rencontre avec Shigure

Raya se promenait dans la rue. Elle sortait de son premier jour de travail au lycée et repensait avec un plaisir évident à son altercation avec une des lycéennes. Ca faisait longtemps que l’on ne lui avait pas répondu ainsi ! Pour l’heure, elle avait décidé de faire du shopping, mais elle avait très envie de parler à quelqu’un, de jouer avec lui, de, de… D’en mettre plein la vue, quoi !
Elle s’arrêta devant une boutique, se remit du rouge à lèvres, envoya un clin d’œil à son reflet et repartit.
C’est alors qu’elle vit un homme qui paraissait avoir la trentaine, en kimono, en train de lire sur un banc. Elle ne sut pas dire pourquoi, mais il l’attira aussitôt. Etait-ce l’expression étrange qu’il arborait, ou son besoin de parler à quelqu’un, n’importe qui, toujours est-il qu’elle se dirigea vers lui d’une marche altière et s’arrêta devant lui, lui cachant le soleil.
Elle lui fit un grand sourire charmeur, se pencha, mettant en valeur ses beaux cheveux qui cascadaient autour de ses épaules et prit doucement le poignet de l’homme où elle avait remarqué une montre. Elle lut l’heure, puis se redressa sous son regard étonné.

17H45! Je vous prie d’excuser mon manque de respect. Vous avez une très belle montre.

Devant son air perplexe, elle sourit de plus belle.

* On va bien s'amuser...*

Shigure etait allé "lire" au parc. Avec l'arrivée du printemps, de plus en plus de lycéennes venaient y faire un tour apres le lycée sans prendre le temps d'oter leurs uniformes, et shigure trouvait que ces petites jupes etaient vraiment tres belles.
Il en profitait egalement pour relire un de ses livres, cela lui faisait de la pub gratuitement et il aimait bien se lire.

Assis sur un banc, habillé, comme toujours avec un kimono traditionnel, il laissait ses longs cheveux noirs voler au vent et dardait son regard sombre et amusé sur le chemin.
il vit alors arriver une belle femme, plutot grande qui marchait elegement et se dirigeait vers lui.
L'inconnue se pencha sur lui, mettant non seulement ses cheveux mais un joli decolleté en valeur. Le chien fit bien attention a paraitre plongé dans son livre et a ne rien voir. C'est pourquoi il fit egalement semblant d'être surprit lorsqu'elle s'excusa.

Je vous en prie Mademoiselle. Les jolies montres sont la pour être consultées par les jolies femmes.

Il lui fit alors un sourire charmeur et des yeux legerement attristés.

17h45...cela veut il dire que vous êtes en retard ou bien que vous avez le temps de faire connaissance ?

Et, fermant son livre, il se decala legerement comme pour l'inviter a s'asseoir.

Raya laissa un petit sourire flotter sur son visage quand l’homme la complimenta . Il avait une voix très agréable, et elle décida d’accepter son invitation, ce qui était plutôt inhabituel pour elle : la plupart du temps, elle prétextait un malaise ou un RDV pour se faire désirer.

J’ai tout mon temps ! Je voulais seulement m’en assurer… Quant à faire connaissance… Pourquoi pas ?

Elle s’assit élégamment à côté de lui, passa les doigts dans ses cheveux, puis son regard tomba sur le livre qu’il était en train de lire avant qu’elle n’arrive. Elle vit le nom de l’auteur : « Shiguré Soma », et fronça légèrement les sourcils, car elle n’avait jamais entendu parler d’un écrivain portant ce nom. Elle reporta son attention sur l’homme, lui offrit son sourire le plus avenant et le fixa droit dans les yeux.

Eh bien ? Je vous écoute …

Elle voulait le laisser engager la conversation pour savoir à qui elle avait affaire et adapter son discours en conséquence. De plus, elle n'aimait pas beaucoup parler d'elle, préférant se laisser une aura de mystère ...

