~* Fruits Basket *~ Jeu-de-rôle basé sur le manga incontournable de Natsuki Takaya |
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| Chez Kajila ! | |
| | Auteur | Message |
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Kajila *Terminale*
Nombre de messages : 486 Age : 36 But : Voir Hatori, Tuer Akito...entre autres ! Date d'inscription : 12/03/2006
| Sujet: Chez Kajila ! Lun 13 Mar - 2:32 | |
| Explication et description. L'immeuble ou vit Kajila est un immeuble en béton, sans crépit. Sa construction avait été entamée une dizaine d'année plus tôt mais avait été stoppée pour un vice de forme quelconque. Personne ne s'etant occupé du bâtiment depuis, son etat c'est déterioré. Plusieurs tuiles manquent sur le toit, les detritus ce sont accumulés, cela sent mauvais et les rats hantent les deux premiers etages. Au rez de chaussé vit une bande de Yankee collégiennes dont le nombre varie entre 5 et 15. Elles se servent du rez du chaussé et du premier etage comme "base secrete". Elles y tiennent des conférences, y cachent leur butin et battent certaines filles a mort pour les laisser evanouies sur le palier. Au quatrième et dernier etage habite Kajila. Cet etage sous les toits est divisé en 3 parties. L'une d'elle est inutilisable a cause de fuites et du froid, c'est celle qui est en face de l'escalier. La partie la plus a gauche est subdivisée en deux partie. Dans l'une un matelat sur le sol prend quasiment toute la place. En tête du "lit", un verre d'eau, un livre, un reveil et une lampe tempête sur un rond de tissu symbolisant une table de nuit. Au pied du lit, sur un plastique qui les isole du sol, ses vêtements, bien pliés, protégés par un autre plastique. Il y en a peu (elle les lave souvent). Enfin, sur une caisse de bois recouverte d'un tissu rouge, 4 objets plus chers. Ce sont les cadeaux qu'elle s'est offert a chacun de ses anniversaires ici. Il y a une théière avec 4 tasses, des pinceaux et un manuel de calligraphie, une belle bague avec une jolie paire de boucles d'oreille (elle a les oreilles percées mais pas de bijoux en général) et une aquarelle avec un livre. Posée a cotée de la caisse, une trousse de secours contenant des compresses, de l'alcool, des bandes, de l'aspirine, du doliprane et un thermometre. Pas de fenêtres dans cette piece. La piece d'a coté par contre est plus grande et plus lumineuse. Elle possède une ouverture, comblée avec du plastique scotché au béton pour isoler un peu (hum). Un chauffage d'appoint a pétrole est posé juste en dessous de la fenêtre (pour eviter les intoxications au monoxyde de carbone !) Une grande caisse retournée sert de table basse. Elle est recouverte de tissu blanc, tenues grace a 4 lourdes lampes. Sur la table, ses cours et ses cahiers. a coté de la table, son cartable. Pour s'asseoir devant la table, il y a 3 coussins. Contre les murs, a bonne distance des lampes et de la fenetre,des livres empilés, protégés de l'humidité par une bâche en plastique. Seul artéfact féminin, une glace est pendue a un mur. D'ailleurs les murs sont décorés de dessins, d'aquarelles et de calligraphies qu'elle a realisé et qu'elle change souvent. Dans un coin, un rechaud à gaz, des couteaux, de la vaisselle et des couverts. C'est le coin cuisine ! La partie la plus a droite est petite, sombre et froide. Les ouvertures ne sont pas isolées mais le toit y est solide. C'est la que Kaj entrepose l'eau, la nourriture et les combustibles dans différentes caisses. Il est a noter que cet etage, contrairement au reste, n'est pas sale du tout, Kaj passant pas mal de temps a balayer et faire le ménage L'escalier aussi, a partir du deuxième est propre. Cela va faire 5 ans qu Kajila habite ici, et cela se voit. De plus c'est une fille habituée a la propreté ! Kajila laisse son vélo dans la cour du bâtiment. Elle n'a pas peur qu'on lui vole ses affaires parce qu'elle a conclu "un pacte" avec les Yankee. Tant qu'elle bat leur championnes en combat singulier et se plie a un certain nombre de règles stupides (pas ammener de policiers, ne pas fouiner dans leur "base", ne pas intervenir en cas de bagarre, ne pas chercher a devoyer les filles de la bande), elles la laissent tranquille et veillent a ce que personne ne rentre chez Kaj si ce n'est avec elle ou portant un mot d'elle avec sa "signature secrète" (ce que ces filles sont pueriles !). C'est pourquoi, une fois par mois environ, Kaj est obligée de se battre contre la "nouvelle championne" du clan. Elle appele cela "payer son loyer". Pour le moment elle n'a pas eu de problemes pour les battre grace a l'enseignement de Kazuma. | |
| | | Kajila *Terminale*
Nombre de messages : 486 Age : 36 But : Voir Hatori, Tuer Akito...entre autres ! Date d'inscription : 12/03/2006
| Sujet: Re: Chez Kajila ! Lun 20 Mar - 12:51 | |
| Thé nocturne Hatori était vraiment l’homme le plus gentil qu’elle ait jamais rencontré. Voila qu’il lui proposait de lui faire une dispense pour qu’elle puisse partir un ou deux jours en congé maladie ! Jamais en 5 ans elle ne s’était accordée un jour de congé ! Oh…elle aurait pu ! Elle avait tout un stock d’ordonnances au nom de son père et savait imiter la signature de celui-ci a la perfection. Mais elle ne le faisait pas, ses parents lui avaient appris a imiter la signature pour les histoires administratives scolaire dont il n’avaient pas le temps de s’occuper, aussi, Kajila n’utilisait ce passe-droit que pour les problèmes liés au lycée. En tout cas elle était plus que touchée par sa proposition. Elle se tourna vers lui avec un sourire radieux. Non, merci ! C’est très gentil a vous mais je préfère travailler, quitte a mettre un peu plus de temps a guérir. Elle continua avec une pointe d’humour. En plus j’ai horreur de me reposer ! Elle le regarda éteindre sa cigarette et en allumer une autre. Il semblait un peu nerveux mais elle le comprenait, peu de gens se promenaient dans ce quartier sans peur. Elle-même ne le faisait que deux fois dans la journée. Le reste du temps elle évitait. Ils finirent par arriver devant l’immeuble mais le visage du médecin était impassible. Elle n’arrivait pas a voir ce qu’il en pensait. Il descendit, fit posément le tour du véhicule et lui ouvrit la portière, avant d’accepter son invitation. L’adolescente eut alors une lueur amusée dans le regard qu’elle levait sur le médecin. Je ne vous l'aurais pas demandé si cela me dérangeait. Fit elle exactement sur le même ton que celui qu’il avait utilisé un quart d’heure plus tôt pour la convaincre de rentrer en voiture mais avec un gentil sourire. Kajila ôta alors sa ceinture, pivota, posa un pied a l’extérieur…aie ! Mince, elle avait oublié cette stupide cheville ! Elle posa alors l’autre pied, se leva, s’appuya sur la carrosserie, savourant a nouveau cette proximité avec le médecin. Elle lui tournait le dos mais le sentait bien…de même que l’odeur de la cigarette frappait ses narines. Elle ferma une seconde les yeux pour bien graver ces moments dans sa mémoire puis posa le pied récalcitrant avec prudence. Elle se redressa et fit quelques pas hésitants. L’immobilité lui avait fait du bien mais ce n’était pas encore ça ! Elle vit alors les filles qui restaient à proximité du véhicule. Devinant leurs pensées, Kaj éleva la voix. C’est mon invité. Vous êtes responsable de sa voiture, c’est bien compris ? Une des filles s’avança alors l’air de dire « Non mais on est pas tes bonnes ! » Kajila se redressa alors les yeux fiers et dit simplement. Tu veux dire quelque chose ? La gamine ouvrit la bouche mais parut se raviser et retourna dans le groupe. Un rien de mépris pour ces « rebelles » passa dans les yeux de l’adolescente qui s’adressa alors à Hatori avec assurance et gentillesse. Venez je vais vous montrer le chemin. Et ne craignez rien pour la voiture, l’honneur leur interdit d’y toucher et elles la protègeront. Elle entra alors dans l’immeuble, s’appuyant sur tous les murs a sa disposition, et marchant lentement tandis qu’Hatori la suivait. Monter les 4 étages fut difficile. Surtout les deux premiers qui restaient assez sales et glissant. D’ailleurs ils ne lui appartenaient pas. A partir du troisième par contre, Kajila avait mis un tissu sur les marches. Tissu tenu par de lourds bâtons de bois qui se glissaient au font de chaque marche. Et puis c’était très propre. Arrivée au quatrième, Kaj enleva ses chaussures et glissa ses pieds dans des « sandales » d’intérieur. Comme elle l’aurait fait dans n’importe quelle maison normale. Elle sourit et mena le médecin dans l’appartement de gauche. Ils traversèrent sa chambre pour arriver dans la pièce principale, toujours aussi bien rangée et chauffée. La jeune fille se retourna alors seulement vers Hatori avec un sourire accompagné d’une sorte de défi dans le regard comme pour lui demander ce qu’il penser de son « chez elle » et lui désigna un coussin. Asseyez vous je vous en prie. Elle fronça les sourcils, prit une allumette et alluma les quatre lampes tempêtes qui éclairèrent la pièce Vous préférez un style de thé particulier ? Si elle n’en buvait quasiment jamais a cause de la dépense en eau et en énergie que cela entraînait (pour un apport en énergie corporelle quasi nul), Kajila aimait beaucoup le thé et conservait précieusement 3 thé différents pour les jours ou elle avait vraiment besoin de réconfort. J’ai du sensha, un thé au lotus et un autre a la fleur de cerisier… Kajila était chez elle, et le ton qu’elle employait, ses expressions, son sourire auraient tout a fait été a leur place dans une maison lambda. L’adolescente oubliait souvent son décor et se comportait exactement comme on lui avait apprit a le faire dans les quartiers chics, la ou elle avait grandit. Pour elle rien n’était plus normal que d’inviter le médecin en chef des Somas chez elle en plein milieu de la nuit et lui proposer un peu de ce qui était l’un de ses plus précieux trésors ! Après tout, c’était Hatori ! | |
| | | Hatori *Le Dragon*
Nombre de messages : 129 But : ... Date d'inscription : 12/03/2006
| Sujet: Re: Chez Kajila ! Lun 27 Mar - 2:16 | |
| Lorsque Hatori lui ouvrit la portière, Kajila répondit avec espièglerie à sa question en reprenant la même réponse qu'il lui avait fourni plus tôt dans la soirée. Elle faillit presque lui arracher un sourire. Et elle avait tant de joie de vivre. Il en était même peut-être un peu jaloux, lui qui vivait dans les ténèbres depuis si longtemps alors qu'il vivait aisément au manoir. Il remarqua son petit soubresaut lorsqu'elle posa pied à terre et se maudit encore plus de ne pouvoir l'aider. C'était bien trop risqué, un faux mouvement et il se transformerait... Il la regarda faire, se sentant aussi gêné que coupable et inutile, mais ne laissant rien transparaître. Mais le "pire" restait encore à venir et quelle ne fut pas sa stupéfaction en voyant Kajila - certes courageuse et capable mais ayant au fond l'air si fragile derrière ses remparts - se diriger vers un groupe de délinquantes et leur ordonner de prendre soin de la voiture. Hatori leva les mains devant lui et les agita doucement.
