rendez-vous galant

20h30! mayuko éteingnit la devanture et les lumières du magasin. elle vérifia que tout était rangé et mit l'alrme en route. elle sortit et ferma la porte de la librairie. quand elle eut fini, elle chercha es yeux son ami d'enfance. il commençait à faire sombre. elle ne distinguait par très bien les alentours car elle avait le soleil couchant dans les yeux. elle mit ses mains en visière et tenta de repérer gaeyu.

"ce serait bien la première fois qu'il est en retard", se dit-elle à elle même.

elle avança de quelques pas pour épargner à ses yeux le supplice de la lumière et attendit. elle avait fait l'effort de mettre une robe. pas qu'elle voulait plaire à gaeyu mais c'était juste pour l'occasion!

Gaeyu n'etait pas en retard. Il etait même en avance.
Sorti des cours a 15h30, il avait traîné un moment pour corriger ses copies mais le coeur n'y etait pas. C'etait etrange, ils sortaient souvent tous les deux, mais a chaque fois son coeur battait la chamade.
Vers 17h, il abandonna ses eleves qui de toute facon n'occupaient qu'un tres petit coin dans son esprit et alla se défouler dans la salle d'arcade.
Il battit pas mal de ses records, comme toujours lorsqu'il nerveux mais n'avait pas l'esprit a s'en réjouir.

A 19h, il passa chez lui et se changea. Sans être tres habillé, il enfila une chemise rouge bordeau sur un pantalon noir et prit rapidement une veste.
A 19h30, il etait la, sur le trottoir d'en face, appuyé sur un mur dans un coin sombre.
Les mains dans les poches, il attendait l'heure.
A 20h30 pétante les lumieres de la librairie s'eteignirent et Mayu sortit.
Elle avait mis une robe et etait proprement splendide avec le soleil qui, passant derriere Gae entoura la jeune femme d'un halo rouge.

Elle etait si belle qu'il fallu quelques minutes a Gae pour reprendre ses esprits. Enfin, lorsqu'il y parvint il se détacha du mur et alla a la rencontre de son amie.

Tu as mis une robe.

Pas d'émotion, pas de surprise, une simple affirmation mais les yeux froids du jeune homme laissaient tout de même voir son admiration.

" oh, gae! je ne t'avais pas vu! il y a longtemps que tu attends?"

mayuko remarqua alors la toute toute petite étincelle qui jaillit de son regard lorsqu'il vit sa robe. un peu gênée, elle rougit légèrement et prit rapidement son bras pour l'entrainer loin de la librairie. on ne sait jamais, sa mère était peut-être à l'affut derrière la fenêtre! ils s'éloignèrent si vite que la jeune femme qui n'avait pas l'habitude de marcher avec des talons hauts se croqua la cheville au bout de quelques mètres. elle grimaça de douleur mais fit en sorte que son ami ne s'en rende pas compte.

"ce n'est rien! je manque juste d'un peu de pratique! pas de quoi en faire une montagne!"

et elle lui fit son plus beau sourire en espérant qu'il n'insisterait pas. elle s'en voudrait de gâcher cette soirée en tête à tête.

Longtemps qu'il attendait ? Depuis la pause de ce matin a peu pret. Mais quand a le dire, hors de question, il ne voulait pas lui imposer ses sentiments. D'autant plus qu'elle avait revu Hatori et que donc il etait d'autant plus présent dans son esprit.

J'etais dans le coin, il est normal que tu ne m'ai pas vu.

Elle rougit joliment, et l'entraina rapidement hors de vue.
Pourquoi avait elle rougit ? Mystere, il ne pensait pas avoir laissé filtrer quoique ce soit d'inconvenant...il avait parfois du mal a se cacher a son amie qui le connaissait assez bien pour décoder chaque fremissement qu'il laissait echapper.