Shigure la regarda sans perdre son sourire. Il allait bien s'amuser. Il la regarda s'asseoir a coté de lui, passer la main dans ses cheveux et regarder son livre. Il lui tendit alors celui-ci.

Vous connaissez ?

Il lui rendit son regard, plongeant deliberement ses yeux amusés dans les siens.

Alors que faisiez vous ici a part regarder les montres des passants ?

il etendit les jambes et ferma les yeux comme pour apprécier le soleil. En fait il savait que cette position le mettait en valeur, et renforcait la curieuse impression qu'il dégageait. Il se demandait qui etait cette fille surtout qu'elle ne disait rien. De la part d'un soma cette reserve etait compréhensible et normale mais de la part d'un etranger a la famille, elle l'etait beaucoup moins. Shigure se promit d'essayer de voir jusqu'ou il pouvait aller. Simplement pour le plaisir de manipuler quelqu'un qui ne serait pas prevenu contre lui.

Raya regarda le livre qu’il lui montrait sans grand intérêt et toisa l’homme d’un regard scrutateur. Il avait délibérément changé de sujet ; apparemment lui non plus ne voulait pas parler de lui. Qu’à cela ne tienne, elle ne dévoilerait rien non plus ! De plus, elle ne pouvait nier que cette réserve le rendait plus attirant encore.

Je devrais ? A vrai dire, je n’ai jamais entendu parler ni de ce livre, ni de son auteur. Est-ce un illustre inconnu ou une célébrité des livres en promotion au supermarché ?

A force de le regarder, elle crut déceler de l’amusement dans ses yeux. Ou était-ce de la moquerie ? S’il y avait bien une chose que Raya ne tolérait pas, c’était qu’on se moque d’elle. Mais il ne lui paraissait pas hostile. Peut être que, comme elle, il considérait cette rencontre comme un divertissement. Elle décida d’entrer dans son jeu ; et quand il lui demanda ce qu’elle faisait au parc municipal, elle répondit d’un ton léger et d’une voix suave, qui pouvait autant laisser supposer qu’elle se moquait de lui qu’elle était sérieuse.

Eh bien, je faisais connaissance avec les hommes les plus étranges que je pouvais rencontrer. Il faut dire qu’avec votre kimono, votre livre et vos longs cheveux, vous n’êtes pas banal !

Elle le vit s’adosser au banc en fermant les yeux pour profiter du soleil, et ne put s’empêcher de le trouver séduisant.
Pendant qu’il ne pouvait pas la voir, son regard devint calculateur : son kimono venait d’un grand couturier, sa montre était un des derniers modèles en vogue, il devait disposer de moyens non négligeables.

* Peut être qu’il pourrait faire l’affaire pour un moment… Cependant il a l’air moins facile que mes précédentes conquêtes. Il ne se laisse pas manipuler aisément…mais il ne me connaît pas encore !*

Elle s’approcha doucement de son oreille et lui parla d’une voix basse et envoûtante.

Mais je pourrais vous retourner votre question… Ne me faites pas croire que vous êtes venu profiter des premiers rayons du printemps en lisant un bon livre, vous aviez un regard beaucoup trop intéressé sur les jupes des lycéennes qui m’ont précédée…

Shigure avait l'habitude des remarques sarcastiques sur sa litterature et ne s'en offusquait plus. S'il ne s'en etait jamais offusqué. Il ecrivait pour le plaisir et tant mieux si cela se vendait ! Puis il en profitait pour jouir du statut d'ecrivain, embeter sa responsable et "meriter" l'argent des Somas. alors les remarques...

Non je ne pense pas, c'etait juste pour engager la conversation.

Il rouvrit les yeux et regarda la jeune femme. Son instinct lui disait de ne pas lui faire confiance, qu'elle n'etait pas sincere mais il ne l'etait pas vraiment lui non plus alors c'etait tout benef !
Il passa ses mains dans ses "cheveux longs" et jeta un coup d'oeil sur son "kimono". Il aimait bien les compliments. Il etait rarement dupe mais il aimait bien !