"Non non, je vous en prie. pas la peine de vous embêter pour moi." confia-t-il à Kajila.
L'assurance et l'effronterie de la jeune fille le laissaient sans voix, un peu admiratif même. Il suivit Kajila à l'intérieur du bâtiment délabré, s'empêchant de faire demi-tour et de demander à quelqu'un de la résidence de l'héberger dans un lieu décent. Mais encore une fois, la fierté qui émanait de Kajila lui prouva que ce n'était guère là une bonne idée et après tout, il pouvait bien aller jeter un oeil chez elle, ne serait-ce que pour lui faire plaisir.
Les deux premiers étages étaient de véritables outrages à la vue, à l'odeur et à l'hygiène. Détritus en tout genre et rats d'égouts y avaient élus domicile et Hatori se surprit à regarder où il mettait les pieds... Heureusement le carnage prit rapidement fin pour laisser place à un immeuble certes décrêpi et délabré, mais au moins relativement propre. Ils arrivèrent enfin au dernier étage et Hatori s'arrêta un moment sur le palier, étonné d'y voir un petit îlot de propeté au milieu de cet océan on ne peut plus particulier. Il regarda Kajila s'avancer un peu plus, regrettant une fois de plus de ne pas pouvoir l'aider à avancer sans prendre appui sur sa cheville blessée car bien qu'elle fasse de son mieux pour le cacher, le médecin savait qu'elle devait en souffrir.
Il hésita un instant puis retira tout de même ses chaussures par politesse, les posant bien alignées à côté de celle de l'adolescente. Ilentra dans la partie gauche de l'étage, dans ce qui semblait être la chambre. Sans la présence d'un matelas, il n'en aurait rien su tant la pièce était démunie. Il n'y avait là que le strict nécessaire et les vêtements étaient posés à même le sol, avec juste une sorte de bâche pour les protéger du sol. Il jeta un coup d'oeil rapide et curieux aux objets disparates posés sur une caisse en bois puis pressa le pas pour rejoindre Kajila dans l'autre pièce.
L'autre pièce était plus agréable avec sa petite fenêtre même si Hatori haussa un sourcil en remarquant le plastique qui constituait le seul rempart contre le mauvais temps, le vent et la pluie. En dessous, seul instrument de confort se trouvait un vieux chauffage d'appoint. Le reste de l'appartement était tout aussi spartiate que ce qu'il en avait déjà vu. Il se demandait vraiment comment on pouvait vivre dans de telles conditions, surtout qu'il avait bien reconnu Kajila et savait donc qu'elle avait grandi dans une famille aisée. Elle n'avait jamais manqué de rien mais manquait à présent de presque tout...
Aussitôt invité, il s'assit, continuant toutefois à observer les lieux en toute discrétion et admirant la débrouillardise de Kajila. Cette petite irait loin dans la vie avec une telle qualité. Il découvrit alors une parfaite maîtresse de maison, elle n'avait pas oublié les bonnes manières qu'on lui avait inculquées dans sa petite enfance et Hatori posa les paumes de ses mains sur ses genoux, assis bien droit sur l'un des coussins. Il leva les yeux vers elle, impassible ou du moins s'efforçant de l'être.
" Les fleurs de cerisier seront parfaites, merci beaucoup. " répondit-il posément.
Mais bientôt ses mains se joignirent et il se mit à se tordre les doigts sous la table basse, mal à l'aise et ne sachant trop quoi dire. Observant de loin les faits et gestes de Kajila, il leva une main devant la bouche et s'éclaircit la gorge.
" Hmmm... Cela fait longtemps que vous vivez ici?" s'enquit-il, s'empêchant de demander si ses parents étaient au courant de sa situation. "Je veux dire.... Vous vous débrouillez très bien mais... comment dire... Il y a des endroits plus sûrs et agréables à vivre." | |
| | | Kajila *Terminale*
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| Sujet: Re: Chez Kajila ! Mar 28 Mar - 3:49 | |
| Kajila etait de tres bonne humeur. Pour commencer, il faisait nuit et le coup de barre etant passé, elle se sentait en pleine forme. De plus Hatori etait pret d'elle et cela lui donnait plus d'energie que jamais. Elle etait tellement heureuse de le voir qu'elle avait l'impression de rayonner litteralement de l'intérieur. Elle sourit a son geste de dénégation et haussa les epaules, un flash de mepris pour les Yankees passant dans son regard et s'enfuyant aussitot.
Ce sont des gamines ! Je prefere les savoir la a garder votre voiture que de faire des tas de trucs stupide soit disant pour montrer leur force...comme si se laisser entrainer et frapper a plusieurs sur des plus faibles etaient une preuve de force...j'espere qu'elles grandiront vite.
Elle le laissa monter et remarqua avec un sourire qu'il avait enlevé ses chaussures. Elle avait fait expres de ne rien dire, c'etait un test. Et le fait qu'il ai prit le soin d'agir comme dans une maison normale montrait, aux yeux de la jeune fille, qu'il respectait sa décision. Elle n'en montra rien mais cela lui fit tres plaisir. Elle s'avanca rapidement dans la grande piece et le regarda s'asseoir. Les flammes des 4 lampes de la table donnaient a son visage des reflets changeants et les yeux verts qu'il leva vers elle etaient proprement magnifique. Il semblait aussi digne et calme qu'un prince dans son palais. Elle en fut soudainement gênée. Un homme tel que lui...chez elle...c'etait beaucoup, beaucoup d'honneur. Elle baissa les yeux avec une humilité qui etait bien peu dans son caractere mais reussi a se reprendre rapidement lorsqu'elle l'entendit parler. Elle resista a l'envie de lui tirer la langue effrontément, comme pour le punir de son impassibilité et de sa noblesse et lanca joyeusement :
Vendu !
Elle sortit de la piece, clopin colpant, prit son sac gris argent qui trainait a coté de la table et se rendit dans la reserve. La elle prit sa boite de thés, deux bouteilles conteant l'eau de l fontaine du parc, une bouteille d'eau minérale, puis elle repassa toujours boitant dans sa chambre, pos le sac sur le lit, enleva sa tunique dechirée, et passa une autre tunique, toujours verte mais d'un vert assez delavée et sans manche pour pouvoir soigner son bras. Elle repris alors son sac, saisi sa "malette" de premier soin, sa théiere et deux tasse et revint pret du médecin.
Elle s'assit eu face de lui, posa les deux tasses sur la table et mit en route le rechaud avec une casserole d'eau du parc dessus.
