De retour

Une semaine d'hopital et un mois de repos complet pour un apres midi sur le toit, Shouta pouvait être fier de lui. Mais le lycée etait toute la vie de l'enseignant, aussi se rendit il au bahut a peine deux jours apres sa sortie.
Habillé en "civil" -c'est à dire un peu moins formel qu'à son habitude-, le jeune homme entra dans la cour et fronca les sourcils au bruit. Les enfants aimaient toujours autant crier. Mais même si son air restait severe et fermé, il etait interieurement tres content de les voir et de les entendre. Ils lui avaient manqué ! Presque autant que Mayu.

Gae fit quelques pas dans la cour et s'arrêta. Il ne voulait pas rencontrer Shouta. Il ne savait pas comment il allait reagir s'il le croisait. Par contre il voulait LA voir.

Il bailla, depuis sa sortie de l'hopital il dormait beaucoup mais etait toujours fatigué ! Cela l'enervait vaguement...il etait trop crevé pour s'enerver en ce moment.

Son regard noir, un peu terni balaya la scene et appercu une silhouette connue. Il n'arrivait pas, cependant, a savoir de qui il s'agissait...

Mayuko venait de terminer ses cours pour la journée. Exceptionnellement, ses élèves avaient eu quartier libre à cause des premières chaleurs. Il faut dire qu’il faisait très chaud ! La jeune femme en t-shirt moulant et pantacourt était en train de traverser la cour remplie d’élèves lorsque soudain…

Soudain, elle vit la dernière personne qu’elle s’attendait à voir en ce jour d’été. Gaeyu. Pour le coup, elle se figea sur place les yeux grands ouverts et la bouche en cœur. Il faut dire qu’elle ne l’avait pas vu autrement que par téléphone depuis son « accident ». Elle s’approcha lentement, histoire de se donner le temps de se reprendre et le salua un peu embarrassée.

Bonjour, Gaeyu-san. Déjà de retour ?

Elle se mordit la lèvre devant sa maladresse évidente. Voilà qu’elle recommençait à ne pas tenir compte des sentiments de son ami et qu’elle était sur le point de le faire à nouveau souffrir. Elle se traita mentalement d’idiote !

Evidement , c'etait Mayu. Gae ne savait pas s'il etait content ou triste de la croiser deja. Il etait encore tres fragile nerveusement t ne savait pas s'il allait pouvoir supporter ses sautes d'humeur.
Premiere phrase et deja il dut serrer les poings. Gaeyu-san ? Etait il devenu un etranger ?
Se concentrant pour ne pas se mettre a trembler, le regard denué d'emotions. Il s'inclina respectueusement.

Juste une petite visite Mayuko-san. J'espere que je ne derange pas.

Oui...deja de retour...encore une phrase qui le blessait. Il ne lui avait donc pas manqué ? Pire encore il n'etait pas bienvenue ?
Palissant, il se mordit la levre mais se repris. Les eleves pourraient le voir et il devait rester fort.

Comment va le lycée ?

Puis plus doucement, scrutant son regard, inquiet pour elle.

Comment vas-tu ?

Mayuko était vraiment mal à l’aise. De toute évidence, elle venait de faire une boulette. En effet, il semblait que son ami avait laissé son masque émotionnel au placard et elle, avec sa délicatesse habituelle, avait mis les pieds dans le plat. Cette impression avait été renforcée par le manque de confiance du jeune homme en ses paroles.

Le lycée va bien. Certains professeurs se sont portés volontaires pour reprendre tes cours jusqu’à ce que tu reviennes. D’ailleurs depuis quelques jours déjà, les élèves ne parlent plus que de leurs vacances. Il devient dur de les faire travailler.

Une lueur d’amusement passa dans ses yeux à cette évocation. Puis il s’inquiéta de son état.

Je vais bien, Gae. Ce serait plutôt à moi de m’inquiéter pour toi, non ? Le docteur est d’accord pour te laisser sortir ? N’est-ce pas un peu tôt ? Tu te sens bien ? Ne va surtout pas trop te fatiguer, d’accord !