La jeune femme s'approcha alors de lui pour lui murmurer a l'oreille d'une voix toute a fait envoutante...sauf qu'elle etait trop pret pour la sécurité du chien qui leva un sourcil surprit, vit "tomber" son livre, et, le ramassant se rassit a une distance de securité convenable. Il prit alors l'air tres triste et tres decu.

Et voila encore quelqu'un qui ne croit pas au plaisir simple d'une lecture dans le parc. Pourquoi les femmes essaient elles toujours de voir le pire en chacun de nous, les hommes ne sont pas tous SI pervers...

Il lui retourna un regard angélique...comme lui seul en avait le secret !

Raya fut stupéfaite de voir l’homme s’écarter quand elle vint lui parler à l’oreille. Elle avait bien vu qu’il avait délibérément laissé tomber son livre, et cela la consterna et la stimula en même temps : elle n’aimait pas qu’on soit insensible à ses charmes et ses avances, mais décidément, cet homme l’intriguait au plus au point, et elle résolut de persévérer dans sa tentative de l’amadouer.
Quand il déplora la vision pessimiste des femmes sur les hommes et qu’il la regarda s’un air suprêmement innocent, elle ne chercha pas à retenir un grand éclat de rire, car elle savait qu’elle n’était jamais aussi belle que quand elle riait. Et puis, surtout, cet homme lui faisait penser à un loup déguisé en mouton !
Elle sentait –et elle était certaine de ne pas se tromper- que, tout comme elle, il jouait un rôle, qu’il ne montrait pas ses véritables sentiments.
Aussi ce fut avec espièglerie qu’elle lui répondit, d’un ton lourd se sous-entendus.

Pas tous, non, malheureusement…

Repensant soudain à son livre, elle changea complètement de sujet.

Je crains de vous avoir contrarié en dénigrant l’auteur de cet ouvrage. Si c’est bien le cas, je vous prie de m’excuser, ce n’était absolument pas mon intention…

(*Sous entendu : tu as bien dû comprendre ce que c’est, mon intention !*)

Raya sourit, intérieurement et extérieurement, car elle ne pensait pas un mot de ce qu ‘elle disait.

Peut être le connaissez-vous personnellement ?

Et elle le regarda avec l’air le plus intéressé du monde, comme si rien ne pouvait lui faire plus plaisir que d’écouter ce que cet homme lui disait.

Les yeux de Shigure brillerent lorsque la jeune femme eclata de rire. Il avait reussi a la mener la ou il voulait et puis elle etait ravissante lorsqu'elle riait. Il sourit même a sa remarque, se tournant vers elle pour planter ses yeux joueurs dans les siens.
Il savait n'être jamais aussi beau qu'avec cette ironnie et cette gaité qu'il degageait. C'etait l'une des raison pour lesquelles il parraissait toujours joueur et joyeux. Il etait beau quand il parraissait triste et decu aussi mais ce n'etait pas le même type de beauté, pas la plus utile dans le cas present !

Vous ne m'avez pas dit votre prenom ? Si ce n'est pas trop indiscret bien entendu. Moi je suis Soma Shigure. Enchanté de vous rencontrer.

Il repondit ainsi de facon détournée a sa qustion et guetta innocement sa réaction. Soit elle n'avait rien vu et ne reagirait pas, soit elle avait vu l'auteur du livre et il risquait de s'amuser, soit, encore mieux, elle le connaissait deja comme auteur, auquel cas elle avait mentit et ce serait plus drole encore !!

Il fit expres l'impasse sur "l'intention". Il aurait bien aimé y repondre et plutot trois fois qu'une, surtout qu'il savait pertinement qu'elle n'etait pas plus serieuse que lui, mais en tant que maudit c'etait impossible. Ou tout du moins tres compliqué !
De plus, Akito n'etait pas en forme en ce moment et ce n'etait pas le moment de le tromper... il fit donc semblant de ne rien et sourit mysterieusement en reponse a sa derniere question, l'air de dire "je connais beaucoup de monde mais je ne peux rien dire".