Voyons...je suis arrivée ici, j'avais 13 ans... donc cela fait...5 ans a peu pret !
fit elle tranquillement en réponse a la question du médecin qu'elle avait entendue en revenant. Elle s'attendait a ce genre de question a vrai dire. Mais la suivant la mit en colere. Pas contre Hatori qui l'avait posée mais contre ses parents a cause de qui elle etait ici...en partie tout du moins. Ses yeux flamberent.
Heureusement, l'eau se mit a bouillir et elle la versa dans la théiere puis vida le tout dans une bassine avant de remettre de l'eau du parc a chauffer. Elle repeta deux fois cette maneouvre, puis, lorsque la bouilloire fut bien chaude, (comme il etait d'usage de le faire avant lorsqu'on avait pas le temps de pratiquer en entier la ceremonie du thé), elle versa de l'eau de source pour la faire chauffer.
Elle deplia un mouchoir en papier sur la table et prit une grande respiration, parvenant enfin a rpondre sans trop de hargne.
Je prefere de loin...
Elle ouvrit la boite de metal et en sortit trois plus petite.
Vivre ici en me battant pour survivre.
Elle ouvrit l'une des trois boites et en sortit un sachet de plastique
Que dans le mensonge
Elle prit avec précaution une pincée de thé qu'elle place dans la boule sans en faire tomber un brin.
Et l'hypocrisie.
Elle prit une autre pincée mais trembla legerement de colere et quelques brin se deposerent sur le mouchoir. Sans relever les yeux, elle poussa un profond soupir. Elle aurait tellement aimé avoir une famille normale, des parents aimants et present, des amis, des petits copains, pouvoir etre futile et idiote de temps a autre...mais le destin en avait décidé autrement et puis c'etait elle qui avait refusé cette vie alors elle n'allait pas le regretter !
Elle ferma la boule a thé d'un geste résolu et leva les yeux sur Hatori avec un grand sourire.
Je n'ignore rien de ce que pourrait être ma vie, mais j'en ai décidé autrement, je n'ai pas besoin d'aide, j'aime savoir que je ne dois ma survie qu'a moi même.
Elle reflechit un moment, posa la boule dans la théiere chaude, versa l'eau fremissante dessus, ferma le couvercle et laissa infuser.
Un auteur a dit un jour : "Sais t-on gré du superflut a qui vous prive de l'essentiel"*. C'est exactement ce que je ressens. Ici je n'ai pas de superflu mais l'essentiel est la, sans triche et sans image a montrer.
Elle versa le reste des bouteilles d'eau du parc dans la bassine d'eau bouillante et sortit une bande et du coton de son sac.
Cela ne vous derange pas si je me soigne en passant ? J'ai un peu mal ...
Elle prit la théiere et servit un liquide ambré et odorant a Hatori avant de se servir elle-même. et de poser avec precaution le reste au milieu faisant attention de ne pas tacher la "nappe". Elle continua comme si elle ne s'etait jamais interrompue.
Et puis ici je suis libre d'être moi-même. De toute facon dans 3 ans je serais majeure et je pourrais me louer un studio ou une chambre d'etudiant. Ce n'est que transitoire, je n'ai aucunement l'intention de rester ici toute ma vie.
La determination brilla alors dans ses yeux. Elle allait s'en sortir, elle se l'etait promis et puis il le fallait si elle voulait qu'Hatori la trouve bien. Jamais il n'allait accepter une pouilleuse pareille ! Elle baissa les yeux et se fit un bandage rapide. Ce n'etait pas parfait, et elle n'avait pas mit de creme (elle detestait lacreme elle trouvait sa gluant et puant), mais on voyait qu'elle avait l'habitude de ce genre de geste tout de même.
Elle prit enfin sa tasse et la porta a ses levres, regardant le medecin avec un sourire.
Je suis bien trop bavarde je m'en excuse. C'est un sujet qui me tiens a coeur je crois.
Elle fit un geste d'excuse et se leva.
J'ai peut etre des petits gateaux pour accompagner si vous voulez...j'ai oublié de regarder tout a l'heure...
[HJ : * Beaumarchais, les noces de Figaro] | |
| | | Hatori *Le Dragon*
Nombre de messages : 129 But : ... Date d'inscription : 12/03/2006
| Sujet: Re: Chez Kajila ! Ven 7 Avr - 1:43 | |
| Hatori dut une fois de plus se retenir de sourire: mais comment faisait Kajila pour toujours lui donner envie de retrouver le printemps de son coeur? Il était plongé depuis si longtemps dans le froid et la stérilité de l'hiver qu'il était persuadé ne jamais plus en sortir, et voilà que débarquait un "fantôme" de son passé et elle venait tout bouleverser. Il avait de plus en plus de mal de résister au charme mutin de la demoiselle. Son caractère était si séduisant aussi, il aimait sa façon de toujours l'étonner. Chaque minute qui s'écoulait à ses côtés était pleine de surprise. Sa réponse sur les yankees ne l'étonna finalement pas tant que ça, il ne la voyait vraiment se mêler à ces jeunes délinquantes et encore moins en avoir peur. Mais il se demanda aussi par quelles épreuves elle était passée pour ne rien redouter à présent. En un sens, elle était bien plus forte et mâture que lui et il s'en sentit légèrement gêné.
Elle lui sourit lorsqu'il se déchaussa, il en fut étonné, palace ou habitation plus modeste, c'était là l'une des plus vieilles coutumes japonaises. Il releva les yeux puis se redressa avec l'esquisse d'un sourire timide sur les lèvres en réponse au sien. L'éclairage des quatre lampes l'intriguait et le mettait mal à l'aise, comme un rendez-vous galant, et étrangement cela ne le choquait pas. Comme si la situation était "normale" même si non dénuée de gêne. Comme un couple lors d'un premier rendez-vous où l'on se plaisait sans encore se connaître. Les flammes lui donnaient l'air encore plus espiègle lorsqu'elle approuva son choix de thé de façon presque enfantine. Il y avait tant de contrastes en elle, tant de choses à découvrir sous ce masque blasé. Pas comme lui qui jouait sans cesse les grands indifférents. Bizarrement plus il passait du temps avec Kajila, plus il développait un certain complexe d'infériorité. Comme s'il n'était qu'une bougie éteinte à côté d'une magnifique chandelle brillant de milles feux dans son socle doré.
Il suivit Kajila du regard jursqu'à ce qu'elle quitte la pièce. Il en profita alors pour mieux détailler la pièce. Il fut étonné d'y voir tant de livres alors que le reste de l'appartement était si spartiate. Encore plus lorsqu'il s'aperçut à quel point les goûts de la jeune fille étaient hétéroclytes. Livres de psychologie, de médecine,.... Vraiment très spéciaux pour une adolescente! Pourtant son attention fut attirée par le seul livre jeté un peu à l'écart. Ne pouvant en croire ses yeux, il se baissa pour le ramasser et ne put qu'admettre l'évidence. Un roman de Shigure.... Mais jusqu'où la bêtise du chien irait -elle? Au même moment, Kajila revint dans la pièce et il en lâcha le livre de surprise, comme un enfant surpris en train de fouiller le sac à main de sa mère. Elle s'était changée mais avait gardé la même couleur de vêtements. En y repensant, déjà toute petite, il l'avait souvent vue en vert et cela lui allait bien.
La réponse de Kajila lui pinça le coeur: 5 ans déjà qu'elle vivait seule? Mais que faisaient ses parents?! Ne s'inquiétaient-ils pas pour leur fille? Mais Hatori n'osa pas lui exprimer sa stupéfaction, elle semblait si fière d'elle. Mais treize ans... tout de même.... Les yeux flamboyants de la jeune fille confirmèrent ses doutes et il se contenta donc d'hocher gravement la tête. Kajila versa alors le thé, Hatori en fut soulagé, cela rompit la petite tension qui s'était installée entre eux. Il l'observa avec toute son attention effectuer le rituel du thé tout en faisant preuve une fois de plus de rebellion face à l'autorité parentale. Elle exprima toute son indépendance par une citation on ne peut plus appropriée et en fut amusée: Kajila était vraiment pleine de ressources et il ne sut que répondre, il avait peur de ne pas être à la hauteur d'une telle interlocutrice.
C'est alors qu'elle interrompit la préparation du thé pour s'occuper de bandages. Hatori reprit confiance, il était plus dans son "domaine" à présent! Il se rassit à ses côtés et ignora un instant le thé qu'elle lui avait servi pour prendre le tube de crème qu'elle avait volontairement délaissé.
"Je suis tout de même étonné de voir à quel point vos parents vous ont laissée de côté..." se risqua-t-il enfin en dévissant lentement le bouchon. "Ce n'est certes que transitoire mais vous ne méritez pas de vivre si difficilement alors que votre famille est il faut bien le dire plutôt aisée... "
Il poussa alors gentiment sa main pour stopper son geste et défit le bandage qu'elle était en train de faire. Pressant sur le tube, il déposa une grosse noisette de crème sur ses doigts et entreprit un massage soigné de la cheville blessée. Pour lui, le geste était tout naturel, on ne peut plus professionnel. C'était un geste pratique et il n'avait pas le moins du monde conscience que l'on pouvait l'interpréter comme "sensuel". Elle se dit trop bavarde en portant la tasse de thé à ses lèvres. Il leva les yeux vers elle sans cesser le massage.