Ils marchaient vite, Mayu au bras de Gae qui ne pensait a rien d'autre qu'a sa cavaliere. Brusquement il la sentit perdre legerement l'équilibre. Elle assura aussitot que ce n'etait rien mais il avait du mal a le croire. Si cela avait ete le cas, elle aurait rouspeté. Son calme prouvait sa douleur aussi surement que s'il avait pu lire l'expression de son visage.

Tu veux que je te porte ?

Demanda t il, tres serieux, legerement inquiet mais pensant que ce sourire lui allait vraiment bien !

mayuko secoua la tête. elle pensait pouvoir s'en sortir toute seule. elle fit quelques pas supplémentaires mais grimaça de nouveau. à présent, elle en était sure, elle s'était vraiment fait très mal. quand gaeyu lui proposa de la porter, elle ne put s'empêcher de rire.

"je suis désolée! je nous imaginais en train de passer la porte du bar. toi me portant dans tes bras et moi me démenant pour en descendre!"

et elle rigola de plus belle. tant et si bien que des larmes perlèrent à ses yeux. ce que ne savait pas gaeyu, c'était que ces larmes étaient en fait des larmes de douleur car la cheville de mayuko la faisait de plus en plus souffrir. elle continua donc de faire semblant que tout allait pour le mieux et pressa son ami d'avancer.

" tu veux aller où? dans un bar? dans un restaurant ou dans un salon de thé? je te laisse choisir. moi, je veux juste passser un bon moment avec toi!"

et elle lui décocha de nouveau son sourire ravageur!

Il la suivit sans rien ajouter. La regardant simplement. Il n'etait pas dupe, il avait bien vu sa douleur. Son rire le rassura un peu mais pas totalement.
Curieusement il n'avait pas l'impression qu'elle refusait son offre. Elle avait bien secoué la tête mais pas une fois elle avait dit "non".

Aussi il s'avanca calmement derriere elle, se baissa, posa un bras dans la pliure du genou, un autre en haut du dos et la souleva doucement.
Elle etait a moitié contre sa poitrine et, intérieurement le jeune professeur savourait cet instant tout en se demandant comment elle reagirait quand elle serait revenue de sa surprise. Heureusement exterieurement rien ne filtrait. Enfin...pour le moment.

Il allait lui répondre que le lieu lui etait egal lorsqu'elle lui refit ce beau sourire qui lui faisait tant d'effet.
Il frissonna et ses yeux brillerent une seconde, puis il repris son impassibilité coutumiere.

Si tu as mal il faudrait peut etre reporter. Ou alors aller a un endroit ou tu n'aurais pas besoin de te déplacer.
Il sourit.

Tu as faim ?

mayuko fut touchée par la gentillesse de gaeyu. cependant, elle ne put s'empêcher de lâcher un petit cri de surprise lorsque son ami la prit dans ses bras. il lui fallu quelques secondes pour accuser le choc. une fois remise, elle lui dit le plus simplement du mondeavec une pointe d'énervement dans la voix.

"pas question de remettre! c'est déjà bien assez rare de pouvoir sortir avec toi sans tomber sur un élève, alors pour une fois qu'il n'y a personne, je ne rentrerai pas chez moi maintenant!"

elle croisa les bras et fit mine de bouder. elle n'avait pas songer quand faisant cela, elle perdait son seul point d'appui et manqua de tomber hors des bras protecteurs!

"ahhhhhhhhhh! décidement, ce n'est pas mon soir!"

mayuko enlaça le cou de gaeyu pour se ratrapper et se serra sur sa poitrine l'espace d'un instant. elle entendait son coeur qui battait la chamade sans qu'elle ne comprenne pourquoi et se demanda ce que pouvait bien penser d'elle son ami. elle revint sur terre quand il lui demanda si elle avait faim.

"bien sur que j'ai faim! mais allez dans un restaurant dans cette posture ferait plutôt désordre,non?"