En voyant le sourire de l’homme pour seule réponse à sa remarque un rien déplacée, Raya fut aussitôt séduite : ainsi, il était vraiment magnifique...
Cependant, lorsqu’elle lui présenta ses excuses si elle l’avait blessé, il se présenta : son nom était Shiguré Soma. Raya fut très surprise ; elle ne pensait pas qu’il dévoilerait son identité aussi facilement, mais elle comprit tout de suite après qu’il avait voulu ménager son petit effet, en effet, c’était le même nom que celui de l’auteur de son livre !
Spontanément, elle rit à nouveau, en mettant ses doigts devant sa bouche et en se forçant à rougir (une de ses spécialités !) pour paraître honteuse de ses remarques désobligeantes.

J’espère que vous n’avez pas mal pris mes propos sur votre livre !

Elle lui lança un regard faussement inquiet, plus vrai que nature avec ses longs cils cachant une partie de ses yeux brillants.

Alors comme ça, vous êtes écrivain…

Elle le regarda pensivement, elle n’aurait pas cru qu’il puisse faire ce genre de métier mais à la réflexion cela allait plutôt bien avec sa personnalité…

(*En tout cas, vu l’aspect de ce livre, ce n’est sûrement pas avec ce qu’il gagne qu’il vit !*)

Se souvenant que l’écrivain lui avait demandé son nom, elle décida de le lui donner, puisque lui-même l’avait fait. Et de toute façon, elle ne voyait pas ce qu’il pourrait en tirer, étant donné qu’il n’avait jamais entendu parler d’elle auparavant…

Eh bien Monsieur Soma, enchantée, mon nom est Ayunoka Raya.

Elle pencha légèrement la tête sur le côté en lui présentant son plus joli sourire…

Le chien prenait un plaisir evident a cette compagnie. Il la regarda rougir sans baisser les yeux franchements admiratifs qu'il posait sur elle. Son sourire se fit plus mysterieux encore. Alors elle avait reconnu son nom. Amusant ! Et elle s'en sentait honteuse ? Plus dur a croire tellement l'assurance semblait emaner de la jeune femme ! Mais si c'etait faux elle le jouait bien ! Shigure decida donc de tomber dans le panneau.

Il leva les mains, imitant le signe de dénégation d'Hatori dans un clin d'oeil qu'il etait seul ici a pouvoir comprendre.

Non, non vous pensez j'ai l'habitude !

Loin de prendre son air de chien battut il sourit de plus belle, montrant par la que les critiques des autres n'avaient pas plus d'impact sur lui. Il pensait qu'elle serait plus attirée par le coté "je me fiche de tout ce que peuvent dire les autres et j'agis a ma fantasie" que par le coté "je suis un poete sensible et fragile qui a besoin qu'on le consooooooooooole".

Et en effet Raya-san... je peux vous appeler par votre prénom ?...je suis écrivain, c'est un metier tranquille qui me convient tout a fait.

Il pencha également la tete pour la regarder dans les yeux avec un sourire malicieux.

Et vous alors ? Qui est cette ravissante Ayunoka Raya ?

Devant le sourire particulier de l'écrivain, Raya ne put s'empêcher d'avoir une certaine estime pour lui, ce qui, venant de sa part, était déjà rare. Si on ajoutait à cela le fait que Raya ne s'était pas ennuyée une seule fois depuis le début de la conversation, on pouvait considérer que ce Shiguré Soma avait accomplit un exploit!
En fait, elle admirait sans se l'avouer sa désinvolture: elle-même n'aurait jamais pu accueillir des critiques ou des insultes aussi sereinement. Avec Raya, mieux valait se méfier, c'était oeil pour oeil, dent pour dent.

Lorsqu'il lui demanda la permission de l'appeler par son prénom, Raya eut à son tour un grand sourire.

Bien sûr, je vous en prie !

Elle fut satisfaite de voir qu'il commençait à s'installer une certaine complicité entre eux, mais elle était plutôt déstastabilisée par le comportement pour le moins bizarre de l'écrivain. Un moment il faisait l'effarouché et respectait un certain écart physique entre eux, un autre il devenait familier avec elle...