"Peut-être, mais ne vous en excusez pas. C'est agréable. Et comme on ne peut pas dire que je sois très bavard, on peut dire que l'on a plutôt une bonne moyenne à nous deux." la rassura-t-il un peu maladroit avant de hocher la tête poliment. "Si vous en avez ce serait avec plaisir mais si ce n'est pas le cas, s'il vous plaît ne vous embêtez pas pour moi!... Mais au fait, maintenant que j'y pense, que faisaiez-vous dans un endroit aussi retiré de la ville au beau milieu de la nuit?"
Mais que lui arrivait-il? Comment pouvait-il être si curieux à son sujet, et pire encore, comment osait-il lui poser une question aussi indiscrète?! Le médecin se gratta la nuque avant de reporter toute son attention sur sa tasse de thé fumante, toujours sur la table devant lui. | |
| | | Kajila *Terminale*
Nombre de messages : 486 Age : 36 But : Voir Hatori, Tuer Akito...entre autres ! Date d'inscription : 12/03/2006
| Sujet: Re: Chez Kajila ! Ven 7 Avr - 18:04 | |
| Hatori lui fit a nouveau l'offrande d'un sourire en réponse au sien. Le coeur de la jeune fille bondit littéralement dans sa poitrine. Elle ne savait pas ce qui lui valait tant de soleils en même temps mais les souvenirs de ces deux moments de joie allaient la rendre forte pendant longtemps ! Perdue dans ses pensées joyeuses et fatiguées Kajila n'avait absolument pas conscience des interrogations qu'elle faisait naitre dans l'esprit et le coeur du medecin. Elle sentait simplement son regard sur elle et appréciait cette sensation, tres naturellement comme si tout son être n'avait pour but que d'attirer le regard du dragon. Pas une seule fois elle n'eut conscience de ce que devoilait son petit rituel, de sa rebellion contre l'autorité, de la force qu'elle montrait ou de son coté enigmatique. Elle etait bien trop fatiguée et etonnée de le voir si proche d'elle pour ne pas être elle même. Toutes les contradictions, les revirements, la force et la faiblesse, tout cela faisait partie intégrante de la jeune fille. Comme elle s'etait elevée seule ou en tout cas entourée d'un personnel qui changeait trop souvent, elle n'avait pas eu de modele a copier ou a rejeter, pas d'education reelle. Elle avait formé sa personnalité sur des petits bouts volés a droite, a gauche, selon l'inspiration du moment, ce qui rendait son comportement aussi imprévisible.
Mais les seules pensées de Kajila en ce soir de printemps etaient tournée vers la presence troublante du beau medecin chez elle, apres tant de temps a ne le voir que de loin. Elle craignait d'être idiote, ou de dire des bêtises et de le fair efuir, mais en même temps elle se refusait a ne pas être elle-même. S'il aimait en elle un mensonge alors c'est qu'il ne l'aimait pas. Autant etre naturelle tout de suite comme cela c'etait clair !
Son petit tour dans la reserve lui permit heureusement de reprendre un peu ses esprits et elle se morigena un peu. C'etait assez de se conduire en adolescente de serie B, elle valait mieux que cela ! En rentrant, elle eut la suprise de voir Hatori avec le livre de Shigure dans les mains et la reaction du medecin la fit rire doucement. Pour le coup c'etait lui qui se comportait en adolescent prit en faute ! Mais elle ne releva pas, elle se concentra sur le thé et la conversation. Une legere tension s'installa lorsqu'elle lui annonca fierement vivre seule depuis ses 13 ans mais celle-ci fut rapidement chassée lorsqu'elle servit le thé. Kajila se sentait plutot bien pourtant. Comme si ce genre de discussions, de gestes usuels, presque intimes, etaient tout a fait normaux entre eux deux.
Enfin jusqu'a un certain point car ce fut a son tour d'être gênée lorsqu'il delaissa sa tasse de thé pour s'asseoir a ses cotés... et prendre le tube de crème ? La jeune fille fronca les sourcils. Elle n'aimais pas la creme, c'etait tout gluant et sa sentait mauvais ! Mais le plus frustrant fut sa question. Il ne l'avait probablement pas fait expres mais il avait touché un point tres sensible pour la jeune fille. Elle ne comptait pas aux yeux de ses parents. Et elle ne compterait jamais pour eux, quoiqu'elle fasse.
Incapable d'articuler un mot, elle leva un regard emplis de larmes vers le medecin mais reussit a sourire doucement.
Il faut croire, au contraire, que je le mérite.
Elle baissa la tête et chassa ses larmes, les remplacant, comme toujours par une fierté farouche mais un rien nostalgique.
Lorsque je suis partie, au début, je pensais qu'ils allaient finir par prendre le temps de me chercher, j'avais laissé tout un tas d'indices expres pour que ce ne soit pas trop difficile, mais le temps passe vite et j'ai du me rendre a l'évidence, ils ne le feraient jamais.
Elle haussa les epaules, presque indifferente a présent.
De toute facon cela faisait des années qu'on ne se parlait plus...si l'on s'est jamais parlé ! au moins la c'est clair on ne fait plus semblant d'être une famille. De toute facon ils n'ont pas besoin de moi et je n'ai pas besoin d'eux !
Elle se perdit un moment dans ses souvenirs (et dans les sensations etranges mais agréable qu'Hatori faisait naitre dans ses jambes a partir de sa cheville). Elle se rappela de cette epoque ou elle haissait les Somas pour lui avoir volé sa mère et ou elle avait décidé de leur prouver qu'un Seryu valait bien un Soma ! Jusqu'au jour de sa rencontre avec Hatori, rencontre qui avait reellement fait basculer sa vie et son univers.
Je vous l'ai dit Hatori-sama, je prefere vivre seule ici a ma facon, que seule dans le luxe a profiter de l'argent que gagnent des gens qui sont bien incapable de dire quelle est ma couleur préférée et qui se disent mes parents.
Son sourire se fit plus franc et elle prit une gorgée de thé remarquant que le medecin n'avait pas touché a sa tasse et en profitant pour changer de sujet. Elle prit la vaiselle qui attendait et la posa a coté d'elle, a portée de main du jeune homme.
C'est tres gentil, pour la cheville, je veux dire, et je ne vais pas nier qu'elle me fait moins mal a présent, mais c'etait un thé que je vous proposais a la base.
plaisanta-t-elle gentiment dans le but de le faire boire et peut etre de cesser ce massage qui devenait un peu trop plaisant pour qu'elle puisse envisager la suite sans craintes...même avec Hatori !
Par bonheur il changea lui aussi de sujet presque en même temps et Kajila put retrouver son calme et sa gaité habituelle, chassant rapidement ses vieux de ses pensées.
Laconique est le mot que vous cherchiez je crois non ? Mais je dois avouer que je me surpasse ce soir, j'ai rarement parlé autant. Surement la fatigue ! fit elle rieuse, contenant d'extreme justesse un clin d'oeil. Elle eut envie de rire a nouveau. Ce que cela faisait du bien de parler, de LUI parler, de le voir, d'entendre ses maladresse, ce coté sensible et inquiet qu'il cachait sous de la froideur, ce feu sous la glace ! Elle prit un air faussement serieux et le taquina.
C'est sur, d'ailleurs c'est plutot une bonne nouvelle, si l'on fait la moyenne alors on va pouvoir se marier !
Elle ne savait pas trop comment il allait prendre cela mais c'tait sortit tout seul. De toute facon moyenne ou pas, elle comptait bien l'epouser un jour, ou alors elle mourrait en essayant !
Mais je vous préviens tout de suite, continua-t-elle, ne plaisantant cette fois qu'a moitié, lorsque j'aurais des mômes, je compte bien les elever moi !
Elle lui tira la langue, pour le destabiliser un peu plus et lui montrer tout de même qu'elle n'etait pas (encore) serieuse avec cette histoire de mariage. Elle ne voulait surtout pas lui faire peur ! Et puis ils verraient bien, elle etait deja tellement heureuse de pouvoir le voir, lui parler, et même d'avoir sentit ses mains sur sa cheville ! Elle le regarda un moment, se perdant dans la contemplation de ses magnifiques yeux verts. Elle ne l'entendit pas parler des gateaux et ne revint sur terre que lorsqu'il lui demanda ce qu'elle faisait si loin de la ville, si tard.
Et bien, comme ma bourse ne me paye que mes frais scolaires, je travaille le soir pour ma nourriture, mes livres et autres. Je livre des repas un peu partout et ce client est reputé pour ses bons pourboire. Malheureusement il n'y a pas beaucoup de volontaires pour le livrer parce qu'il est loin, appelle tard, et parfois est un peu etrange alors c'est moi qui m'y colle !