Le jeune professeur fut intérieurement soulagé. Malgré son cri de surprise, elle avait accepté qu'il la porte. Il ne craignait pas une claque mais il ne voulait pas la mettre en colere. Au lieu de cela, elle insista pour qu'ils sortent tout de même ! Seulement, prise dans son élan, elle fit mine de bouder et failli tomber. Par reflexe, Gae la serra contre lui, et elle lui passa les bras autour du cou.

Son coeur a lui failli se rompre, il ne s'y attendait pas du tout. Sur ses traits l'on pouvait voir une profonde surprise, lui qui n'exprimait jamais rien.
Il la regarda un moment en silence, recuperant doucement tout empire sur lui même.

Ce n'est que le début de la soirée. Tout ira mieux lorsque tu seras assise.

Il reflechit alors au but de leur ballade. Il se rappela que, pas tres loin, se trouvait le resto préféré de Mayu lorsqu'ils etaient au lycée. C'etait un endroit assez méconnu, tres calme avec une bonne nourriture.

On y va, je te poserais avant d'entrer.

Il marcha doucement prenant mille précautions pour ne pas la desiquilibrer. Il cherchait quelque chose a dire mais avait du mal a trouver ses mots.

Je n'avais jamais vu cette robe. Elle est nouvelle ?

mayuko regarda son ami avec étonnemen. c'était bien la première fois depuis longtemps qu'il perdait son self-control face à elle. la surprise qui se peignait sur son visage le rendait terriblement plus humain . il s'en dégageait une impression de douceur et de fermeté mélangées. à cet instant, mayuko le trouva extrêmement séduisant. elle rougit ne sachant pas si c'était par gêne ou par plaisir. elle ne savait plus trop où elle en était. elle aimait hatori mais ce soir, elle venait de découvrir une facette de gaeyu qu'elle ne connaissait pas et cet aspect de sa personnalité de la laissait pas indifférente. elle était complètement perdue au milieu des flots contradictoires de ses sentiments. au milieu de ce brouillard émotionnel, il lui sembla entendre gaeyu parlait de " nouvelle robe".

" hein? tu disais? "

elle regarda sa robe d'un air pensif.

" je l'avais acheter en prévision du mariage de kana mais en fin de compte, je n'ai jamais eu l'occasion de la porter..... je me suis dit que pour une sortie en tête à tête, c'était le bon moment pour la mettre. elle ne te plait pas ?"

Gae continuait a marcher, perdu dans ses pensées. Il repensait précisement a leur discussion de ce matin. Lorsqu'il avait poussé Mayu a devenir l'amie d'Hatori et surtout a se déclarer avant qu'il ne trouve quelqu'un d'autre...
Elle etait si belle Mayuko, dans cette robe. La rougeur de son visage la rendait merveilleuse et il avait une envie folle de l'embrasser.
Bien entendu, rien de tout cela ne se voyait. La seule chose que l'on puisse remarquer c'est qu'il la regardait. Et quoi de plus normal que de regarder la femme que l'on avait dans les bras ?

Il passerent devant chez elle. Il s'arrêta inconsciement et laissa Mayu descendre sans lacher sa taille.
Avant même de comprendre ce qui se passait, il s'entendit déclarer.

Cette robe est tres belle, et elle te va particulierement bien.
Toutefois...

Il s'interrompit et repris d'un ton froid

On dit souvent qu'il est plus facile de donner des conseils que de les suivre. Alors j'ai pensé que je pouvais peut-être appliquer mes propres conseils. Je sais que...mais enfin, tu vois, c'est difficile pour moi.

Il rougit tres legerement sans la quitter des yeux puis détourna le regard.

Je suis désolé. Peut-être veux tu rentrer chez toi ?

mayuko regarda gaeyu éberluée. jamais auparavant elle ne l'avait vu dans un tel état. lui d'habitude si maitre de ses émotions, le voilà qui perdait tous ses moyens sans qu'elle sache réellement pourquoi. elle sentait monter une certaine tension entre eux. c'était un fait nouveau car leurs relations jusqu'à présent avaient toujours étaient des plus détendues et amicales et ce malgré quelques prises de bec sans gravité.