Elle tendit la main et la posa tendrement sur la joue de l’enseignant avec un sourire. Puis elle lui glissa discrètement à l’oreille.

Tu m’as manqué !

Les vacances, c'etait vrai. Il les avait presque oubliées celles-la. Pourtanr les medecins lui avaient fixé la rentrée comme date de retour. Tout en pr"cisant bien qu'il fallait qu'il se menage ,jusque la. Rien qui ne puisse l'eprouver nerveusement !

Dites leur qu'ils ont une interrogation à la rentrée sur ce qu'ils auront appris durant mon absence, cela devrait les motiver.

Fit il avec un sourire, avant de continuer, froidement.

Mais les vacances feront du bien a tout le monde je pense, eleves comme professeurs. Tu as prévu quelque chose ou tu resteras en ville ?

Non, ce n'etait pas uen proposition. Lui etait bien obligé de rester, ses visites medicales etant trop nombreuses encore pour qu'il puisse passer outre. Mais il s'inquietait de Mayu, comme toujours. Des vacances lui feraient du bien a elle. Loin, de lui, d'Hatori ou de shouta.

La suite le surprit beaucoup. Elle se montrait froide puis ensuite plein de douceur voire un rien dragueuse ? Qu'est ce que cela signifiait ?

Le docteur ne comprend rien ! Il me traite comme un gamin réticent qui ne veux pas avouer une bêtise. C'est tres fatiguant.

lanca l'enseignant presque en colere avant de se calmer.

Sinon sa va. Tu m'as manquée. Ils m'ont manqués aussi. Je crois que j'aime plus ce boulot que je ne le pensais.

La fatigue commencant a le rattraper, il s'adossa au mur et regarda les enfants jouer dehors.

Un jour, j'aimerais bien avoir les miens, d'enfants...

Mayuko regarda le jeune homme un peu perplexe. C’était bien la première fois qu’il parlait d’avenir. De son avenir et de ses rêves ! À croire que l’ « accident » avait changé quelque chose en lui. En tout cas, c’était ce que la jeune femme aimait à croire. Elle était presque attendrie de le voir enfin se comporter en être humain. Quand il lui parla de vacances, elle répondit machinalement.

Moi, je reste au lycée pour les cours d’été ! De toute manière, je n’ai rien de mieux à faire et puis… je pourrais mieux te surveiller pour que tu ne fasses pas de bêtises !

Et elle le poussa doucement à l’aide de son index pour le taquiner.

J’ai terminé mes cours pour la journée. Si tu n’as rien d’autre à faire ou personne à voir, que dirais-tu de prendre un verre pour célébrer ta sortie d’hôpital ?

Elle joignit le geste à la parole, passa son bras sous celui de Gae et attendit qu’il se décide.

Presque brusquement, Gaeyu enleva son bras.

Non, je n'ai pas soif. Je vais rester ici.

Effectivement quelque chose avait changé apres son "accident". Il se rendait compte que trop dissimuler pouvait le blesser plus que s'il exprimait ses sentiments. Le blesser lui, mais surtout la blesser elle. Cela n'avait pas changé. Mayuko restait la seule qui ai un pouvoir quelconque sur son coeur. Mais ce qu'il avait egalement compris c'est que le plus qu'il pouvait honnetement esperer d'elle c'etait son amitié. C'etait dur à accepter, le fait que quelqu'un puisse plus l'aimer que lui, mais il faisait son possible pour s'y faire.

Il ne fallait donc pas qu'il se laisse trop rapprocher ou attendrir.

Il va falloir que je te parle serieusement un de ces jours, May. Mais pas aujourd'hui, je suis fatigué.

Il y eut un autre silence, le temps pour lui de jeter un regard circulaire a ses eleves..

Je vais demander ma mutation dans un autre lycée je crois. Qu'est ce que tu en penses ?

Il supportait de moins en moins les tendances laxistes de celui-la. Surtout en ce qui concernait le personnel enseignant Mayuko et Kana exceptées bien-sur. Mais jamais il n'avait osé aborder le sujet devant son amie. Il avait peur qu'elle le prenne trop mal, ou trop bien, puis montrer ses sentiments ou ses projets n'etait ps trop son truc !.