Elle sourit.
C'est un des voisins du type qui m'a donné le livre que vous teniez dans les mains toute a l'heure. Shigure-san etait un bon client a une époque mais depuis bientot un an il a quasiment cessé de commander.
Elle le regarda avec curiosité. Elle se demandait si Hatori connaissait Shigure, si c'etait de chez lui qu'il venait justement et quelles etaient leur relation. Tout ce qui, de pret ou de loin touchait au medecin l'interressait ! | |
| | | Hatori *Le Dragon*
Nombre de messages : 129 But : ... Date d'inscription : 12/03/2006
| Sujet: Re: Chez Kajila ! Mer 10 Mai - 21:55 | |
| Hatori ressentait une sensation étrange. Il mit un moment avant de l’identifier, puis se rendit compte qu’il se sentait…bien. Chez lui. A sa place, dans cet environnement étrange, qui lui plaisait pourtant. Même s’il ressentait toujours une certaine gêne, s’il était maladroit dans ses gestes et ses paroles, le stress, la déprime, la monotonie, et l’austérité qui l’habitaient habituellement s’étaient un peu dissipés, petit à petit, sans qu’il s’en rende compte jusqu’à maintenant. Tout cela grâce à la présence Kajila. Cela faisait tellement longtemps qu’il n’avait pas perçu cet impression qu’il en fut profondément perturbé. Pourquoi la lycéenne lui faisait-elle autant d’effet ? Il n’avait pas le droit de retomber amoureux, il n’avait pas le droit de faire souffrir une autre personne autant que Kana, et surtout pas Kajila, si vive, si jolie, si magnifiquement vivante… En aucun cas il n’y avait droit. En aucun cas… Le Dragon fut confus de voir le regard embué de larmes que lui adressait Kajila en réponse à sa question sur ses parents. Il n’avait jamais voulu la blesser, jamais ! Et pourtant, même involontairement, il venait de le faire… Cela le conforta dans sa décision : il ne devait pas imposer sa présence à la jeune fille, même s’il appréciait la sienne -et même plus qu’apprécier, bien qu’il ne voulut pas se l’avouer…-. Il ne savait que faire du mal aux autres. Il ne pouvait pas se rapprocher d’eux sans les meurtrir, et sans se meurtrir lui-même… Hatori écouta très attentivement Ryu raconter son histoire, et se sentit encore une fois rempli d’admiration pour elle. Elle, elle n’avait jamais baissé les bras, elle savait se défendre du mal que pouvaient lui faire les personnes comme ses parents. Il était d’ailleurs scandalisé par la conduite de ceux-ci ; si lui avait eu des enfants -car il était certain qu’il n’en aurait jamais à présent- , il leur aurait consacré tout son temps, tout son amour. Comment Kajila avait-elle pu grandir dans ces conditions, devenir aussi forte, aussi fière, aussi gaie, aussi indépendante ? Il se demanda un moment ce qu’il allait répondre à cela, sans la froisser une fois encore, et laissa passer un silence durant lequel Kajila elle-même parut perdue dans son passé. Quand enfin il prit la parole, ce fut en bredouillant à cause de son indignation contenue.
Enfin, tout de même… ils n’avaient pas le droit de… évidemment, c’est très courageux de votre part, mais… vous n’auriez jamais dû être obligée de faire cela… de vivre dans ces conditions… Ce sont eux qui ne vous méritent pas. Ce que vous avez fait est admirable.
Ses deux dernières phrases se détachaient clairement du reste de ses bredouillements, parce qu’il les pensait réellement, du plus profond de son être. Elles étaient sorties spontanément, et il le regretta un peu en rougissant, il avait peur de la blesser dans son amour-propre. Et puis, cela ne le regardait pas, qu’est-ce qu’il lui prenait de donner son avis sur les épreuves qu’elle avait traversées ? Qui était-il pour la juger ? Il se reprit quand Kajila se moqua gentiment de lui. Son espièglerie lui arracha un sourire fugace, qui le surprit lui-même. Cela faisait déjà plusieurs fois qu’il se prenait à s’adoucir face à la jeune femme, et cela l’inquiétait au plus haut point… Il l’écouta plaisanter avec un plaisir qu’il avait le plus grand mal à dissimuler. Comme sa fraîcheur lui faisait du bien ! Elle était comme une brise printanière, un parfum de fleur de cerisier, un baume apaisant sur ses blessures inguérissables. Il s’abandonna un moment à cette légèreté, ses yeux s’adoucissant, puis il se contracta. Le médecin avait très peur, à présent. Plus la conversation avec l’adolescente s’allongeait, plus il sentait sa résistance fondre, comme neige au soleil. Il ne devait pas fondre, il ne le pouvait pas, cela faisait si mal de durcir à nouveau quand le soleil qui l’éblouissait était parti… Il cessa son massage, puis, pour se donner une contenance, Hatori prit la tasse de thé et avala une gorgée. Quand Kajila parla de mariage, le médecin manqua de s’étouffer avec le liquide. Que cherchait-elle donc ? Est-ce qu’elle avait dit ça innocemment ou sérieusement ? Hatori se morigéna intérieurement. Elle plaisantait, bien sûr. Qui voudrait d’un homme aigri, rapiécé, écrasé par la vie comme lui ? Ses réflexions lui parurent confirmées par Kajila quand elle lui tira la langue. Le médecin fut un peu rassuré, elle ne lui compliquerait pas la tâche, il était déjà si difficile d’ignorer son charme… Il toussa, puis s’excusa tout de même, gêné.
Excusez-moi, j’ai avalé de travers…
Il avait évité de reparler du « mariage » qui le troublait, mais réagit à sa réplique sur les enfants.
Je l’espère… D’autres que vous auraient fait subir la même chose à leurs propres enfants, pour se venger des souffrances qu’on leur a infligé.
Il ne précisa pas s’il avait déjà remarqué ce cas dans son entourage. De toute façon, pourquoi cela l’aurait-il intéressée ? Qu’est-ce qui lui prenait de parler autant, lui si taciturne d’ordinaire ? Hatori fut très embarrassé de sentir sur lui le regard insistant de Kajila. Il ne comprenait plus rien à ses sentiments, ce qu’il savait, ou plutôt qu’il ne savait pas, c’était s’il aurait préféré être à dix kilomètres d’ici ou prolonger ce moment privilégié dans l’habitat de la jeune fille. Il fut encore une fois stupéfait de la débrouillardise de Kajila. Accepter un tel travail, dont personne ne voudrait, si contraignant, pour assurer sa seule subsistance ! Hatori vit son ressentiment à l’égard des parents de la jeune femme augmenter encore en comprenant à quoi en était réduite la lycéenne pour survivre. Il ne put s’empêcher de remarquer :
Tout de même, vous devriez choisir un autre travail.. C’est dangereux pour une jeune fille de se promener la nuit dans les endroits les plus reculés de la ville. Vous pourriez trouvez un emploi plus sûr, et mieux payé j’en suis certain.
Il se promit d’en chercher un pour elle, avant de comprendre ce qu’il était en train de faire. Il ne comprenait pas pourquoi il se souciait autant de son bien être. Ou plutôt il refusait de comprendre, et n’y voyait là qu’un souci purement humain et seulement inspiré par la compassion. Hatori eut une pensée pour Shiguré. Bien sûr, il ne commandait plus aucun repas depuis que Tohru était là pour les préparer. Le Dragon imaginait tout à fait la tête qu’avait pu faire l’écrivain en voyant Kajila. Evidemment, il n’en ratait pas une ! Le médecin but le reste du thé, reposa délicatement la tasse sur la tasse, et dit d’une voix neutre, derrière laquelle on pouvait cependant percevoir un soupçon d’ironie, et peut être d'amertume :
Ça ne m’étonne pas qu’il en ait profité pour se faire de la publicité gratuite.