"que t'arrive-t-il gaeyu? cela ne te ressemble pas d'être aussi indécis et imprévisible."

elle le regarda avec gentillesse.

"on avait prévus de prendre un verre, tu te rappelles? je n'ai pas l'intention d'y renoncer aussi facilement! si tu ne voulais pas, il fallait refuser. je ne me searis pas mise en colére pour si peu!"

elle leva la tête et vit qu'ils avaient fini par atterir devant son appartement. elle sourit en elle-même. elle venait d'avoir une idée et dit malicieusement.

"tiens, nous sommes devant chez moi!...et si nous montions? je pourrais soigner ma cheville et nous prendrions tout de même un verre comme prévu!"

S'il parraissait indécis et imprévisible, Gaeyu etait interieurement completement dépassé. Il ne savait pas s'il devait se lancer ou faire machine arriere, il n'avait pas prévu qu'elle soit si belle ce soir. D'habitude elle ne se mettait pas tellement en frais pour lui, apres tout il l'avait vu habillée de tant de facon differentes depuis qu'il la connaissait...

Une certaine gene commencait a monter entre eux deux, ce qui n'etait pas pour rassurer le jeune homme. Deja qu'il avait du mal lorsqu'ils etaient décontractés...

Etrange tout de même, c'etait la premiere fois qu'il avait tant de mal a se declarer. Pour ses precedentes petites amies cela n'avait pas ete si dur, il lui avait suffit de le décider et d'y aller. Il savait qu'il avait du succes et n'avait essuyé que peu de refus.

Seulement la c'etait different. Pour commencer il la savait éprise d'un autre homme. Puis c'etait sa meilleure amie, il avait peur de tout perdre.

D'ailleurs il ne comprenait pas pourquoi il s'etait lancé. D'habitude il arrivait a ne rien laisser paraitre et...

Il se rendit compte qu'elle avait parlé et que, perdu dans ses pensées, il n'avait pas répondu. Maintenant il y avait un silence qui menacait de s'eterniser. Il repris son amie dans ses bras, la regarda avec tendresse et lui fit un petit sourire.

Tu me donnes tes clefs, je te porte jusqu'en haut et l'on va prendre un verre tranquille.

Il ouvrit la porte de l'immeuble et monta jusqu'a l'appartement de son amie. Ce n'etait pas la premiere fois qu'ils se retrouvaient tous les deux dans cet appart mais la c'etait different.

Il la fit a nouveau descendre et, sans la quitter du regard, ecarta une meche de cheveux de ses yeux et continua la carresse sur sa joue avant de laisser retomber sa main.

Incapable de parler, il se décida a laisser passer une grande partie de sa tendresse et de son amour sur son visage, laissant de coté convenances et éducation.

Je...

mayuko déposa ses clefs sur la table basse dans l'unique pièce de son appartement. elle releva la tête et sentit la main de gaeyu sur ses cheveux puis sur sa joue. c'est alors qu'elle vit le visage bouleversé de son ami. elle ne comprit pas sur la coup pourquoi il était ainsi. ce n'est que lorsqu'il se mit à bafouiller qu'elle eut un doute.

*mon dieu, gae! ce n'est pas possible! durant toutes ces années, tu.....*

son aveuglement la terrifia. jamais elle n'avait suspecté un seul instant que son ami d'enfance puisse éprouver quelques sentiments pour elle. elle baissa les yeux.

" excuse-moi gae! je n'avais pas compris. dire que durant tout ce temps, tu m'a écouté me plaindre au sujet d'hatori sans jamais rien laisser paraitre! comment ai-je pu être aussi cruelle avec toi?"

elle le fixa dans les yeux et une larme vint couler le long de sa joue.

Gaeyu avait la gorge nouée a la fois par le stress et l'émotion. Puis il lui sembla que pour la premiere fois depuis longtemps, elle le "voyait" enfin !
Elle s'excusa d'avoir parlé d'Hatori et une larme coula sur sa joue.
Tendrement il l'essuya. Ce geste, si naturel pour lui, lui rendit son aplomb.

