche, et l'air horrifié d'Hatori la perturbait.
Elle baissa les yeux, rougit et avoua.

Gomen, Akito-domo, mais je vous l'ai deja dit, si tant est que je sois une étoile, je ne brille pas pour vous, un autre occupe mes pensées et mon coeur. Ce que je vous ai donné est tout ce que vous obtiendrez jamais de moi.

Elle regarda pensivement le parquet et repris.

Quand a me mentir, je vous en crois tout à fait capable, avec ou sans raisons ! Votre histoire de contagion est vraiment etrange ! Si c'etait contagieux, pourquoi ne vous êtes vous pas transformé vous aussi ?

Elle recula d'un pas, se rapprochant d'Hatori. Entre l'hippocampe et le dieu, elle preferait l'hippocampe !