Hatori ne jugea pas utile de dire qu’il s’agissait de son cousin et ami, il pensait avoir déjà trop parlé. Il se sentit un moment trahi par son meilleur ami qui avait dû faire les yeux doux à Kajila, puis chassa ces pensées qu’il jugea absurdes. Pour changer de sujet, et repensant aux rebelles rencontrées en bas de l’immeuble, il dit :
Comment avez-vous réussi à vous faire accepter et… respecter par les yankees ? Habituellement, elles sont plutôt hostiles avec ceux qui ne font pas parti de leur groupe…
La question l’intriguait réellement, pourtant Hatori eut une fois de plus l’impression de s’immiscer dans sa vie privée, d’être trop bavard, de s’intéresser excessivement à elle … | |
| | | Kajila *Terminale*
Nombre de messages : 486 Age : 36 But : Voir Hatori, Tuer Akito...entre autres ! Date d'inscription : 12/03/2006
| Sujet: Re: Chez Kajila ! Sam 13 Mai - 1:14 | |
| Le temps qui passait n'avait plus aucune importance. Kajila ne se demanda pas une seule fois si elle aurait le temps de piquer un somme avant de partir au lycée, apres tout elle avait les cours pour dormir ! Mais ce moment la etait unique, il s'ecoulait comme hors de la réalité. Les etoiles dont les lumieres pales se devinaient a travers le plasitque repondaient a celles, plus mouvantes des lampes de la table. Le chant des grillons accompagnaient les craquements et les bruits de pattes qui venaient des etages inférieurs. Kajila se sentait bien. Comme d'habitude et peut-etre même encore mieux que d'habitude. La présence d'Hatori faisait battre son coeur a toute allure mais la fatigue la calmait et, paradoxalement, cette derniere lui faisait du bien. Car derriere sa bonne humeur, ses rires et sourires, ses farces et fatécies, la jeune fille etait constement en train de se battre, pour le retrouver lui principalement, puis pour survivre et enfin pour ne rien montrer a personne. La presence du dragon la rassurait. Elle eprouvait l'envie enfantine de se blottir entre ses bras, d'être en sécurité, même sans parler, et de regarder la pluie tomber au dehors... Le genre de scenes si souvent décrites dans les romans pour illustrer le bien-etre et la quietude...le genre de choses qu'elle n'avait jamais vecues.
L'espace d'un instant, Kajila en voulut a ses parents de n'avoir pas été plus présents pour elle, de n'avoir pas joué leur role et ses yeux se remplirent de colere. Mais lorsqu'elle entendit le medecin bafouiller d'indignation son resentiment disparut et c'est honnêtement qu'elle prit leur défense.
Ce n'est pas vraiment leur faute, beaucoup auraient accepté cet etat de fait. Apres tout j'etais choyée, dorlotée et ne manquait jamais de rien, de leur point de vue. Le seul probleme etant que nos priorités n'etaient pas les mêmes.
Ce qui ne l'empecha pas de rougir et de baisser les yeux lorsqu'il la complimenta. Incapable de répondre a quoique ce soit d'aussi direct la jeune fille biaisa et en profita pour placer quelque chose qui etait tres important pour elle.
Si admirable que cela puisse être, j'aimerais que cela ne soit pas connu s'il vous plait. J'aime assez ma réputation de gosse de riche capricieuse et je n'aimerais pas que l'on connaisse mon changement de statut...
Interieurement elle soupira de soulagement. Voila c'etait dit, a la fois pour le coté secret et pour sa réputation (quoiqu'elle soit bien pire que cela). Elle avait confiance en Hatori et savait qu'il ne dirait rien de toute facon ! Encore une fois il sourit. C'etait la quatrieme voir la cinquieme fois de la soirée ! Kaj se demanda soudain si elle ne detenait pas le record absolu de sourire (hors Kana ) et cette pensée la fit sourire gaiement. Elle leva ses yeux petillants de bonne humeur et rencontra le regard doux du jeune homme. La beauté de ces yeux la saisisserent. Jamais elle ne les avait vu si beaux, si doux, si vivants. C'etait presque insoutenable et l'adolescente dut (a son corps defendant) detourner les yeux. Kajila repris son pied et en profita pour finir le bandage. Elle entendit plus qu'elle ne vit le medecin s'etouffer et ne put s'empecher d'eclater de rire. Il etait si mignon avec sa facon de tout prendre au serieux ! Tellement drole ! L'adolescente espera qu'il ne prenne pas sa gaité pour de la moquerie parce que cela n'en etait pas, elle riait plus d'attendrissement et de joie qu'autre chose. Avec difficultés elle se releva et alla dans le coin cuisine chercher une serviette qu'elle tandit au medecin.
Faut pas vous mettre dans des etats pareils !
Elle haussa les epaules, ne desirant pas repondre a sa rmarque sur les enfants. Elle s'interressait plus au mariage, chaque chose en son temps que diable ! quand a la répétition du shema familial elle avait lu des tas de bouquins la dessus et etait donc parfaitement renseignée ! Seulement l'heure n'etait pas a un cour de psycho. C'est seulement lorsqu'il lui parla de son travail qu'elle reprit la parole avec sa force et sa fierté habituelle.
Vous savez, a 13 ans pour trouver un emploi il faut avant tout trouver un employeur qui ne regarde pas vos papiers de trop prets. La boite a ete assez bonne pour m'employer au lieu de me conduire au poste de police pour fugue. Et puis c'est un métier que j'aime bien, je fais du sport ce qui me dépense, je vois du monde et je gagne de bon pourboires.
Son ton etait raisonnable mais on voyait bien qu'elle aimait vraiment bien ce travail et qu'il etait peu probable qu'elle accepte de changer, même si elle avait le choix ! Son ton se durcit un peu et se teinta d'indépendance.
Quand aux dangers, je ne les craint pas, les rares personnes qui ce sont attaquées a moi ont rapidement appris a ne plus le faire et je me suis construite une jolie réputation qui me protege ici comme au boulot.
Un peu genée elle se frotta la nuque et se rassit. Pour qui allait il la prendre a présent ? D'un autre coté cette facette la faisait aussi partit de ce qu'elle etait. Kajila n'oubliait jamais rien, pardonnait peu et aimait se venger. Elle etait comme cela, de même qu'elle aimait se battre, surtout grace aux arts martiaux et si elle faisait toujours attention a ne pas TROP blesser ses adversaires, elle aimait gagner. Perdue dans ses pensées, la jeune fille n'entendit pas la remarque amere d'Hatori sur Shigure. Bien sur le chien lui avait fait des avances, frequentes d'ailleurs qu'elle s'etait toujours amusée a repousser. Elle fronca neanmoins les sourcils a la question suivante, soupira puis defia le medecin du regard.
Je les ai toutes battues en combat singulier lors de la création de leur groupe et j'ai fais courir le bruit que j'etais mechante, cruelle, sans coeur et protegée par le caid du coin. Je dois me coltiner leur championne de temps a autre mais sinon elles ont bien trop peur de moi pour me desobeir ou me defier.
Elle soupira et baissa les yeux.
Ce sont des gamines stupides, elles sont en train de foutre leur vie en l'air pour des valeurs qu'elle trouveront futile dans deux ans...mais il sera trop tard. Parfois j'ai envie de toutes les ramener de forces chez elles ! Ou au moins a l'ecole !
Ses yeux se releverent, doux, un peu tristes mais secs.
Ne vous inquietez donc pas, c'est un monde different mais il est egalement regit par des regles, et quiconque connait les regles peut facilement survivre, voir les contourner et diriger sa vie comme il l'entend. Tout est une question d'habitude.
Elle sourit a nouveau et ses yeux petillerent de curiosité.
Ce monde doit vous paraitre aussi etrange que l'est le systeme Soma pour moi !
C'etait une question deguisée et dans son coeur, Kaj esperait tres fort qu'il le comprenne et surtout qu'il y reponde ! | |
| | | Hatori *Le Dragon*
Nombre de messages : 129 But : ... Date d'inscription : 12/03/2006
| Sujet: Re: Chez Kajila ! Dim 21 Mai - 11:56 | |
| Hatori n’était absolument pas convaincu par les arguments qu’utilisait Kajila pour prendre la défense de ses parents. Les seuls devoirs de véritables parents étaient d’assurer le bien être et l’entourage de leur enfant, pas de s’occuper uniquement de leurs besoins matériels ! Et la jeune fille pouvait dire ce qu’elle voulait, des parents qui laissaient leur fille vivre dans ces conditions ne méritaient aucune indulgence selon le médecin. Toutefois, respectueux de l’opinion de la jeune fille, et pensant surtout s’intéresser beaucoup trop à sa vie privée, il s’abstint de toute forme de commentaire, se contentant de regarder ailleurs. Il ne vit donc pas Ryu sourire devant son compliment, ce qui était sons doute mieux pour lui car cela l’aurait épouvantablement gêné. Il avait depuis longtemps perdu l’habitude de dire ce genre de parole flatteuse, et heureusement pour lui il ne s’était pas rendu compte que cela pouvait embarrasser Kajila… Le Dragon releva aussitôt la tête devant la requête de la jeune fille. Il ne comprenait pas que l’on puisse vouloir être considérée comme une « sale gosse de riche », mais enfin, il ne la connaissait que très peu, il ne savait pas ce qu’elle devait supporter, et il n’allait sûrement pas lui refuser cela. De toute façon, il n’avait jamais eu la moindre intention de parler de Kajila à quelqu’un d’autre !