Avisant le sourire espiègle de Shiguré, Raya tourna la tête sans répondre à sa question. Elle ferma les yeux, ramena lentement ses longs cheveux derrière sa tête et s'adossa un peu plus au banc en levant le visage pour récolter les derniers rayons de soleil de la journée.
Elle prit ensuite la parole d'une voix taquine:

A votre avis, Shiguré-san?

Elle rouvrit ses yeux marrons et se tourna face à lui, plantant avec force son regard dans le sien.

Qui suis-je ?

Une mèche lui tomba devant les yeux , et elle n'avait sans doute jamais été aussi remarquable que ce soir là, ses jolies lèvres étendues en un sourire énigmatique, l'ombre de ses cils s'étalant sur ses joues à contre-jour, le soleil faisant naître des reflets roux dans sa chevelure ondulée...

Shigure s'amusait bien. Il etait content que pour une fois personne n'apparraissait brusquement pour lui donner un coup et le traiter de pervers. Un petit peu de flirt tranquille en un debut de printemps ensoleillé, c'etait reellement tres agréable.
En fait, s'il n'avait pas ete maudit, il aurait deja essayé de prendre la jeune fille dans ses bras. Elle avait tellement l'air de le demander ! Mais bon, il ne le puvait pas vraiment, sinon il allait se transformer et Hatori serait obligé de lui effacer la^mémoire. Or etant donné l'etat dans lequel ce simple geste plongeait son ami depuis l'affaire Kana, il preferait eviter.

Il la laissa s'allonger sur le banc comme pour absorber les derniers rayons de soleil et lui rendit son regard de ses yeux bruns foncés tout en ecartant doucement cette meche qui lui gachait la vue.
Il fit alors semblant de reflechir, ses yeux restant toujours aussi gais et amusés.

Voyons...mis a part le fait que vous soyez une jeune femme qui aime a regarder les montres des inconnus...

Un eclair provocateur passa dans ses yeux pour disparaitre aussitôt. Il l'avait menée exactement ou il voulait. L'effet n'en serait que plus devastateur.

Je dirais que vous êtes une demoiselle qui aime jouer les mystérieuses pour attirer les jeunes hommes biens munis et eviter les aléas de la vie active.

Il n'avait pas vraiment de preuves pour avancer ce qu'il disait, il se fiait a son instinct, riant par avance a la deconfiture de Raya.

Raya frissonna de plaisir lorsque Shiguré remit une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Elle l’observait et l’écoutait réfléchir avec délice… jusqu’à ce qu’il se moque d’elle ouvertement en discernant avec une étonnante facilité ses intentions !!!

Instinctivement, elle eut un mouvement de recul, et ne put empêcher à temps de laisser transparaître son étonnement et sa frustration. Cependant elle se reprit très vite et, bonne joueuse, lui offrit un grand sourire.

Elle était très étonnée par sa sagacité, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas eu affaire à une personne aussi intelligente.
Toutefois, si Raya ne faisait rien gratuitement, si elle usait et abusait de ses charmes sur les hommes, si elle profitait d’eux, elle n’était pas une prostituée ; et c’était parce qu’elle savait être attirante sans jamais basculer dans la vulgarité qu’elle avait autant de succès avec « les jeunes hommes bien munis ».

(* Il est certain qu’à coté de lui, les gros niais et riches que je me coltine habituellement ne font pas le poids !*)

Sans se laisser démonter par ce qu’elle interprétait comme un défi, elle reprit les propres mots de l’écrivain pour ironiser, avec un air faussement chagriné.

Et voilà, encore quelqu'un qui ne croit pas au plaisir simple d'un flirt dans le parc. Pourquoi les hommes essaient-ils toujours de voir le pire en chacun de nous, les femmes ne sont pas toutes SI intéressées...

Elle lui fit un discret clin d’œil, puis reprit plus sérieusement, mais en gardant son sourire en coin.