Mayuko resta là les bras ballants. La réaction de Gaeyu la laissa pantoise. Elle ne s’attendait pas du tout à un refus aussi vindicatif et ne sut, sur le moment, comment réagir. Elle redoutait le pire. Surtout quand il lui dit qu’il avait à lui parler. Son esprit se mit alors à gamberger à cent à l’heure. Peut-être ne voulait-il plus la voir ? Peut-être s’excuser de lui avoir donner des soucis ? Peut-être allait-il lui annoncer qu’il avait quelqu’un dans sa vie ? Cette dernière supposition lui fit un petit pincement au coeur. Depuis toujours il avait été à ses côtés et l’imaginer avec une autre femme lui faisait tout drôle même si elle était contente pour lui. Elle en était à cette divagation quand il lui annonça de but en blanc sa demande de mutation. Son visage se décomposa tandis qu’elle en restait sans voix pendant plusieurs secondes.

Tu…vas…partir ?

Demanda-t-elle d’une voix blanche. Elle se vit alors seule. Sans ami, sans amour. Une vieille fille en somme. Cette vision la terrifia.

Non ! Je ne veux pas !

Plus qu’un simple refus, c’était véritablement un cri du cœur ! elle rougit violement réalisant qu’elle venait de crier et que déjà quelques élèves se retournaient et les regardaient bizarrement.

Gaeyu la regarda froidement, touché par cette exclamation mais ne voulant pas reconsiderer sa décision.

Ne fait pas l'enfant.

Il regarda a nouveau la cour, fusillant du regard les quelques eleves qui s'etaient retournés jusqu'à ce qu'ils s'occupent de leur propres affaires et reprit plus doucement.

J'ai jusqu'à octobre pour poser mon dossier et ce ne sera pas effectif avant la rentrée prochaine, tu sais. Et puis ce serait mieux. Ce n'est pas sain tout cela,un jour ou l'autre cela risque de poser problème, et tu le sais comme moi.

Il reflechit un moment. Il allait suivre sa voie, May ne pouvait pas toujours lui dire quoi faire. Et puis il etait grand maintenant. Il n'avait plus besoin d'être guidé.

Je vais aussi essayer de me trouver quelqu'un, il est temps que je me fasse une vie. Et toi aussi d'ailleurs, on ne peux pas toujours vivre avec nos rêves.

Il mit les mains dans ses poches, et ajouta avec un leger sourire, conscient qu'il allait enerver son amie mais determiné à le faire.

Je vais aller parler a Hatori, j'aimerais voir qui il est vraiment.

Il se leva et se dirigea vers la sortie.

Je viendrais te voir demain soir. Apres tes cours.

La remarque de Gaeyu choqua profondément Mayuko. Bien plus profondément qu’elle ne voulait bien se l’avouer et la suite fut pire encore. C’était bien la première fois que le jeune homme agissait sans tenir compte de son avis. Du coup, elle ne savait pas si elle devait s’en réjouir ou au contraire, s’en inquiéter. Certes, il était important à ses yeux mais il restait avant tout son meilleur ami. Ce serait égoïste de sa part de le retenir, de le faire miroiter quelque chose qu’il n’aurait sûrement jamais.

Elle soupira en le regardant s’éloigner lorsqu’il prononça le nom d’Hatori. Mayuko sursauta. Elle hésita une seconde sur la démarche à suivre. Bien sur, Gae ne plaisantait que très rarement et pas sur ce genre de sujet mais d’un autre côté, ça ne lui ressemblait pas d’être aussi entreprenant. La jeune femme préféra jouer la sécurité et rattrapa son ami par le bras.

Non. Gae-kun. S’il te plait, ne fais pas ça !

Elle baissa les yeux vers le sol et poursuivit.

J’ai définitivement fait une croix sur Hatori. Ça n’en vaut plus la peine. Alors laisse tomber. S’il te plait. Tu ferais lieux de te préoccuper de toi.

Elle se tut un instant et ajouta.

C’est moi qui passerait chez toi si tu veux bien ?

Et elle lacha le bras de Gaeyu pour le laisser continuer son chemin.