Bien sûr, si cela peut vous arranger…
Quand l’adolescente le regarda de ses yeux étincelants de vie, Hatori ressentit une émotion très étrange, douce, chaleureuse, un peu enivrante, qu’il ne reconnut pas, et qui l’empêcha d’esquisser le moindre geste jusqu’à ce que Kajila détourne la tête… Confus, le médecin rougit un peu. Il ne comprenait absolument pas ce qui lui arrivait. Et cela lui faisait assez peur…. Le Dragon fut un peu embarrassé du rire de la lycéenne quand il s’étouffa avec son thé. Il devait lui paraître bien ridicule ! Vieux et ridicule… Sans le comprendre non plus, le médecin se sentit un moment abattu, comme si le poids de tout ce qu’il devait supporter jour après jour avait doublé. Il prit en murmurant un vague « merci » la serviette que lui tendait la jeune fille, et s’essuya la bouche, l’air soucieux. Alors qu’elle continuait à défendre l’utilité de son dur travail, Hatori fronça les sourcils. Evidemment, elle n’avait pas la choix, mais… vraiment, jamais elle n’aurait dû être obligée de subir ce genre de chose… Jamais ! Ne pouvant s’empêcher d’exprimer son indignation une fois encore, il dit à voix basse, en baissant les yeux :
Tout de même…
Il avait quand même cru comprendre que ce job lui plaisait. A moins que ce ne soit sa fierté qui lui dicte ses paroles. Le médecin était foncièrement impressionné par la superbe de Kajila, prête à tout pour conserver sa dignité et n’en faire qu’à sa tête. Hatori était très, très loin de pouvoir en dire autant, lui qui pour commencer ne pouvait rien refuser à Akito, qui le dominait complètement. Et après, il n’avait plus qu’à supporter le poids de sa culpabilité… L’admiration qu’il éprouvait ne fit que grandir quand Kajila continua sur sa lancée, affirmant clairement qu’elle était parfaitement capable de se débrouiller toute seule. La répartie de la jeune fille l’amusa tout de même. Il eut une grimace étrange, une sorte de demi-sourire, pour déclarer :
Je n’en doute pas un instant.
Bien que ce ne fut pas tout à fait vrai . Hatori ne demandait qu’à y croire, mais il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour elle… Le médecin fronça à nouveau les sourcils. Mais qu’est-ce qu’il était en train de penser ?… Quand elle répondit à sa question sur les yankees, il haussa les sourcils, étonné. Il savait Kajila forte et débrouillarde, mais de là à se battre en combat singulier avec des rebelles dont la violence était plus que célèbre… Hatori ressentait autre chose que de l’admiration en pensant à ce qu’elle avait enduré, en l’écoutant décrire son environnement. Non, c’était beaucoup plus… subtil, plus délicat, plus agréable que de l’admiration. Il ne comprit pas que c’était un semblant de tendresse qui venait d’étreindre son cœur, comme un rayon de soleil au milieu des vents glacés qui l’habitaient… Kajila était dans le vrai en lui parlant d’un monde inconnu, car pour lui qui avait eu une enfance privilégiée dans un milieu plus qu’aisé, cette communauté de marginaux, de rebelles et de décalés, où chacun luttait pour se faire une place, lui paraissait aussi étrange et lointaine que la lune.
Il est vrai que le monde de la rue m’est totalement étranger… Je ne viens jamais ici, et je n’y connais personne – à part vous, à présent…
…
Par contre, la loi du plus fort, je connais.
Oui, la loi du plus fort, il connaissait : un dominant, des dominés. Dans son cas c’était Akito et aucun moyen de contester son autorité puisqu’elle était inscrite dans son sang. Aucun moyen de désobéir, car ce serait renier une part de lui-même… Le médecin esquivait le regard de Kajila à présent, il avait beaucoup trop de mal à soutenir sans ciller sa profondeur. Peut être que s’il avait si « peur » d’elle, c’était parce qu’il savait qu’il ne pourrait jamais effacer sa mémoire, qu’il ne pourrait pas revenir en arrière d’une façon ou d’une autre si l’innommable se produisait. Les tentatives qu’il avait effectuées il y a de nombreuses années à présent s’étaient toutes soldées par un échec. Hatori n’était pas parvenu à pénétrer dans son esprit. Au lieu des souvenirs de la jeune fille, il n’avait « vu » qu’une barrière infranchissable, un mur sans fin qu’on ne pouvait ni percer, ni contourner. Le Dragon, en dehors de l’inquiétude que lui procurait le fait qu’une personne résiste à son pouvoir d’hypnose, était réellement fasciné par cette barrière. Comment quelqu’un, une personne aussi jeune qui plus est, pouvait ainsi protéger son esprit de toute intrusion ? Comment pouvait-on se protéger soi-même, contre des choses dont on ignorait l’existence ? Comment Kajila avait-elle réussi cela ? Avait-elle seulement conscience de ce don inestimable ?… Jamais le maudit ne pourrait voir les souvenir de Kajila, et encore moins les effacer. Il savait qu’il n’y parviendrait jamais. Se souvenant alors de sa dernière remarque, sans quitter l’air pensif qu’il avait pris depuis quelques minutes, Hatori répondit en mâchant ses mots.
Il est certain que notre famille doit vous sembler plus qu’inhabituelle. Les…les liens du sang… y sont considérés comme extrêmement importants…
Se refusant à en dire plus, Hatori plongea dans de sombres pensées, visibles extérieurement à son front plissé. Il ne voulait pas impliquer Ryu dans les intrigues inextricables des Soma, alors qu’elle y était déjà plongée à demi. Il était déjà suffisamment dangereux qu’Akito la connaisse et la déteste…
Vous ne devriez d’ailleurs pas vous y intéresser de trop près. Les Soma sont très jaloux de leurs secrets…
Hatori avait parlé avec une espèce de détachement, de dégoût presque, avec un ton amer qui surprenait quand on savait qu’il parlait de sa propre famille, de lui-même en somme. Le Dragon était parfois révulsé par ce qu’il était, ce qu’il faisait, ce qu’il disait. Il avait souvent l’impression que la malédiction qui le frappait enveloppait la famille Soma dans sa totalité. En fait, c’était logique, puisque le centre, le cœur du clan était le cercle des Treize maudits, qui eux-même gravitaient autour d’Akito… En se souvenant comment le chef de famille avait traité Kajila quand elle était venu chez lui avec Hiro, le Dragon réprima un frisson. Akito n’oubliait jamais…
A ce propos… Je voudrais… vous demander quelque chose…
Hatori s’était redressé à demi, et avait parlé d’un ton posé comme toujours, peut être plus dur, comme pour se montrer plus digne, plus sérieux qu’il ne l’était déjà. Il savait que ce qu’il allait lui dire n’allait pas lui plaire, mais tant pis. Tant pis s’il la blessait. Ce serait la dernière fois. Une sorte de mal nécessaire, en fait. Il ne voulait plus briser personne. Et encore moins Kajila… Surtout pas elle. | |
| | | Kajila *Terminale*
Nombre de messages : 486 Age : 36 But : Voir Hatori, Tuer Akito...entre autres ! Date d'inscription : 12/03/2006
| Sujet: Re: Chez Kajila ! Lun 22 Mai - 19:28 | |
| Heureusement pour elle, ils laissèrent tomber le theme des parents. Si Kajila n'en voulait pas vraiment a ses géniteurs, elle ne les adorait pas non plus. Elle voulait simplement leur montrer qu'ils avaient tort et que l'on pouvait tres bien être heureux et reussir. D'un certain coté, depuis qu'elle avait rencontré Akito, elle etait plutot contente de ce qu'ils avaient fait. Si elle etait restée elle aurait pu devenir comme lui et n'en avait pas du tout envie ! Enfin bref ce n'etait jamais un sujet tres agréable pour elle. Trop d'emotions contradictoires qui se bousculaient en elle et fut tres reconnaissante a Hatori d'abandonner. D'ailleurs elle etait deja assez boulversée de le savoir pret d'elle sans avoir besoin d'en rajouter ! Elle hocha simplement la tête lorsqu'il accepta de garder son secret. Sa parole lui suffisait, elle n'avait pas besoin d'autre chose. De toute facon, aurait elle voulut ajouter quelque chose qu'elle n'aurait pas pu. Il captura son attentuin et, pendant un moment a la fois trop long et trop court, ils se regarderent. Mon dieu, ces yeux. Son coeur battait a tout rompre, elle avait envie de tendre le bras, poser sa main sur sa joue... ses levres... Elle detourna le regard. Ils ne se connaissaient pas. Il ne la connaissait pas et de toute facon il etait fort improbable qu'il ne l'aime jamais alors c'etait ridicule de penser a ce genre de choses.
Elle revint en elle, et reussi a conserver tout son naturel en parlant de son travail, de sa vie, d'elle en général, flattée par l'interet que lui portait le médecin. Elle n'avait pas du tout conscience des complexes d'Hatori. Pour elle, il n'etait pas vieux, mi aigri, ni brisé. Il etait beau, gentil, intelligent, elle se sentait en sécurité avec lui, sa maturité ne le rendait que plus attrayant a ses yeux. Et ses remarques la faisaient tellement sourire... il etait vraiment mignon ! Il n'y avait pas d'autres mots.
Néanmoins, Kajila fronca les sourcils. Pour commencer elle s'attendrissait trop et puis, ce qu'il dit sur le fait qu'il la connaissait a présent l'inquietaient.
Sans vouloir vous ordonner quoique ce soit Hatori-sama...ne revenez pas dans ce quartier. C'est dangereux, vous risquez de vous faire attaquer ou piller ou pire encore.