Et puis, apprenez que je suis loin d’être dans le besoin. De plus, les « aléas de la vie active » ne me sont pas épargnés : je travaille, figurez vous ! Je suis professeur de français dans un lycée, et cet emploi me plaît beaucoup…

Raya ne jugea pas utile de préciser que c’était parce qu’elle pouvait abuser tranquillement de son autorité sur d’autres personnes, ce qu’elle adorait -plus encore que de flirter-…

Il fallait le dire, Raya cachait tres bien ses emotions. A peine un mouvement de recul et un froncement de sourcil qui disparut rapidement sous un joli sourire.
Shigure en fut même décontenancé pendant une petite seconde. Il s'attendait a une colere, des cris, voire des coups, pas a cela. C'etait amusant de voir quelqu'un essayer de le battre a son propre jeu. Même si ce quelqu'un allait droit dans le mur, le chien etait le plus fort !

Pas toutes, non, malheureusement…

repondit il sur un ton tres proche de celui qu'elle avait utilisé au debut de la cnversation mais avec un rien d'amusement supplémentaire. Shigure n'avait rien contre le fait qu'on essaie de le rouler surtout si c'etait bien fait et que l'escroc avait une jolie figure. Et la il etait servit, Raya etait tres douée et assez belle. Dommage qu'il ne puisse aller bien loin avec elle, il en aurait bien fait son passe temps de quelques jours...
Il ecouta la suite sans essayer de reprimer le sourire que ces paroles faisait naitre sur son visage.

Alors vous connaissez surement mes cousins, Yuki-kun, Baka Kyo-kun, la petite Tohru-kun, et puis les autres, Rin, Haru, Momiji-kun...

Il lui fit un clin d'oeil amusé.

Et il est probable que nous nous rencontrerons au lycée etant donné que je suis le tuteur des trois premiers ainsi que d'un nommé Chanjio.

Décidément, Raya ne comprenait pas l'écrivain. Il lui semblait qu'elle lui plaisait pourtant, mais quelque chose semblait l'empêcher d'aller plus loin que quelques plaisanteries ou sous-entendus avec elle .

(*Quelque chose ou quelqu'un...*)

Peut être était il marié, même s'il ne portait pas d'alliance. Mais il n'avait pas l'air d'être du genre à tomber éperdumment amoureux, ou à être strictement fidèle. Non, vraiment, elle ne comprenait pas... Mais ce n'était pas ça qui allait l'empêcher de tenter sa chance.
Elle l'écouta distraitement évoquer queslques uns de ses élèves. A vrai dire, elle ne se souvenait pas vraiment d'eux... Elle savait que l'un d'eux avait des cheveux oranges, un autre les avait blancs, un ressemblait à une fille, un autre s'habillait comme une fille... Quant à cette Torhu machin chose, elle ne croyait pas l'avoir déjà rencontrée, mais il était tout à fait possible qu'elle ait participé à ses cours, étant donné que Raya ne se donnait pas la peine de mémoriser les noms de ses élèves...

C'est fort possible... Je suis désolée, mais je serai incapable de vous parler d'eux... Je suis arrivée très récemment au lycée Kaïbara, et je n'ai donné que peu de cours...

Quand Shiguré parla d'une possibilité de se rencontrer à nouveau, elle lui sourit en réponse à son clin d'oeil, mais grimaça intérieurement: elle n'aimait pas que ce soit lui qui ait les cartes en main. Elle n'aurait pas dû lui dire qu'elle travaillait au lycée, maintenant c'était lui qui aurait le choix de la revoir ou non....
Changeant complètement de sujet, elle prit le livre sur les genoux de son auteur et le regarda pensivement.

Pourrais-je vous l'emprunter? Je n'ai pas pas de bon livre à lire en ce moment, et j'avoue que cela m'intéresse assez de voir quel type de livre vous écrivez...

Voilà, c'était parfait: en lui empruntant l'ouvrage, elle en saurait surement un peu plus sur lui, et ils seraient forcés de se revoir au moins pour lui restituer le livre...