Pleure pas.

Il lui fit un sourire, heureux qu'elle ne lui en veuille pas de sa trahison.

C'est de ma faute, je t'ai caché ce que je ressentais. Je ne voulais pas t'imposer mes sentiments.

Il baissa la tête.

Je ne veux toujours pas te les imposer. Je sais ce que tu ressens pour Hatori. Je le comprends et l'accepte. Je prefere te savoir heureuse.

Son controle reapparu sur son visage mais ses yeux restaient tres doux. Il releva la tête et posa ses levres sur celle de Mayu en un tres rapide mais doux baiser.

J'espere bien que tu continueras a me parler de ce qui te tiens a coeur. Je suis ton ami avant tout. Ne l'oublie jamais.

Il sourit a nouveau. Jamais il n'avait autant montré ses emotions qu'en ce jour.

Si tu veux toujours, May-chan (il mit beaucoup de douceur dans ce surnom pourtant coutumier), j'aurais bien besoin d'un verre. Un truc fort si possible...

Aux mots de Gaeyu, mayuko éclata en sanglots. Elle ne réagit presque pas à son baiser tant la surprise était grande. Elle s'en voulait terriblemnt de son aveuglement et les douces paroles de son ami ne suffirent pas à apaiser sa peine. C'est qu'elle n'avait pas tout avouer!

Dans l'après-midi, elle avait croisé Hatori par hasard et se souvenant de Gaeyu, elle avait pris son courage à deux mains et lui avait avouer son amour! Bien que le médecin fut très poli et délicat, il lui avait gentiment signifier qu'il ne ressentait pour elle qu'une profonde amitié. Mayuko était restée digne mais à chaque fois qu'elle y avait repensé dans la journée, elle s'était sentie partagée entre la tristesse et la colère.

La déclaration fut comme une douche froide. Elle se mit sur ses pieds mécaniquement et alla lui chercher un verre de saké. Elle lui tendit le regard rempli de larmes sans qu'aucun mot ne sorte de sa bouche. Elle pouvait comprendre sa douleur. La même qui lui étreingnait le coeur à cet instant précis. Au prix d'un terrible effort, elle réussit à articuler:

"P..pardon..Gae!"

Et elle se remit à pleurer comme une enfant.

Assez perdu, Gaeyu prit le verre avec un merci plus mécanique que veritablement poli et le vida d'une traite. Il n'adorait pas l'alcool mais cela lui permis de remettre ses idées en place et de lui rendre son controle. Il ne comprenait pas la réaction violente de Mayu. Il devait y avoir autre chose. Il devait garder son calme même si c'etait difficile !

Car son coeur avait tres mal. Pour commencer, il avait avoué, le plus grand secret de son existence, son amour pour son amie. Amour qu'il savait ne pas être réciproque. Et en plus il l'avait rendue malheureuse. Il ne savait pas du tout pourquoi elle reagissait ainsi.

Il la prit dans ses bras pour qu'elle puisse pleurer sur son epaule comme elle l'avait si souvent fait.
Une fois encore, il perdit ses doigts dans ses cheveux, si fins et si doux la bercant comme on ferait d'un enfant.

Chut...c'est pas grave.

Il resista a la tentation de l'embrasser a nouveau. Son amie etait triste, il voulait surtout la consoler car il se doutait bien qu'il y avait autre chose que sa déclaration pour la mettre dans cet etat. Apres tout cela faisait plusieurs années qu'il savait que Mayu ne l'aimait pas, il avait eu le temps de s'y faire lui...

Il lui releva la tête et essuya ses larmes.

Si tu me racontais ce qui ne va pas plutot ? J'espere que ce n'est pas moi qui te met dans un etat pareil...