Une véritable inquietude percait dans sa voix. Si Hatori venait a être blessé par sa faute, elle ne se le pardonnerait jamais !
Et surtout n'approchez pas d'ici. Les Yankees vous ont laissé passer parce que j'etais la. Mais elles ont été humiliées devant vous et vous en voudront. Si elles peuvent vous faire quelque chose, elles le feront, aussi sur que 2 et 2 font 4 !
Elle se frotta la nuque, un peu embetée par tout cela. Et surtout furieuse contre elle-même de n'y penser que maintenant. Elle l'avait mis en danger ! Elle ne se le pardonnerait jamais !
Vous n'auriez pas du insister pour me racocmpagner en fait.
Fit elle tristement en baissant la tête. Elle l'ecouta un moment parler des Somas, recuperant petit a petit son sourire et son enthousiasme. Ce sujet la passionnait !
C'est vrai que NOTRE famille me parait etrange mais je crois en comprendre au moins une partie. Apres tout je suis a moitié Soma moi aussi... et les liens du sang s'expriment en moi également.
Elle sourit mais se refusa a renoncer a comprendre les somas.
Je crois avoir montré que je suis capable de garder un secret, fit elle en faisant pour la premiere fois referance a Yuki qu'elle n'avait pas oublié. Mais quoiqu'il en soit, je ne puis ne pas comprendre. Mon coté Soma s'y refuse et mon coté Seryu est trop fier pour renoncer.
Mais avant qu'elle ne puisse continuer, Hatori c'etait redressé et c'etait mit a lui parler d'un air officiel. Aussitôt, Kajila devint serieuse, se redressant elle aussi et prete a ecouter le medecin avec attention.
Oui ? | |
| | | Hatori *Le Dragon*
Nombre de messages : 129 But : ... Date d'inscription : 12/03/2006
| Sujet: Re: Chez Kajila ! Mer 31 Mai - 16:42 | |
| Hatori fronça les sourcils à la demande de Kajila. Ne plus revenir ici sans elle ? Bien sûr, cela le touchait bien plus qu’il ne le laissât paraître qu’elle s’inquiète pour lui –bien qu’il lui semblât qu’au point où il en était, il ne pouvait plus lui arriver grand-chose de grave-. Mais de toute façon, cela l’aurait beaucoup étonné qu’il revienne seulement un jour à cet endroit. Il n’avait aucune raison d’y aller. Il était déjà étrange qu’il y soit en ce moment même… Hatori se rendit compte avec surprise qu’il mettait un moment avant de se rappeler la raison qui l’avait poussé à venir dans ce quartier malfamé, chez la jeune femme. Ah, oui, sa chute, sa cheville… Il avait l’impression qu’entre ces murs, la notion de temps disparaissait. Le passé et le futur n’y avaient plus de sens, seul le moment présent comptait. Etait-ce la présence de Kajila qui lui produisait cet effet sur lui, ou était-il simplement un peu fatigué à cette heure tardive ? Le médecin n’aurait su le dire. Cela le troubla pendant quelques secondes.
Ne vous inquiétez donc pas pour moi. Je sais ce que je fais.
Ce qui n’était pas toujours exact, mais bon, la jeune fille l’amusait à lui donner ainsi des conseils. Il était tout de même bien plus âgé qu’elle, il avait plus d’expérience, enfin, il connaissait le monde dans lequel il vivait… Peut être moins bien qu’elle, cependant, il s’éloignait tellement rarement du quartier privilégié des Soma…
Mais si cela peut vous rassurer, je vous promets de ne plus revenir ici.
Cette promesse, prononcée d’un ton léger, le mit un peu mal à l’aise, comme s’il savait qu’il ne pourrait pas la tenir. Alors qu’il allait tout mettre en œuvre pour l’appliquer ! Il valait mieux qu’il ne se rapproche pas trop de Kajila… Il haussa les épaules quand la jeune femme regretta de l’avoir entraînée jusqu’ici, et, percevant l’inquiétude de sa voix, il la rassura. Il ne voulait pas qu’elle s’inquiète pour lui… Ce serait un comble !...
Ne dites pas de bêtises, il était impensable que je vous abandonne de nuit à la sortie de la ville, et blessée de surcroît. Quant à ces yankees, cela m’étonnerait fort qu’elles aient un jour l’occasion de me faire du mal.
Hatori fut un peu surpris en remarquant l’intérêt que semblait montrer Kajila à l’évocation de la famille Soma, leur famille, comme elle le lui rappela aussitôt.
C’est vrai, je l’avais presque oublié…
Il lui paraissait si étrange que l’on revendique son appartenance à ce clan, alors que lui-même aurait tout donné pour ne pas en faire partie, pour ne jamais avoir eu affaire avec leurs membres, pour ignorer jusqu’à leur existence… Si la jeune fille était intéressée par les intrigues des Somas, il espérait sincèrement que jamais elle ne les découvrirait. Aucun de ceux qui connaissaient leur secret n’en était sorti indemne… Et personne ne méritait moins que Kajila de se voir ainsi corrompu, du moins c’était ce que pensait le Dragon. Elle était si jeune !...
Mais sans vouloir vous offenser, il n’y a pas vraiment de quoi en être fière…
Seule une personne plongée au cœur des complots de l’Intérieur pouvait comprendre ce qu’Hatori sous-entendait. Parmi les nombreuses raisons qui le poussait à penser que Kajila ne devait jamais savoir tout ce qui s’y passait s’en ajouta une autre, qui parut bien saugrenue au médecin : si un jour elle apprenait tout ce que lui, Hatori, avait fait, pour protéger ces secrets, Kajila le mépriserait. Cette pensée le blessa profondément, bien plus qu’elle n’aurait dû, et lui fit baisser la tête et se mordre les lèvres. Mais qu’est-ce qu’il espérait ? Du mépris, c’était tout ce qu’il méritait. Tout ce à quoi il avait droit ! La compassion ou l’admiration, c’était pour les héros, pas pour les lâches comme lui, qui avaient tellement honte de leur propre manque de courage qu’ils s’arrangeaient pour que personne ne le voie. Oui, c’était tout ce qu’il méritait… Ryu attendait une réponse. Hatori se refusa lui donner même un semblant d’indice qui puisse l’y mener. Hors de question de la mettre en danger. Elle avait déjà assez de problèmes sans ajouter les siens, à ce qu’il avait pu en juger durant cette soirée !
J’ai parfaitement confiance en votre silence en ce qui concerne les secrets. Malheureusement je ne crois pas être en mesure de vous donner la moindre explication à propos des Somas…
Elle allait être vexée, il en était certain, mais il ne pouvait rien faire d’autre que de repousser ses questions, bien trop curieuses à son goût. Toutefois, le Dragon savait également que loin de la décourager, cette réplique la pousserait sûrement à continuer ses investigations. Il avait si peur qu’elle réussisse, qu’elle découvre tout !... Car alors, il ne pourrait rien faire pour effacer sa mémoire.
C’est à mon tour de vous donner un conseil, on dirait. A vrai dire, je vous supplie de le suivre.
Hatori la regarda avec toute sa détresse, tentant de lui communiquer en silence la gravité des conséquences, puisqu’il ne pouvait rien lui dire.
Ne revenez plus à l’intérieur, dans les demeures principales des Somas. Il n’y a rien de bon pour vous là-bas.
Il avait parlé d’un ton ferme, sans réplique, qui lui fit sans doute autant de mal qu’à elle. Il aurait bien aimé la revoir, sa fraîcheur lui faisait tellement de bien… Mais il en était hors de question ! Baissant les yeux pour éviter son regard qu’il était sûr de ne pouvoir supporter, Hatori vit alors l’heure inscrite sur sa montre. Une heure bien trop tardive s’il voulait être à peu près en forme pour soigner ses patients le lendemain ! Se levant maladroitement, il s’excusa.
Il est tard, à présent. Je vais vous laisser vous reposer, je crois que vous avez cours demain matin, et même si vous n’y allez pas, votre cheville a besoin de repos. Je vous remercie beaucoup pour le thé…
Il faillit ajouter quelque chose, puis se ravisa. Il la salua, alla remettre ses chaussures, marqua un temps d'arrêt dur le seuil. Le Dragon la regarda intensément, comme pour graver son image rayonnante dans son esprit; il ne pensait pas avoir un jour l'occasion de la voir à nouveau. Il la dévisagea un peu tristement, avant de dire doucement:
Je vous souhaite une bonne nuit. Au revoir...
Il n'avait pu se résoudre à dire "adieu", ce mot était bien trop définitif à son goût, même s'il ne souhaitait plus la revoir, pour son bien. Parfois, il était plus facile de faire semblant que de dire les choses comme elles étaient. Hatori sortit de l’appartement, frissonnant du changement d'atmosphère qui se produisit immédiatement, comme s’il sortait d’un cocon, d’un refuge protégé de tout. Il était troublé et déstabilisé par cette soirée si étrange, et ne savait qu’en penser. | |
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