pour hatori !

mayuko entendit un client entrer. aussitôt, elle se précipita pour l'acceuillir et tomba nez à nez avec hatori. celui-ci était venu lui commander des ouvrages sur les drenières techniques médicales. mayuko était toute intimidée et nota d'une main tremblante les références que lui dictait le jeune homme. elle n'osait pas lever les yeux de peur de croiser son regard et de ne pas pouvoir contenir une fois de plus ses émotions. elle voulut changer de sujet et demanda d'un ton qu'elle voulait léger.

" dis-moi, tu n'as pas oublié que tu m'as promis de m'inviter au restaurant?"

elle releva doucement la tête et observa sa réaction.

Hatori était satisfait: pour une fois, sa journée n'était pas trop remplie et il avait pu finir son travail tôt dans l'après-midi, lui permettant ainsi d'aller prendre un peu le soleil et surtout de sortir de ce lugubre manoir. Il se dirigea vers la rue piétonne du centre-ville et marcha jusqu'à la librairie Shiraki où il se rappela qu'il devait commander des livres de médecine récemment parus. Il entra calmement mais cela n'empêcha guère Mayuko de manquer le percuter dans son enthousiasme à accueillir ses clients. Il la salua poliment et la suivit au comptoir pour enregistrer ses commandes. Il était tellement concentré sur les références des bouquins qu'il ne remarqua pas la main tremblante de la jeune femme. Il fut cependant interrompu par Mayuko qui releva la tête en lui posant une question. Hatori lui rendit son regard sans ciller ni montrer la moindre émotion.

"Excuse-moi... Quand ai-je dit cela? Je ne me souviens plus..." s'enquit-il sans se rendre compte que ses paroles allaient sûrement blesser son amie.

mayuko ouvrit des yeux ronds comme des billes. non, ce n'est pas possible! comment avait-il pû oublier cela. elle lui rafraichit la mémoire.

" tu ne te rapelles pas? il y a deux semaines lorsque shiguré t'as dit de venir chercher ton livre qui n'était d'ailleurs pas encore arrivé! nous sommes allés faire un tour sur le pont et je me suis mise à pleurer."

à l'évocation de ce moment, elle se mit à rougir comme une gamine prise en faute! son regard se fit suppliant. elle espérait vraiment qu'il lui faisait une blague et qu'il n'avais pas oublier. puis les paroles de gaeyu lui revinrent en mémoire. il lui fallait tenter sa chance! sinon elle risquait de finir vieille fille.

"hum....Hatori?....heu, je.....je voudrais te poser une question personelle. je peux?"

et elle piqua un fard de plus belle. elle leva alors des yeux brillants d'émotion.

" je voulais savoir si....vous éprouvez....des sentiments pour moi parce que moi, je....vous aime!"

Hatori abandonna un instant ses références pour se concentrer. Il se remémora finalement la scène en se souvenant de ce livre qu'il était impatient de lire et à partir de là, put reconstituer le reste de la journée. Oui Mayuko avait pleuré. Et il en avait été horriblement gêné, il n'avait aucun talent pour consoler les gens. De plus, il n'était guère à l'aise en compagnie de Mayuko, elle lui rappelait bien trop Kana... Mais il ne pouvait pas non plus décemment la laisser pleurer en pleine rue, c'est pourquoi il lui avait proposé cette sortie au restaurant.

' Oui excuse-moi en effet... Je crois que je travaille trop en ce moment... Je n'ai plus la tête à ce que je fais. ' répondit-il d'un ton penaud.

Mayuko décida alors de continuer l'interrogatoire et dès les mots "question personnelle", il se raidit légèrement et blémit, sentant que quelque chose de mauvais allait survenir. La suite des événements lui confirma la chose et Hatori aurait donné n'importe quoi pour se trouver ailleurs. Mayuko n'avait jamais été rien de plus qu'une amie, l'amie de Kana... Il n'avait de toute façon pas envie de retomber amoureux, il avait déjà donné et ne voulait plus en entendre parler.

' Je suis désolé, Mayuko... Je.... Tu es une bonne amie pour moi mais.... '

Son regard se perdit un instant dans le vague, il hésitait.

' Les histoires de coeur ne sont plus faites pour moi... ' répondit-il enfin en détournant les yeux et en allumant une cigarette pour tenter de détourner la conversation.