Au contact des doigts dans ses cheveux, Mayuko tressaillit. Un frisson lui parcourut tout le corps la faisant trembler comme une feuille. Comme elle aurait aimer qu'Hatori eut ce geste pour elle. Rien que d'y songer, Elle chiala de plus belle. Cramponnée à Gaeyu, les larmes coulaient encore et encore au point d'en mouiller sa chemise. Elle releva la tête et croisa le regard froid du jeune homme.

* comme il doit me détester! J'ai vraiment été abominable avec lui...*

Elle saisit un torchon qui trainait sur le dossier d'une chaise et s'essuya avec. Ensuite, elle courut à la salle de bain et se passa le visage sous l'eau pour effacer ses yeux rouges. Lorsqu'elle réapparut, elle était plus calme et un peu plus sereine. Elle s'assit et fit signe à Gae d'en faire autant.

"Es-tu réellement certain de vouloir que je te parle de mes soucis? Après tout ce que je t'ai dit et tout ce que tu as souffert à cause de moi?"

Elle le fixa dans les yeux cherchant à percer ce mur de glace à l'aide de son regard suppliant. Elle voulait lui parler d'Hatori mais elle ne voulait en même temps pas le blesser davantage. En définitive, elle attendit sans rien ajouter de plus.

Mayu pleura longtemps, pour Gaeyu il sembla que cela ne finirait jamais. Qu'est ce qui avait bien pu blesser son amie a ce point ? Il ne l'avait pas vu pleurer autant depuis qu'elle s'etait rendu compte qu'elle etait amoureuse du petit copain de sa meilleure amie.
Il continuait a dire des choses sans grandes importances en la carressant doucement.
Elle leva ses yeux mais les siens n'exprimaient plus rien que leur froideur habituelle. Il avait repris le controle de son apparance.

Elle se leva alors, s'essuya le visage avant de passer dans la salle de bain. Profitant de son absence, Gae repris son verre et y remis du saké, pas pour lui, mais pour elle, en cas de besoin, et il posa la boisson sur la table.

Lorsqu'elle reparut plus sereine, elle lui fit signe de s'asseoir. Il prit donc une chaise, en face d'elle et attendit.

Mais elle hésitait a lui parler. Ce genre d'hesitation lui faisait toujours mal, bien plus mal que de l'entendre parler de son amour pour Hatori, parce que s'il ne pouvait qu'être son confident, il voulait au moins rester cela ! Mais il n'en montra rien, il fit un petit sourire et declara :

Tu ne vas pas recommencer comme ce matin. Si je te propose de t'écouter c'est que j'en suis certain.

Ses yeux devinrent triste une minute mais il se repris.

Je souffre bien plus lorsque tu t'éloigne ou hésites a me parler, tu devrais le savoir.

Il lui tendit le verre.

Allez, raconte.

Gênée, elle baissa la tête et soupira. C'était comme si tous les malheurs du monde venaient de sortir par sa bouche. Elle hésita encore un peu et lâcha d'une petite voix.

"D'accord, tu l'auras voulu."

Elle savait à présent que ce qu'elle allait lui dire le blesserait à tous les coups. Elle se détesta pour ce qu'elle s'apprêtait à faire. Elle leva discrètement les yeux et vit que Gaeyu attendait qu'elle commence. Alors d'une voix à peine audible, elle se mit à lui raconter son après-midi.

" Après les cours, je suis passée à la librairie. Il y avait un livre qu'Hatori avait commander quelque semaines avant. Je l'ai pris et je l'ai déposé au manoir Soma. Sur le chemin du retour, j'ai croisé Hatori qui revenait de chez un patient. Il s'est arrêté quelques minutes pour me saluer et discuter avec moi. Je me suis souvenue alors de tes paroles dans la salle des professeurs....."

Mayuko marqua une pause car des larmes recommençaient à lui monter aux yeux. La crise passée, elle reprit.

"Alors je lui ai avoué mes sentiments. Je lui ai dit que je l'aimais!"