La chien s'amusait vraiment beaucoup. Il allait regretter de devoir quitter cette femme. Mais elle prenait beaucoup trop de libertées et cela pouvait devenir dangereux. Surtout qu'Akito ne semblait pas de tres bonne humeur et Hatori sur les nerfs...

Oh ? Et vous faisiez quoi avant ? Vous venez d'emménager dans la ville ? Vous enseigniez dans un autre établissement ?

dit il d'un ton absent comme si la réponse ne l'interessait pas du tout alors que l'on abordait justement ce qui l'intriguait le plus chez la jeune femme...car avec ces quelques renseignements et l'efficacité du clan Soma, il pourrait rapidement savoir qui elle etait et toute son histoire de sa naissance jusqu'a ce jour. Comme quoi faire partie des 12 avait ses avantages !
Il fremit lorsqu'elle approcha sa main de ses genoux. Il avait envie de s'ecarter a nouveau, un faux mouvement et pof, Raya risquait de faire la causette avec un tres joli chien noir...

Il s'ecarta lorsqu'elle se releva et sourit d'un air débonnaire.

Vous pouvez le garder, je vous le donne avec grand plaisir !

Pas question de la laisser mener. Il ne savait pas ce qu'elle voulait en lui enpruntant le livre mais ne comptait pas le découvrir ! En plus, en lui faisant un cadeau, il creait une obligation entre eux deux, et elle aurait du mal a le repousser s'il lui prenait un jour l'envie d'aller plus loin.
Il regarda sa montre et soupira.

Je dois y aller, les enfants m'attendent. C'etait un plaisir Raya-san. Je reviendrais au parc dans l'espoir de pouvoir a nouveau vous donner l'heure !

Vraiment, Raya commençait à beaucoup apprécier Shiguré : c’était un homme beau, intelligent, rusé, retors, apparemment aussi hypocrite qu’elle, et tout à fait charmant.
Un adversaire à sa taille, en somme.
Mais ce n’était pas pour ça qu’elle allait lui livrer gratuitement son passé !

Oh, à vrai dire, rien d’extraordinaire… J’ai beaucoup voyagé…

Elle resta volontairement dans le vague ; si l’écrivain croyait en apprendre plus sur elle en lui posant une question apparemment innocente et désintéressée, il se mettait le doigt dans l’œil !
Elle fut encore une fois étonnée par son mouvement de recul lorsqu’elle effleura ses genoux. On aurait dit qu’il avait peur qu’elle le touche…
Pourtant il sourit gentiment en lui offrant le livre. D’ailleurs, cela n’arrangeait pas tellement la jeune femme, elle aurait préféré avoir à le lui rendre, histoire d’avoir un prétexte pour le revoir. Enfin, elle en trouverait toujours un, de prétexte, elle était très douée pour ça…

Je n’en demandais pas tant ! Je vous remercie, ce cadeau me touche beaucoup.

Elle caressa la couverture de l’ouvrage de ses longs doigts, imaginant rêveusement le contact avec les mains de Shiguré, puis le rangea soigneusement dans son sac à main.
Alors, l’écrivain se leva pour partir. Elle eut une moue railleuse quand l’homme lui parla « des enfants qui l’attendaient », mais lui fit son plus beau sourire lorsqu’il dit qu’il reviendrait au parc pour la voir, et inclina légèrement la tête pour le saluer.

Je vous laisse donc à vos obligations… J’ai moi aussi beaucoup apprécié notre conversation, et je me ferais une joie de vous revoir ! J’essaierai de faire un détour dans ce parc de temps en temps, si mes activités me le permettent, et si je ne rencontre pas un homme encore plus étrange que vous sur mon chemin…

Par son dernier sous-entendu, elle voulait lui faire comprendre qu’elle ne passerait pas son temps à lui courir après. Et surtout elle ne voulait pas lui laisser l’avantage de décider de leurs prochaines rencontres ! Quant à ses « activités », elle le laisserait chercher en quoi elles pouvaient consister…