A nouveau un torrent de larmes resurgit sur son visage. Son coeur battait à tout rompre. C'était une douleur intense et en même temps salvatrice. Entre deux sanglots, elle dit.

"....il...ne m'aime...pas!...je suis juste...une amie sincère!"

Il y eut un silence.

"Oh, Gae, comment ai-je pu croire qu'il m'aimait? J'ai été bien sotte et maintenant me voilà punie!"

Gae la laissa parler, silencieux et impassible comme a son habitude. Il s'attendait a quelque chose de ce genre.
Il etait triste, tres triste. Triste que son amie ne l'aime pas, triste de la savoir tout de même malheureuse. Il se dit que cet Hatori devait etre bien difficile. Pour lui, une Mayu valait toutes les Kanas du monde !

Il avait reposé le verre que son amie avait refusé et la regardait doucement. Il ne savait pas ce qu'il devait dire. Il connaissait cette douleur, même s'il l'avait toujours exprimée autrement. Il savait qu'on pouvait retomber amoureux, qu'avec le temps cela s'atténuait, que l'on pouvait sourire et même rire, mais qu'un amour comme cela, laissait toujours des traces, ne guerissait jamais completement.

Il se leva et la repris a nouveau dans ses bras, plus amicalement qu'amoureusement mais Gae savait depuis longtemps que c'etait mieux que rien.

Ca va aller May-chan...je sais que tu le regrettes a présent mais tu verras tu as bien fait. Maintenant tu es fixée, tu vas pouvoir avancer.

Il reflechit puis ajouta, un peu a contre-coeur.

Et s'il est ton ami, tu pourras toujours le revoir, lui parler, être pret de lui. Curieusement c'est une plus grande consolation que ce que l'on peut croire.

En tout cas pour lui ! Il ne savait ce qu'il serait devenu si Mayuko n'etait pas chaque jour pret de lui. Son amie etait le point central d'une existence sommes toute bien morne.

Tu es la meilleure personne que j'ai jamais rencontré, le sot c'est lui de ne pas avoir su le voir et profiter de sa chance c'est tout...

Mayuko rougit. Elle n'était pas habituée à ce que Gaeyu lui fasse de tels compliments. Elle repensa à hatori. cela faisait maintenant quelques temps qu'elle s'attendait à ce qu'il lui dise qu'il avait retrouvé une petite amie mais se l'entendre dire de vive voix était vraiment douloureux. Bien plus qu'elle ne l'aurait cru. Tout comme elle avait été surprise de sentir son coeur s'affoler lorsque Gaeyu l'avait prise dans ses bras et lorsqu'il l'avait furtivement embrassée. A présent, elle se sentait complètement dépassée par les évènements.

" Je suppose que tu as raison comme toujours. Cependant je vais avoir du mal à encaisser cela même si je m'en doutais depuis quelques temps!"

Devant le regard interrogateur, elle précisa.

"Il y a quelques jours, Shiguré m"a dit qu'hatori avait une nouvelle fiancée. Bien sur, c'était une blague! Mais cela ne m'a pas paru plus irréaliste que ça. cela m'a même étonnée qu'il n'en eut pas une avant!"

Elle se leva mais ses jambes tremblaient tant qu'elles se dérobérent sous elle. Elle essaya bien de se rattrapper avec la chaise mais n'y parvint pas. Elle tomba par terre lourdement une jambe pliée sous elle. Elle grimaça de douleur. Sa cheville recommençait à faire des siennes. Elle patienta un peu et refit une tentative. Cette fois-ci, elle retomba en avnt et atterrit dans les bras de Gaeyu.

Voyant que May se reprenait Gae sourit. C'etait le plus important. Qu'elle ne lui cache pas sa peine, qu'elle l'accepte et puisse continuer.

J'aurais ete décu que tu t'en remettes tout de suite, je te crois meilleure que cela. Mais sa va aller.

Elle se leva, et sembla vzaciller. Avant qu'il ne puisse faire un mouvement, elle etait a terre. Encore une fois, elle se releva et il reussi a la rattraper.
Elle etait dans ses bras et son coeur se remit a battre follement.
Avec le même naturel qu'une heure auparavant, il glissa sa main sous ses genoux et la porta dans ses bras, serrée contre lui.

Tu dois être fatiguée et ta cheville te fait mal alors arrete de bouger.

Ce n'etait pas une question, mais plus une affirmation, presque un ordre mais dit avec une douceur inusitée.
Il la posa doucement sur son lit et s'assit a coté, laissant sa main lui carresser une nouvelle fois le visage.

Tu veux que je reste a coté de toi ? Ou tu preferes que je te laisse seule ?

Quand Gaeyu la prit dans ses bras et le déposa sur le lit, elle ne sut que penser. toutes sortes de questions se bousculaient dans sa tête. Elle était un peu déboussolée. Alors quand il lui demanda s'il devait rester ou partir, elle laissa parler son coeur.

"NON! ....Je.. voudrais que tu restes encore un peu, s'il te plait!"

Elle se baissa et massa sa cheville douloureuse.

"j'ai bien peur de ne pas pouvoir assurer mes cours demain! Pourrais-tu me rendre un service et prévenir le principal ainsi que mes élèves?"

Elle releva la tête et esquissa un timide sourire.Elle voyait son ami sous un jour nouveau. D'un seul coup, elle lui trouva beaucoup de charme surtout lorsqu'il avait laissé transparaitre ses émotions. Elle en avait le coeur tout chamboulé! Puis elle déposa un tendre baiser sur la joue de Gae pour le remercier.

"Ca, c'est pour te remercier d'être là, aujourd'hui, hier et j'espère demain! Et puis, peut-être que l'on pourrait tout reprendre entre nous. Repartir de zéro et qui sait, les choses changeront peut-être? Qu'en dis-tu?"

Alors je reste, de toute facon j'avais prévu de passer la soirée avec toi. Si tu as faim je peux commander un traiteur !

Il lui prit la cheville des mains et se mit a la masser lui même.

Repose toi ! Je préviendrais le proviseur et te remaplacerais quand je le pourrais. Par contre si tu restes seule ici je vais appeler Kana pour qu'elle te change les idées sinon tu vas déprimer et sa c'est pas une bonne chose !

Il sourit.

Puis je passerais apres les cours si tu veux.

Il ne s'attendait pas a ce qu'elle l'embrasse. Bien sur ce n'etait qu'une simple bise, un peu tendre mais il en rougit joliment. A croire que May avait décidé de réduire sa carapace en miette !

Je...je serais toujours la May-chan. Hier, Aujourd'hui, Demain...toujours.

Il lui prit la main et la serra doucement.

Je ne sais pas s'il y a jamais eu un zéro mais continuons, ls choses changeront peut-être !

Laissant sa cheville il se leva et se dirigea vers le téléphone pour commander deux repas puis raccorcha.

C'est moi qui invite !

mayuko regarda Gaeyu commander le repas. Elle se sentit stupide et eut honte de son comportement.

*Tu es bien trop gentil....*

Elle en profita pour se changer. Sautillant à cloche pieds, elle alla chercher une tenue de rechange et, clopin clopant, se dirigea vers la salle de bain. Là, elle se dévêtit et enfila un kimono d'intérieur blanc avec des fleurs de cerisiers en impression. Elle relâcha ses cheveux et leur donna un coup de brosse, puis regagna la pièce principale où l'attendait son ami.
Quand il eut fini avec le traiteur, elle lui dit gentillement.

"En ce qui concerne Kana, je préfère que tu ne lui dises rien. Elle est enfin heureuse et je m'en voudrais de gâcher son bonheur après tout ce qu'elle a enduré ces derniers temps."

Elle marqua une pause et reprit d'une voix moins assurée.

"Je crois que j'ai fait assez de mal autour de moi..."

puis elle se reprit et demanda en souriant.

"Alors que nous as-tu commander de bon, dis-moi?"